Le 6 août, une réunion a eu lieu entre des prisonniers représentant les différentes factions palestiniennes et l’IPS (Israel Prison Service) à la prison de Nafha. Les prisonniers du FPLP qui avaient annoncé une grève de la faim massive pour le 9 août ont décidé de reporter le début de la grève au 12 août. Les négociations ont été fructueuses, plusieurs garanties ont été faites aux prisonniers, mais l’IPS est bien connue pour passer des accords sans les respecter. Le FPLP donne donc 6 jours à l’administration pour appliquer les garanties.

Ces négociations font suite à des raids qui ont eu lieu à la prison de Nafha, dans lesquelles le Secrétaire Général du FPLP, Ahmad Sa’adat a été blessé avec 30 autres prisonniers. Un large mouvement de solidarité des prisonniers politiques de tous les partis a suivi cette répression. Les promesses de l’IPS sont les suivantes :

  • L’embargo de visites contre Sa’adat sera levé et sa famille pourra le voir,
  • Arrêt de la politique de transfert des prisonniers,
  • Diverses améliorations des conditions, dont l’arrêt des raids nocturnes dans les cellules.

Négociations entre les prisonniers politiques et l’administration pénitentiaire

Négociations entre les prisonniers politiques et l’administration pénitentiaire

La Knesset vient de voter une loi qui permettra d’alimenter de force les prisonniers qui font la grève de la faim. Des milliers de prisonniers palestiniens se mettent régulièrement en grève de la faim pour protester contre les conditions de détention inhumaine et le régime de détention administrative qui permet de détenir indéfiniment et sans procès un prisonnier. 396 prisonniers sont actuellement en détention administrative, certains depuis plusieurs années. L’association médicale israélienne a protesté contre la loi sur l’alimentation forcée, la définissant comme une forme de tortures, et a appelé les médecins israéliens a refuser de la pratiquer. L’alimentation de force ne pourra avoir lieu que si le médecin en charge pense que la vie du prisonnier est en danger immédiat. Cette loi est contraire à la loi israélienne sur les droits des patients et aux lois internationales sur l’éthique médicale, ce dont les autorités israéliennes font peu de cas…

Le vote de cette loi fait suite à la libération du prisonnier palestinien Kader Adnan, détenu pendant 6 ans sous détention administrative qui a été libéré le mois dernier après une dure grève de la faim.

Le nombre de détentions administratives

Le nombre de détentions administratives

Quelques jours après une rencontre entre le Ministre des Affaires Etrangères grec et le Ministre des Finances israélien ainsi qu’avec Benjamin Netanyahu, où le ministre grec a souligné « l’importance d’Israël pour la stabilité de la région ». Une rencontre entre les ministres de la défense israélien et grec a eu lieu, débouchant sur un accord protégeant légalement les militaires des deux pays lorsqu’ils sont en mission dans l’autre pays. Comme on peut s’en douter, de façon générale dans le monde, un militaire n’a pas le droit d’exercer sa profession dans un autre pays que le sien en-dehors de missions militaires. A partir de maintenant, les soldats grecs pourront s’entraîner en Israël, et inversément, en étant légalement protégés. Si cet accord peut sembler être une formalité légale, il faut rappeler que l’état hébreux n’a conclu cet accord qu’avec un seul autre pays, les Etats-Unis. Le Ministre de la Défense israélien (Moshe Ya’alon, connu pour son agressivité militaire particulière) a cru bon de déclarer à cette occasion que « cela souligne l’importance de cette relation pour [les] deux pays », ce a quoi son homologue grec a répondu en prétendant que « le peuple grec se sent très proche du peuple d’Israël », en soulignant l’importance de cet accord pour combattre le terrorisme.

Cet accord est particulier à plusieurs égards : il n’avait pas été signé par les précédents gouvernements (du Parti Socialiste ou de la Nea-Demokratia libérale), plusieurs membres de la gauche de Syriza (dont le Ministre des Affaires Etrangères a été élu sur leur liste éléctorale) étaient à bord de la flottille qui avait été attaquée par la marine israélienne en 2010. En janvier dernier, les officiels israéliens s’inquiétaient de l’arrivée au gouvernement d’un parti de ‘gauche radicale’ en Grèce, rassuré quelques jours plus tard par l’ambassadeur grec en Israël qui avait déclaré « Je ne vois que des choses positives [entre nous] dans le futur ». Effectivement.

Les ministres de la défense grec et israélien.

Les ministres de la défense grec et israélien.

Les Flottilles de la Liberté tentent régulièrement d’approcher la Bande de Gaza par la mer, elles sont systématiquement arrimées par les forces d’occupation. Le 29 juin, après 8000km et 7 semaines de voyage, à l’entrée du Canal de Suez, le Marianne (c’est le nom du bateau suédois) a été approché par des zodiacs blancs de la marine israélienne. Ces zodiacs blancs -sortis pour des raisons médiatiques- ont ensuite été remplacés par de nombreuses embarcations militaires du même type. Les trois personnes qui se tenaient sur le pont ont immédiatement été tasées à plusieurs reprises. Après 45 minutes, les militaires sionistes ont pénétré dans la cabine de pilotage. Kevin Neish -dont le témoignage est la base de cet article- a été piétiné et piqué avec une baguette à bétail. Un autre membre de l’équipage a été tasé et battu pour avoir refusé de retirer son keffieh. Le bateau avait été immobilisé pendant que les soldats tentaient de rentrer dans la cabine. Pendant trois heures, les soldats tentèrent de redémarrer le bateau, les membres de l’équipage refusant de les aider. Finalement, devant les tabassages et électrocutions répétées, le capitaine a accepter de remonter l’interrupteur principal, seul élément désactivé.

Une fois sur terre, les Israéliens ont saisis laptops, téléphones et caméras pour empêcher toute documentation, les personnes arrêtées ont toutefois déjà annoncé qu’elles avaient réussi à conserver leurs cartes mémoires et qu’elles seraient utilisées dans un futur procès. Après deux jours de prison, les membres de la Flottille ont été amenés à la prison de l’aéroport où ils ont pu prendre une vraie douche. Kevin Neish raconte qu’un soldat israélien a déféqué dans sa serviette de bain pendant qu’il se douchait avant de la replier soigneusement. Tous les prisonniers ont été libérés, le dernier est arrivé ce lundi soir en Suède. Cette opération israélienne fait suite à celle de 2010, qui avait fait 9 morts parmi les 700 membres d’équipage des 8 cargos qui composaient la première Flottille de la Liberté.

La vidéo de l’abordage du Marianne, qui peut être difficile à regarder (tasers).

Le dernier prisonnier libéré ce 6 juillet soir, arrivé en Suède.

Le dernier prisonnier libéré ce 6 juillet soir, arrivé en Suède.

Mohammad al-Kosba, 17 ans, a été abattu de deux balles par des militaires israéliens dont la patrouilleuse était la cible de jets de pierres à Qalandiya (entre Ramallah et Jérusalem). De nombreux manifestants étaient rassemblés au checkpoint pour tenter de rentrer à Jérusalem à l’occasion du 3ème vendredi du Ramadan. Les forces israéliennes interdisent régulièrement l’accès à l’Esplanade des Mosquées aux jeunes, en raison de leur « profil émeutier ». Cette semaine, seules les femmes de moins de 30 ans et les hommes de moins de 50 ans ont le droit d’accéder à l’Esplanade. Ceci provoque quotidiennement des tensions et des affrontements aux checkpoints.

Deux frères de Mohammad al-Kosba avaient été abattus au même checkpoint lors de l’Intifada de 2002.

La patrouilleuse caillassée.

La patrouilleuse caillassée.

Adbul Razeq Farraj, journaliste, directeur de l’Union des Comités de Travail Agricole et accusé d’être membre du FPLP est emprisonné sans procès ni inculpation depuis le 25 février 2014. C’est la quatrième fois que sa détention administrative est renouvelée par les autorités israéliennes.

De son coté, Lina Khattab, danseuse et étudiante qui avait été arrêtée le 13 décembre 2014 (voir notre précédent article) à l’occasion d’une manifestation de soutien avec les prisonniers politiques palestiniens (à l’occasion du 47ème anniversaire du FPLP) et accusée d’avoir lancé des pierres, a été libérée le 11 juin dernier. Elle a annoncé qu’elle étudiera le droit au lieu du journalisme après avoir vécu elle-même les conditions des prisonniers politiques palestiniens.

La libération de Lina Khattab.

Palestine : La détention administrative d’Abdul Razeq Farraj renouvelée, Lina Khattab libérée

Le leader du FPLP a été transféré depuis la prison de Gilboa vers la prison de Nafha, déclenchant une grève de la faim solidaire de la part des prisonniers palestiniens emprisonnés à Gilboa. Son dernier transfert datait du début du mois de mai. Le 23 juin dernier, le tribunal de Nazareth a examiné la demande de Sa’adat de dévoiler ou de révoquer le dossier secret qui est utilisé par les autorités israéliennes pour le priver de visites, notamment de sa femme et de ses enfants.

Sa’adat a annoncé qu’il attendrait 45 jours la décision du tribunal, suite à quoi il ferait sa demande à la Cour Suprème et se mettrait en grève de la faim. Ahmad Sa’adat est privé de visite depuis le 14 septembre 2014.

Ahmad Sa’adat

Ahmad Sa'adat

Ahmad Sa’adat, secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine, emprisonné depuis 2002 par l’AP puis depuis 2006 par Israël commencera une grève de la faim le 18 juin prochain si l’interdiction pour sa famille de le visiter persiste.

Ahmad Sa’adat

Ahmad Sa'adat

Nidal Naeem Abu Aker, membre dirigeant du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) est détenu depuis juin 2014 par l’état israélien qui vient de renouveler pour une période de 4 mois supplémentaires, et pour la quatrième fois, sa détention administrative. La détention administrative est un régime que Israël utilise régulièrement pour détenir des militants sans procès pour une durée indéterminée. Abu Aker a lui-même subit 9 ans de détention administrative sur 12 années d’emprisonnement totale au cours de sa vie. Lorsqu’il était libre, Abu Aker présentait un programme sur les prisonniers politiques palestiniens sur la radio publique Al-Wihda. Plusieurs mouvements et syndicats de journalistes palestiniens ont dénoncé cette prolongation de détention.

Nidal Naeem Abu Aker

Nidal Naeem Abu Aker

Développée par l’armée israélienne en 2008 pour être utilisée contre les émeutiers palestiniens, la ‘skunk’ est une substance à l’odeur nauséabonde et irrespirable décrite comme « au croisement entre un animal mort et des excréments humains ». Apparemment non-toxique, un militaire israélien déclare dans une vidéo « Vous pouvez en boire, mais vous ne le voulez pas ».La Skunk est aspergée grâce à une auto-pompe, et une fois dispersée, elle ne peut être nettoyée qu’avec un savon bien spécifique : toute autre tentative de nettoyage ne fera qu’exacerber l’odeur infecte.

Comme à chaque fois qu’une de ces armes « non-létales » est créée, ses ingénieurs se félicitent d’empêcher que les armes non-létales utilisées précédemment -et finalement létales- puissent ne plus être utilisées. Plusieurs armes puantes comme celle là ont été développées par les armées américaine et israélienne, mais la skunk est la première qui est apparemment suffisamment non-toxique pour absorber leurs propres foules avec. La skunk est composée d’un mélange de carbonades de soude et d’acides aminés.

Plusieurs villes américaines ont commencé à faire des stocks de skunk alors que de graves émeutes secouent plusieurs grandes villes américaines.

Sur cette vidéo, on voit la première utilisation de la skunk, en Palestine.


Israeli Skunk Spray Weapon par zzinn

Dispersion de manifestants à Gaza à l’aide de la skunk.

Dispersion de manifestants à Gaza à l'aide de la skunk.