Georges Abdallah a comparu ce jeudi 18 février devant la cour d’appel de Pau pour ‘refus de se soumettre à un prélèvement ADN’. Il avait été condamné le 1er décembre dernier à trois mois de détention par le tribunal de Tarbes pour ce refus. Trois mois de détention alors qu’il est condamné à perpétuité! Devant cette cour Georges Abdallah, qui a refusé d’être représenté par son avocat pour une affaire ‘administrative’, a pu lire une déclaration, ce qui lui avait été impossible lors de la première audience. Il a pu ainsi réaffirmer: ‘après 26 ans de captivité, mes convictions anti-impérialistes restent intactes’. A la barre, il a expliqué avoir déjà donné son ADN à des gendarmes venus le visiter en détention en 2003, à l’époque où sa libération conditionnelle était envisagée. Mais le parquet général déclare ne pas retrouver de trace de cet ADN. Georges a déclaré refuser à donner à nouveau son ADN pour ne pas cautionner une loi liberticide. Le ministère public a requis la même peine de trois mois d’emprisonnement.

Différents collectifs, militants et amis étaient venus témoigner leur solidarité à Georges Abdallah. Plus d’une cinquantaine de personnes étaient présentes dans la salle d’audience ou devant le palais. Georges Ibrahim Abdallah est sorti du palais sous les applaudissements de ces soutiens, à qui il a adressé un signe de la main depuis le fourgon le ramenant à Lannemezan. La cour d’appel rendra son arrêt le 1er avril.

Georges Ibrahim Abdallah

Georges Ibrahim Abdallah

Mardi 16 février au métro Château-Rouge, entourés d’un lourd dispositif policier une petite centaine de manifestants, après une diffusion de tract, s’est rendu par petits groupes quelques stations de métros plus loin pour manifester plus librement. Une banderole a été déployée contre la machine à expulser, ‘Liberté pour tous, avec ou sans papiers’ et ‘Ni rafles, ni expulsions, détruisons les centres de rétention’ ont été scandés. La police intervient après dix minutes, déclenchant une course poursuite puis le ratissage du quartier. Il semble n’y avoir eu aucune interpellation.

Le texte de la Loi de programmation sur la performance de la sécurité intérieure a été adopté mardi en première lecture par 312 voix pour et 214 contre après trois jours de débat. Dotée d’un budget de 2,5 milliards d’euros, la loi met à la disposition des policiers tout un nouvel arsenal technologique. Le texte prévoit notamment la généralisation de la vidéosurveillance avec le triplement du nombre de caméras dans les rues pour atteindre 60.000 d’ici à 2012. De plus, il offre la possibilité aux établissements privés de placer des caméras surveillant la voie publique. N’importe quel commerçant pourra donc surveiller les allées et venues sur le trottoir. LOPPSI II prévoit également le recours et l’utilisation de fichiers. L’idée est d’interconnecter les fichiers existants – dont l’existence et le fonctionnement sont déjà validés de fait – pour aller vers une généralisation du fichage. Autre mesure high-tech, l’installation de mouchards au domicile de particuliers pour surveiller les mouvements sur leur ordinateur.

Hier, nous vous annoncions une vague de perquisitions et d’arrestations lundi à Paris, dans le cadre de l’enquête sur une quarantaine de dégradations de distributeurs automatique de billets de banques dénonçant les sans-papiers. Cinq personnes se trouveraient actuellement en garde à vue. Les cinq hommes, âgés de 20 à 30 ans, devraient être déférés dans la journée au Parquet de Paris. Depuis le début du mois de décembre, plusieurs dizaines de distributeurs ont été taggués ou recouverts d’autocollants dans plusieurs arrondissements de Paris et des incendies de poubelles en ont endommagé plusieurs.

Il semblerait que la police française ai arrêté un membre présumé de l’ETA à la frontière franco-espagnole lors d’un contrôle de routine. L’homme circulait dans un train en provenance de la France et a été interpellé à Port-Bou, en Espagne. Il était en possession d’une arme à poing, de faux documents d’identité français et espagnols, de matériel informatique et de plusieurs milliers d’euros. Selon les médias espagnols, il s’agirait de Faustino Marcos Alvarez, membre présumé d’un commando de l’ETA recherché depuis 2002.

Le 1er décembre 2009, Georges Abdallah était convoqué à comparaitre au tribunal de Grande Instance de Tarbes pour avoir, à Lannemezan, le 11 juin 2008, refusé de se soumettre à un prélèvement biologique destiné à permettre l’analyse et l’identification de son empreinte génétique. A l’issue du procès à l’image d’une justice expéditive et répressive, et devant une cinquantaine de soutiens venus de Tarbes, Pau, Toulouse, Auch, Bordeaux, Montpellier, Paris et d’ailleurs pour exprimer leur solidarité, Georges Abdallah a été condamné à trois mois de prison, venant s’ajouter (sic) à sa condamnation à perpétuité. Georges Abdallah a fait appel de cette décision. Le procès en appel aura lieu le jeudi 18 février à 8h30 à Pau.

Lundi à 6h30 du matin, plusieurs arrestations et perquisitions ont eu lieu à différents domiciles par la brigade criminelle. Cinq personnes ont été arrêtées ( peut-être plus?) et il semblerait que les policiers soient à la recherche d’autres personnes.

Sans connaître précisément les chefs d’inculpation, on suppose que ces arrestations répondent aux effets d’annonce parus dans les médias il y a de ça trois semaines. Au 2e jour du procès des inculpés de l’incendie du centre de rétention de Vincennes, certains journaux accusaient ‘l’ultra-gauche’ de dégradations de dizaines de distributeurs de banques notoirement connues pour avoir dénoncé des sans-papiers.

Pendant les perquisitions, les policiers ont eu l’air de chercher particulièrement des tracts en rapport avec les luttes de sans-papiers et contre la machine à expulser. Et, ils ont saisi des vêtements, des ordinateurs, et des téléphones portables.

Plus de 15.000 personnes s’étaient réunies ce samedi à Strasbourg pour réclamer une solution démocratique pour la question kurde en Turquie. Les manifestants, venus d’Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas ou de Suisse ont également revendiqué la libération d’Abdullah Ocalan, leader du PKK, qui purge actuellement une peine de prison à vie dans des conditions inhumaines. Veli Tekiner, membre du comité national de soutien à Ocalan, s’est chargé de rappeler que le procès du fondateur du parti en 1999 a été jugé inéquitable par le Cour Européenne des Droits de l’Homme et que le gouvernement turc fait croire que ses conditions de détention se sont améliorées pour duper le Comité Européen Anti-Torture.

Voir un diaporama de la manifestation

Durant l’examen de la loi LOPPSI, le gouvernement s’est opposé à tous les amendements visant à minimiser les risques de dérives dans la mise en œuvre de la censure du Net. Le refus de rendre ce dispositif expérimental et temporaire montre que l’exécutif se moque de sa prétendue efficacité pour lutter contre la pédopornographie ainsi que de ses conséquences néfastes. Il s’agit donc bel et bien de permettre au gouvernement de contrôler Internet, la porte étant désormais ouverte à l’élargissement du dispositif.

Une mise en place temporaire de ce dispositif aurait à coup sûr démontré qu’il est inefficace pour lutter contre la pédopornographie. Seules les techniques traitant le problème à la source (en faisant supprimer les contenus des serveurs et en attaquant les flux financiers) et le renforcement des moyens des enquêteurs peuvent prétendre réellement lutter contre la pédopornographie, comme le prouve l’exemple de l’Allemagne qui vient de renoncer à une loi visant à filtrer le Net. Le filtrage de sites Internet pourra par la suite être étendu à d’autres domaines, comme le président Sarkozy l’a récemment promis aux industries favorables à la loi HADOPI en faveur des droits de propriété sur le Net.

Rue Clavel, 19e arrondissement de Paris, la nuit du 10 au 11 février 2010, au lendemain du réquisitoire au procès de Vincennes, deux distributeurs de billets ont été incendiés. Des tags dénoncent la construction des CRA (les centres fermés), les rafles, les expulsions et la collaboration des institutions bancaires et financières.

Incendies de distributeur à Paris

Incendies de distributeur à Paris