Lors d’une soirée organisée à Paris par l’AKP-MHP auquelle assistaient des centaines de personnes dont Bilal Çoban, le candidat-maire de la ville d’Elazığ, des jeunes kurdes sont venus protester contre l’isolement d’Ocalan. Les jeunes kurdes ont été attaqué par des personnes armées. Deux manifestants kurdes ont été blessés par balle et au moins 13 jeunes Kurdes ont été arrêtés.

L’île-prison d’Imrali où est incarcéré Abdullah Öcalan

La répression physique et juridique du mouvement des Gilets Jaunes continue. Voici un résumé non-exhaustif de la situation.

Au niveau des blessures :

Samedi 12 janvier, deux Gilets Jaunes manifestant à Bordeaux ont été blessé (voir notre article). L’un d’entre eux a été touché à la tête par un tir de flashball avant de recevoir quelques secondes plus tard une grenade dans le dos. Souffrant d’une hémorragie cérébrale, il a été transféré à l’hôpital et plongé dans un coma artificiel. Son pronostic vital est engagé.
Dans une vidéo prise quelques secondes après le tir, on peut entendre des policiers constater qu’il y a un blessé et entendre l’un d’entre eux dire « ils savent pas que c’est nous! Nous on sait pas! » puis ordonner que les douilles soient ramenées (voir la vidéo à 44min05).

Aujourd’hui, à Reine, une Gilet Jaune a été retrouvée inanimée à terre après une charge des CRS

Au niveau de la répression juridique :

À Saint-Nazaire cinq Gilets Jaunes ont été arrêtés mercredi 16 janvier. Ils sont passés en comparution immédiate et quatre d’entre eux ont obtenu un report d’audience au 14 février et 7 février. Le cinquième a été jugé en comparution immédiate et condamné a 18 mois de prison ferme plus 6 mois avec sursis.

Vendredi 18 janvier à Avignon, un Gilet Jaune a été condamné à 4 mois de prison ferme avoir supposément menacé un commissaire qui l’avait frappé en décembre.

Toujours à Avignon, un autre gilet jaune, jugé cet après-midi pour violences sur un policier, a été condamné à 8 mois de prison ferme.

Barrage des

Barrage des

Alors que Cesare Battisti est arrivé ce lundi 14 janvier en Italie pour y purger une peine de réclusion à perpétuité (voir notre article), Matteo Salvini compte écrire une lettre à Emmanuel Macron pour réclamer à la France l’extradition de 30 autres anciens militants ayant pratiqué la lutte armée durant les années de plomb.

Parmi eux on peut compter Giorgio Pietrostefani, un des fondateurs de Lotta Continua, et les ex-membres des Brigades rouges Simonetta Giorgieri, Carla Vendetti et Sergio Tornaghi. Tous ces militants s’étaient réfugié en France à l’époque de Mitterrand car ce dernier avait promis de ne pas extrader de militants recherchés pour raisons politiques.

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

Ce sont des centaines de procès qui ont eu lieu ou qui se tiennent en France contre des gilets jaunes. Impossible d’en rendre compte systématiquement. Quatre exemples:

Hedi M., 28 ans connu dans la région de Narbonne pour son engagement dans le mouvement avait été interpellé jeudi 3 janvier au matin alors qu’il est en train de filmer pendant le blocage d’un dépôt pétrolier de Port-la-Nouvelle par des gilets jaunes. Il avait ensuite été placé en détention provisoire. Parmi les éléments retenus contre lui, plusieurs messages et vidéos diffusés sur sa page Facebook, et notamment un appel au blocage du dépôt pétrolier de Port-la-Nouvelle. Il a été condamné pour «organisation d’une manifestation sur la voie publique sans déclaration», «participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou destruction ou dégradation», et «entrave à la circulation de véhicules» à 6 mois d’emprisonnement ferme et 3 ans d’interdiction de manifester sur la voie publique, contre deux ans dont six mois de sursis requis par la procureure.

Un homme de 24 ans était accusé d’avoir lancé un caillou en direction de la police lors de la manifestation samedi des gilets jaunes à Bar-le-Duc (Meuse) et d’avoir insulté un policier lors de son interpellation. Il a écopé de six mois de prison dont quatre avec sursis et mise à l’épreuve dont deux mois ferme avec mandat de dépôt.

Le tribunal de Bordeaux a condamné lundi 14 janvier un Gilet jaune de 55 ans à deux mois de prison avec sursis pour détention de pavé et participation à une manifestation non autorisée. Il avait été interpellé samedi 12 janvier à Bordeaux après l’ordre de dispersion. Une peine de huit mois d’emprisonnement avec sursis avait été requise par l’avocat général. L’homme avait été victime d’un tabassage en règle lors de son arrestation, et la vidéo avait circulé sur le web.

Yovan, un gilet jaune de 28 ans a comparu, ce lundi à Toulon, devant la chambre des comparutions immédiates. Il a été condamné à six mois de prison pour « violence » et « outrages » (des insultes lancées aux policiers). Comme il est bénéficiaire d’une allocation d’aide pour le retour à l’emploi, le tribunal lui a déclaré que «ce sont les bourgeois qui paient leurs impôts qui vous financent»…. La sanction est assortie d’une interdiction de paraître à Toulon et à Marseille pendant un an.

Arrestations de Gilets jaunes à Bordeaux (archive)

Samedi 12 janvier, se tenait une manifestation nocturne des Gilets Jaunes à Pau qui a rassemblé environ 2500 personnes. À la fin de cette manifestation des affrontements ont éclatés avec la police et plus d’une dizaine de personnes ont été arrêtées. Sept de ces dernières ont été placé en garde à vue. La plupart des personnes ont été relâchées dimanche mais sont toujours menacées par une enquête. Trois autres étaient toujours en garde à vue lundi matin.

L’un des gardés à vue est un Gilets Jaune de la première heure. Il est accusé de dégradations sur un véhicule de police, de provocation à la rébellion et d’avoir participé à un rassemblement en vue de violences volontaires sur des biens et des personnes.

Barrage des

Ils avaient été arrêté à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, le 15 avril 2018, jour d’affrontements avec les gendarmes mobiles. Jugés en première instance par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire, les quatre prévenus avaient été condamnés à huit mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve, pour trois d’entre eux : deux jeunes femmes, 19 et 21 ans, et un homme de 45 ans. Le quatrième, 20 ans, avait été relaxé des faits de violence aggravée. En revanche, il avait été condamné à 2.000 € d’amende pour avoir refusé de se soumettre aux relevés d’empreintes.

Tous étaient rejugés, mardi 8 janvier 2019, à Rennes. Ils ont contesté toute violence et tout jet de projectile. L’avocat général a requis une peine avec sursis. Cinq gendarmes, parties civiles, réclament des dommages et intérêts, de 1 000 € à 1 500 €. La décision de la cour d’appel sera rendue le 5 mars. Une plainte a par ailleurs été déposée par l’un des avocats, à l’encontre des gendarmes, pour violences. Elle est transmise au parquet de Rennes, qui a compétence en matière d’affaires impliquant des militaires.

Les affrontements à notre-Dame-des-Landes

Les affrontements à notre-Dame-des-Landes

Le mouvement des gilets jaunes a semblé s’essouffler pendant la période des Fêtes, mais il a repris de la vigueur ces derniers jours. Pour l’Acte IX, les chiffres officiels évoquent 93.000 manifestants. Plus de 80 000 membres des forces de l’ordre avaient été mobilisés à travers le pays, dont près de 5000 dans la capitale.

À Paris, une manifestation pacifique rassemblant des milliers de participants s’est déroulée dans les rues pour se diriger vers la place de l’Étoile. Par ailleurs, des incidents ont eu lieu sur la place de l’Étoile, où plusieurs petits groupes se sont rassemblés sans prendre part à la manifestation. Des gaz lacrymogènes et des canons à eau ont été utilisés. Les policiers ont procédé dans la capitale à près de 156 interpellations au cours de la journée. 24 personnes ont été blessées à Paris, dont un caméraman de Radio-Canada, atteint au pied par des fragments de grenades de désencerclement utilisées par les forces de l’ordre.

À Bordeaux des incidents ont éclaté sur la place de la Comédie quand des protestataires ont jeté des pierres sur les policiers qui les empêchaient d’emprunter le cours de l’Intendance. Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes, des flash-ball et des grenades, blessant deux manifestants (voir ici). Des affrontements ont également eu lieu à Toulouse, Bourges, à Strasbourg et à Marseille où sept personnes ont été blessées lors d’affrontements. Les journalistes ont été pris à parti en plusieurs endroits.

Sur les Champs-Elysées hier samedi

Sur les Champs-Elysées hier samedi

Le samedi 12 janvier, le Conseil Démocratique Kurde en France organisait une marche pour la justice pour Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, trois militantes kurdes assassinées en janvier 2013 (voir notre article). Suite au décès, en décembre 2016, du meurtrier présumé, le procès n’a jamais eu lieu, ne permettant pas de mettre en lumière l’implication de l’état turc dans cette affaire. En mars 2018, les familles des trois militantes kurdes ont déposé une nouvelle plainte, demandant la saisie d’un juge d’instruction pour poursuivre l’enquête.

La marche a rassemblé plusieurs milliers de personnes venant de toute la France, mais aussi de Grande-Bretagne, de Suisse et de Belgique. Une délégation de membres et sympathisant.es du Secours Rouge de Genève et de Bruxelles se sont joints aux camarades internationalistes avec la campagne Shengal pour commémorer la mémoires de trois militantes assassinées et réaffirmer leur soutien aux combattant.es au Kurdistan et en Turquie.

Banderole de la campagne Shengal – Secours Rouge de Genève


Banderole de la campagne Shengal – Secours Rouge (Belgique)

Banderole de la campagne Shengal - Secours Rouge de Genève
Banderole de la campagne Shengal - Secours Rouge (Belgique)

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi au Pays basque, en Espagne et en France, en faveur du rapprochement des prisonniers d’ETA, actuellement dispersés à travers l’Espagne et la France. Les deux marches ont eu lieu à Bilbao, au Pays basque espagnol, et à Bayonne, au Pays basque français. A Bilbao, quelque 76.000 manifestants, selon les organisateurs, ont défilé dans une avenue du centre de la capitale de la Biscaye, aux cris de « Euskal presoak etxera » (« Les prisonniers basques à la maison ») ou de « presoak kalera amnistia osoa » (« les prisonniers dans la rue, amnistie totale »).

A Bayonne, ils étaient environ 9.000 personnes, à défiler sous le slogan « Orain presoak », ou « les prisonniers maintenant », pour réclamer un meilleur sort pour les 265 prisonniers basques. Moins d’une dizaine des 218 prisonniers d’ETA détenus par l’Espagne se trouvent actuellement au Pays basque et que la grande majorité d’entre eux sont dispersés dans des régions telle que l’Andalousie (sud), Murcie et Valence (sud-est), ou encore en Estrémadure (sud-ouest), à des centaines de kilomètres de leurs proches. 46 membres d’ETA sont détenus en France et un au Portugal.

La manifestation de Bilbao

La manifestation de Bilbao

Aux cris de « Macron démission », 200 personnes se sont rassemblées hier mercredi aux abords de la nouvelle Maison du handball à Créteil, dans le Val-de-Marne, qu’Emmanuel Macron est venu inaugurer avant le départ pour le Mondial de l’équipe de France. Quelques gilets jaunes mais aussi et surtout des syndicalistes (CGT, FO, FSU Solidaires), les stylos rouges (les profs en colère), des militants de gauche (PCF, Insoumis et NPA notamment) avaient fait front commun contre la politique gouvernementale. De légers heurts ont éclaté avec des CRS qui ont fait usage de gaz lacrymogènes lors les manifestants ont tenté de contourner le barrage des forces de l’ordre et s’approche au plus près du bâtiment visité par Macron.

Les manifestants et les CRS à Créteil

Les manifestants et les CRS à Créteil