Hier, les autorités françaises ont mené une vaste opération en Ile-de-France dans le cadre d’une enquête de la sous-direction antiterroriste sur instruction du parquet antiterroriste de Paris. L’enquête porte principalement sur d’éventuels financements des activités menées par le PKK. Les forces de l’ordre ont perquisitionné un centre culturel kurde à Arnouville en fin de matinée avant d’interpeller cinq personnes. Parmi elles figurent trois cadres importants du PKK en France. En milieu de journée, de violents affrontements ont opposés les policiers et une foule de plus de 200 personnes qui s’était rassemblée pour dénoncer l’action policière et les interpellations. Onze membres de la communauté kurde ont été blessés après l’intervention des forces de l’ordre et ont du être hospitalisées.

En novembre dernier, le tribunal de Pau avait accepté le mandat d’arrêt européen émis par l’Audience Nationale de Madrid à l’encontre d’Aurore Martin, militante de Batasuna (organisation autorisée en France mais interdite en Espagne pour ses liens présumés avec le groupe indépendantiste armé ETA). Au mois de décembre, la Cour de cassation avait rejeté son pourvoi en cassation, autorisant dès lors son transfert vers l’Espagne, qui lui reproche sa participation publique aux activités d’une organisation interdite. Le 21 décembre, Aurore Martin est entrée dans la clandestinité, affirmant qu’elle n’avait pas l’intention de se soumettre aux autorités espagnoles, ni de faciliter la tâche de la France à exécuter le mandat d’arrêt à son encontre, et surtout que la seule manière de poursuivre son travail au sein de Batasuna était de se cacher.

Hier, le militante basque a annoncé son intention de sortir de cette clandestinité. Depuis plusieurs mois, elle bénéficie d’un large soutien dans le monde politique et associatif au Pays Basque. De nombreuses actions ont eu lieu pour dénoncer et demander l’abrogation de cette législation liberticide dans le cas de militantisme politique. Aurore Martin a déclaré hier dans un communiqué: ‘Certes je serai probablement livrée à Madrid, mais nous avons créé les conditions de mettre un réel frein ou coup d’arrêt à la dérive répressive de l’Etat français.

Une importante journée de mobilisation contre le mandat d’arrêt européen aura lieu à Biarritz le 18 juin prochain.

La police a entrepris hier soir d’évacuer la place de la Bastille où s’étaient regroupés un millier de jeunes sur le modèle des « indignés » espagnols, contre « le chômage, la précarité et la corruption ». Sous les huées des manifestants, ils ont démonté peu avant 21h30 les tentes qui y avaient été installées et fait descendre les jeunes qui s’étaient juchés sur les marches de l’Opéra Bastille. Cette évacuation se déroulait sans violence. Les forces de l’ordre tentaient également d’encercler les groupes de manifestants et de les évacuer de la place.

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A 9 heures ce matin, une cinquantaine de militants s’étaient donné rendez-vous à Paris, sur la Place de la Rotonde, dans le but de mener une action coup de poing contre le sommet du G8 qui se tient actuellement à Deauville. Selon le communiqué diffusé sur internet, le groupe devait se rendre devant un lieu symbolique de la finance et du capitalisme pour dénoncer le système. A 9h15, toujours sur la place, le groupe s’est fait encerclé par plusieurs dizaines de CRS et tous les militants ont été emmenés au commissariat.

Néanmoins, un autre groupe d’une vingtaine de personnes, qui s’étaient donné rendez-vous ailleurs, est parvenu à occuper les locaux de l’agence de notation Standard’s and Poor. Sous l’oeil d’un large contingent policier, les manifestants sont entrés dans les locaux, ont distribué des tracts, ont déplacé des meubles et ont jeté de faux billets de banque et des billes de peinture qui ont maculé le sol. Après une heure, les militants ont quitté l’immeuble, suivis de près par la police.

Cinq membres présumés d’ETA ont été condamnés ce mardi par le tribunal correctionnel de Paris. Zigor Garro Perez, alias ‘Tonino’, sa compagne et deux autres hommes avaient été interpellés fin novembre 2006 dans le sud de la France. Le cinquième avait lui été interpellé le 26 juillet 2007 dans le sud-ouest. Ils étaient soupçonnés d’avoir acheté du matériel explosif à partir de comptes ouverts sous de fausses identités et avec de faux papiers et d’avoir fabriqué et stocké des explosifs.

‘Tonino’, ancien chef présumé de l’appareil logistique d’ETA écope de dix ans de prison pour association de malfaiteurs à visée terroriste et d’une peine supplémentaire de six moi pour usurpation d’identité. Les quatre autres inculpés, dont un échappe toujours à la justice, ont été condamnés à des peines allant de trois à neuf ans d’emprisonnement. Tous ont été reconnus coupables d’escroquerie, de recel, de vol, de détention de faux documents et de fausses plaques d’immatriculation, de fabrication d’engin explosif et d’association de malfaiteurs à visée terroriste. Outre leur condamnation, ils se sont tous les cinq vu signifie une interdiction définitive du territoire français.

Jeudi et vendredi, Deauville accueille le sommet du G8. A cette occasion, la ville a été radicalement transformée par un énorme dispositif sécuritaire. Plus de 12.000 hommes (policiers, gendarmes, militaires) seront mobilisés. Un drone, une trentaine d’hélicoptères, deux batteries de missiles sol-air et plusieurs bâtiments de la Marine Nationale ont été envoyés dans le secteur qui a été divisé en trois zones. Zone 1, dite sanctuarisée, qui couvre huit hectares et sera entièrement interdite aux voitures. Zone 2, un peu plus large et accessible aux véhicules munis d’un badge, et uniquement aux délégations, aux journalistes et aux riverains autorisés après enregistrement. La zone 3, beaucoup plus large, englobe les deux autres dans un rayon de vingt kilomètres, et sera ouverte à la circulation sous étroite surveillance. La gare, l’aéroport et les ports de Deauville et de Trouville seront fermés. Les autorités affirment craindre tout particulièrement d’éventuelles actions des militants qui se sont réunis au Havre et ont prévu diverses manifestations.

Deauville G8

Deauville G8

A l’appel du collectif des tunisiens de Lampedusa, plus de 500 migrants tunisiens s’étaient rassemblés ce samedi à Paris. Depuis plusieurs semaines, ces migrants arrivés via Lampedusa sont chassés de tous les lieux où ils trouvent refuge (cf l’expulsion de l’avenue Bolivar). Lors de la dernière expulsion en date, plusieurs occupants ont été renvoyés en Italie, d’autres sont toujours détenus au centre de rétention. C’est pour dénoncer cette situation (l’accord de 2008 entre la France et la Tunisie est bafoué par le gouvernement qui s’était engagé à délivrer 9000 permis de séjour par an, et qui a récemment reconnu n’en avoir fourni qu’une petite partie) que ces 500 personnes s’étaient réunies. Mais elles ont été rapidement et brusquement dispersées par les forces de l’ordre, qui ont interpellé 15 Tunisiens et 51 militants. La police a justifié son déploiement en affirmant qu’il y avait sur place des éléments qu’elle voulait contrôler. Les manifestants se sont tous repliés vers le Square de la Villette (19è arrondissement) où ils campent depuis plusieurs semaines pour échapper aux interpellations.

Après Georges Cipriani au début du mois, c’est au tour de Jean-Marc Rouillan d’avoir quitté la prison de Muret. Il a été transféré tôt ce matin vers la prison des Baumettes à Marseille où on lui a placé un bracelet électronique. Dès demain, il bénéficiera d’un régime de semi-liberté. Outre le bracelet, sa liberté est assortie de diverses conditions. Equipé du bracelet, il pourra travailler pour la maison d’édition Agone (où il avait déjà travaillé lors de sa précédente remise en semi-liberté) mais sera tenu, en dehors de ses heures de travail, de rester dans l’appartement que son employeur met à sa disposition. Après un an de cette semi-liberté, il pourra demander une libération conditionnelle.

Le 4 mai, juste avant 14h, près de 300 policiers (dont un hélicoptère de la Sécurité civile équipé de deux caméras) sont intervenus à la demande de la mairie de Paris pour expulser le 51 avenue Bolivar, et y rafler les Tunisiens du Collectif de Lampedusa à Paris. La porte a tenu un peu de l’extérieur en résistant aux gendarmes mobiles, et surtout de l’intérieur, où la soixantaine de sans-papiers et la vingtaine de camarades revenus ou restés dedans pour défendre le lieu ont tenu la porte en une mêlée humaine renforcée de planches-portes/boucliers. Les gendarmes mobiles ont finalement forcé cette résistance. Un premier groupe s’est réfugié dans les étages, un second avec la plupart des compagnons et camarades en sous-sol. Ce second groupe, voyant que la porte n’était tenue que par quatre policiers en civils, a lancé une contre-charge vers la sortie. Quelques tunisiens sont parvenus à s’échapper avec eux, avant que les policiers à l’extérieur ne les arrêtent.

Plus de 100 Tunisiens ont été embarqués, plus une quinzaine de camarades arrêtés lors des échauffourées qui ont suivi. Une grosse centaine de manifestants a tenu bon face aux policiers. Il y a eu une tentative avortée de bloquer le premier des cars emmenant les Tunisiens. Les lignes de CRS se sont renforcées peu à peu, encadrant les manifestants contre les grilles du parc des Buttes Chaumont. C’est quand les trois employés de la Sécurité de la Ville de Paris ont voulu fermer la grille et en ont été physiquement empêchés, que les CRS ont chargé. Tout le monde restant a quand même réussi à rentrer dans le parc. Le ministre de l’intérieur Guéant était venu en personne à la mairie du XIXe juste avant l’opération. La préfecture parle de 138 interpellés.

France: Récit de la rafle de la rue Bolivar

Depuis quelques mois, quatre des mis en examen dans l’affaire Tarnac subissent des pressions et une surveillance policière ‘discrète’. Hier, dans un interview à la presse, il ont parlé d’allers et venues devant leurs domiciles, de photos au téléobjectif aux terrasses des cafés, de contrôle d’identité prolongé,… Au mois de mars, deux membres du comité de soutien aux inculpés de Tarnac (non poursuivis) ont découvert, lors de l’entretien routinier de leur voiture, un boitier noir dans les grilles de ventilation de la batterie. A l’intérieur, deux circuits imprimés comprenant une antenne passive, un dispositif de géolocalisation et une carte SIM. Le tout relié par des fils au système électrique.