En octobre 2005, un commando héliporté d’une cinquantaine de gendarmes du GIGN a donné l’assaut au navire piraté par une trentaine de marins grévistes du Syndicat des travailleurs corses (STC), le Pascal Paoli, un bâtiment voué au transport mixte de fret et de passagers, fleuron de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) en cours de privatisation. Le Pascal Paoli a fait demi tour en direction du continent. L’intervention militaire a duré une dizaine de minutes. Une procédure judiciaire a été ouverte pour ‘détournement de navire’, un ‘crime’ passible de 20 ans de prison.

Un millier de personnes ont défilé ce samedi à Bastia en soutien à Alain Mosconi, ses deux frères Jean-Marc et Patrick ainsi qu’un délégué syndical STC de la SNCM, Félix Dagregorio et quatre marins qui seront jugés les 19 et 20 novembre à Marseille pour ce détournement du Pascal Paoli. Les responsables de tous les syndicats insulaires ont ouvert le cortège derrière l’unique banderole de la manifestation où il était inscrit ‘Non à la répression anti-syndicaliste‘.

Manifestation pour les marins corses

Les images de la grève à la SNCM et de l’assaut du Pascal Paoli

Manifestation pour les marins corses

Six salariés du groupe ABB ont été convoqués par la gendarmerie de Montluel (Ain) les 28 et 29 octobre dans le cadre d’une plainte déposée le 10 juillet par la direction pour ‘séquestration, injures et dégradations’, suite aux mouvements sociaux du mois de juin.

Dans le cadre d’un plan social comprenant 540 suppressions de postes, les consultations des représentants du personnel avaient donné en juin des réunions très tendues. Le 2 juin, sept dirigeants avaient été retenus pendant deux heures par des salariés qui avaient interrompu un comité central d’entreprise (CCE) à Montluel. Le 23 juin, lors d’un autre CCE également à Montluel, des salariés mécontents avaient renversé du matériel dans les locaux de l’entreprise. Sur les six salariés auditionnés par les gendarmes, cinq sont des délégués syndicaux (3 CGT et 2 CFDT) ainsi qu’un sympathisant CGT.

Un lycéen dijonnais qui avait fabriqué un ‘patator’, un ‘lance-patates’ artisanal, et montré ses exploits sur internet, s’est vu activement interrogé par trois policiers ignorant sans doute tout de la patator-mania. ‘J’ai été interrogé le 14 octobre pendant une heure et demie par trois policiers. On m’a dit que l’utilisation et la divulgation [sur internet] d’un ‘patator’ étaient interdites, et on m’a parlé de ‘terrorisme’, je ne comprenais pas‘, a déclaré Jérémy, 16 ans.

Alors pour les novices, voici les principes de fabrication d’un patator

Pour les amateurs, voici un Patator semi-automatique au butane ; un Mini-patator ; un Patator pneumatique double-chambre et un Patator ENORME.

Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan sont toujours en prison depuis bientôt 23 ans, bien qu’ayant accompli leur peine de sûreté depuis 2005.

Jean-Marc Rouillan: il y a un an, après une manipulation médiatique, un jugement révoquait sa semi-liberté à la veille de sa libération conditionnelle. Au printemps dernier, à la suite d’une détérioration de sa santé, une maladie grave, rare et évolutive, était diagnostiquée, dont le traitement, expérimental, ne peut légalement se faire en prison. Durant des mois, à la prison des Baumettes, Jean-Marc Rouillan a été laissé sans soins adaptés. Le 27 octobre, il a été transféré… au centre de détention de Muret, près de Toulouse, alors même que la justice venait d’évoquer un transfert en région parisienne, afin d’y être soigné par des médecins de la Pitié-Salpétrière, spécialistes du syndrome de Chster-Erdheim.

Georges Cipriani: le 30 avril dernier, un jugement lui avait accordé un régime de semi-liberté d’un an. Mais, sur appel du parquet, des juges ont infirmé cette décision le 20 août, découvrant après 22 mois de procédure que le dossier de Georges Cipriani n’était soi-disant pas recevable, lui reprochant de ne pas renier son engagement politique et de persister à se définir comme prisonnier d’Action directe.

Rassemblement à l’appel du Collectif ‘Ne laissons pas faire!’ pour la libération des militants d’Action Directe encore emprisonnés le jeudi 5 novembre, de 18 h à 19 h, en face de la direction de l’Administration pénitentiaire, carrefour rue de la Verrerie – rue du Renard (Paris 4e – métro L1-L11 Hôtel-de-Ville).

Rendez-vous autour du thème ‘Histoire sans parole’ le 21 novembre 2009, à 15h30 à Equitable Café, 15 Cours Julien, Marseille 6e.

En début de semaine dernière, deux militant-e-s du collectif des ‘furieuses carottes’ ont vu leur domicile perquisitionné pendant des heures ainsi que ceux de leur famille, au même moment. Les disques durs, une bonne partie du matériel militant et des effets personnels ont été mis sous scellé. Ces militants résident dans le sud de la France et ce sont des policiers de la brigade criminelle de Versailles qui ont fait le déplacement. Ils ont été accusé-e-s d’avoir participé à des actions revendiquées (selon la police) par le Front de Libération Animale (ALF), effectuées en France ce printemps et cet été 2009 contre l’industrie pharmaceutique, la viande et la chasse. L’un des militants a été placé en garde à vue 24h. Pendant ce temps-là, l’autre a été interrogé toute la nuit (pendant 5h30), n’avait ni le droit de partir, de téléphoner alors qu’il n’était censé être que témoin.

Logo d’un collectif vegan

Le communiqué et le site du collectif

Logo d'un collectif vegan

Alors que l’avocat du militant d’Action Directe Jean-Marc Rouillan, gravement atteint par la maladie d’Erdheim-Chester et incarcéré depuis 1987, a introduit une demande de transfert vers Paris le vendredi 23 octobre dernier afin qu’il bénéficie de soins adéquats, ce dernier a été transféré hier au centre de détention de Muret. Après avoir passé quelque temps à Marseille dans une unité hospitalière sécurisée interrégionale, il était à nouveau incarcéré à la prison des Baumettes où il ne recevait aucun soin. Hier, il a été entendu par visio-conférence pour que sa demande de suspension de peine pour raison médicale soit examinée, et pour statuer sur son éventuel déplacement vers Paris, où il pourrait bénéficier des soins nécessaires à son état de santé à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière. Ce n’est finalement pas à Paris qu’il a été emmené hier, mais à la prison de Muret, où vous pouvez lui écrire pour lui témoigner de votre soutien:

-Jean-Marc Rouillan
-Numéro d’écrou 9496 A109
-Centre de détention de Muret
-Route de Seysses
-31600 Muret

Au printemps dernier, 74 employés de GrDF, filiale de distribution de GDF-Suez avaient été interpellés, soupçonnés de dégradations en marge d’une manifestation contre la politique menée par l’entreprise. Parmi eux, les principaux syndicalistes de la CGT. Tous avaient été libérés après avoir été placés en garde à vue. Aujourd’hui, quatre d’entre eux ont été licenciés dans le cadre des procédures disciplinaires lancées contre eux. Un cinquième a écopé d’une ‘rétrogradation avec impact sur la paie’.

Le coordinateur régional du syndicat déclare: ‘Nous avons affaire à une répression sans précédent. Aucun de nos camarades n’a commis de faute. En vérité, la direction n’a pas digéré d’avoir dû renoncer, ce printemps, à son plan d’externalisation de la maintenance et d’avoir été contrainte par la mobilisation des agents à embaucher 140 personnes‘.

L’avocat Joseba Agudo, originaire d’Orereta (Gipuzkoa), qui défend des prisonniers d’ETA, a été arrêté en fin d’après-midi par la police française à Hendaia où il vit. Son cabinet d’Oiartzun (Gipuzkoa) était perquisitionné par la Guardia Civil depuis le matin sur ordre du juge Fernando Grande Marlaska. Des médias espagnols (RTVE en l’occurrence) annonçaient déjà la perquisition et l’arrestation de Joseba bien avant l’arrivée de la Guardia Civil à Oiartzun. Joseba Agudo est incarcéré à Muret-Seysses. Le mandat d’arrêt européen émis contre lui sera examiné mardi prochain au Tribunal de Pau.

Durant le printemps 2009, la faculté des lettres de Tours était bloquée pendant plusieurs mois, comme bien d’autres universités. Dans la nuit du 3 au 4 mars 2009, 4 personnes, toutes membres du Collectif de Soutien aux Demandeurs d’Asile et aux Sans Papiers, se sont retrouvées nez à nez avec des militants de l’UNI (organisation étudiante et lycéenne de droite et d’extrême droite). Ceux-ci tentaient d’enlever des chaises servant à bloquer l’une des entrées de la faculté. Plusieurs militants de l’UNI présents sortirent des matraques dès le début de la confrontation verbale. Face à cette situation, un des membres du CSDASP mit au sol un des militants de l’UNI (président de l’UNI lycée à Tours) et fit comprendre très clairement qu’il valait mieux que les matraques ne soient pas utilisées, et ce afin d’éviter que la situation ne dégénère.

Sur ces entre-faits, la police est arrivée. Le militant de l’UNI resté au sol put rejoindre ses compères. Les fonctionnaires contrôlèrent en premier lieu les militants du CSDASP. Ces derniers déclarèrent que ‘leurs interlocuteurs’ étaient armés. Après une fouille par les policiers, plusieurs matraques télescopiques furent découvertes ainsi qu’un couteau. Les porteurs d’armes de l’UNI et notre camarade furent placés en garde à vue. Celui-ci fut libéré le dernier; il resta 15 heures enfermé. Le militant arrêté cette nuit là doit comparaitre devant le Tribunal de Police de Tours pour ‘violence n’ayant entrainé aucune incapacité de travail.’ Seul ce militant du CSDASP est poursuivi dans cette affaire, alors que l’agression venait manifestement des militants de l’UNI? Les militants du CSDASP se sont uniquement défendus.

Rassemblement devant le Palais de Justice de Tours le mardi 3 novembre à partir de 9h, jour et heure où est convoqué le militant.

-Collectif Anti-Répression de Tours: facealapolice@gmail.com
-CSDASP 37: csdasp37@no-log.org
-Collectif Antifa de Tours: antilepen29octobre@no-log.org

Le 27 septembre 2005, les marins du STC (Syndicat des Travailleurs Corses) de la SNCM, devant les menaces de privatisation de leur compagnie et l’impasse dans laquelle se trouvaient les négociations, décidaient de ramener le navire ‘Pascal PAOLI’, amarré à Marseille, à son port d’attache, à savoir Bastia. Cette action avait pour objectif d’attirer l’attention de l’opinion sur le drame social qui se jouait dans l’entreprise, où plusieurs centaines d’emploi étaient menacés. Quelques heures plus tard, le bateau faisait l’objet d’un assaut héliporté dans le port de Bastia par les militaires du GIGN et les commandos de marine (photo). Pour la première fois depuis un siècle, un gouvernement français envoyait l’armée contre des travailleurs en lutte.

Les syndicalistes étaient arrêtés, transférés à l’arsenal de Toulon, puis à Marseille, déférés devant un juge et poursuivis pour détournement de navire et séquestration de personne, dans le cadre d’une procédure criminelle. Cette dernière doit les conduire à comparaître dans quelques mois devant une cour d’assise. Une campagne a lieu actuellement pour demander l’arrêt immédiat des poursuites engagées à l’encontre des quatre marins du STC.

Le Pascal Paoli

Le site du STC – marins