Nikos Maziotis, 39 ans, Evanguélia Roupa, 41 ans, ainsi que Costas Gournas, 30 ans, arrêtés le 9 avril, revendiquent leur appartenance au groupe ‘Lutte Révolutionnaire’, actif depuis 2003, dans un long texte publié par l’hebdomadaire Pontiki. Ils y expliquent que Lambros Fountas, un laborantin de 35 ans, tué le 10 mars lors d’un échange de tirs avec des policiers au cours d’un vol de voiture, faisait aussi parti du groupe. ‘Nous sommes très fiers de notre organisation, ‘Lutte révolutionnaire’, nous sommes fiers de notre histoire à chaque instant de notre activité politique’, soulignent les trois signataires. Dans leur document, ils attaquent ‘les faucons du FMI et de l’Union européenne’ et ‘les sociaux-fascistes’ du parti socialiste au pouvoir (PASOK) qui ‘veulent sauver les capitalistes grecs, les banques, les grandes entreprises, les armateurs’.

C’est après la mort de Lambros Fountas que les policiers ont procédé le 9 avril à l’arrestation de six personnes, qui ont été placées en détention provisoire et inculpées de participation à l’organisation. Les policiers ont depuis découvert plusieurs bases du groupe à Athènes, qui contenaient notamment un pistolet mitrailleur MP5, deux Kalachnikov, cinq roquettes et un lanceur RPG-7, trois pistolets et trois grenades, des munitions, divers explosifs et mécanismes de mise à feu.

La police grecque a tiré jeudi soir des grenades lacrymogènes pour disperser des centaines de manifestants qui tentaient d’atteindre le ministère des Finances dans le centre d’Athènes pour protester contre les mesures d’austérité annoncées. Des heurts ont aussi émaillé la manifestation lorsque le cortège est passé devant le Parlement grec.

Des milliers de personnes ont manifesté à Athènes hier soir en marchant jusqu’au parlement et au siège de la Commission européenne pour protester contre la décision des autorités grecques de recourir à l’aide de l’Union européenne et du FMI, le Fonds monétaire international. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène tandis que des manifestants leur jetaient des pierres. ‘Le capitalisme doit payer pour la crise’, ‘FMI go home, rentre à la maison’, pouvait-on lire sur des banderoles.

La police grecque a découvert trois bases appartenant à l’organisation « Lutte Révolutionnaire » dans la banlieue de Kypseli, à Athènes. La police y a saisi des lances-roquettes RPG (« Lutte Révolutionnaire » avait attaqué l’ambassade américaine à la roquette en 2007), des fusils d’assaut Kalashnikov, des pistolets-mitrailleurs MP5, et plus l’équivalent de 120.000 euros en munitions et en produits chimiques servant à la fabrication d’explosifs (l’organisation avait revendiqué l’attaque à l’explosif contre la Bourse d’Athènes en 2009).

Les anarchistes grecs ont lancé une véritable offensive contre les arrestations des présumés membres de l’organisation armée ‘Lutte Révolutionnaire’. Après une série d’attaques sans victimes à l’engin incendiaire à Salonique et à Athènes, des groupes d’anarchistes ont occupé le 14 avril la principale chaine de TV en Crète afin de transmettre une déclaration sur les arrestations. Le lendemain, ils occupaient les locaux du gouvernement Pasok à Héraklion.

La police a poursuivi une grande opération qui a mené à l’arrestation de six personnes (dont trois ont déjà été inculpées, soupçonnées d’être membres de ‘Lutte Révolutionnaire’), et quatre autres qui appartiendraient à un autre groupe: les ‘Cellules de feu’. Les agents ont aussi saisi du matériel explosif et de la documentation sur ‘Lutte Révolutionnaire’, sur ses préparatifs pour un nouvel attentat imminent.

Six membres présumés du groupe Lutte Révolutionnaire, Nikolaos Maziotis, 39 ans; Evangelos Stathopoulos, 32 ans; Christoforos Kortesis, 31 ans; Sarantos Nikitopoulos, 32 ans et Constantinos Gournas, 30 ans et une femme Panayiota Roupa, 41 ans ont été arrêtés dimanche par la police grecque lors de plusieurs opérations à Athènes et d’autres parties de la Grèce. La police affirme avoir trouvé l’ordinateur contenant les textes de l’organisation, ainsi que des plans de cibles et d’engins explosifs. L’organisation Lutte Révolutionnaire a revendiqué plusieurs actions armées en Grèce, dont l’attaque à la roquette contre l’ambassade américaine. Des dizaines de jeunes militants d’extrême gauche cagoulés ont mis le feu à des poubelles et jeté des pierres sur la police dimanche dans le centre d’Athènes, suite à ces arrestations.

Une bombe a explosé, dimanche soir 28 mars, à Athènes, faisant un mort et deux blessées parmi une famille de passants. La bombe était dans une poubelle devant un bâtiment abritant une école de formation de gestionnaires d’entreprise dans le quartier de Patissia. Le service antiterroriste est arrivé rapidement sur place et a bouclé le quartier pour plusieurs heures.

Selon le porte-parole de la police, les victimes allaient tous les soirs dans le quartier récupérer dans les poubelles, et il est probable que l’une d’elle ai manipulé le sac contenant la bombe, provoquant l’explosion. Certains défendent la thèse d’une provocation visant à discréditer les groupes anarchistes pratiquant l’action directe. A l’appui de cette thèse, le fait que, contrairement à l’usage des groupes révolutionnaires grecs, aucun appel téléphonique n’avait averti de l’imminence de l’explosion. Le plus actif des groupes anarchistes, la ‘Conspiration des cellules du feu’ a rendu public un document démentant toute implication dans cette explosion.

Explosion à Athènes

Le soir du jeudi 18 mars, les vitres et le distributeur de billets de la BNP Parisbas/Fortis, avenue Marie de Hongrie à Berchem-St-Agathe, ont été fracassées en solidarité avec les anarchistes emprisonnés en Grèce.

De nombreuses actions ont lieu pour cette raison un peu partout, à commencer par la Grèce où deux engins incendiaires constitués de bonbonnes de gaz et d’essence ont explosé à Ionnina (contre le Parc Technologique de l’Université et contre l’Institut de recherche biomédicale), pour la libération de Giannis Dimitrakis, G. Boutzis, H. Nikolau, P. Georgiadis, B. Chrisohoidis, C. Stratigopolous, Alfredo Bonanno, Massura Hadimikelaki Yiospa. En Italie, c’est un distributeur de billets de l’Unicredit à Volano qui a été détruit par une bouteille pleine de liquide inflammable reliée à une cigarette.