Tard dans la soirée de jeudi, les guérilleros du PKK ont tendu une embuscade à une patrouille militaire circulant dans la province de Elazig, visant également son poste militaire avancé. Deux soldats ainsi qu’une civile sont décédés lors de cette attaque, et six autres militaires ont été blessés. Depuis le week-end dernier, 19 soldats ont été tués au cours d’affrontements avec les membres du PKK. Plus tôt mercredi, un commandant du groupe avait réaffirmé qu’il y aurait de plus en plus d’attaques visant des cibles turques, déclarant que le PKK continuerait à se battre tant que ses exigences pour plus de droits et d’autonomie ne seraient pas entendues.

Par ailleurs, dix des 19 personnes interpellées après l’explosion d’un IED à Istanbul ont été relâchées ce jeudi. 27 personnes avaient été interpellées mercredi soir pour être interrogées, à la suite de quoi 19 d’entre elles ont été envoyées chez le procureur. Selon les enquêteurs, ces 19 personnes auraient pris part à l’attaque de mardi, ainsi qu’à la préparation de celle du 8 juin dernier, deux attaques qui selon eux, seraient liées. Neuf d’entre elles ont finalement été arrêtées et les recherches des forces de sécurité pour retrouver le responsable de l’explosion continuent.

Suspects de l’attaque du bus à Istanbul

Suspects de l'attaque du bus à Istanbul

Les guérilleros du PKK ont mené deux attaques simultanées à 8h du matin sur les postes de gendarmerie de Bagdere et de Catalköprü de la ville de Silvan. Les cinq guérilleros qui ont fait feu sur le poste de Bagdere ont tenté de se replier dans les montagnes mais ont été repris et tués par les forces de sécurité. Par contre, ceux qui ont mené l’attaque du poste de Catalköprü sont parvenus à s’échapper. L’armée a également tué deux militants du PKK et blessé et capturé un troisième d’entre eux lors d’un affrontement dans la région rurale proche de Kelkit. Par ailleurs, le groupe armé kurde, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK) a revendiqué aujourd’hui l’explosion à Istanbul d’un autocar qui transportait des soldats. Quatre d’entre eux ont été tués et douze autres blessés dans l’explosion d’un IED le long de la route qu’empruntait le bus venait de quitter un complexe de logements militaires à Halkali.

Attentat contre un bus de l’armée à Istanbul

Attentat contre un bus de l'armée à Istanbul

La porte-parole de l’ambassade américaine à Ankara a annoncé ce dimanche que son pays était prêt à examiner de manière urgente toute nouvelle demande de l’armée ou du gouvernement turc afin de lutter contre le PKK. Cette sorite fait suite au décès ce samedi de douze soldats dans des offensives de la guérilla à la frontière irakienne, mais également aux affirmations de la presse turque. Cette dernière déclarait que l’attaque avait été menée par 250 guérilleros qui avaient traversé la frontière, ce que les agences de renseignements américaines auraient du remarquer et communiquer. La porte-parole de l’ambassade a signifié qu’il n’y avait eu aucun changement au niveau de l’échange de renseignements et que les troupes américaines avaient été confrontées à des attaques similaires. Elle a également confirmé que la coopération des Etats-Unis dans le système tripartite d’échanges d’informations entre les USA, la Turquie et l’Irak pour contrer le PKK restait la même. Le premier ministre turc devrait discuter de ces stratégies avec Barack Obama durant le sommet du G-20 à la fin du mois.

Hier samedi, une bombe a explosé dans un poste avancé de l’armée à proximité de la frontière irakienne, tuant neuf soldats. Plus tard dans la journée, deux autres soldats ont été tués alors qu’ils tentaient de capturer des guérilleros à la frontière. Les forces de sécurité turques ont répondu à ces attaques en lançant des attaques d’hélicoptères ainsi que des raids aériens au-dessus des positions des militants du PKK. Une des ces contre-offensives aurait fait douze morts dans le camp de la guérilla. Samedi a été la journée la plus meurtrière de ces deux dernières années d’affrontement entre le PKK et les forces de l’ordre turques. Le porte-parole des guérilleros a annoncé samedi que le PKK allait lancer des attaques dans toutes les villes turques si le gouvernement continue à maintenir sa politique de confrontation militaire. Le Premier Ministre turc a répondu en disant que l’objectif de la Turquie était d’annihiler le mouvement et que les événements de samedi n’allaient pas entraver la ferme détermination du gouvernement à combattre le PKK jusqu’au bout.

Un combat entre une force d’une cinquantaine d’agents spéciaux et des membres présumés de la guérilla de l’Armée du Peuple Paraguayen (ERP) a coûté la vie à deux policiers jeudi, dans la ville de Kurusu de Hierro, 500 kilomètres au nord d’Asuncion. Un guérillero aurait été été blessé dans la confrontation.

Combat entre l’ERP et la police à Kurusu de Hierro

Combat entre l'ERP et la police à Kurusu de Hierro

Un affrontement a eu lieu ce vendredi lorsqu’une patrouille de l’armée s’est retrouvée face à des guérilleros de la NPA à Guihulngan, à 570 kilomètres au sud de Manille. Quatre soldats ont été blessés durant le combat.

Un autre affrontement s’est soldé par la mort de cinq rmaoïstes dans la ville Cateel de province(domaine) Orientale Davao en Philippines du sud, toujours vendredi. L’affrontement a éclaté quand environ 50 guérilleros, embarqués à bord de deux camions ont fait un raid sur un avant-poste de police. Trois policiers ont été blessés dans le combat.

Le général de l’armée turque Fahri Kir a affirmé ce vendredi qu’environ 130 guérilleros du PKK avaient été tués depuis le mois de mars dans des opérations militaires menées en Turquie et en Irak. Il a également affirmé que les militaires s’attendent à une nouvelle augmentation de la fréquence des offensives du PKK. Selon lui, plus de cent militants ont été tués au cours de raids aériens dans la région de Hakurk le 20 mai dernier. Vingt autres membres du PKK ont été tués dans le nord de l’Irak cette semaine. L’armée turque coopère avec les Etats-Unis afin de recueillir les renseignements nécessaires à la localisation des guérilleros. L’affrontement le plus récent a eu lieu hier sur une route reliant la province de Gümüshane à celle de Erzincan. Un membre du PKK a été tué et deux autres arrêtés durant la fusillade. Les forces de sécurité, soutenues par une couverture aérienne ont continué à balayer la région aujourd’hui, et la route a été fermée à la circulation.

Raid aérien de l’armée turque contre le PKK

Raid aérien de l'armée turque contre le PKK

Trois journalistes et autant de militants d’une organisation pour les droits de l’homme ont été interpellés dans un village du Bengale occidental mardi, suspectés de s’être rendus dans un village pour y rencontrer des maoïstes. Les journalistes ont depuis été libérés mais les militants sont été accusés d’avoir violé les ordres d’interdiction d’entrer sur le territoire. Les forces de sécurité avaient encerclé le village après avoir reçu l’information que des maoïstes s’y trouvaient. Le commissaire de police affirme que les trois militants se trouvaient dans le village depuis trois jours, qu’ils ont assisté à plusieurs réunions d’un comité local « soutenu par les maoïstes » (ce qui est contraire à la loi) et qu’ils lui auraient fourni un soutien financier. De son côté, le comité dont il est question dénonce, outre l’arrestation de ces six personnes lors de cette attaque surprise, celle de 72 villageois.

Une nouvelle vision sur les anciennes tactiques a été proposé comme un moyen pour résoudre le problème terroriste en Turquie, afin de savoir comment les opérations psychologiques seront utilisées et si elles seront efficaces pour lutter contre le terrorisme. ‘Les problèmes terroristes ne peuvent pas être résolus grâce aux méthodes actuelles’ a affirmé Muammer Güler, dirigeant de la nouvellement créée ‘unité antiterroriste civile’. ‘Soit l’organisation terroriste doit être complètement abolie, soit le combat doit continuer sans les fusils’. Le sous-secrétariat de l’Ordre Public et de la Sécurité de Güler est uniquement chargé de développer des politiques antiterroriste et de créer des stratégies basées sur l’interprétation de renseignements récoltés par diverses institutions pour la sécurité. Cette insistance planifiée sur les mesures psychologiques et sociologiques arrive au moment où le PKK a réintensifié ses actions de guérilla. L’établissement de ce nouveau sous-secrétariat a causé une controverse parce qu’il cherche à restructurer le combat contre le terrorisme en donnant plus d’autorité à cette unité civile. D’ailleurs, le parti de l’opposition turque CHP a introduit un recours contre la création de cette unité. Depuis près de trois décennies, le combat contre le terrorisme est du domaine exclusif de l’armée, qui n’a utilisé que des moyens militaires pour tenter d’éliminer les racines du terrorisme. Mais aucun progrès significatif n’a été obtenu.

‘Nous travaillerons plus sur le côté stratégique des renseignements. Nous travaillerons avec des tacticiens, des psychologues, des sociologues, des généraux à la retraite, des ambassadeurs, des experts. Les opérations psychologiques sont vitales, mais ne peuvent être effectuées en uniformes’ a dit Güler, signifiant que cette tâche devrait principalement être dirigée par des civils. Le sous-secrétariat aura également un rôle de centralisation des données et des informations. Selon un expert du terrorisme, la Turquie analyse actuellement les schémas et les modèles de l’IRA active en Grande-Bretagne et de l’ETA active en Espagne dans le but de provoquer la ‘transformation du PKK’. Il affirme que le sous-secrétariat travaillerait sur la stratégie pour éloigner le PKK de la violence et l’amener vers la piste du dialogue politique.

De nouveaux affrontements entre les guérilleros et des militaires ont eu lieu hier et aujourd’hui. Un soldat et trois militants du PKK ont été tués dans la province de Sirnak ce mercredi matin. Trois militaires ont également été blessés lors de cet affrontement. Hier, un autre soldat est mort suite à l’explosion d’une bombe dans la même région.