Le réfugié kurde, Resul Ozdemir a été extradé vers la Turquie. La Suède a collaboré avec les renseignements turcs (MIT) pour son extradition. Ozdemir, qui a survécu aux massacres de Cizre de février 2016 (voir notre article), avait été condamné à près de 15 ans de prison par un tribunal turc. Enfermé depuis 6 mois, il a été extradé, il y a quelques jours, sans que sa famille ou ses avocats ne soient prévenus. Plus d’infos ici.

Resul Ozdemir

Mostafa Salimi, un prisonnier politique kurde de 51 ans, condamné à mort, s’était évadé de la prison de Saqez, au Kurdistan iranien, le 27 mars dernier après une émeute (voir notre article). Il avait déjà purgé 17 années dans les prisons iraniennes. Après son évasion, Mostafa Salimi a pu traverser la frontière et arriver dans la région autonome du Kurdistan irakien. Mais les services de sécurité du Kurdistan irakien l’ont arrêté dans la ville de Pnjwyn et l’ont livré aux agents de sécurité iraniens à la frontière de Pnjwyn, alors qu’ils savaient qu’il allait être exécuté. Il a été effectivement exécuté par les bourreaux de la République islamique hier matin, dimanche 11 avril.
Mostafa Salimi

En décembre 2019, le père (Paul Newie) et le plus jeune frère (Sam Newie) d’un volontaire YPG présent au Rojava (Dan Newie), étaient arrêtés et mis en garde à vue pour « soutien à un groupe terroriste » (voir notre article). Parallèlement, Daniel Burke, membre du YPG en 2017-2018 ayant combattu Daech lors de l’offensive de Deir-ez-Zor, passait devant le tribunal de Westminster suite à son arrestation le 7 décembre. Le système judiciaire britannique souhaite maintenant coupler les deux affaires et poursuivre Paul Newie, Sam Newie et Daniel Burke ensemble. Le procès devrait commencer le 1er mai sous réserve que l’épidémie de Coronavirus ne le reporte pas. Une campagne de soutien est en cours.

Daniel Burke

L’unité de vengeance Tekoşer Gever du HDBH a revendiqué l’attaque à l’explosif contre l’usine ROKETSAN, qui produit des roquettes et des missiles dans l’arrondissement d’Elmadağ, à Ankara à mardi vers 14h30. L’explosion a complètement détruit une partie de l’installation de production et de l’entrepôt de matières premières utilisé pour fabriquer des roquettes. Les autorité turque ont reconnu que des explosions avaient détruits des réservoirs de carburant de Roketsan, faisant trois blessés. Le HBDH uni militairement les guérillas du PKK et de la gauche révolutionnaire turque.

Le siège de Roketsan

L'explosion à Roketsan

Samedi 4 avril, des prisonniers, exclus de la loi d’application de remise en liberté suite à la pandémie du coronavirus, ont manifesté hier soir dans une prison de la ville kurde de Batman. Les prisonniers ont incendié au moins deux quartiers et crié «rébellion» et d’autres slogans. Peu après le début des émeutes, des ambulances et des pompiers ont été envoyés à la prison qui, à l’extérieur, était entourée de policiers anti-émeutes et de policiers des opérations spéciales. Lorsque la nouvelle de l’émeute s’est répandue dans la ville, des parents inquiets se sont rendus à la prison et y ont attendu jusqu’aux dernières heures de la nuit pour demander aux autorités de faire une déclaration (qui n’a pas été faite) et soutenir leurs proches. La mutinerie a finalement été réprimée (notamment à l’aide de gaz lacrymogène) et les quelques 650 prisonniers révoltés ont été déportés dans d’autres prisons.

Mutinerie à la prison de Batman

 

Dans la semaine du 9 mars, 40 personnes ont été arrêtées dans plusieurs villes du Nord-Kurdistan, dans le cadre d’une enquête lancée par le parquet d’Urfa. A ce jour, 52 personnes, dont 12 prisonniers, sont poursuivies dans le cadre de cette procédure engagée en 2018. Elles sont accusées d’avoir établi un lien entre les coordinations intérieures et extérieures du “Comité des prisons du PKK/KCK”. Sur la liste des 40 arrêté·es figure l’avocate Sevda Çelik Özbingöl, l’écrivain kurde Halil Çay et Ilyas Yeşilçay qui ont été envoyés en détention provisoire mercredi, alors que les 17 autres personnes arrêtées étaient libérées sous contrôle judiciaire. Les autres personnes placées en garde à vue, dont Berivan Kutlu, co-maire HDP de Cizre, ont été déférées devant le tribunal jeudi. Mme Kutlu qui avait été démise de son mandat de Maire en octobre dernier et remplacée par un administrateur d’Etat, a été libérée sous contrôle judiciaire, de même que 5 autres personnes.

Par ailleurs, le gouvernement turc a prit le contrôle, lundi, des municipalités kurdes de Batman, Silvan, Lice et Ergani, et désigné des administrateurs pour remplacer les co-maires destitué·es. Les co-maires de Silvan, Naşide Toprak, et d’Ergani, Ahmet Kaya, ont été placés en garde à vue, tandis que les deux autres maires sont en liberté. La police a encerclé les municipalités dont les accès ont complètement été interdits au public. Des actions de protestation ont été menées devant les mairies.

Les municipalités kurdes de Batman, Silvan, Lice et Ergani saisies par le gouverment turc

Aujourd’hui, la police grecque a mené une série de raids sur des bureaux et des appartements dans le quartier d’Exarcheia à Athènes. Ces raid visaient le Comité de solidarité pour les prisonniers politiques en Turquie et au Kurdistan et le Front anti-impérialiste. Entre 26 et 35 personnes ont été arrêtées. Ces arrestations, visant des opposant·es au régime fasciste en Turquie, ont été menée sous prétexte de « lutte antiterroriste ». Plus d’infos ici.

Vague d'arrestations contre le Comité de solidarité pour les prisonniers politiques en Turquie et au Kurdistan ainsi que le Front anti-impérialiste

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Début de semaine, Eddi (Maria Edgarda), une internationaliste ayant combattu dans les unités des YPJ, a appris par la presse sa condamnation à deux ans de surveillance spéciale. La surveillance spéciale est un vestige des codes fascistes et s’applique aux personnes qui ne sont coupables d’aucun crime, mais qui sont considérées comme « socialement dangereuses ». Eddie fait partie des cinq internationalistes poursuivi.e.s à leur retour du Rojava (voir notre article). Au final, le procureur a modifié ses arguments, limitant l’accusation de « danger social » à trois personnes : Jacopo, Eddi et Paolo, considéré.e.s comme dangereux en raison des manifestations et des activités politiques menées en Italie. Selon les informations, cette procédure de surveillance spéciale ne sera pas appliqué aux deux autres internationalistes.

Maria Edgarda Marcucci, Davide Grasso, Paolo Andolina, Fabrizio Maniero, Jacopo Bindi

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C’est demain vendredi 6 mars de 17h à 19h que se tiendra au DK la dernière permanence de l’exposition « Rojava le printemps des femmes ». Cette exposition, créée par la Fondation des Femmes Libres du Rojava (W.J.A.R.), vise à mettre à l’honneur les différents aspects de la révolution des femmes au Rojava. Elle a lieu dans le cadre de la campagne de solidarité avec les bataillons de femmes du Kurdistan (www.shengal.xyz) qui se sont courageusement battues contre l’État Islamique et contre l’armée turque. L’exposition sera toutefois accessible jusqu’au 8 mars  pendant les activités publiques du DK (70B rue du Danemark, 1060 Bruxelles).

Rojava le printemps des femmes

Toujours en solidarité avec les femmes combattantes du Rojava, ce mercredi 4 mars, des membres et sympathisant·e·s de La Fronde et du Secours Rouge ont participé à une action solidaire à l’Université Libre de Bruxelles.

Mardi 25 février, le parlement britannique a adopté un amendement visant à faire reconnaitre les Faucons de la liberté du Kurdistan (en kurde : Teyre Azadiye Kurdistan, TAK) et les Forces de défense du peuple (en kurde : Hêzên Parastina Gel, HPG) comme étant des alias du PKK et ainsi à les interdire. Faire partie ou soutenir une de ces organisations pourra ainsi être passible de 10 ans de prison. Cet amendement était inclus dans une loi dont le but officiel était d’interdire deux groupes néo-nazis. Le parlement aura ainsi utilisé le prétexte de la lutte contre l’extrême droite pour également faire interdire deux organisations du mouvement de libération kurde.

Emblème du TAK