Yvan Colonna est mort lundi soir à Marseille, après trois semaines de coma. Le militant nationaliste de 61 ans, auquel la justice avait accordé une suspension de peine « pour motif médical » jeudi, se trouvait entre la vie et la mort depuis sa violente par un jihadiste agression début mars à la maison centrale d’Arles (Bouches-du-Rhône), où il purgeait sa peine pour sa participation présumée à l’exécution du préfet Erignac en 1998 à Ajaccio. Ses deux co-accusés, Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, les deux autres membres du commando Erignac, « seront transférés d’ici la mi-avril à la prison de Borgo, en Corse, annonce Matignon dans un communiqué. Le 11 mars, le statut de détenu particulièrement signalé (DPS) les concernant avait été levé. Plusieurs mouvements lycéens. Plusieurs mobilisations de lycéens, en réaction à la mort d’Yvan Colonna, ont été observées mardi matin en Corse. A Corte, l’accès à l’université est toujours bloqué, tandis que la plupart des lycées sont bloqués.Il y a eu deux rassemblements devant la préfecture et la cathédrale d’Ajaccio et un troisième devant le palais de justice à Bastia.

 

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La justice française a accordé jeudi une suspension de peine “pour motif médical” au militant indépendantiste corse Yvan Colonna, après sa violente agression à la prison d’Arles début mars (voir notre article). Cette agression, facilitée par son statut DPS et sa détention hors de Corse, a soulevé une vague de protestation en Corse (voir nos articles ici et ici). Ses avocats avaient fait cette demande alors qu’Yvan Colonna est toujours hospitalisé à Marseille entre la vie et la mort. La loi prévoit qu’une peine de prison puisse être suspendue en cas de pronostic vital engagé. La décision a été rendue par le juge d’application des peines antiterroriste, après avis favorable du parquet antiterroriste. Les visites de ses proches à l’hôpital devraient être facilitées, un permis de visite n’étant désormais plus nécessaire. Condamné à la perpétuité pour l’exécution du préfet Erignac en 1998, Yvan Colonna est libérable en droit depuis 2021.

Yvan Colonna

Yvan Colonna

Jeudi 17 mars, des membres présumés du Groupe Antifasciste Lyon et Environs (GALE) se sont vus remettre des documents les avisant du déclenchement d’une procédure de dissolution à l’encontre de ce groupe. La veille, des antifascistes avaient été suivi.es dans la rue jusqu’à leur domicile et leur travail, harcelé.es au téléphone par la police lyonnaise qui est venue sonner et tambouriner à leurs portes très tôt le matin et à plusieurs reprises dans la journée.

Cette procédure de dissolution utilise comme prétexte la diffusion par la GALE du Lyon Antifa Fest montrant notamment des slogans anti-police lors d’un concert, ainsi que le relais, quelque mois plus tard d’un appel du mouvement « Les Soulèvements de la terre » à assiéger Bayer-Monsanto le 5 mars à Lyon. Il s’agit de la troisième procédure de dissolution contre des groupes de gauche, annoncée en à peine quelques semaines par le gouvernement français. Le média Nantes Révoltée est ainsi la cible d’une tentative de dissolution tandis que le Collectif Palestine Vaincra a quant à lui déjà été dissous (voir notre article). Plus d’infos ici.

La semaine dernière, le parquet de Rennes a classé sans suite le dossier de la « Main arrachée à la Rave Party de Redon ». Ce dossier avait été lancé à la suite d’une plainte d’une personne qui avait été mutilée par la police (voir notre article). La répression de cet événement, réunissant plus de 1500 participants, avait mobilisé plus de 25 cars de gendarmerie et fait de nombreux blessés. Par ailleurs un groupe du GIGN (une unité d’élite de la Gendarmerie nationale) avait détruit plusieurs centaine de millier d’euros de matériel à coup de masse. Cette rave-party avait été organisée en hommage à Steve Maia Caniço, mort noyé suite à une intervention policière en 2019 (voir notre article).

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La grille principale du lycée Bréquigny a été bloquée par des manifestants, jeudi 17 mars à Rennes. Plusieurs centaines de lycéens étaient regroupés devant l’établissement. La direction du lycée avait fait appel aux policiers pour « sécuriser » une entrée, allée Pierre-de-Coubertin, et permettre aux personnels, élèves et étudiants d’accéder tout de même à l’établissement. Des heurts ont éclaté avec les forces de l’ordre, qui ont usé de gaz lacrymogènes contre les lycéens. Il n’y a pas eu d’interpellation.

Le blocage du lycée

Vendredi 11 mars, la Corse a connu son sixième jour consécutif de tensions suite à l’agression contre Yvan Colonna. Dans la matinée à Porto-Vecchio une cinquantaine de manifestants ont essayé de pénétrer de force dans la caserne de gendarmerie. Plus tard dans la journée, une nouvelle manifestation de soutien à Yvan Colonna a été organisée à l’initiative des lycéens devant la préfecture de Bastia. Une fois le rassemblement terminé, une vingtaine de manifestants a lancé des pierres et des cocktails Molotov vers les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogène. Trois personnes  ont été interpellées, qui ont été remises en liberté samedi.

Le gouvernement a annoncé ce même vendredi la levée du statut de « détenu particulièrement signalé » pour Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, les militants nationalistes condamnés avec Yvan Colonna pour l’exécution du préfet Erignac et incarcérés sur le continent depuis 1999. Le maintien de ce statut bloquait un éventuel rapprochement, voire une libération conditionnelle à laquelle ils peuvent prétendre depuis 2017. Le statu de DPS avait été maintenu par intervention politique du ministre en 2020, alors que des instances compétentes s’étaient prononcées en faveur de la levée de ce statut. Il a fallu la grave agression contre Yvan Colonna et la vague de mobilisation en Corse pour qui soit mis fin à ce statu.

Alain Ferrandi et Pierre Alessandri

La Corse continue de s’embraser, une semaine tout juste après la tentative d’assassinat d’Yvan Colonna. De nouveaux affrontements ont éclaté lors de rassemblements de soutien au militant nationaliste Corse ce mercredi. C’est le cas à Bastia, Calvi et Ajaccio. Les premiers heurts ont eu lieu à Bastia. Un rassemblement s’est organisé vers 17h au niveau de la préfecture, comme les jours précédents. Des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre. Des poubelles et une voiture ont été incendiées. À Calvi, les heurts ont éclaté vers 20h devant la sous-préfecture. Plusieurs vitres ont été brisées à coup pierres. Des cocktails Molotov ont été lancés contre le bâtiment. Un feu de palettes a aussi été allumé contre les grilles. Au même moment, des heurts ont éclaté à Ajaccio. Un appel au rassemblement avait été lancé à 18h30. La maison d’arrêt a également été prise pour cible. Des cocktails Molotov ont été lancés. Vers 23h30, c’est le palais de justice d’Ajaccio qui a été pris pour cible. Un feu a été allumé à l’entrée du bâtiment. Une banque a également été prise pour cible avec une mini pelle mécanique. Trente personnes ont été blessées dans ces affrontements.

Le palais de justice d’Ajaccio

Dans une nouvelle attaque contre le mouvement de solidarité et de libération de la Palestine, le ministre de l’intérieur français Gérald Darmanin a demandé la dissolution du Collectif Palestine Vaincra. Cette demande de dissolution survient quelques semaines après celles qui ont visé Nantes Révoltée et le CCIF. Un rassemblement contre ces procédures de dissolution aura lieu ce vendredi à Bruxelles, de 18H à 19H devant le consulat général de France (métro Art-Loi). Lire le communiqué du Secours Rouge International à propos de ces dissolutions

La manifestation de soutien à Yvan Colonna qui a commencé hier lundi en début de l’après-midi à Corte. En tête de cortège, des étudiants de l’Université de Corse portent une banderole avec la mention « Statu Francese assassinu » : « Etat français assassin » et un portrait d’Yvan Colonna. Elle a rassemblé plus de 10.000 personnes. Après environ une heure de marche, une partie des manifestants s’est affronté aux forces de l’ordre. 24 manifestants ont été blessés ainsi que quatre gendarmes qui ont essuyés des jets de cocktails Molotov, de boules de pétanque, de fusées de détresse, des bombes agricoles et bien d’autres projectiles. Un véhicule a également été incendié.

 

Des centaines de personnes ont décidé, hier samedi, de prendre de l’avance sur la manifestation annoncé à 14h devant le siège national de Bayer-Monsanto. Elles se sont d’abord postées devant l’entrée du site Seveso Bayer-Monsanto de Limas à Villefranche-sur-Saône. Deux groupes se sont formés pour tenter d’attaquer l’enceinte du site, un dispositif d’environ 80 policiers et gendarmes était déployé. Les différents groupes ont été immédiatement mis en joue et gazé. Une première barrière est tombée, suivi d’une nouvelle grosse salve de gaz et de tirs de LBD avant la chute d’une une deuxième grille. Des ouvertures ont été faites de part et d’autre de l’entrée du site, mais deux personnes ont été interpellées à ce moment-là. Les manifestants sont alors reparti vers la ville.

Pendant que certaines personnes se rassemblaient devant le commissariat de Villefranche pour soutenir les personnes arrêtées, la manifestation lyonnaise commençait. 2000 personnes s’élancent et bifurquent en direction de la Saône, restant toujours assez loin du siège de Bayer. Elles tenteropnt de dévier du trajet imposé par la préfecture à différentes reprises, mais le dispositif policier l’empêche. De retour sur la place Valmy, une partie du cortège tente de s’approcher de Bayer. Les policiers gazent et chargent la place en différentes salves. La veille, le site chimique Seveso de BASF à Genay avait déjà paralysé par les Faucheurs Volontaires qui s’y était introduit. Depuis plusieurs semaines une campagne d’action contre Bayer-Monsanto a été lancée à l’échelle nationale sous le mot d’ordre «Bye Bye Bayer – Ciao Monsanto»: Voir ici