Les audiences dans le cadre de l’affaire du ‘Pascal Paoli’ se sont tenues ces 19 et 20 novembre à Marseille. Jeudi, la parole était donnée au procureur adjoint. Ce dernier a requis de peines beaucoup plus légères que celles initialement encourues à l’encontre des quatre marins de la STC accusés d’avoir ramené le navire ‘Pascal Paoli’ (photo) à son port d’attache à Bastia dans le cadre de la lutte contre la privatisation en septembre 2005. Ils étaient poursuivis pour détournement de navire et séquestration de personnes et risquaient jusqu’à 30 ans de prison, mais le chef d’accusation a été abandonné en cours d’instruction et le président du tribunal a indiqué que les faits de séquestration pourraient être requalifiés en menace sous condition. Face aux témoignages du personnel resté à bord, les faits de séquestration n’ont pas été clairement démontré et tous sont restés très vagues sur les menaces verbales reçues. L’accusateur a dès lors requis des peines de deux ans de prison avec sursis contre Alain Mosconi et Félix Dagregorio. Il a également demandé des peines de 18 mois avec sursis à l’encontre de Jean-Marc et Patrick Mosconi.

Vendredi, au terme des plaidoiries, les avocats de la défense ont réclamé la relaxe pure et simple des quatre marins, mettant en avant l’intrusion évidente du politique dans le dossier. De plus, l’avocate de la défense affirme qu’en les condamnant, les juges offriraient sur un plateau à la SNCM (Société Nationale Corse Méditerranée) la possibilité de licencier quatre marins syndiqués qui gênent. A l’issue de l’audience, Alain Mosconi a déclaré: ‘Depuis quatre ans, nous étions des criminels qui risquions 30 ans, hier nous en risquions dix, aujourd’hui deux: même si ça reste lourd, on est loin du point de départ et nous espérons que les juges entendrons nos arguments pour la relaxe‘. Le jugement est attendu le 2 décembre.

Le Pascal Paoli

Le Pascal Paoli

Cinq lycéens ont été interpellés hier jeudi les rue de Dijon lors d’une manifestation contre le projet de réforme du lycée préparé par le ministre de l’Education nationale Luc Chatel. La police les accuse d’avoir jeté des pierres contre elle.

300 lycéens manifestaient jeudi à Reims contre la venue de François Fillon, Luc Chatel et V. Pécresse dans un lycée de la ville. Les manifestants qui protestaient contre la ‘mise en concurrence des lycées’, la suppression des postes de professeurs et le ‘flicage des lycéens’ ont été repoussés hors du périmètre du lycée par une cinquantaine de gardes mobiles avant l’arrivée du premier ministre. Les GM ont chargé le cortège sans sommation. Dans la panique qui a suivi cette charge violente, des policiers en civil, avec armes à feu apparentes en ont profité pour appréhender violemment (coups de poings, coups de pied, coups de ceintures et coups de matraques et intimidation envers les personnes essayant d’aider les interpellés et blessés) des manifestants. Quatre lycéens ont fini à l’hôpital, dont un emmené à l’écart de la manifestation par la police qui lui a fracturé les deux genoux. Selon un journaliste de l’AFP qui suivait la délégation ministérielle, la presse a été cantonnée à la gare pendant la manifestation des lycéens et n’a pu accéder au lycée qu’après l’évacuation du périmètre par la police. Certains lycéens interpellés passent en comparution immédiate aujourd’hui au tribunal de Reims. Un rassemblement de protestation est prévue mardi 24 novembre à 10h, à la Maison des syndicats.

Dans la nuit du 12 au 13 octobre, huit personnes étaient jugées en comparution immédiate pour ‘dégradations volontaires, dégradations de biens publics, coups et blessures sur agents de la force publique dans l’exercice de leur fonction’ lors d’une manifestation anti-carcérale à Poitiers, qui s’était conclue par des bris de vitres et autres bombages. Tous ont été condamnés à des peines de prison, plus ou moins sévères. Estimant les condamnations trop clémentes, le parquet a fait appel, malgré certaines preuves irréfutables de la non-implication de certains d’entre eux dans les incidents en marge de la manifestation.

Dans l’attente du procès en appel, seul Patrick a été maintenu en détention, les autorités estimant que les garanties de non-réitération de son geste ne sont pas suffisantes. Alors que Samuel et Jean-Salvy seront jugés en appel le 10 décembre, c’est hier que la décision est tombée pour Patrick. Il a été condamné à un mois de prison ferme – peine déjà effectuée – et a donc recouvré la liberté hier soir. Rappelons qu’il était poursuivi pour avoir lancé un projectile (une pile!) qui aurait atteint un officier par ricochet… et que pour ce geste, l’avocat général avait requis 18 mois de prison ferme dont dix avec sursis! La cour ne l’a finalement pas suivi.

Marseille: Réunion autour du thème ‘Histoire sans parole’, à 15h30, à l’Équitable Café, 54 Cours Julien (13006). Infos: http://equitablecafe.org

Toulouse: Une déambulation est organisée en ville par L’Échappée. Rendez-vous devant la prison Saint-Michel à 14h. Un rassemblement-concert est également annoncé devant la prison de Muret (où est Jean-Marc Rouillan), à 17h30. Infos: http://www.arppi.info

Le Havre: Le groupe Zéro de conduite organise un concert avec les Porcs autonomes, à 20h30, aux Lucioles 31, rue Casimir-Delavigne. Des textes puisés dans les livres de Jean-Marc Rouillan seront également lus. Infos: http://www.myspace.com/lolalucioles

C’est aujourd’hui que s’ouvre devant le tribunal correctionnel de Marseille le procès des quatre marins STC poursuivis dans le cadre de l’affaire du Pascal Paoli. Après la manifestation de soutien aux marins le 31 octobre dernier à Bastia, le STC appelle à renforcer la mobilisation dans toute la Corse. Le syndicat lance un appel à un débrayage d’au moins 15 minutes dans tous les secteurs d’activité avec regroupement devant chaque établissement ce matin (jeudi). Vendredi, à partir de 17h, le STC appelle l’ensemble de la population à se rassembler devant les palais de Justice d’Ajaccio et de Bastia, pour marquer ainsi leur solidarité. ‘La mobilisation doit être à la hauteur de l’attaque portée par le gouvernement français‘ écrit le STC.

Alain Mosconi

Ecouter l’intervention radiodiffusée d’Alain Mosconi, un des marins STC poursuivis

Alain Mosconi

Un rassemblement devant le consulat de Turquie 363, Avenue du Prado 13008 Marseille aura lieu le 18 novembre 2009 à 18 heures pour protester contre la répression des syndicalistes, parmi eux quatre participantes de la Marche Mondiale des Femmes de Turquie. 31 syndicalistes s’apprêtent à passer en procès dans la ville d’Izmir, en Turquie à partir des 19 et 20 novembre 2009. Les Confédération, fédérations et syndicats concernés dénoncent la violation des droits syndicaux et la répression envers les fonctionnaires (la plupart d’entre eux enseignants) avec un effort particulier pour les terroriser. Parmi eux, 22 militant-es (10 femmes et 12 hommes) attendent le procès en prison.

Quatre des femmes accusées sont membres de la Marche Mondiale des Femmes Elif Akgul, ancienne secrétaire des femmes de l’Union des Enseignants, Yuskel Mutlu, enseignante retraitée et membre de l’Association des Droits Humains et de l’Assemblée de la Paix Turque, Songul Morsumbul, secrétaire des femmes du KESK (Confédération des fonctionnaires- Syndicats Turcs), Gulcin Isbert, membre de Egitim-Sen, le syndicat enseignant. C’est le premier procès depuis l’arrestation de 34 militants syndicaux le 28 mai 2009 et l’emprisonnement d’une grande partie d’entre eux.

Ce mercredi 11 novembre, deux jeunes militants basques ont été surpris en train de voler un drapeau à Ustaritz, dans le sud-ouest de la France. Ils ont été pris en flagrant délit grâce au dispositif de surveillance mis en place par la gendarmerie. Les deux hommes de 19 et 21 ans sont membres du mouvement SEGI, interdit en Espagne en raison des ses liens présumés avec l’ETA mais autorisé en France. Après plus de 24 heures de garde à vue, ils ont été interrogés à la gendarmerie de Bayonne et relâchés. Ils feront néanmoins l’objet d’une convocation judiciaire pour ‘vol de drapeau en réunion’.

Suite à ces arrestations, plusieurs rassemblements de protestation ont été organisés, le plus important d’entre eux à Bayonne. Des manifestants y ont bloqué une route avant l’intervention manu militari des forces de l’ordre pour leur faire dégager la chaussée. Ils se sont repliés, tout en continuant à brandir des calicots affichant ‘La répression n’est pas la solution‘ et ‘Laissez tranquille les jeunes Basques‘. Dans un communiqué, le mouvement Askatasuna dénonce quant à lui le harcèlement dont les militants de la gauche basque font l’objet en France.

Logo de SEGI

Un Allemand et un Russe poursuivis pour avoir mis le feu à un bâtiment des douanes lors de la manifestation contre le sommet de l’OTAN à Strasbourg le 4 avril dernier, ont été condamnés lundi à quatre ans de prison dont un avec sursis.

Venus de Rostock, au nord-est de l’Allemagne, les deux manifestants, respectivement âgés de 23 et 18 ans risquaient quatre ans ferme requis par le parquet. Les manifestants avaient incendié l’ancien poste de douane franco-allemand, un hôtel Ibis, une pharmacie ainsi qu’un bâtiment administratif des douanes encore en activité, le seul qui n’ait pas brûlé entièrement. C’est pour ce dernier délit qu’étaient poursuivis l’Allemand et le Russe qui devront encore comparaître devant le tribunal au printemps prochain pour une audience en intérêts civils.

Il s’agit de la plus lourde sanction prononcée par la justice pour les incidents qui ont émaillé le sommet de l’Otan à Strasbourg. Moins d’une quinzaine de personnes ont été jugées depuis lors, le plus souvent pour des faits mineurs.

Le 6 novembre, six militants espagnols pour le respect des Droits de l’Homme au Sahara Occidental ont déployé un drapeau de la République Arabe Sahraouie Démocratique de 10 mètres de long depuis le deuxième étage de la tour Eiffel à Paris. D’autres militants intervenaient au pied de la tour.

Le 8 octobre dernier, Ali Salem Tamek, Brahim Dahane, Ahmed Naceri, Idagja Lachgare, Saleh Loubbihi, Yahdih Ettarrouzi et Rachid Seghayer ont été arrêtés à l’aéroport de Casablanca, au retour de leur visite à leurs familles et amis dans les campements de réfugiés sahraouis à Tindouf (Algérie). Le royaume du Maroc les a accusé de ‘trahison à la patrie‘ et d’’atteinte contre le souveraineté et l’intégrité territoriale du Maroc‘, et veut les faire juger par un tribunal militaire qui peut requérir jusqu’à la peine de mort. Le 13 novembre, une autre militante sahraouie des droits de l’Homme, Aminatou Haidar, était arrêtée par la police marocaine à son arrivée à l’aéroport d’El Aaiun, au Sahara Occidental, puis expulsée le 14 vers les Canaries.

Banderolle pour le Sahara Occidental

Banderolle pour le Sahara Occidental

Aujourd’hui 14 novembre à 14h, un groupuscule réactionnaire anti-avortement était venu manifester devant la cathédrale Sainte-Étienne à Toulouse. Une contre-manifestation s’est rassemblée au même moment pour revendiquer et lutter pour le droit à l’avortement gravement remis en cause en France. Ce n’est pas la première fois que ces contre-manifestations ont lieu, mais aujourd’hui, la police l’a violemment dispersée. Un contre-manifestant a été arrêté et une autre se retrouve à l’hôpital avec le crâne ouvert.