Nalan Oral a été libérée ce mardi 25 juillet matin, elle était détenue depuis le 7 juillet en Roumanie. Suite au retrait du mandat d’arrêt Interpol qui la visait (elle est condamnée à 30 ans de prison en Turquie), l’audience de ce matin a décidé de sa libération.

Nalan Oral a été libérée

Nalan Oral a été libérée

Le sort d’un prisonnier politique kurde arrêté il y a plus de deux semaines reste inconnu, alors que les forces de sécurité du régime ont harcelé sa famille. Malgré les recherches de la famille de Ramin Hossein Panahi et leur recours aux agences de sécurité, personne n’a de nouvelles de ce prisonnier politique. La mère de Ramin Hossein Panah a déclaré : « Nous sommes allé au bureau des renseignements à Sanandaj, mais ils nous ont dit que Ramin était entre les mains des gardiens de la révolution (Pasdaran). Après avoir été au bureau des Pasdaran, ils ont déclaré que Ramin était aux mains du ministère des Renseignements. Nous ne savons pas quoi faire. »

Le prisonnier politique Ramin Hossein Panahi a été arrêté le 23 juin 2017 après que les gardiens de la révolution lui ont tiré dessus et qu’il a été transféré, blessé, dans un lieu inconnu. À la suite de cet incident, les agents des renseignements et de sécurité ont augmenté leur pression et arrêté quatre frères, dont Afshin Hossein, Zobeir Hossein et Ahmad Hossein. Jusqu’à présent, personne n’a d’information claire quant à leur sort.

Ramin Hossein Panahi

Ramin Hossein Panahi

Le procès de Nalan Oral (réfugiée et militante kurde et féministe à Bruxelles depuis 2012, emprisonnée depuis le 7 juillet en Roumanie) a été avancé à demain, 25 juillet. L’audience aura lieu à Bucarest. Vu que le mandat interpol a été levé, ses camarades ont bon espoir qu’elle soit libérée demain.

Voir notre dossier sur Nalan Oral.

Liberté pour Nalan Oral !

Liberté pour Nalan Oral !

Le parti AKP du président Erdogan et ses alliés d’extrême droite au Parlement turc ont accepté d’adopter une résolution présentée vendredi qui interdirait l’utilisation des mots « génocide arménien » et « Kurdistan » par les députés au Parlement. Dans le projet de résolution sur la procédure parlementaire écrite par l’AKP et le Parti du Mouvement Nationaliste (MHP), les législateurs demandent que l’utilisation des expressions telles que « les provinces du Kurdistan », « la capitale du Kurdistan Amed » soient également proscrites. Les parlementaires qui utiliseraient ces mots ou termes seraient condamnés à une amende et exclus de participer à trois sessions à la Grande Assemblée. Les mots et les termes interdits ne sont utilisés que par le HDP. Au moins 12 parlementaires du HDP sont en prison.

Le parlement turc

Le parlement turc

A l’initiative de l’Union des Femmes Socialistes, une dizaine de personnes se sont rassemblées devant le consulat de Roumanie à Paris le 13 juillet dernier pour la libération de Nalan Oral, refugiée politique kurde en Belgique arrêté en Roumanie et menacée d’extradition vers la Turquie. Voir notre dossier.

Rassemblement à Paris pour la libération de Nalan Oral.

Par ailleurs, l’OCML VP a affirmé son soutien dans un communiqué et a realisé plusieurs graffitis pour exiger la libération de Nalan Oral.

Free Nalan Oral !

Rassemblement à Paris pour la libération de Nalan Oral.
Free Nalan Oral !

Un membre des YPG a été tué dans la Bataille de Raqqah ce 10 juillet. Son nom de guerre était Heval Demhat (Camarade Demhat).

Erratum: Contrairement à ce que nous avons dit plus tôt, Demhat n’était pas membre de l’IRPGF, mais bien de YPG International.

Il avait donné une interview à Firatnews:

En 2014, lors du siège de Kobané, tous les gens que je connaissais regardaient et attendaient quelque chose. C’était un moment plutôt tendu. Mais alors que la situation se retournait, les gens se sont mis à espérer, plus de gens sont arrivés pour donner de l’aide.

Je venais juste de fonder une famille, donc je n’avais pas encore mon billet d’avion, mais c’était quelque chose qui me passait par la tète. L’année dernière, un ami très proche est revenu, et quand je l’ai vu je me suis dit « ça y est, c’est ça, je dois y aller ». J’ai parlé avec ma compagne et ma famille et je leur ai dit « Je pars en Syrie, c’est quelque chose d’important pour moi ». J’ai contacté YPG International. J’avais des amis qui m’ont dit exactement ce que je devais faire, et je me suis préparé. Il y a cinq mois, je suis arrivé pour donner de l’aide.

[…]

C’est la lutte politique qui avait lieu dans la région. La regarder chaque jour se développer et avoir une vraie opportunité d’y participer, de participer à quelque chose. C’est très important pour la région. Pas juste pour les Kurdes, c’est important pour tout le Moyen-Orient que cette chose tienne bon et fonctionne.

[…]

C’est aussi montrer l’exemple. C’est un feu qui commence ici mais qui peut s’étendre ailleurs. Il peut y avoir d’autres gens qui apprennent de ces exemples, d’autres gens qui les accueillent, et les choses pourraient se développer vers un mieux progressistes vers une meilleure région.

[…]

On ne voit pas le Kurdistan sur une carte. Ce n’est montré nulle part. Vous devez regarder dans Google pour voir ce que c’est. Et le seul moyen c’est que quelqu’un vous en ait demandé avant « Tu as entendu parlé du mouvement de libération kurde? Mon fils combat au Kurdistan pour le moment ». Ma famille n’en a appris l’existence que lorsque je leur ai dit que j’y partais. Sinon ils auraient poursuivi leurs vies sans savoir que le Kurdistan existait.

Heval Demhat

Heval Demhat

Un rassemblement aura lieu demain mercredi 12 juillet à l’ambassade roumaine à Bruxelles à 16h, Rue Gabrielle 105, à 1180 Uccle. Nalan Oral est une militante de nationalité turque et d’origine kurde, elle vit en Belgique depuis 2012 et y a obtenu le statut de réfugiée politique. Elle a été arrêtée en partant en vacances, la police roumaine la détient en vertu d’un mandat d’arrêt d’interpol publié par la Turquie. Si elle venait à être extradée, elle y purgerait 30 années de prison. Voir notre précédent article.

Liberté pour Nalan Oral !

Selahattin Demirtas, co-président du HDP (avec Figen Yuksekdag) devait comparaitre ce vendredi à son procès à Ankara. Mais la police a voulu le faire voyager et assister à l’audience menotté, ce qu’il a refusé en argumentant qu’il était toujours couvert par son immunité parlementaire. Les deux leaders emprisonnés du HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag enchainent les procès depuis leurs arrestations: l’état turc demande qu’ils soient respectivement condamnés à 142 ans et 83 ans de prison pour des charges de « propagande terroriste » et « humiliation de la Turquie ». L’état turc considère le HDP, grand parti légal d’union de la gauche en Turquie et au Nord-Kurdistan, comme la façade légale du PKK.

Demirtas et Yuksekdag

Ce 8 juillet à 19h, lors du rendez-vous Notre Dame des Landes 2017, le stand de la Gauche Indépendantiste Bretonne proposera un apéro au profit de la campagne de soutien aux internationalistes qui combattent au Rojava. En savoir plus sur la campagne.

Apéro de soutien au Bataillon International du Rojava

Apéro de soutien au Bataillon International du Rojava

Figen Yuksedag, co-présidente du HDP, comparaissait hier au tribunal à Ankara (voir notre article à ce sujet). A cette occasion, elle est apparue souriante et déterminée à l’audience et a pleinement assumé ses paroles, affirmant que si elle pouvait les redire, elle n’hésiterait pas une seule fois. Remettant en cause la légitimité du procès, l’accusant d’être mis en scène par le pouvoir d’Erdogan, elle est allée jusqu’à interpeller le juge, en lui demandant dans quelle salle d’audience il comptait masser les 6 millions d’électeurs du HDP pour les juger (nombre de voix qu’elle a recueilli aux élections législatives). Le procès a été ajourné et reprendra le 18 septembre 2017.

Figen Yuksedag lors de son arrivée à l’audience.

Figen Yuksedag lors de son arrivée à l'audience.