Les comités de soutien aux inculpés du 11 novembre (à qui il est reproché le sabotage de lignes TGV) appellent à une manifestation antirépression à Paris, le 21 juin à 15 heures. Rendez-vous est donné devant la Fontaine des Innocents, aux Halles.

Affiche pour la manifestation antirépression pour ceux de Tarnac

Affiche pour la manifestation antirépression pour ceux de Tarnac

Une dizaine de personnes ont manifesté ce vendredi midi devant le consulat du Maroc à Lambersart, près de Lille. Ce rassemblement était organisé à l’occasion de la venue dans la région d’Ahmed Marzouki, détenu pendant plus de dix-huit ans dans le bagne secret de Tazmamart, rasé depuis. Les tortures reprennent au Maroc et le système répressif se fait de plus en plus fort. Un débat public a eu lieu en soirée à Hellemmes, près de Lille, autour du témoignage d’Ahmed Marzouki et de son livre ‘Cellule n°10’, récit de ses années dans le noir des cellules de Tazmamart.

Le premier juillet 2009, à 9h, devant la 2ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, trois antifascistes parisiens passeront devant la justice, soupçonnés d’avoir participé en mai 2008 à des actions antifascistes contre un meeting du groupuscule néofasciste Les Identitaires. Les faits incriminés (des graffitis…) sont sans rapport avec l’acharnement policier et judiciaire dont ils ont fait l’objet: perquisitions, gardes à vue prolongées, mobilisation d’une dizaine de fonctionnaires pendant 4 mois, technologies de repérage des téléphones portables et d’Internet, relevés d’empreintes ADN…

Ce procès nous rappelle que l’antifascisme est une lutte qui se mène sur deux fronts: contre les mouvements d’extrême droite et néofascistes, mais aussi contre l’Etat bourgeois qui ne s’est jamais privé d’instrumentaliser le fascisme ou d’emprunter ses techniques pour assurer la stabilité de l’ordre social. Rendez-vous mercredi 1er juillet à 9h, en soutien avec les antifascistes criminalisés, à la 2e chambre du tribunal correctionnel de Paris!

Hier vendredi, une militante de Sud Étudiant a été placée en garde à vue au sujet des ‘violences en marge du contre-sommet de l’Otan‘, elle fut relâchée peu avant minuit, après que les forces de l’ordre aient perquisitionné son domicile. Les autorités enquêtaient depuis plusieurs semaines sur l’incendie d’un hôtel lors du contre-sommet de Strasbourg. Lors de la manifestation du samedi 4 avril, la militante avait reçu un projectile au visage, l’obligeant à se rendre aux urgences. Elle fut admise en Allemagne, et sorti dans la nuit du samedi au dimanche. Les autorités allemandes ont communiqué par la suite à la police françaises le nom de cette militante de Sud Étudiant, qui lorsqu’elle fut admise aux urgences, ‘sentait la fumée‘ à leurs dires… Dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de l’hôtel, le ministère de l’intérieur semble vouloir entendre mais aussi placer d’office comme ‘participants aux affrontements‘ toutes les personnes présentent aux manifestations de Strasbourg, surtout si ces dernières ‘sentent la fumée‘!

Le ministère de l’intérieur a d’ores et déjà félicité les enquêteurs strasbourgeois pour ‘leur minutieux travail‘. Six personnes ont été interpellées hier à Strasbourg pour leurs liens présumés avec les affrontements lors du contre sommet de l’OTAN. De plus, un des organisateurs du sommet, qui a notamment négocié le parcours de la manifestation du 4 avril à lui aussi été interpellé il y a quelques jours.

Dimanche après-midi, dans les rues de Rennes, environ 200 personnes ont défilé en soutien à Faruk Doru. Ce réfugié politique kurde est menacé d’extradition vers la Turquie après son arrestation en Espagne où il était en mission. Il réside à Rennes depuis 1998. La communauté kurde ne comprend pas pourquoi l’Espagne a décidé d’entamer une procédure d’extradition à son encontre alors que la France lui a accordé le statut de réfugié. Après un défilé en ville, le cortège a rejoint la préfecture de région où un texte a été remis au représentant de l’Etat. D’autres actions, notamment une grève de la faim, sont envisagées si la situation n’évolue pas.

Une mère de 49 ans domiciliée à Saint-Paul-lès-Dax, a eu la surprise de recevoir une convocation de la brigade de répression de la délinquance contre la personne. A l’origine de cette convocation, une plainte de la secrétaire d’Etat à la Famille déposée contre X, le 13 février, pour ‘injures publiques envers un membre du ministère’ sur Internet. Et plus précisément sur le site Dailymotion. Sous une vidéo où l’on voit la députée UMP de Meurthe-et-Moselle s’expliquer sur le plateau d’i-Télé, Dominique Broueilh a laissé le commentaire suivant: ‘Hou la menteuse’.

Le 26 mai à l’aube, des policiers, sur ordre de la section anti-terroriste du parquet de Paris, ont mené une perquisition à Mulhouse, arrêtant deux jeunes de 21 et 22 ans, d’origine kurde, immédiatement transférés dans les locaux de la sous-direction anti-terroriste à Levallois-Perret, en région parisienne. Les policiers ont saisi lors de la perquisition un portrait d’Abdullah Ocalan ainsi qu’un drapeau kurde. Les jeunes ont été mis en liberté provisoire aujourd’hui dimanche. Ils sont accusés d’avoir jeté des cocktails Molotov contre un bâtiment de la Délégation permanente turque au Conseil de l’Europe en octobre 2008 et d’être été impliqués dans des actions similaires dans le sud de la France.

Jeudi 28, le tribunal correctionnel de Paris a également condamné quatre jeunes d’origine kurde à des peines allant de deux ans d’emprisonnement ferme à dix mois avec sursis, pour avoir jeté des cocktails Molotov en juin 2006 sur des cibles turques en région parisienne.

Le 22 juin, les trois tourangeaux arrêtés lors du contre-sommet de l’OTAN à Strasbourg, seront à nouveau convoqués devant le tribunal alsacien. Cela ne sera que la troisième fois, pour cette même affaire, qu’ils comparaîtront devant la justice. Ils ont été relaxés le 5 mai, pour vice de procédure. Le tribunal a été obligé de reconnaître que ni les flics, ni les greffiers ne savaient correctement recopier le simple numéro d’un article de loi. Le procureur a donc annoncé par voie de presse son intention de les rejuger sur le fond. Ils risquent jusqu’à un an de prison ferme pour avoir été arrêté dans un parking de supermarché après avoir acheter de l’alcool à brûler, des lunettes de protection, et une serpillère.

Détenu depuis six mois dans l’affaire des sabotages SNCF, Julien Coupat a été remis en liberté jeudi. Coupat s’est vu imposé un contrôle judiciaire qui comporte notamment le versement d’une caution de 16.000 euros et impose qu’il demeure chez lui à Montreuil (Seine-Saint-Denis) ou chez ses parents à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Le contrôle judiciaire lui interdit en outre de sortir d’Ile-de-France et lui impose d’aller pointer une fois par semaine au commissariat de Montreuil où il devra laisser ses papiers d’identité. Enfin Julien Coupat n’aura pas le droit d’entrer en relation avec les huit autres mis en examen et les témoins du dossier.

En février 2008, Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur présentait le nouveau grand plan anti-cybercriminalité français. La fameuse Loi d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure (LOPPSI) était décrite dans ses grandes lignes. Programmée au premier semestre 2008, c’est finalement mercredi prochain que le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres.

La loi veut notamment faciliter la captation à distance de données numériques se trouvant dans un ordinateur (perquisition numérique) ou transitant par lui. Ceci ‘permettra, par exemple, la captation de données au moment où elles s’affichent sur l’écran d’un pédophile ou d’un terroriste‘ assurait la ministre de l’Intérieur. La loi va autoriser la mise en place de mouchard pour capter les données informatiques. La captation de données informatiques permettra aux Officiers de Police Judiciaire (OPJ) ‘commis sur commission rogatoire à mettre en place un dispositif technique ayant pour objet, sans le consentement des intéressés, d’accéder, en tous lieux, à des données informatiques, de les enregistrer, les conserver et les transmettre, telles qu’elles s’affichent sur un écran pour l’utilisateur‘. La mise en place du cheval de Troie se fera sous le contrôle d’un juge d’instruction et exigera une commission rogatoire (une délégation venant d’un magistrat) délivrée par un OPJ. Cela ne concernera ‘que’ les infractions relatives aux terrorisme, pédophilie, meurtre, torture, trafic d’armes et de stupéfiants, enlèvement, séquestration, proxénétisme, extorsion, fausse monnaie, blanchiment et aide à l’entrée et séjour d’un étranger (!), commises en bande organisée. Cette surveillance pourra durer jusqu’à huit mois (quatre mois, mais renouvelable une fois) et être mise en place à n’importe quelle heure, comme c’est souvent le cas pour ce genre d’infraction.

Pratiquement, on évoque ‘un dispositif technique’ qui permet d’écouter, de garder trace, et de transmettre les informations qui s’afficheront sur l’écran de l’utilisateur surveillé. Des copies d’écran à distance réalisées par un OPJ et le tout, évidemment, sans le consentement de l’internaute. Ce cheval de Troie pourra être appliqué partout, sur n’importe quel système informatique, même celui embarqué dans un véhicule. Seuls quelques ‘privilégiés’ seront sanctuarisés: les professionnels du droit, les médecins, la presse et les parlementaires. Ce mécanisme va exposer les éditeurs de solutions de sécurité dans une situation ambiguë. Les spywares légaux seront-ils volontairement oubliés ou devront-ils être détectés comme n’importe quel malware? Chez les éditeurs installés en France, la mise au pli ne devrait pas poser de difficulté au besoin à l’aide d’un décret. Mais quid des éditeurs installés dans des pays avec qui la France n’a tissé aucun lien de collaboration?

Autre nouveauté: le filtre des sites internet (notament pédophiles) et un ‘fichier d’analyse sérielle’. Avec lui, la police va pouvoir traquer du suspect par rapprochement d’une multitude de fichiers liés à des infractions punies d’au moins cinq ans d’emprisonnement. Il suffira qu’un individu se soit trouvé à chaque fois ou presque là où une infraction a été commise, piégé par son mobile, sa carte bleue, un témoignage recueilli en procédure pour être dans le collimateur.