Des milliers de personnes s’étaient rassemblées dans le parc Kosuyolu, samedi à Diyarbakir pour demander le levée du couvre-feu et un arrêt humanitaire des opérations répressives pendant 24 heures. Après avoir écouté les discours de responsables kurdes, les manifestants se sont mis en mouvement, ce qui a provoqué l’intervention des forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre les manifestants, dont certains ont lancé des pierres et des pétards contre les policiers. Au moins dix personnes ont été arrêtées et une personne grièvement blessée durant les affrontements. Des nuages de gaz lacrymogènes ont recouvert le parc, précipitamment abandonné par des manifestants se protégeant le nez et les yeux.

Plusieurs quartiers du district central de Sur sont soumis depuis le 2 décembre à un couvre-feu. L’armée et la police turques ont lancé dans cet entrelacs de ruelles une opération de grande ampleur, qui a fait des dizaines de morts parmi les civils, destinée à reprendre le contrôle de zones entières où des jeunes militants armés du PKK ont érigé des barricades, creusé des tranchées et défié l’Etat en y déclarant l’autonomie.

Ce samedi, dans le parc Kosuyolu à Diyarbakir

Ce samedi, dans le parc Kosuyolu à Diyarbakir

C’était la cinquième fois que les Péruviens ont manifesté contre l’accord de libre-échange depuis le début des négociations secrètes. Ils sont encore une fois massivement descendus dans les rues de la capitale du pays Lima jeudi pour protester contre le Trans-Pacific Partnership ou TPP, l’accord commercial signé plus tôt qui vise à l’ouverture du marché pour les entreprises transnationales. Vers 17 heures des milliers de personnes ont défilé pacifiquement vers le Congrès , mais plus tard dans la nuit, la police a violemment affrontés les manifestants avec des bâtons, des fusils de chasse et des gaz lacrymogènes. 25 personnes environs ont été arrêtées. Vidéos et photos de brutalités policières ont été publiés sur les médias sociaux.

Affrontements à la manifestation anti-TTP à Lima

Affrontements à la manifestation anti-TTP à Lima

Le 1er février, les forces israéliennes ont imposé un blocus serré sur la ville Qabatia, au sud de Jénine, interdisant le mouvement des personnes. Le siège a duré pendant cinq jours comme mesure punitive collective après que les soldats aient tués trois jeunes de la localité qui attaquaient des colons israéliens. Les forces israéliennes ont alors imposé un nouveau blocus de la ville après qu’un autre de ses habitants ait été tué dimanche pour avoir tenté de poignarder un soldat israélien à un barrage militaire au sud de Naplouse.

Au moins cinq jeunes Palestiniens ont été blessés et deux autres ont été arrêtés mardi soir dans des affrontements dans la ville de Qabatia. Ces affrontements se sont concentrés dans les quartiers de Habssa et de Kahlisheh. Des dizaines de personnes ont subi des effets des gaz lacrymogènes tandis que cinq jeunes ont été touchés par balle en caoutchouc au cours des affrontements. Deux jeunes hommes ont également été arrêtés lors des affrontements, alors que les forces israéliennes ont fermé toutes les entrées de la ville. Au moins sept blessures de balles en caoutchouc et une blessure de tir direct ont été signalés depuis que les forces israéliennes ont imposé le blocus à Qabatia au cours des dernières 48 heures.

Le blocus de Qabatia

Le blocus de Qabatia

Le 9 février, un rassemblement a été organisé par un mouvement étudiant proche des maoïstes au sein de l’université Jawaharlal-Nehru (JNU) en mémoire d’un séparatiste indien du Cachemire. Afzal Guru avait été condamné à mort pour avoir été l’un des organisateurs de l’attentat qui a frappé le Parlement indien en 2001. Ses aveux ayant été recueillis sous la torture et sa pendaison en secret, le 9 février 2013, est le symbole des abus d’une loi antiterroriste, le Pota, mise en place en 2002 par les nationalistes hindous. Après les protestations d’un autre syndicat étudiant, lié aux nationalistes hindous au pouvoir, la JNU a demandé l’annulation du rassemblement quelques minutes avant son début. Sur place, la tension est montée entre les deux camps. Quelques jours après, le président élu de l’association des étudiants de la JNU, Kanhaiya Kumar, était arrêté pour «sédition».

Depuis lors, la capitale indienne est secouée par des manifestations en soutien au président de l’association des étudiants de l’université JNU, arrêté pour «sédition». Des centaines de professeurs de la plus prestigieuse fac indienne, bastion de la gauche, sont en grève. La situation pourrait s’envenimer alors que la détention du leader étudiant a été prolongée, et que des avocats nationalistes ont agressé le prévenu et des journalistes lors de l’audience au tribunal, mercredi passé.

Kanhaiya Kumar


Manifestation le 18 février

Kanhaiya Kumar
Manifestation le 18 février

Lundi, les deux voies de l’autoroute à Comalapa ont été bloqués par les travailleurs de la zone franche d’Olocuilta. Les travailleurs manifestaient parce que les propriétaires d’une des entreprises de la zone franche, la maquila « industrias Magdalena », ont disparu dans payer les salaires. Au moins 700 personnes ont perdu salaire et emploi. Les forces antiémeutes salvadoriennes (Unidad del Mantenimiento del Orden, UMO) sont intervenues pour lever les barrages.

Affrontements au Salvador

Affrontements au Salvador

Vingt-six personnes ont été blessées, dont une grièvement, aujourd’hui dimanche lors de nouveaux affrontements dans le nord-est de la Turquie entre forces de l’ordre et manifestants hostiles à un projet minier. La police anti-émeutes a violemment dispersé avec des gaz lacrymogènes et bâtons quelque 2.000 personnes rassemblées dans le centre-ville d’Artvin à l’appel d’une organisation écologiste locale. Les manifestants, dont de nombreuses femmes, ont voulu franchir une barricade érigée par les forces de l’ordre menant à la colline de Cerattepe, à une dizaine de kilomètres du centre-ville, où est située une exploitation d’or et de cuivre.

Depuis plus d’une semaine, des milliers d’habitants d’Artvin et des alentours sont mobilisés contre ce projet minier, sur un site naturel, qui prévoit l’abattage d’une forêt. Il est conduit par le groupe Cengiz Holding, dirigé par un proche du président Erdogan. La semaine dernière, les forces de l’ordre étaient intervenues à plusieurs reprises pour déloger les manifestants qui bloquent l’accès au site (voir notre article).

Les habitants de Sabodala et de Khossanto, deux localités situées dans le département de Saraya, région de Kédougou, ont comme principale ressource des activités artisanales d’orpaillage. Ils sont confrontés à l’accaparement des terrains d’orpaillage par la société la société aurifère Sabodala Gold Operation, la SGO. Finalement, ils se sont insurgés et ont attaqué et brûlé ce matin un bus de transport, un bulldozer et un pick-up de la SGO. Des barricades ont été dressées et d’autres installations (dont un poste de garde) endommagés. La SGO a dû arrêter ses opérations. Police et gendarmerie sont intervenues et plusieurs manifestants ont été interpellés et gardés au poste de gendarmerie de Sabodala.

L’émeute à Sadobala

L'émeute à Sadobala

La police a dispersé des lycéens qui voulaient manifester jeudi dans la capitale tchadienne, N’Djamena, contre la mort d’un des leurs, tué par balle pendant une marche de protestation après le viol d’une jeune fille. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les élèves. Plusieurs centaines de jeunes Tchadiens avaient manifesté lundi à N’Djamena contre le viol d’une jeune fille avant d’être violemment dispersés par la police anti-émeute. L’un des protestataires, Abbachou Hassan Ousmane, 17 ans, avait été tué par balle par la police pendant la dispersion. Les cinq violeurs présumés, dont trois enfants de généraux, ont été arrêtés, ainsi que quatre complices présumés, dont un fils du ministre des Affaires étrangères. Après le viol, les agresseurs avaient mis en ligne une vidéo – retirée depuis – sur les réseaux sociaux montrant la victime nue et en larmes. Le ministre de la Sécurité a accusé jeudi les élèves qui tentaient de manifester d’être « instrumentalisés » et a annoncé l’interdiction de tout nouveau rassemblement. « Le festival du désordre est terminé », a-t-il lancé.

Police antiémeute à N’Djamena

Police antiémeute à N'Djamena

Dans le quartier de Gazi, rattaché au district de Sultangazi à Istanbul, la population a monté des barricades en réponse à l’attaque de la police sur les manifestants et le Cemevi (lieu de culte alévi). Dans le quartier, où 3 personnes ont été blessées, les affrontements continuent. Dimanche, la police qui a attaqué une manifestation dénonçant les massacres au Kurdistan, a ensuite assiégé le Cemevi. Encerclant les alentours du Cemevi, la police a attaqué celles et ceux qui s’opposaient à eux avec du gaz et des tirs de balles en caoutchouc. La population du quartier a monté des barricades autours de leur Cemevi pour le protéger. Ils ont répondu aux attaques de la police en lançant des pierres. Par la suite, les véhicules blindés S84 et U1 de la police ont ouvert le feu sur la population du quartier. Suite aux attaques, trois personnes nommées ont été transporté à l’hôpital, blessé par les tirs de la police, deux grièvement.

A l’appel des organisation révolutionnaires, un grand nombre de personnes se sont rassemblées devant l’hôpital de Gazi. Suite à une nouvelle attaque de la police contre ce rassemblement, les affrontements ont repris dans les rues du quartier. Les gaz lancés par les véhicules blindés de la police ont noyé le quartier sous le lacrymogène, les lieux de travail ont spécifiquement été pris pour cible. Les milices révolutionnaires du TKP/ML-TiKKO, du DHKPC, du YDG-H et du MLKP ont monté des barricades dans les rues du quartier et résistent toujours.

Affrontements à Gazi

Affrontements à Gazi

Lundi 15 février, 2.000 à 3.000 manifestants se sont réunis sur la route menant au site d’extraction de la compagnie minière Cengiz Holding pour l’empêcher de raser des hectares de forêt vierge. La gendarmerie et la police locales ont été dépêchées sur place pour disperser les manifestants. Environ 800 policiers étaient sur place et que la Cengiz Holding avait engagé une cinquantaine de gardes.

Les manifestants ont bloqué le périmètre avec près de 300 véhicules pour barrer la route aux camions des forces de l’ordre. Ils ont également érigé des barricades de pierres, de bois et de poubelles pour tenir les forces de l’ordre à distance, tout en scandant « Nous gagnerons en résistant ». La police a fait l’usage de gaz lacrymogènes et a érigé des barrages pour séparer les véhicules de la compagnie minière et des services de sécurité des manifestants. Le bilan actuel fait états de 11 personnes arrêtées.

Lutte contre le Cengiz Holding

Lutte contre le Cengiz Holding