Demain, Mumia Abu Jamal, incarcéré dans le couloir de la mort entre 1982 et décembre 2011 et actuellement emprisonné à perpétuité à la prison de Frackville, fête son 58ème anniversaire. A cette occasion, plusieurs rassemblements sont organisés à travers le monde pour exiger sa libération. Des délégations du monde entier se sont données rendez-vous demain devant le Ministère de la Justice à Washington. A Paris, un rassemblement est organisé sur la place de la Concorde ce mercredi 25 avril à 18h30. Pour écrire au prisonnier:

– Mumia Abu Jamal
– AM 8335
– SCI Mahanoy
– 301, Morea Road
– Frackville
– PA 17932
– USA

Des Indignés et des abstentionnistes se rassemblent ce soir à la veille du premier tour des éléctions en France, plantant leurs tentes sous la Tour Eiffel. Une centaine de personnes sont actuellement encerclées par la police alors qu’au moins trois personnes ont déjà été arrétées et plusieurs autres blessées, la police empèche les pompiers de passer ses cordons.

France : Violence policière à Paris à la veille des élections

Depuis le 19 mai 2011, l’ancien militant d’Action Directe Jean-Marc Rouillan bénéficie d’un régime de semi-liberté. Il vit depuis à Marseille avec un bracelet électronique et travaille pour une maison d’édition. Le 19 mai, cette semi-liberté devait être commuée en liberté conditionnelle, conformément à la décision du tribunal d’application des peines. Mais le parquet antiterroriste de Paris vient d’annoncer qu’il avait fait appel de cette décision. Celui-ci a argumenté sa décision en affirmant que l’emploi de Rouillan était précaire, au vu du contexte de crise dans le milieu de l’édition. Concrètement, cela signifie que Jean-Marc Rouillan devra retourner en prison dès le 20 mai, au moins le temps que la cour d’appel se prononce.

Jean-Marc Rouillan

Jean-Marc Rouillan

Après le lancement de la grève illimitée le 15 février par plus de 400 prisonniers politiques, 600 autres qui avaient pris le relais le 8 mars ont, à leur tour, laissé leurs places à 500 autres le 1e avril. Parmi eux, 15 prisonniers n’ont mis fin à leur action qu’au 52 e jour de grève, le 12 avril, après que leurs revendications aient été en partie satisfaites par les autorités pénitentiaires. Ces derniers protestaient contre les conditions inhumaines et les tortures quotidiennes dans la prison d’Osmaniye.

De leur coté, le 15 kurdes en grève de la faim illimitée devant l’Eglise St. Maurice de Strasbourg appellent le Conseil de l’Europe à mettre à l’ordre du jour de l’Assemblée Parlementaire la résolution du problème kurde et le Comité pour la prévention de la torture (CPT), seule organisation à pouvoir visiter la prison d’Imrali où le chef du PKK, à agir auprès de la Turquie afin de mettre fin à l’isolement d’Öcalan. La santé de ces grévistes se dégrade avec chaque heure qui passe. Quatre grévistes ont été hospitalisés, au 46e, 41e, 38e et 36e jour, mais ils ont refusé d’être soignés.

Turquie/Kurdistan/France: Grève de la faim

Jeudi dernier, les autorités marseillaises ont inauguré le nouveau CPU (centre de supervision urbaine) qui constitue la première étape d’un vaste programme de vidéosurveillance de la ville. Le centre contrôle actuellement les 54 caméras disséminées dans le centre-ville, nombre amené à décupler. En effet, fin 2014, 1800 caméras auront été installées dans l’ensemble des arrondissements de Marseille. Le CPU est exploité 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 par 38 agents répartis en six équipes.

CPU de Marseille

CPU de Marseille

Marc Trévidic est juge d’instruction au pôle antiterroriste à Paris, président de l’Association française des magistrats instructeurs. Auditionné au Sénat par la Commission pour le contrôle de l’application des lois, il ne s’est pas montré favorable au projet de loi pénalisant la consultation habituelle de sites « pro-terroristes »: « Les gens qu’on arrête, dans la plupart de nos dossiers, c’est grâce à Internet. C’est parce qu’ils vont sur Internet, et qu’on les surveille sur Internet, et qu’ils communiquent entre eux, qu’on voit ce qu’ils préparent. Si jamais on les empêche d’aller sur Internet, on risque d’avoir du mal à les détecter. Ca peut paraître contradictoire mais je ne connais pas un dossier depuis 2007 à peu près où on n’a pas arrêté les gens grâce à leur imprudence sur Internet.
Attention : des gens qui ne sont plus sur Internet mais qui ont une volonté de se radicaliser vont peut-être se radicaliser autrement, et on va encore moins les repérer. Je parle de technique, de ressenti des dossiers : combien de fois c’est parce qu’il y a des policiers qui surveillent Internet qu’on voit qu’il y a des gens qui préparent quelque chose… Ce sera peut-être utile pour limiter une forme de propagande : le fait de subir un prosélytisme sur Internet est mauvais, ça crée des vocations, d’un autre côté, c’est par le biais de ces sites-là qu’ils prennent contact entre eux, qu’ils fixent des rendez-vous, qu’il y a des recrutements, des contacts, et c’est comme ça qu’on sait ce qu’ils veulent faire, donc je suis assez partagé. »

Si Marc Trévidic estime que l’anti-terrorisme manque d’effectifs, il ne se plaint pas du manque de pouvoirs: « Je suis aussi obligé de dire qu’on ne peut pas vraiment avoir beaucoup plus de pouvoirs qu’on en a : on peut à peu près tout faire en terme de pouvoirs d’investigation. Un juge d’instruction antiterroriste peut sonoriser un appartement, une voiture, faire des écoutes téléphoniques, renouvelées tous les 4 mois, il peut très bien écouter des gens pendant 3 ans si ça lui chante, il fait des perquisitions où il veut quand il veut, peut mettre quelqu’un pendant 4 jours en garde à vue, voire 6 dans certaines conditions particulières… La loi LOPPSI 2 nous permet d’envoyer des espions dans les ordinateurs pour suivre en direct tout ce qu’il s’y passe… ce sont vraiment des pouvoirs d’investigation qui sont maximum. Je ne vois pas ce que l’on pourrait donner d’autres comme pouvoirs que nous n’ayons déjà. « 

France: « Les gens qu’on arrête, c’est grâce à Internet »

Une centaine de militants ont manifesté samedi leur soutien au Libanais Georges Ibrahim Abdallah devant la prison de Fresnes (Val-de-Marne), où il est momentanément détenu après avoir déposé une 8e demande de libération conditionnelle. Ikls ont a fait le tour du grillage d’enceinte en criant des slogans. La manifestation a coïncidé avec l’heure de la promenade du détenu, qui a pu appeler de la cabine et communiquer avec les manifestants par téléphone. Notre délégation n’a hélas pas pu participer à la manifestation, la voiture venant de Belgique étant hélas tombé en panne à Senlis…

Plusieurs dizaines de militants pro-palestiniens étaient arrivés dès 5 heures au terminal 1 de Roissy-CDG, souhaitaient embarquer, pour certains, à bord de vols Lufthansa et Swiss à destination de Tel Aviv, afin de se rendre à Bethléem dans le cadre de l’opération « Bienvenue en Palestine ». Ils ont été refoulés avant leur embarquement, conformément à une demande en ce sens faite par les autorités israéliennes. « Aujourd’hui, le check-point est à Paris! », ont scandé les manifestants, encadrés par plusieurs dizaines de CRS, avant de se diriger vers le comptoir de la compagnie Lufthansa pour demander une « attestation écrite officielle » leur expliquant les raisons de leur interdiction de vol.

Au moins 60 Belges et près de 40 Français munis d’un ticket d’embarquement valable n’ont pas pu monter à bord des avions pour Tel Aviv dimanche matin à Bruxelles. Dans le hall des départs de Brussels Airport, quelque 150 personnes ont manifesté aux comptoirs de Brussels Airlines, Swissair et Lufthansa. Aux alentours de 07h00, une dizaine de manifestants ont bloqué des guichets de Brussels Airlines en s’asseyant au sol. Ils ont été écartés brutalement et au moins deux d’entre eux ont été emmenés par la police.

L’opération « Bienvenue en Palestine », mise en place pour la troisième année consécutive, consiste pour 1.500 militants, dont 100 Belges et de 500 à 600 Français, à se rendre à Bethléem, dans les territoires palestiniens, pour inaugurer une école internationale.

Samedi 14 avril 2012, la Campagne internationale pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah se mobilise :
– à FRESNES à 14h30, un rassemblement de soutien aura lieu devant la prison de Fresnes (Bus 187 depuis Porte d’Orléans : « Maison d’arrêt » ou RER B : « Parc de Sceaux »).
– à BEYROUTH, un rassemblement de soutien aura lieu devant l’ambassade de France à 16h (heure locale).
Georges Abdallah est le plus ancien prisonnier politique en France. Il est actuellement au Centre national d’évaluation (CNE) de la prison de Fresnes, où, dans le cadre de la loi sur la rétention de sûreté, des médecins devront examiner la « dangerosité » de son engagement politique.

Lire notre dossier « qui est Georges Abdallah? »

Depuis le mois d’octobre dernier, les hauts fourneaux de l’usine ArcelorMittal de Florange sont à l’arrêt. Les ouvriers mènent depuis lors diverses actions et manifestations diversement réprimées par les autorités et la direction. Fin février, quelques 300 métallos avaient bloqué la porte Sainte-Agathe, sortie des expéditions du site. Le 15 mars, une manifestation à Paris qui avait tenté de rejoindre le QG de campagne de Nicolas Sarkozy avait été refoulée par la force et les métallos aspergés de gaz lacrymogènes. Hier, une trentaine d’ouvriers ont empêché l’accès aux bâtiments administratifs du site durant une dizaine d’heures. Aujourd’hui, c’est à nouveau la logistique qui est visée, trente métallos bloquant à nouveau les expéditions. La direction et ArcelorMittal poursuivent quant à elle leurs démarches à l’encontre des ouvriers. La direction a porté plainte pour des ‘menaces de mort’ qui auraient été proférées et des syndicalistes doivent être convoqués vendredi au commissariat de Thionville. De son côté, ArcelorMittal a obtenu récemment du tribunal de grande instance de Thionville une interdiction de manifester devant les entrées de l’usine. Les syndicats ont fait appel de cette ordonnance et une décision au fond devrait être rendue le 24 avril.