Cela fait maintenant des mois que des milliers de personnes sont mobilisées contre la future ligne TGV Lyon-Turin dans ce que l’on appelle le mouvement ‘NO TAV’. A plusieurs reprises, les manifestants sont parvenus à empêcher l’ouverture du chantier. Mais tous les rassemblement ont toujours été violemment réprimés, faisant de nombreux blessés. Aujourd’hui, la police italienne a mené une vaste opération visant les ‘NO TAV’. Des descentes ont eu lieu dans une dizaine de villes du pays. Les forces de l’ordre ont notamment perquisitionné des centres sociaux. Les dernières informations font état de 32 arrestations, ainsi que d’une arrestation en France. Il semblerait que les forces de l’ordre aient justifié leur action comme faisant suite à l’énorme manifestation du 3 juillet dernier sur le site du chantier. Les affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre avaient été extrêmement violents ce jour-là. Les militants italiens parlent aujourd’hui de nombreuses arrestations dans le but d’instiller l’idée selon laquelle le mouvement de résistance ne serait qu’une organisation paramilitaire composée de personnes étrangères à la vallée, et donc d’une tentative de décrédibilisation totale du mouvement.

Lors du deuxième jour de l’audience de l’affaire ‘Hallandri’, la
Conspiration des Cellules de Feu a fait une déclaration, suite à quoi
l’audience a été ajournée. Lire la déclaration

Il y a quelques jours, des anarchistes italiens ont publié une affiche
signée par la FAI/FRI (Federation Anarchiste Informelle – Front
Révolutionnaire International) revendiquant l’existence d’un réseau large
organisé pour l’action directe en Europe et sur d’autres continents. La
traduction de l’affiche est disponible ici

En outre, au matin du 13 décembre, des anarchistes ont attaqué des lignes
de policiers anti-émeutes au cocktail molotov avant de revendiquer leur
solidarité avec les Cellules.

Ce 8 décembre, les occupants du Val Susa ont commémoré l’anniversaire de la Bataille de Venaus où le mouvement NO-TAV avait chassé la police hors de la vallée.

Les manifestants ont rapidement attaqués les barrières protégeant le chantier, barrières protégées elle-mêmes par un imposant dispositif policier réagissant immédiatement par des tirs d’auto-pompe. Les canons à eau se révelant très rapidement inneficaces, la police et ses hélicoptères ont bombardés les manifestants de grenades lacrymogènes, incendiant du même coup la forêt voisine.

Ce n’est qu’au bout de plusieurs heures que les forces de l’ordre ont finalement repoussé les manifestants vers l’autoroute où d’autres cortèges étaient présents.

Un groupuscule Anonymous a également revendiqué le piratage du site du député Ghiglia qui s’était distingué par la répression dont il avait fait oeuvre. À l’heure actuelle, le site est toujours inaccessible.

Le 1er décembre, deux militants anarchistes ont bénéficié d’un non-lieu suite aux accusations de détention et transport en public de matériel explosif (en fait, des allumes-barbecue), suite auxquelles ils avaient été incarcérés le 15 juin dernier à Milan. A l’audience du 28 novembre, la procureur avait réclamé deux années de prison ferme.

Par ailleurs, c’est à la date du 12 décembre qu’a été fixée, à Bologne, le procès contre les anarchistes arrêtés le 6 avril (dans le cadre d’une grande rafle avec 27 interpellations, 60 perquisitions et finalement 5 incarcérations et 7 assignations à résidence) et inculpés d’ « association de malfaiteurs à finalité subversive ». L’enquête porte sur des actions remontant à 2009-2010 et visant le centre fermé de Bologne, la banque Unicredit, la multinationale italienne du pétrole ENI, etc.

Le 26 février 2011 à Cuneo, dans les Alpes, a eu lieu l’ouverture d’un siège de Casapound, les « fascistes du troisième millénaire ». Le contre-rassemblement, bien qu’organisé par la gauche officielle, tourne vite à l’émeute (photo), avec plusieurs blessés parmi les fascistes et les policiers. Le 27 mai, une opération de police mène à l’incarcération de deux anarchistes, Fabio et Luca, accusés d’avoir participé aux incidents. D’autres personnes sont mises en résidence surveillée, et deux autres restent introuvables.

Samedi 26 novembre a commencé le procès pour les 19 accusés, avec l’audience préliminaire. Après 6 mois de cavale, Guido, un anarchistes connu de Cueno, se présente et est immédiatement emprisonné. En attendant la seconde date du procès, le 25 janvier, il risque donc de rester en préventive. Il y comparaîtra avec 16 autres accusés. Pendant le procès, un rassemblement d’une centaine de personnes s’est déroulé à l’extérieur. Après le rassemblement, la voiture où se trouvait Arturo a été stoppée par les carabiniers, qui l’ont à son tour amené en prison. Arturo doit purger deux mois de prison ferme restant d’une vieille condamnation (en partie effacée par l’amnistie de 2006) et s’attendait à cette arrestation depuis un mois que ce calcul lui avait été notifié.

Italie: Deux antifascistes en procès

Hier, des dizaines de milliers d’étudiants ont manifesté dans 70 grandes villes italiennes contre le nouveau ‘gouvernement de banquiers’ de l’Italie. De violents affrontements les ont opposé aux forces de l’ordre dans plusieurs d’entre elles. A Milan, la police a empêché les étudiants de se rendre devant l’université Bocconi, où est formée l’élite des affaires. A Palerme, les manifestants ont jeté des oeufs et des fumigènes contre une banque avant de se heurter à la police. Des violences ont également éclaté à Rome. De nombreuses personnes ont été blessées, mais leur nombre exact n’est pas encore connu.

Violences à Milan

Violences à Milan

Suite à la manifestation du 15 octobre dernier, treize personnes avaient été incarcérées. Le 27 octobre, cinq mineurs ont été placés en résidence surveillée. Ils avaient été identifiés et mis en examen le jour de la manifestation et sont accusés de rébellion avec circonstances aggravantes et de dégradations suivies d’un incendie. Hier, un jeune de 19 ans a également été placé en résidence surveillée, accusé de dévastation, pillage et rébellion avec circonstances aggravantes. Il y a trois jours, neuf des treize personnes qui se trouvaient en prison ont été transférées en résidence surveillée alors que deux autres se sont uniquement vu imposé l’obligation d’aller pointer. L’un d’entre eux reste incarcéré tandis que le cas des derniers doit être examiner par le tribunal dans les jours à venir.

Vendredi matin, les autorités françaises ont commencé les opérations de contrôle à la frontière franco-italienne afin de refuser l’accès en France à toute personne susceptible de ‘menacer l’ordre public’ durant le sommet du G20 programmé les 3 et 4 novembre à Cannes. Vendredi, une centaines d’hommes étaient déployés aux points de passages frontaliers, et dès lundi, ils seront trois fois plus. Bruxelles a accordé à la France le droit de rétablir le contrôle systématique aux frontières (article 23 du Code frontière de Schengen) jusqu’à la fin de la semaine prochaine. Dans ce cadre, et jusqu’au 5 novembre à minuit, les policiers et gendarmes mobiles sont habilités par la justice à ouvrir les coffres de voiture. Outre l’autoroute, la route côtière et les trains seront passés au peigne fin. Aux postes de péages autoroutiers, les forces police disposent de lecteurs automatiques de plaques d’immatriculation avec caméra. Un ordinateur fait retentir une alarme lorsqu’une plaque figure dans un fichier de voitures recherchées. En cas de besoin, les autorités françaises peuvent également prendre contact avec la police italienne qui vérifiera les fichiers italiens. Il est également prévu que des équipes mixtes franco-italienne patrouillent munies de terminaux embarqués avec leurs fichiers respectifs.

Suite aux violents affrontements qui se sont déroulés à Rome samedi dernier en marge de la manifestation des ‘indignés’, les autorités italiennes ont décidé de prendre des mesures radicales. Lundi et mardi, la police a effectué des descentes dans les centres sociaux de plusieurs villes du pays qu’elles soupçonnent d’héberger des sympathisants anarchistes et extrémistes. Un étudiant, accusé d’être le manifestant figurant sur des images largement diffusées par la presse et sur lesquelles il lance un extincteur vers les forces de l’ordre, a été arrêté mardi.

Le soir-même, le ministre de l’intérieur Roberto Maroni est allé plus loin suite à une proposition d’un ancien magistrat: remettre en vigueur une loi datant des années ’70 adoptée alors que l’Italie était confrontée à diverses forces révolutionnaires et de guérilla urbaine. Cette loi autorisait les forces de sécurité à utiliser leurs armes à feu si nécessaire, et interdisait le port de casques et de masques dans les rassemblements. D’autres mesures également à l’étude. Les principales seraient l’extension des lois créées à l’encontre des supporters de foot aux manifestations publiques, l’utilisation de teintures colorées dans les tuyaux d’arrosage à haute pression utilisés contre les manifestants et les procédures judiciaires accélérées pour les personnes interpellées en manifestation.

Samedi, de violents affrontements ont opposé les manifestants et les forces de l’ordre en marge de la manifestation des ‘indignés’ dans le centre de Rome. Au total, pas moins de 135 personnes ont été blessées et de nombreux bâtiments ont été endommagés. Ce matin, une énorme opération de perquisitions et de contrôles a été déclenchée par les autorités à travers tout le pays. Des centaines de policiers et de carabiniers sont entrés en action tôt ce matin. Ils ciblent principalement les ‘centre sociaux’ qui, en Italie, rassemblent de nombreux militants autonomes et de la gauche révolutionnaire.