Dimanche, jour du Nouvel An iranien, un groupe de mères et de membres des familles des prisonniers politiques ainsi que leurs partisants se sont rassemblés devant la prison d’Evin. Dr Mohammad Maleki, le premier doyen de l’université de Téhéran post-révolution, a pris part au sit-in. Les forces de sécurité du régime ont attaqué et frappent les familles pour les obliger à se disperser.

Le père d’Atena Faraghadani, une jeune dessinatrice détenue à Evin, était parmi les personnes battues par la police. Atena Farghadani a été arrêté une première fois en août 2014 pour avoir dessiné une bande dessinée représentant les parlementaires du régime iranien comme des animaux passant des lois misogynes. Cette bande dessinée a été publiée après que des lois aient été adoptées pour que le Guide suprême décide de tout pour la population. Elle a été remise en liberté sous caution deux mois après. Après sa libération, elle a posté une vidéo sur YouTube dans laquelle elle dénonçait les mauvais traitements et les agressions contre les femmes dans les prisons du régime. Elle a été de nouveau arrêtée en janvier 2015 pour « complot contre la sécurité nationale », « activité de propagande contre le système » et « insulte au Guide suprême, au président, aux parlementaires, et aux agents de Pasdaran de la section 2A pendant son interrogatoire » et elle a été condamnée à 12 ans et 9 mois de prison.

Parents des prisonniers politiques devant la prison d’Evin

Parents des prisonniers politiques devant la prison d'Evin

Des manifestations étudiantes contre une réforme du droit du travail ont tourné en affrontements jeudi en France. A Paris et Nantes, les forces de l’ordre ont répliqué à des jets de projectiles en faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser des jeunes, dont certains étaient cagoulés. Vingt-quatre personnes ont au total été interpellées en marge de ces rassemblements ayant rassemblé des milliers de personnes, selon les autorités.

Deux voitures ont été incendiées dans la capitale tandis qu’à Nantes du mobilier urbain était incendié ou dégradé. Des incidents se sont également produits à Rouen. Depuis début mars, des centaines de milliers de personnes se sont déjà mobilisées lors de journées d’action contre ce texte avalisé dans la matinée par le Conseil des ministres. Des dizaines de lycées en France et l’emblématique Institut d’études politiques de Paris (Sciences-Po) ont été bloqués. « Loi travail, loi du capital », « Luttes sociales grève générale », scandaient notamment les manifestants. A Marseille, des lycéens avaient écrit sur une banderole: « Un grand bond en avant vers le 19e siècle ».

Affrontements lors des manifestations contre la loi Travail

Affrontements lors des manifestations contre la loi Travail

Une manifestation spontanée, non déclarée, partie de la fac de Tolbiac, en dénonciation de la loi Travail lundi, à 21 heures a donné lieu à des incidents. Une trentaine de vitrines ont volé sous les projectiles des manifestants dont plusieurs banques: CIC, Crédit mutuel, Crédit foncier et LCL. Le cortège est passé rue de Tolbiac, Mouffetard (Ve), les avenues de Choisy (XIIIe), Italie, Gobelins, côtés Veet XIIIe. La permanence du PS, avenue de Choisy, a elle aussi été vandalisée. Le PS a porté plainte. La police n’a procédé à aucune interpellation. Une nouvelle manifestation a eu lieu mardi soir au coeur d’un lourd dispositif policier (dix cars de police stationnaient, autour de la place d’Italie, prêts à intervenir).

Vitre de banque brisée avenue d’Italie

Vitre de banque brisée avenue d'Italie

La police turque a tiré hier dimanche du gaz et des balles en caoutchouc pour disperser des centaines de personnes qui fréquentaient les célébrations du Nouvel An kurde à Istanbul en dépit de l’interdiction des rassemblements. Des dizaines de personnes ont été arrêtées lors des affrontements dans le quartier de Bakirkoy à la veille du Newroz. Des affrontements se sont poursuivis dans la nuits entre policiers et groupes de jeunes manifestants armés de cocktails Molotov. Le Newroz est culturellement et socialement le jour le plus important pour les Kurdes. Plusieurs villes turques, dont Istanbul, avaient interdit les rassemblements le week-end, invoquant des raisons de sécurité.

Répression la veille du Newroz à Istanbul

Répression la veille du Newroz à Istanbul

Les autorités d’occupation marocaines exercent un siège militaire et médiatique sur les villes sahraouies occupées qui a été renforcé après la visité du secrétaire général de l’ONU aux camps de réfugiés sahraouis et les territoires libérés. Des milliers des agents de la police et les forces auxiliaires ont été déployées dans tous les quartiers des villes occupées du Sahara occidental, afin d’intimider et semer la terreur au sien de la population sahraouie.

Plus de vingt personnes ont été grièvement blessé par les forces marocaines hier dimanche qui dispersaient brutalement une manifestation pacifique de Sahraouis dans la ville occupe d’El Aaiun pour exprimer leur solidarité avec les prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim depuis trois semaines.

Répression à El Aaiun

Répression à El Aaiun

A l’occasion d’une journée nationale de grève générale et de protestation contre la politique économique du gouvernement, les syndicats colombiens avaient organisés plusieurs cortèges dans la capitale dont plusieurs ont convergé Plaza Bolivar. Près de 15.000 personnes ont participés aux manifestations. A la fin des manifestations, de violents incidents ont éclatés entre manifestants et police anti-émeute (ESMAD). 2500 policiers, appuyés par des arroseuses blindées, sont intervenus. 15 personnes ont été arrêtées. D’autres incidents ont eu lieu à Medellin.

Plaza Bolivar, à Bogota

Plaza Bolivar, à Bogota

Ce jeudi a lieu une seconde journée de mobilisation des jeunes contre la loi travail, au moins 115 lycées sont bloqués à travers la France à l’appel de 23 organisations de jeunesse. Des milliers de personnes manifestent à Paris, Rennes, Toulouse, Bordeaux, Lyon et ailleurs. A plusieurs endroits, des affrontements ont éclaté et des manifestants ont été arrêtés. A Paris, trois manifestants arrêtés et deux policiers blessés. A Rennes (où les manifestants sont arrosés de lacrymos) et à Perpignan (où deux manifestants ont été arrêtés), les manifestants scandent en face de commissariats ou de cordons anti-émeutes pour la libération de leurs camarades.

Édit 18:43. Au moins 2 manifestants arrêtés à Clermont-Ferrand également.

Manifestants à Lyon

Manifestants à Lyon

La police a interpellé hier mardi une dizaine de militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) qui manifestaient pacifiquement à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, pour réclamer la libération de Fred Bauma et Yves Makwambala, respectivement activistes des mouvements pro-démocratie Lucha et Filimbi, incarcérés à Kinshasa depuis un an.

Les manifestants avaient pourtant reçu l’autorisation de se rassembler. Ils marchaient silencieusement dans les rues de la ville. Tous avaient les mains liées et la bouche bandée, une allusion aux deux prisonniers politiques détenus qui ont d’ailleurs entamé dans la nuit du 14 au 15 mars une grève de la faim à la prison de Makala, leur lieu de détention. Les activistes interpellés sont détenus dans le cachot du service de renseignement de la police à Goma, dit P2.

Membres de la PNC (Police Nationale Congolaise)

Membres de la PNC (Police Nationale Congolaise)

Depuis sa mise en grève pour des augmentations de salaire, les travailleurs de Pikitup, chargés du ramassage des ordures ont défilé dans le centre-ville de en renversant poubelles et containers sur la rue. La grève, décrétée illégale, des travailleurs Pikitup était entrée dans sa troisième journée de vendredi, en dépit de l’ultimatum de la société ordonnant aux travailleurs de retourner au travail. Ce même vendredi après-midi, des affrontements ont opposés un millier de travailleurs de Pikitup aux membres de la police nationale sud-africaine (SAPS) et de la police métropolitaine de Johannesburg (JMPD). Les policiers ont lancé des grenades assourdissantes et tiré des balles en caoutchouc. Une femme blessée par une balle en caoutchouc a été hospitalisée.

Le centre de Johannesburg vendredi

Le centre de Johannesburg vendredi