La journaliste Lyra Mckee a été tuée le 18 avril à Derry, par des tirs visant la police lors d’une émeute (voir notre article). Le groupe républicain la Nouvelle Armée Républicaine Irlandaise (New IRA) a admis sa responsabilité dans cette mort.

Quatre hommes ont été arrêtés jeudi 9 à Derry dans le cadre de cette enquête, a indiqué la police d’Irlande du Nord. Ils sont âgés de 15, 18, 38 et 51 ans. Les arrestations ont eu lieu après des perquisitions dans quatre maisons. Les hommes sont actuellement en garde à vue et interrogés par des policiers à Belfast. La Nouvelle IRA avait déjà fait exploser une voiture devant un tribunal de Derry en janvier (voir notre article).

Opération policière à Derry

La police d’Irlande du nord a effectué en début de semaine des perquisitions agressives contre des membres de l’IRSP à Lower Falls, dans le but évident de perturber le défilé annuel de Pâques et les commémorations républicaines du dimanche. Dans la nuit de jeudi à vendredi, des affrontements ont eu lieu à Creggan, un quartier de Derry. Des militants républicains ont alors tiré sur la police, mais ils ont tué par erreur une journaliste, Lyra McKee. Le mouvement républicain a présenté ses excuses et a annulé, en signe de deuil et de respect, ses défilés et commémorations.

Lyra McKee et les affrontements de jeudi soir à Derry

Mardi 5 et mercredi 6 mars, les polices de Londres et de Glawgow ont reçu deux colis piégé à l’explosif. Trois autres colis ont été envoyées à des cibles commerciales dont un envoyé à l’Université de Glasgow, à l’intention d’un officier de recrutement de l’armée britannique qui y travaille. Un cinquième dispositif n’a pas été découvert. Mardi 12 mars, l’opération a été revendiquée par la New IRA, le plus grand des groupes issus de l’IRA qui continuent la lutte armée (voir notre article).

Un des colis piégés envoyés par l'IRA

47 ans après les faits, le procureur d’Irlande du Nord a imputé à un ancien soldat britannique deux des meurtres commis le 30 janvier 1972 (Bloody Sunday). Il sera le seul à se retrouver sur les bancs des accusés, étant donné qu’il existe « suffisamment de preuves » . Outre le meurtre de deux manifestants, James Wray et William McKinney, il est accusé d’avoir tenté d’en tuer quatre autres. Seize anciens soldats britanniques ont, eux, été disculpés, les preuves disponibles contre eux seraient « insuffisantes ». Avant l’annonce, des groupes de parents et de proches des victimes ont marché sous la pluie dans les rues de Derry, portant des images en noir et blanc des morts.

Après avoir pris connaissance de la décision de la justice nord-irlandaise, le ministre de la Défense du Royaume-Uni, Gavin Williamson, a annoncé que son gouvernement soutiendrait légalement l’ex-militaire au cours du processus judiciaire. Williamson a annoncé des réformes pour éviter que, selon lui, les militaires britanniques, en activité et à la retraite, vivent « dans la crainte constante d’être persécutés ».

Marche des parents et proches des victimes du Bloody Sunday

Vendredi 14 décembre, Sean Carlin, un militant de l’IRSP passait au tribunal, sous couvert de la loi anti-terroriste britannique, pour avoir pour avoir porté un drapeau de l’INLA (voir notre article). Dans le cadre de ce procès, Sean Carlin, avait été condamné par un tribunal de Belfast à une peine avec sursis.

Lors de la première audience d’une audience d’appel cette semaine, la défense a plaidé avec succès l’absurdité et le caractère politique de l’accusation, poussant le juge à annuler la peine privative de liberté. Le juge a tout de même imposé une amende de 100 £ à Sean Carlin.

Cette décision a pour effet de neutraliser les tentatives du PSNI /MI5 de créer un nouveau moyen d’emprisonner les républicains qui commémorent leurs camarades tombés au combat.

L'opération policière pour arrêter Sean Carlin, à Belfast, le 2 novembre

Mardi 29 janvier au soir, un membre des Republican Sinn Féin Poblachtach était chez sa compagne à Belfast lorsqu’il s’est rendu compte que la maison de celle-ci été encerclée par la police. Des agents de différents services de polices d’Irlande du Nord accompagnés de chiens étaient présents. Lorsqu’il est sorti, il a été arrêté violemment et embarqué dans une jeep blindée qui l’a conduit au centre d’interrogatoire de Musgrave. La maison de la compagne a été fouillé ainsi que celle du militant arrêté.

Le logo des Republican Sinn Féin Poblachtach

Quatre hommes ont été arrêtés à la suite de l’attaque du palais de justice de Bishop Street, à Derry (voir notre article), tandis qu’un cinquième a été arrêté aujourd’hui lundi sur base de la loi sur le terrorisme. Il est arrêté pour l’attaque contre le palais de justice mais aussi pour un hold up dans le quartier de Meadowbank Avenue à Derry. Les cinq hommes sont toujours en garde à vue.

L'explosion de la voiture piégée devant le palais de justice

Dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 janvier, une voiture piégée a explosé dans le centre-ville de Derry, en Irlande du Nord. Le samedi soir, deux hommes se sont emparés d’une voiture (séquestrant quelques heures le propriétaire) dans laquelle ils ont placé une bombe. Après l’avoir garé à deux pas pas du palais de Justice, ceux-ci ont appelé les autorités pour prévenir d’un attentat imminent. Ce dimanche matin, deux personnes d’une vingtaine d’années ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête de l’explosion. La police accuse l’IRA (New IRA) d’être derrière l’attentat.

Explosion d'une voiture piégée à Derry

Vendredi 14 décembre, à Belfast, Sean Carlin était reconnu coupable d’appartenir à une organisation illégale. Il avait porté en 2017 un drapeau de la brigade de Belfast de l’INLA lors d’une commémoration pour les combattants de cette brigade tombés à la fin des années 1980. Il a été condamné à trois ans de prison avec un sursis de deux ans.

Mercredi 19 décembre, Conor Metcalfe a été condamné par la cours criminelle spéciale pour appartenance à une organisation illégale, à savoir l’IRA à Belfast. Son refus de répondre à la Gardai (la police d’Irlande) a contribué au verdict de culpabilité. En Irlande la section des crimes contre l’État du code pénal permet de réaliser des déductions basée sur le refus d’un suspect de répondre. La sentence sera prononcée le 25 janvier, en attendant Metcalfe reste en prison.

Volontaires de l'armée de libération irlandaise

Sean Carlin, porte-parole de l’IRSP (Parti républicain Socialiste Irlandais) passe ce vendredi 14 décembre devant un tribunal Britannique en Irlande du Nord. Il est jugé sous couvert de la loi anti-terroriste britannique pour avoir porté comme des centaines de militants irlandais d’autres organisation un drapeau commémoratif d’une organisation militaire de résistance, en l’espèce l’INLA (Irish National Liberation Army) qui a combattu l’occupation britannique en Irlande et ne s’est jamais repenti de l’avoir fait. Sean Carlin risque plusieurs mois de prison pour appartenance d’une organisation illégale, l’INLA qui pourtant a cessé le feu en 2009.

Voir le communiqué du Secours Rouge International