Ce samedi 24 novembre, plus de 80.000 personnes ont participé aux actions des gilets jaunes organisées en France et à La Réunion. Des rassemblements et manifestations se sont tenus à Lille, Lyon, Toulouse, Limoges, Carcassonne … ainsi qu’à Saint-Denis (à La Réunion). Des barrages filtrants, opérations escargots ou péages gratuits ont également été organisée sur des axes routiers et des zones commerciales.

A Paris, le rassemblement avait été interdit par la préfecture. Les «gilets jaunes» avait rejeté la proposition de se rassembler sur le Champ-de-Mars, refusant d’être «parqués» loin des lieux de pouvoir parisiens, et avait annoncé qu’ils manifesteraient «dans le quartier des Champs-Élysées» durant «toute la journée». La police ne pouvant les contenir dans le haut des Champs-Élysées, les manifestants ont finalement pu avancer vers la place de la Concorde où la police avait renforcé la sécurité. Des gaz lacrymogènes seront tirés et la police utilisera des canons à eau pour éloigner les gilets jaunes. De l’autre côté, les gilets jaunes ont construit des barricades avec des barrières de chantier (et en démontant entre autre des terrasses) et descellé des pavés. Vers 15h, on dénombrait huit blessés (dont 2 gendarmes).

En Belgique, plusieurs actions nocturnes se sont tenues dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24 à Binche, Pommeroeul, Erquelinnes et Charleroi… L’autoroute A7/E19 Mons-Bruxelles avait été fermée vendredi en fin de journée. Le samedi matin, des blocages étaient organisés dans divers endroits. Plusieurs gilets jaunes se sont également rendus à l’aéroport de Bierset, en province de Liège, pour bloquer le charroi des camions et filtrer un à un les camions.

Dans le centre-ville de Charleroi, la police d’Anvers a dû venir en renfort pour faire face à une émeute. Une autopompe a été utilisée pour disperser les manifestants. Deux personnes ont été interpellées.

Camion en feu sur les Champs Elysées

Camion en feu sur les Champs Elysées

Mercredi 21 novembre, la cour d’appel de Bastia a confirmé le jugement de 500 euros d’amende à l’encontre de trois militants nationalistes, Stéphane Tomasini, Félix Benedetti et Jean Marc Dominici. Ils avaient refusé en 2017 de se plier aux obligations (notamment en termes de prélèvement d’ADN et d’empreinte biologique) liées à leur inscription au Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions terroristes.
Les trois militants, avaient été interpellé en mai 2017 dans le cadre des poursuites liées aux manifestations nationalistes d’octobre 2016 (voir notre article).

Les affrontements à Bastia (archive)

Les affrontements à Bastia (archive)

16 policiers et 14 gendarmes, ont été blessés à la Réunion lors d’affrontements dans l’île paralysée par une cinquantaine de barrage des « gilets jaunes ». Un commandant du GIPN qui a eu une main arrachée lors de l’explosion accidentelle d’une grenade dans son véhicule alors qu’il était caillassé par de jeunes manifestants. Un escadron de 80 gendarmes décolle ce soir de Paris pour renforcer les forces de l’ordre.

Grenades en dotation dans la gendarmerie française

Grenades en dotation dans la gendarmerie française

Les manifestations et les blocages de route organisés par les « gilets jaunes » se sont soldées par 400 personnes blessées, dont 14 grièvement, samedi dans toute la France. Ce mouvement des « gilets jaunes », en référence aux vestes réfléchissantes des automobilistes, s’est organisé en France puis en Belgique sans soutien syndical ni politique, par la seule force des réseaux sociaux, en réaction à la hausse des taxes sur le carburant. La grogne s’est par la suite étendue à un ensemble de revendications de citoyens excédés par les réformes gouvernementales. Samedi, des centaines de milliers de personnes ont manifesté à travers la France, dans plus de 2000 endroits.

Les manifestations, pour la plupart peu organisées, ont mené à des affrontements en plusieurs endroits, provoquant 282 arrestations et 28 blessés parmi les policiers, les gendarmes et les pompiers. Samedi matin, une manifestante a été tuée lorsqu’elle a été frappée par une conductrice prise de panique après avoir été encerclée par des « gilets jaunes ».

En Belgique, le blocage par les « gilets jaunes » du site de la société pétrolière Total à Feluy (Seneffe) a été levé lundi en milieu de journée après une intervention de la police, mais dans la nuit de lundi à mardi, un arbra a été abattu en travers de la route et un camion citerne a été incendié. La police est aussi intervenue à Wandre et à Sclessin.

Barrage des

Une centaine de manifestants ont défilé du Carré de Moscou à l’Avenue Louise ce lundi soir à Bruxelles, alors que le Président Macron rendait visite à la famille royale belge. Des militants venus de France ont participé à la manifestation et ont pris la parole Avenue Louise, devant la Banque Rothschild, où Macron a passé une partie de sa carrière. Les interventions ont dressé un état des lieux de la répression sous Macron, que cela soit contre les travailleurs, les étudiants, les ZAD, contre les mobilisation face aux « Lois Travail », etc. Les manifestants sont rentrés en cortège ensemble au Carré de Moscou, où une dernière intervention solidaires avec les militants antifas lyonnais a eu lieu.

Retrouvez l’album photo sur le site de l’Alliance 1mai.xyz

Manifestation contre la visite de Macron

Manifestation contre la visite de Macron

En milieu de semaine 6 militant.es du Groupe Antifasciste Lyon et Environ ont été mis.es en examen après une série de perquisitions à leurs domiciles. Ils/elles ont été libéré.es sous contrôle judiciaire. La justice les accuse de « dégradations en réunion par personnes dissimulant tout ou partie de leur visage, outrage à personnes dépositaires de l’autorité publique et association de malfaiteurs ». Cela en lien avec l’attaque et le murage des locaux d’un groupe néo-fasciste lyonnais en début d’année. Lors des perquisitions la police a saisi tout type de matériel militant comme des tracts, affiches, drapeaux, habits, autocollants et livres. Même s’il n’avait aucun lien avec l’affaire tout ce matériel a été détruit.

Photo du local néo-fasciste après l’attaque du mois d’avril

Photo du local néo-fasciste après l'attaque du mois d'avril

La France a extradé en Allemagne un membre présumé PKK accusé d’être impliqué dans l’enlèvement d’un ancien membre de cette organisation. Özkan T., un Turc de 31 ans, a été remis lundi en application d’une demande d’extradition de l’Allemagne. Il était visé par un mandat d’arrêt européen depuis juin et avait été arrêté en France le 18 juillet. Son interpellation était liée à l’arrestation les 20 et 21 juin de quatre autres membres présumés du PKK. Ils sont soupçonnés d’avoir enlevé, et tabassé près de Stuttgart un ancien membre du PKK pour s’assurer qu’il n’avait pas coopéré avec la police.

.

.

Emmanuel Macron a annoncé lundi, dans un discours au Forum sur la gouvernance de l’Internet, la mise en place d’un groupe de travail commun avec Facebook. Le groupe de Mark Zuckerberg a donné son accord à une expérience de six mois, début 2019, dans laquelle des représentants des autorités françaises devraient pouvoir accéder aux outils, aux méthodes et au personnel du réseau social chargés de faire la chasse aux contenus « haineux ». Ce groupe, d’une petite dizaine de personnes, sera composé pour moitié de salariés de Facebook. Et pour l’autre moitié de membres sélectionnés par le secrétariat d’Etat au numérique, et issus d’autorités et ministères français.

Le fonctionnement du groupe reste flou à ce stade : son programme de travail sera précisé lors de ses premières réunions. Ce test s’inscrit aussi dans une offensive plus vaste, menée à Paris ou à Bruxelles, pour réguler les contenus en ligne en changeant les règles établies depuis 2000 par la directive sur le commerce électronique, qui distingue les statuts d’éditeur, responsable des contenus et celui d’hébergeur. La création d’un troisième statut appelé « accélérateur de contenus » est envisagée : celui-ci concernerait les réseaux sociaux et les moteurs de recherche comme Facebook, YouTube ou Google, qui ne produisent pas leurs contenus mais les éditorialisent en les classant, notamment via des algorithmes.

Mark Zuckerberg et Emmanuel Macron à l’Elysée, le 23 mai

Mark Zuckerberg et Emmanuel Macron à l’Elysée, le 23 mai

Les 19 et 20 novembre, Macron sera à Bruxelles à l’invitation du Roi Philippe. Macron est le représentant de cette nouvelle vague réactionnaire, incarnée aux États-Unis par Trump, qui au-delà de la droite traditionnelle et de la gauche réformiste, porte la volonté pure et nue du capital. Issus de l’industrie et de la banque, les dirigeants de cette vague ne connaissent qu’un seul objectif : l’augmentation des profits, et pour cela, l’écrasement de toutes les résistances à l’exploitation, à la paupérisation, à la pénibilité, à l’oppression néo-coloniale à l’intérieur et à l’extérieur des frontières, à la destruction de l’écosystème.

C’est pour soutenir ces résistances en France que les collectifs qui ont appelé à un 1er Mai Révolutionnaire à Bruxelles l’année passée, en ce compris notre Secours Rouge, et qui appelleront à un tel 1er Mai l’année prochaine, appellent à une manifestation le 19 novembre à partir du “Carré Moscou”.

.

.

Ce samedi au Sacco-Vanzetti, le Secours Rouge organise une soirée où Aurélien Dubuisson et Jann-Marc Rouillan échangeront sur l’histoire d’Action directe à l’occasion de la parution de leurs livres respectifs, “Action directe, les premières années : genèse d’un groupe armé (1977-1982)”, paru aux éditions Libertalia et “Dix ans d’Action directe. Un témoignage, 1977-1987”, paru aux éditions Agone.

.

.