En novembre 2025, au moins 260 prisonniers ont été exécutés dans les prisons iraniennes, soit une augmentation de 106 % par rapport à novembre 2024, marquant le nombre mensuel le plus élevé enregistré en Iran depuis vingt ans. La majorité des exécutions sont restées non annoncées officiellement, certaines ayant été réalisées en secret sans prévenir les familles. Parmi les prisonniers exécutés, 43 étaient Lor, 35 Kurdes, 22 Turcs et 13 Arabes, soulignant la présence de minorités ethniques parmi les victimes.

Les autorités iraniennes ont récemment poursuivi plusieurs femmes kurdes et iraniennes. À Sînê, Şeyda Ezîzî a été condamnée à trois ans de prison pour « atteinte à la sécurité nationale » après avoir été détenue sans mandat pendant douze jours. Par ailleurs, deux prisonnières politiques de la prison d’Evin, Merziye Farisî et Ferûx Teqî Pûr, arrêtées lors des manifestations « Jin, Jiyan, Azadî » en 2023 et condamnées à quinze ans d’emprisonnement, souffrent de problèmes de santé tout en subissant une politique de négligence médicale des autorités pénitentaires.

La défenseure des droits beloucs Turan Halamzahi a annoncé qu’elle allait purger une peine de six mois de prison, n’ayant pas les moyens de payer une amende de 400 millions de tomans. Cette sanction lui a été infligée par le tribunal de Zahedan pour « trouble à l’ordre public » et « propagande contre le régime ». En réalité, son « crime » consistait à soutenir les familles des victimes du « Vendredi sanglant » de 2022 à Zahedan et Qasn, un massacre ayant fait de nombreuses victimes dans le Baloutchistan iranien. Les Beloucs, vivant principalement dans cette région qui s’étend également sur le sud-ouest du Pakistan et une partie de l’Afghanistan, sont fréquemment soumis à une répression politique et administrative, notamment avec un accès très limité aux services publics.

Récemment, l’état de santé de Zeinab Jalalian s’est considérablement dégradé. Son état de santé se détériorerait en raison du manque de nourriture, de médicaments et de soins médicaux adéquats en prison. Le 25 février, elle a été condamnée à mort pour « activités contre la sécurité nationale » et « combat contre Dieu (moharebe) ». Cependant, une cour d’appel a commué sa peine en emprisonnement à vie.

Une vague d’arrestations de chercheur·e·s et intellectuel·le·s de gauche critique est en cours en Iran. Parviz Sedaghat, économiste et rédacteur en chef du site Naqd-e Eqtesad-e Siyasi (« Critique de l’économie politique »), a été arrêté, tandis que Mohammad Maljoo, autre économiste critique, a été convoqué par les services de sécurité. Leurs domiciles ont été perquisitionnés et leurs ordinateurs, livres et documents personnels confisqués. La sociologue Mahsa Asadollahnejad et la traductrice et chercheuse féministe Shirin Karimi ont également été arrêtées, tout comme l’économiste Rasoul Ghanbari et le chercheur kurde Heyman Rahimi. Tous et toutes appartiennent à des cercles de pensée de gauche engagée, un espace intellectuel de plus en plus criminalisé par le régime.

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La première chambre du Tribunal révolutionnaire islamique de Mahabad, dans la province d’Azerbaïdjan occidental, a condamné à mort Kavis Abdollahzadeh Aghdam pour « insurrection armée contre l’État ». Ses six coaccusés – Hemin Mam-Ghaderi, Yousef Mam-Ghaderi, Mansour Karbalaei, Salar Bayazidi-Azar, Hassan Mamil-Azar et Salar Seyyed-Rahimi – ont chacun été condamnés à dix ans et un jour de prison pour « insurrection avant l’obtention d’armes ». Ils avaient tous été arrêtés fin juillet 2022 par des agents du ministère du Renseignement. Lors de l’opération d’arrestation, les forces de sécurité ont blessé Hemin Mam-Ghaderi par balle sur la route Bukan-Saqqez. Après leur arrestation, les hommes ont été transférés au centre de détention du ministère du Renseignement à Orumiyeh, où ils ont été interrogés et torturés pendant plusieurs semaines, sur la base d’accusations relatives à leur appartenance présumée au Parti démocratique du Kurdistan iranien (PDKI) et à leur implication présumée dans une action armée contre la République islamique d’Iran. Après la fin de l’interrogatoire, les détenus ont été libérés sous caution. Abdollahzadeh Aghdam a ensuite quitté l’Iran.

Hemin Mam-Ghaderi avait déjà été arrêté et emprisonné pour des accusations similaires le 16 mai 2017, puis condamné à 11 ans de prison par le tribunal révolutionnaire islamique de Saqqez pour « atteinte à la sécurité nationale » en raison de sa collaboration présumée avec le PDKI, ainsi que pour « propagande contre l’État ». Sa peine a ensuite été réduite à cinq ans par la Cour suprême, et il a été libéré de la prison de Bukan en avril 2020 à la suite d’une amnistie judiciaire accordée pendant l’épidémie de coronavirus.

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La machine à exterminer tourne à plein régime en Iran, en 30 jours, les autorités iraniennes ont exécuté plus de 252 prisonniers, dont deux femmes et un délinquant mineur. En seulement 7 jours, le régime  iranien a exécuté 56 prisonniers, soit une exécution toutes les 3 heures en moyenne. Le mois de Mehr (du 23 septembre au 22 octobre 2025 selon le calendrier grégorien) marque le mois le plus sanglant depuis 40 ans, avec 252 exécutions signalées à travers l’Iran.

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Omid Qazvini est membre du Parti Komala, tandis que Mohammadreza Elmi avait déjà fui l’Iran suite aux menaces et pressions répétées des agences de sécurité. Tous deux ont été détenus en Turquie pendant un mois alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe pour demander l’asile avant leur expulsion vers le Kazakhstan le 17 octobre dernier. Ils sont actuellement détenus dans un aéroport kazakh, où les autorités les ont informés de leur prochain transfert vers l’Iran.

Condamné à mort en Iran, Soran Aram a été arrêté par la police de l’immigration à Ankara et envoyé dans un centre de rapatriement pour être expulsé vers Téhéran, malgré ses documents de réfugié approuvés par les Nations Unies et sa carte d’identité valide. Selon certaines informations, les agents des services de renseignement iraniens exercent aussi une pression systématique sur la famille d’Aram depuis des années, exigeant qu’elle le persuade de retourner en Iran.

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Derkhshan Rahimi, prisonnière politique kurde, originaire de Sanandaj (Sînê), a été transférée, depuis 3 jours, du quartier des femmes de la prison centrale de Sanandaj vers un lieu tenu secret. Arrêtée le 27 juin 2025, pendant la guerre de 12 jours entre Israël et l’Iran, elle est accusée de « collaboration avec Israël » et d’« affiliation au Komala ». Des agents du CGRI avaient confisqué ses effets personnels, son téléphone portable et son ordinateur portable. Après trois mois de détention, Rahimi avait déjà été transférée le 19 septembre par les services de renseignement du CGRI dans le quartier des femmes de la prison centrale de Sanandaj. Lors de sa détention , elle s’était vue refuser l’accès à un avocat et aux contacts familiaux, laissant ses proches sans information sur son état.