Plus de 20 prisonniers politiques kurdes détenus dans la prison centrale d’Oroumieh (chef-lieu de la province d’Azarbaïdjan occidentale, au nord-ouest de l’Iran) sont en grève de la faim depuis le 20 novembre et leur état de santé se détériore de jour en jour.

Ces prisonniers ont entamé une grève de la faim pour protester contre les tentatives du ministère des renseignements du régime de supprimer le quartier de cette prison dédié aux prisonniers politiques. Les autorités carcérales ont récemment transféré des prisonniers politiques dans d’autres quartiers où il y a des prisonniers de droit commun et réciproquement ont transféré ces derniers dans le quartier réservé aux prisonniers politiques. Les autorités carcérales ont convoqués les prisonniers grévistes, les ont menacés de mort et ont augmenté les pressions sur l’ensemble des prisonniers et leurs familles.

La prison centrale d’Oroumieh

La prison centrale d’Oroumieh

Un rassemblement a eu lieu à l’occasion de la journée des droits humains devant le siège de l’association des avocats à Téhéran pour appeler le régime à libérer les prisonniers politiques dont les avocats emprisonnés, d’arrêter les exécutions et de mettre fin à la répression contre la liberté d’expression. Cette assemblée a été attaquée par des gardes et plusieurs personnes ont été arrêtées. Quelques heures plus tard, Nasrin Sotureh a été arrêtée.

Iran: Arrestations à un rassemblement pour les prisonniers politiques

Afchine Sohrabzadeh, en grève de la faim depuis le 10 novembre pour protester contre l’indifférence officielle de la prison centrale de Minab (sud de l’Iran), a, de nouveau, été renvoyé en prison, lundi dernier. Sohrabzadeh avait tenté de se suicider en juin 2013, pour protester contre ses horribles conditions de détention. Sohrabzadeh souffre d’un cancer, pourtant le procureur a refusé de lui permettre de bénéficier de soins médicaux.

Ali Moradi de Marivan (à l’ouest de l’Iran) est un autre prisonnier politique kurde détenu à Minab. Il a passé 16 jours en isolement puis a été retransféré dans la section commune. Ali Moradi a passé cinq années en prison en 1998. Condamné à passer 30 années derrière les barreaux, il a été placé en isolement le 9 novembre pour avoir protesté contre le manque de soins médicaux accordé à Afchine Sohrabzadeh.

Afchine Sohrabzadeh

Afchine Sohrabzadeh

Dix gardiens de la révolution Iraniens auraient été tués par les combattants du PJAK, en représailles à l’exécution de deux prisonniers politiques kurdes. Les combattants des Forces du Kurdistan oriental (HRK), la branche armée du PJAK, principal mouvement armé et populaire kurde en Iran, ont mené cette attaque le 30 octobre contre les soldats iraniens dans la zone de Akhali Boralan, dans la région de Mako. Il s’agit de la première attaque armée du PJAK depuis le cessez-le-feu conclu en 2011.

Le PJAK avait averti le régime iranien que les pendaisons de deux prisonniers politiques kurdes « ne resteront pas sans réponse ». Le 26 octobre, le régime iranien avaient exécuté Habibollah Golparipour à la prison d’Oroumieh et Reza Ismaili-Mamedi à la prison de Salmas. Gulparipour avait été condamné à mort à l’issue d’un procès qui a duré cinq minutes en mars 2010. Arrêté en septembre 2009, il avait été déclaré coupable d’« inimitié à l’égard de Dieu » en raison de sa coopération supposée avec le PJAK.

Iran: Représailles de la guérilla kurde après l’exécution de deux prisonniers politiques

Le 19 novembre, 30 prisonniers politiques kurdes à Oroumieh ont entamé une grève de la faim. Ils ont entamé ce mouvement à la section 12 de la prison pour protester contre l’arrivée dans le quartier des politiques de détenus de droit commun. Ces derniers détenus appartiennent à des gangs et collaborent avec les autorités pour agresser les prisonniers politiques et briser leur communauté. Les grévistes demandent aussi le retour de 27 prisonniers politiques transférés dans d’autres sections de la prison.

Iran: Grève de la faim des prisonniers politiques kurdes

Le 25 octobre les forces de sécurité ont empêché les femmes de se rassembler pour protester contre les agressions à l’acide visant les femmes et les jeunes filles devant le ministère de l’Intérieur. Elles se sont regroupées dans l’angle nord du parc Laleh à Téhéran, rue Fatemi. Les forces de sécurité ont chargé ce groupe et violement tabassé plusieurs femmes. Les agents ont arrêté des manifestantes et les ont emmenées vers des lieux inconnus.

Parmi les personnes arrêtées, l’avocate Nasrine Sotoudeh. Le régime lui avait interdit de plaider pendant trois ans parce qu’elle s’était chargée de défendre des prisonniers politiques et l’avait aussi emprisonnée pendant trois ans.

Iran: La police attaque une manifestation de femmes et enferme une avocate

Hamid Babaei, chercheur iranien, avait été condamné en 2013 à six ans de réclusion pour atteinte à la sécurité nationale. Il est depuis emprisonné à Téhéran. Désormais, c’est sa femme, Cobra Parsajoo, qui semble à son tour menacée par la justice iranienne. Plusieurs informations laissent penser qu’elle pourrait être condamnée ou avoir déjà été condamnée, hier ou aujourd’hui. Une centaine de personnes ont manifesté devant l’ambassade d’Iran.

Le ministre de la justice iranienne a donné un mois au ministre des télécommunication pour interdire et contrôler les réseaux de communication gratuits Viber, Tango et WhatsApp, après des messages jugés insultants envers le fondateur de la République islamique.
Des messages hostiles au fondateur de la République islamique ont largement circulé sur les réseaux Viber, Tango et WhatsApp ces dernières semaines. Des messages similaires visant les responsables actuels, notamment le guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei, ont également circulé sur ces réseaux que plusieurs millions d’Iraniens utilisent. Si le ministère des Télécommunications ne prend pas de mesures, la justice interviendra directement. Les autorités censurent déjà Facebook, Twitter, Youtube.

Le chef de la milice para-policière de l’Ansar-e-Hezbollah a annoncé la mobilisation de “groupes mobiles de promotion de la vertu et de la prévention du vice à une grande échelle, spécialement à Téhéran”. La mission de ces miliciens est de harceler la population, spécialement les femmes et les jeunes, sous prétexte du code vestimentaire. Le chef de l’Ansar-e-Hezbollah a déploré que « le poids de la corruption et de ses partisans a tourné la société contre les religieux. ». Les miliciens de l’Ansar-e-Hezbollah sont tous des gardiens de la révolution et tous liés aux services de renseignement du corps des pasdaran. Ils ont joué un rôle particulier dans la répression du soulèvement de 2009 en agents en civil (photo).

Iran: Renforcement des forces de répression

Les forces de sécurité ont arrêté neuf mineurs qui participaient à une grève dans la province de Yazd au centre de l’Iran. Ces arrestations ont eu lieu lors du deuxième jour de la grève entamée le 18 août par les mineurs de Bafgh, la plus grande exploitation de minerai de fer en Iran. 5.000 ouvriers ont débrayé pour protester contre la privatisation de la mine et l’arrestation de leurs camarades. Un mouvement identique avait commencé le 17 mai pour durer deux mois. Le 25 août les familles des ouvriers arrêtés ont manifesté devant les locaux de la compagnie des mines de fer dans la ville. Les unités spéciales anti émeutes ont été déployées pour réprimer les manifestants.

Iran: Sept grévistes des mines de fer de Bafhg arrêtés