98 personnes interpellés ont reçu une contravention de 4e classe 135e pour participation à une manifestation interdite, après avoir participé à la manifestation des Gilets jaunes à Amiens (voir notre article). Puis, 24 personnes ont été contrôlées en possession de masques, gants et d’objets pouvant servir de projectiles. Elles seront reconvoquées ultérieurement. Et quinze personnes ont été placées en garde à vue pour des violences aggravées,dégradations de biens en réunion, notamment des banques, et dissimulation de visage. samedi soir, onze étaient encore en garde à vue.

Les manifestants attaquent un banque à Amiens

Les manifestants attaquent un banque à Amiens

La journée d’hier samedi a vu le retour des manifestations non déclarées de gilets jaunes dans Paris. Deux cortèges ont battu le pavé de la capitale, confrontés à la police qui a fait plusieurs fois usage de grenades lacrymogènes. Ils ont ensuite rallié la place de la République où de nouveaux affrontements ont eu lieu.

A Amiens, où est né le président de la République, les manifestants étaient « aller chercher Macron chez lui ». 2.000 manifestants étaient présents, quelques incidents les ont opposés à la police, et plusieurs vitrines de banques et compagnies d’assurances ont été brisées. Cinq manifestants ont été arrêtés seront jugés en comparution immédiate ce lundi. Quelques incidents aussi à Toulouse où défilaient plusieurs milliers de personnes. Il y aurait eu au total 132 arrestations pour tout l’Acte 28.

Les manifestants attaquent un banque à Amiens

On sait que de nombreux policiers déclenchent des poursuites, dans lesquelles ils se constituent partie civile, sur base de faux témoignages pour arrondir leurs fins de mois en obtenant des indemnisation pour avoir été prétendument insulté ou frappé. Jusqu’à présent, les tribunaux avalisaient cette pratiquer qui se généralise. Une de ces tentatives de racket a, par exception, avorté à Lyon.

Le 6 avril dernier à Lyon, Didier M., postier, participe au cortège des Gilets jaunes avec son fils de 17 ans. Interpellé par des agents de la BAC, il est d’abord conduit à l’hôpital, où un médecin lui accorde cinq jours d’ITT, avant de passer 48 heures en garde à vue. Poursuivi pour coups à agent et rébellion, il comparaissait ce mardi 21 mai. Les deux membres de la BAC s’étaient constitués partie civile,, l’enregistrement de la vidéo portée par l’un d’eux contredisait leur déposition.

Didier M. a expliqué: : « Quand j’ai vu mon fils se faire projeter au sol et se faire matraquer par des policiers, je suis allé vers eux pour leur demander pourquoi ils faisaient ça. Et les coups ont commencé à pleuvoir sur moi ». Le tribunal a relaxé Didier M. en déboutant les policiers de leurs demandes d’indemnisation. Le 13 avril, une semaine après les faits, les motards Gilets jaunes avaient déployé sous les yeux de la BAC une banderole l’accusant de lynchages. Une dizaine d’entre eux ont reçu, depuis, des amendes pour des infractions au Code de la route qu’ils auraient commises lors de cette manifestation…

la manifestation des motards solidaires

la manifestation des motards solidaires

❤️💛🖤 26 mai : Toute l’Europe à Bruxelles 🔥📣🧨
L’Alliance du 1er Mai Révolutionnaire appelle tou·te·s les révolutionnaires, anarchistes, communistes, antifascistes, autonomes, féministes, militant·e·s pour le climat à rejoindre la mobilisation des Gilets Jaunes qui aura lieu ce dimanche 26 mai à Bruxelles. Cette journée mobilisera les Gilets Jaunes de Belgique et d’Europe contre la mascarade électorale des élections européennes. Nous ne donnons aucun crédit de démocratie à ces élections, ni à aucune autre organisée dans le cadre du régime capitaliste. Les classes populaires et exploitées n’obtiendront rien si ce n’est en s’organisant ensemble, dans la rue, contre ceux qui les oppriment depuis des décennies. Depuis 6 mois à présent, les Gilets Jaunes symbolisent une même volonté massive de la part des exploité·e·s de ne plus se laisser faire et de perturber le pouvoir. Chaque samedi, les médias de la bourgeoisie donne ce mouvement pour “mort”, “essoufflé” ou “sans débouché possible”. Chaque samedi donne l’occasion à celles et ceux qui savent regarder que les Gilets Jaunes sont l’un des plus beaux mouvements de résistance que l’Europe ait vu ces dernières décennies.

Descendons massivement dans les rues du Quartier Européen et de toute la ville pour transformer cette journée de pacification en journée de résistance. Comme l’affirme l’appel du 26 mai : c’est dans la lutte que se construira l’Europe des peuples, ce 26 mai : Toute l’Europe à Bruxelles , ce 26 mai: Tou·te·s les révolutionnaires dans la rue !

Organisons le camp révolutionnaire !
Alliance du 1er Mai Révolutionnaire

Appel du 26 mai

Appel du 26 mai

Hier, le collectif universitaire contre les violences policières a lancé une caisse de soutien aux gilets jaunes. Ce collectif a été lancé en mars dernier par plus de 450 universitaires au moyen d’un appel intitulé « Universitaires, nous nous déclarons « complices » des gilets jaunes face aux dérives autoritaires du pouvoir ».

Le collectif dénonce la répression du mouvement Gilets Jaunes, les nouvelles mesures liberticides récemment adoptées (unité « anti-casseurs », « visage masqué » considéré comme délit, marquage chimique des manifestant.es, etc.) ainsi que l’augmentation de la répression judiciaire (nombre des procès en augmentation constante et condamnations à de la prison ferme plus fréquentes).

Afin d’aider les manifestant·e·s à faire face aux coûts financier des procès, le collectif universitaire a donc lancé une cagnotte qui financera des collectifs d’autodéfense juridiques. Les fonds seront répartis entre les collectifs locaux avec le soutien du réseau national des collectifs d’autodéfense juridique.

Le lien vers [la cagnotte
->https://www.helloasso.com/associations/les-amis-de-la-liberte/collectes/caisse-de-soutien-aux-gilets-jaunes]

Le même jour, deux personnes condamnées à Reims à 18 mois de prison ferme et pour l’un d’entres eux à verser 1000 euros à un policier. Ils étaient accusés d’avoir jeté des projectiles sur les forces de l’ordre (des pierres pour l’un, des grenades lacrymogènes pour l’autre), samedi, pendant la manifestation des gilets jaunes. Dans les deux cas, le tribunal a été plus sévère que le procureur de la République. Alors que le parquet avait réclamé 12 et 13 mois de prison ferme contre les deux hommes, jugés en comparution immédiate, le tribunal les a condamnés tous les deux à 18 mois ferme, avec mandat de dépôt, et donc, incarcération immédiate à la sortie de l’audience.

Deux autres hommes étaient jugés le même jour. Le premier été accusé de jet de pavés sur la police. Il écope de quatre mois de prison ferme. Le second aurait traité les policiers de « moutons ». Il écope de quatre mois ferme, plus quatre mois supplémentaires, en révocation d’une peine de sursis précédente.

Gilets Jaunes Acte XXIV Paris

Gilets Jaunes Acte XXIV Paris

L’Acte 27 du mouvement des Gilets jaunes a vu ses principales manifestations se tenir à Reims, Nancy, Toulouse et Paris. D’autres manifestations ont eu lieu, par exemple à Lyon, Marseille, Besançon, Saint-Nazaire, où la préfecture a pris un arrêté interdisant la manifestation non déclarée des « gilets jaunes » dans le centre et Lens – où la préfecture a également interdit le centre. A Reims, une manifestante a été blessée suite à une charge de CRS. A Toulouse, où la place du Capitole était interdite de manifestation, des affrontements ont eu lieu et la police a fait usage de gaz lacrymogènes.

Si le nombre des manifestants a baissé dans les grandes villes, on a observé un regain dans les occupations de rond-points en province, pratique qui a caractérisé les débuts du mouvement.

L’Acte 27 à Toulouse

L'Acte 27 à Toulouse

Vendredi 17 mai, une manifestation nocturne de Gilets Jaunes était organisée au Mans, 6 mois après l’Acte I (17 novembre 2018). Malgré l’interdiction, 200 personnes défileront. Un groupe de 8 Street Medic seront verbalisés ce soir-là par la police pour «manifestation dans un périmètre interdit par arrêté préfectoral». Chacun des membres s’est vu infliger une amende de 135€.

Street Medic du Mans verbalisé par la police

Street Medic du Mans verbalisé par la police

Sur les 109 escadrons de gendarmerie mobile (EGM), a récemment exposé le chef de l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale à la commission d’enquête parlementaire sur les moyens des forces de sécurité, 41 font l’objet d’un emploi permanent (déploiement outre-Mer, en protection du palais de justice, des ambassades, de la Banque de France ou des sites nucléaires). « Seulement » 68 escadrons de gendarmerie mobile ont pu être mobilisés pour assurer le maintien de l’ordre. Ainsi, le 8 décembre 2018, lors de l’acte 4 des gilets jaunes, sur les 89.000 forces de l’ordre mobilisées, 65.500 étaient des gendarmes.

Certes, les EGM ont pu être épaulés par la gendarmerie départementale. Mais celle-ci n’est formée et équipée que pour le maintien de l’ordre de basse intensité. Il en résulte un « suremploi durable » des gendarmes mobiles et la gendarmerie a dû leur supprimer, à plusieurs reprises, les repos et à ne pas leur accorder leurs permissions, créant une « dette des droits à repos et à permissions ». Au 10 mai les gendarmes mobiles ont accumulé [en moyenne] 5,86 jours de repos et 37,74 jours de permission de retard. Et cette « dette » s’accroît. Les matériels ont également beaucoup souffert ces dernière semaines. Il faudrait entre 120 et 130 millions d’euros pour remplacer les véhicules alors que l’enveloppe annuelle dédiée au parc automobile de l’ensemble de la gendarmerie est de 40 millions d’euros.

Gendarmes mobiles

Gendarmes mobiles

Condamnés en première instance, en décembre 2017, pour violences en réunion et séquestration pour avoir voulu mener à la négociation un responsable hiérarchique (voir notre article), neuf militants CGT de l’usine PSA de Poissy (Yvelines) comparaissent aujourd’hui devant la cour d’appel de Versailles, avec l’espoir de voir leur condamnation de cinq mois de prison avec sursis et 11 000 euros d’amende totale retoquée.

Manifestation solidaire avec les 9 de PSA Poissy

Manifestation solidaire avec les 9 de PSA Poissy

Un ancien responsable d’ETA, Jose Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea, plus connu sous le nom de Josu Ternera, a été interpellé ce jeudi matin à Sallanches, en Haute-Savoie. Il a été arrêté aux abords de l’hôpital, alors qu’il s’y rendait en raison d’une longue maladie. Agé de 68 ans, et accusé d’être impliqué dans une action d’ETA très meurtrière en 1987, à Saragosse.

Il était recherché depuis 2002 par l’Espagne et a été arrêté en France en exécution d’un mandat d’arrêt le visant pour avoir été condamné en 2017 à huit ans de prison en France. Le tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné en son absence, le 1er juin 2017, pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste ».

Jose Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea

Jose Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea