Les explosions de violence se succèdent depuis plusieurs semaines sur des sites de Saudi Oger en Arabie saoudite, le géant du BTP détenu par l’ex-Premier ministre libanais Saad Hariri. Cause de cette grogne sociale exacerbée : les retards de paiement de salaires qui durent depuis plusieurs mois. Mardi, des salariés ont dégradé des voitures et des camions appartenant à l’entreprise sur un de ses plus grands chantiers, celui des logements de la garde nationale saoudienne à Riyad.

Plusieurs voitures renversées, d’autres ont eu leurs vitres brisées et des camions ont été brûlés… Ces émeutes, qui n’ont pas fait de blessés, témoignent d’une montée croissante de la frustration des employés face à l’enlisement d’une crise sociale dont ils ne voient pas la fin. En début d’année, ils étaient environ 38.000, mais plusieurs milliers ont été ensuite licenciés. Licenciés ou pas, la quasi-totalité continue de subir des retards de paiement qui varient entre quatre et huit mois, selon l’importance du projet géré par Saudi Oger. Ce défaut de paiement s’aggrave à d’autres répercussions: depuis que l’entreprise n’est plus en mesure de verser les salaires, les autorités saoudiennes empêchent de renouveler le permis de séjour (iqama) de ses travailleurs étrangers, ce qui entraîne notamment le gel de leurs comptes en banque.

Camions de la société incendiés par les ouvriers non payés

Camions de la société incendiés par les ouvriers non payés

Des affrontements ont éclaté à Quezon City mardi matin, quand les habitants de près de 200 maisons menacées d’expulsion ont bloqué les routes dans le but d’empêcher les autorités de la ville de démolir leur quartier. Les affrontements sont devenus directs entre les résidents (qui habitent illégalement là depuis des décennies) et la police quand celle-ci a pu franchir la barricade de fortune mis en place par les résidents sur Luzon avenue. Escortés par des policiers en grand nombre, les ouvriers ont pu pénétrer dans le quartier Barangay Culiat et y raser jusqu’à la moitié des 200 maisons. On signale des dizaines de blessés, majoritairement des habitants (dont quatre sont hospitalisés) mais aussi des policiers et des ouvriers.

Les habitants face aux policiers à Quezon City

Les habitants face aux policiers à Quezon City

Lors de la très violente manifestation d’hier à Paris, les CRS ont attaqué un groupe de manifestants qui tentaient de prêter assistance à un homme inconscient après s’être pris une grenade en tir tendu dans la nuque. Les CRS commencent par tenter de gazer les manifestants avant d’intervenir à coups de matraques. Un deuxième homme tombe lui aussi inconscient après s’être pris un coup de télescopique sur la tête. Au vu de ces images hallucinantes, c’est pratiquement un miracle que la police n’ait pas encore tué de manifestant contre la loi travail tant elle s’applique à « ne pas carresser » les manifestants, comme un CRS l’ordonne dans la vidéo.

Les CRS s’acharnent sur les blessés

Les CRS s’acharnent sur les blessés

Il y a eu des affrontements violents entre les enseignants et la police au Mexique, alors que les manifestations se poursuivent dans tout le pays contre la réforme de l’éducation. Les manifestations sont devenues violentes avant-hier après qu’un dirigeant syndical ait été arrêté sous l’accusation de blanchiment d’argent dans l’État mexicain d’Oaxaca. Ses partisans dénoncent une arrestation politique et ont mis en place des barrages routiers autour d’Oaxaca pour exiger sa libération.

Les affrontements au Mexique

Les affrontements au Mexique

À Paris, des centaines de milliers de personnes, sans doute un million (et 1,3 millions pour toute la France), ont marché contre la loi travail. La manifestation a quitté la place d’Italie vers 13h30 pour rejoindre les Invalides, et après quelques centaines de mètres seulement, la manifestation a tourné à l’affrontement. En début de soirée, on dénombrait officiellement 40 blessés, dont 29 issus des forces de l’ordre. Parmi les manifestants blessés (bien plus que les 11 annoncés par la police), 4 grièvement: boulevard de Montparnasse, la police a chargé le cortège de biais, puis a tiré des grenades, dont une s’est coincée en haut du dos du manifestant. Evacué par le Samu avec un autre participant, il était toujours, en fin de journée, dans un état grave.

Manifestant blessé cet après-midi à Paris

73 personnes ont été interpellées. Sur le parcours, les dégâts matériels sont impressionnants: nombreuses vitrines fracassées, Abribus incendiés, poubelles en feu. Les forces de l’ordre ont usage de tout leur arsenal anti-émeute y compris, pour la première fois depuis le début des mobilisations contre la loi travail, des canons à eau. Dans les cortèges, des mots d’ordre comme «Paris, debout, soulève-toi!» ou encore «tout le monde déteste la police» retentissaient. Après le grand cortège syndical, une manifestation sauvage de plusieurs centaines de personnes s’est dirigée vers le Sénat. De nouveaux affrontements ont eu lieu entre dockers et policiers à proximité du point de départ de leur bus (la CGT a affrété 600 bus!).

Les affrontements de Paris du 14 juin

Manifestant blessé cet après-midi à Paris

Plus de 150 militants d’un courant maoïste dissident ont été arrêtés jeudi après des affrontements durant une grève générale. Les manifestants faisaient pression dans la rue pour l’application de la grève et pour la libération de leurs cadres arrêtés lors des manifestations précédentes.

La fraction dissidente du PCN Maoïste dirigée par Netra Bikram Chand a lancé un mot d’ordre de grève. Les manifestants s’en sont pris aux autobus et taxis collectifs qui défiaient leur appel à la grève. Un chauffeur de camion a été blessé par l’explosion d’un cocktail Molotov dans le district de Rautahat. Le trafic était très faible en raison de la grève. Les écoles et les collèges ont été fermés en raison de la grève. La police a arrêté 62 manifestants à Katmandou, Bhaktapur et Lalitpur et près de de 90 à Sarlahi, Kaski, Kalikot, Sunsari, Banke et Chitawan. Les forces de sécurité étaient déployées en grand nombre. Le PCN, qui applique les accords de paix avec les partis bourgeois et monarchiques, a subi un certain nombre de scission, de nombreux militants l’accusant de trahir le projet révolutionnaire.

Arrestation à Katmandou

Arrestation à Katmandou

Plusieurs centaines de personnes ont commencé à manifester jeudi vers 17h15 en centre-ville de Nantes, contre la loi Travail. Le rassemblement avait pourtant été interdit par le préfet de Loire-Atlantique. Dès les premières minutes, des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre, présentes en grand nombre. Ces dernières ont reçu des projectiles et lancé du gaz lacrymogène. Une partie des manifestants, scindés en petits groupes, a été encerclée par les policiers. La foule est restée totalement à l’arrêt pendant environ deux heures, criant « libérez nos camarades » et entonnant des chants militants. Au total, à 21h30, la police faisait état de 26 interpellations. Des groupes de manifestants se sont reformés vers 20h, entraînant de nouveaux heurts avec les forces de l’ordre.

La manifestation de Nantes

Quelques centaines de personnes se sont massées à deux pas du meeting gouvernemental sur le “progrès social” à Paris mercredi. Dès l’annonce de la tenue d’un meeting gouvernemental en présence de Jean-Christophe Cambadélis, Myriam El Khomri, Manuel Valls et Stéphane Le Foll sur le thème “Loi Travail : face aux régressions de la droite sénatoriale, défendons le progrès social” (!), les opposants à la loi Travail ont décidé de s’y inviter. Interdits d’accès par les CRS, les manifestants ont scandé “tout le monde déteste le PS”, avant de partir dans une manifestation sauvage qui a donné lieu à quelques incidents.

Les CRS protégeant le meeting du PS

Loïc Canitrot, membre de la Compagnie Jolie môme, et l’un des fondateurs de Nuit debout qui a été blessé par le responsable de la sécurité du MEDEF lors de l’action spectaculaire des intermittents du spectacle au siège de l’organisation patronale la veille, a été arrêté. Une centaine d’intermittents avaient envahi en effet le siège du MEDEF mardi vers 13h30.

Au siège du MEDEF

Par ailleurs, mercredi soir, une sixième personne a été arrêté à Paris dans l’enquête sur la voiture de police incendiée le 18 mai non loin de la place de la République. La personne interpellée, un Français de 40 ans, a été arrêté dans le métro avant d’être placé en garde à vue. Dans cette affaire, cinq personnes sont déjà mis en examen, notamment pour tentative de meurtre sur policiers, destruction et violences en bande organisée. Ils reconnaissent leur présence sur les lieux, mais démentent avoir pris part aux violences. Trois personnes ont été placées en détention provisoire : Antonin, 21 ans, son frère cadet Angel, 18 ans, et un Américain de 27 ans. Deux autres suspects, Bryan, 19 ans, et Leandro, 32 ans, restent libres sous contrôle judiciaire. Les suspects ont été identifiés grâce à un témoignage anonyme, celui d’un policier infiltré sur place.

La manifestation de Nantes
Les CRS protégeant le meeting du PS
Au siège du MEDEF

Des dizaines de manifestants masqués ont affrontés dans les locaux de la Universidad del Valle, au sud de Cali. ils ont bloqués une avenue voisine et lancés des engins explosifs artisanaux qui ont blessés par éclats trois policiers. Une personne a été plus sérieusement blessée, par semble-t-il une mauvaise manipulation d’un de ces engins. De semblables incidents ont eu lieu à Antioquia, à sa suite de quoi le fermeture du campus a été décrétée pour la journée. A Sucre, une marche étudiante a tourné à l’affrontement: les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et une camionnette de police a été abimée. D’autres incidents ont eu lieu à Medellin et Sincelejo.

Les affrontements de Cali

Les affrontements de Cali

Les opposant-es à la Loi Travail bloquent régulièrement la ville du Havre. Les grèves, les manifestations de masse, les actions de barrages et de blocages loin d’être minoritaires depuis 3 mois ont fait du Havre en quelque sorte la capitale de la contestation contre la loi. Des CRS et des gendarmes mobiles sont déployés en nombre depuis la veille. Au moins 200 CRS sont arrivés mardi dans l’après midi. Ce matin le boulevard Winston Churchill, à l’entrée de la ville était bloqué dans les deux sens. Les forces de répression sont intervenues, mais les manifestants sont resté-es sur place. Les CRS ont chargés à plusieurs reprises et fait usage de gaz lacrymogène.

Au Havre ce matin

Au Havre ce matin

Une manifestation paysanne a tourné à l’émeute, avant-hier, dans le Chiapas. Les membres et sympathisants du MOCRI CNPA-MN, souvent masqués, ont dressés vers 10H des barrages de pneus enflammés dans la ville de Palenque. Vers 14H, ils ont envahi l’Hôtel de ville, balancé dehors du matériel informatique, des dossiers et des meubles et y ont mis le feu. Ils ont également incendié une voiture de police. Une opération policière s’en est suivie: 43 personnes ont été arrêtées, elles seront poursuivies pour vol, dommages, rébellion et attaques contre la paix et l’intégrité du patrimoine de la communauté et de l’État.

Devant l’hôtel de ville de Palenque

Devant l'hôtel de ville de Palenque