Depuis le 14 juin, le mouvement de contestation met le gouvernement bulgare sous pression. Les manifestants réclament sa démission et dénoncent les liens entre les politiques et l’oligarchie. Toute la journée d’hier, un millier de personnes ont encerclé le Parlement à Sofia dans le but d’empêcher les députés d’en sortir alors que des barrages policiers avaient été dressés alentours. En fin de journée, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser le rassemblement, blessant au moins deux personnes. Les autorités ont annoncé douze interpellations.

Manifestation et répression à Sofia

Manifestation et répression à Sofia

Pour la xième fois de l’année, les ouvriers du textile sont descendus dans la rue pour exiger une augmentation de leur salaire (le salaire mensuel minimum est actuellement de 28 euros) ainsi que de meilleures conditions de travail. Comme lors de toutes les précédentes mobilisations, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser la foule qui avait érigé des barricades sur les voies principales de circulation. De violents affrontements les ont opposées aux manifestants qui réclament une hausse de 77% de leur salaire minimum alors que le patronat refuse d’aller au-delà de 50%. Les heurts avec la police ont entrainé la fermeture de plus d’une centaine d’usines à Ashulia, dans la périphérie de Dacca.

Intervention policière contre les ouvriers du textile

Intervention policière contre les ouvriers du textile

Le mouvement contre l’écotaxe dure depuis plusieurs semaines maintenant en Bretagne. Il s’est en outre étendu à tout le pays, notamment ce samedi avec de multiples manifestations organisées à travers la France. En Bretagne, cinq portiques (dispositif servant à repérer les camions soumis à l’impôt). Par ailleurs, 44 radars sur les 109 disposés dans la régions ont été détruits ou abîmés. Plus d’une vingtaine sont aujourd’hui totalement hors d’usage. Les autorités ont mis en place des dispositifs de surveillance, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls ayant donné son soutien au déploiement de gendarmes et de CRS supplémentaires, allouant également des moyens techniques additionnels à cette surveillance. Trois personnes ont été interpellées dans la nuit de samedi à dimanche à Saint-Jean-de-Vilaine (Ille et Vilaine), suspectées d’avoir projeté d’incendier un radar.

Incendie d’un radar

Incendie d'un radar

Depuis le 11 juin et la fermeture par le gouvernement de l’ERT, radiotélévision publique grecque, ayant entraîné le licenciement de 2600 personnes, des employés licenciés diffusaient des émissions via Internet depuis le bâtiment de l’organisme. Jeudi, la police anti-émeute était intervenue pour mettre fin à l’occupation du bâtiment et depuis, des policiers y montaient la garde. Samedi soir, des centaines de personnes s’étaient rassemblées devant les locaux. Les forces de l’ordre sont violemment intervenues pour empêcher les manifestants de pénétrer dans le bâtiment, entrainant des affrontements entre les deux camps.

Affrontements devant l’ERT

Affrontements devant l'ERT

Samedi, des rassemblements ont eu lieu un peu partout en France pour dénoncer l’écotaxe. Le mouvement de contestation prend de l’ampleur alors qu’il a débuté il y a quelques semaines en Bretagne. Dans le Gard, deux bornes ont été abîmées tandis qu’un portique a été pris pour cible près de Paris. A Jugon-les-Lacs (Côtes d’Armor), de violents affrontements ont opposé les manifestants et les forces de l’ordre. 250 gendarmes mobiles avaient été déployés pour protéger le portique situé sur la RN12 entre Renne et Saint-Brieuc. Un tracteur a tenté de forcer le passage tandis que les manifestants lançaient des projectiles. Les gendarmes ont tiré des gaz lacrymogène. En fin d’après-midi, la manifestation s’est dispersée alors que des renforts policiers arrivaient sur place. Un manifestant a été interpellé.

Déploiement policier devant un portique écotaxe

Déploiement policier devant un portique écotaxe

Plus de 5000 personnes s’étaient réunies cet après-midi à Thessalonique contre le projet minier d’Hellenic Gold dans la région proche de Chalcidique. En 2011, le gouvernement grec a octroyé une autorisation d’exploitation à la société Hellenic Gold, filiale grecque du groupe canadien Eldorado Gold. Depuis, le mouvement de contestation enfle. C’est aussi contre la répression policière à l’égard de ce dernier que les manifestants s’étaient rassemblés, dénonçant les multiples interventions violentes des forces anti-émeutes. Jusqu’à présent, plus de 200 habitants de la région sont poursuivis en justice pour ‘résistance contre les autorités’. 500 personnes ont également défilé à Athènes en solidarité avec les habitants réprimés et contre les violences policières.

Manifestation en Grèce contre un projet minier

Manifestation en Grèce contre un projet minier

A l’occasion du 32ème anniversaire du YÖK, ou Conseil de l’Enseignement Supérieur, les étudiants se sont mobilisés ce 6 novembre. Le YÖK est l’institution qui constitue l’entité de prise de décision pour toutes les universités turques. Elle est vivement controversée et contestée car il s’agit, pour les étudiants, d’un vestige de l’héritage autoritaire et anti-démocratique du 12 septembre 1980. Un groupe d’étudiants de l’université d’Ankara a occupé les locaux de la Language History and Geography Faculty. Ils ont investi le bureau du doyen, ont forcé les professeurs à quitter le bâtiment et ont mis le feu à des papiers dans le bureau. Ils ont ensuite déployé à la fenêtre un califat avec le slogan ‘No to YÖK’. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour faire sortir les étudiants du bâtiment. Onze d’entre eux ont été interpellés. Egalement à Ankara, des milliers d’étudiants ont défilé dans les rues pour dénoncer le YÖK. Les forces de l’ordre, qui avaient pris des mesures de sécurité extrêmes, sont intervenues à plusieurs reprises et ont tiré des gaz lacrymogène sur un groupe de jeunes qui souhaitaient marcher avec leurs calicots alors que les policiers tentaient de leur saisir. Dans une manifestation distincte dans la province d’Antalya, des centaines d’étudiants ont défilé jusqu’au bureau du recteur de la Akdeniz University après avoir fait un sit-in dans le centre-ville. Dans les affrontements qui se sont déclenchés entre les gardes de sécurité privés et les étudiants, trois agents ont été blessés et cinq étudiants placés en garde à vue.

Comme à Paris et à Londres, des centaines de personnes s’étaient réunies dans le centre d’Erevan à l’appel du collectif Anonymous à l’occasion de la ‘Journée internationale de la désobéissance civile’. Les affrontements ont commencé entre les manifestants et les forces de l’ordre lorsque les premiers ont tenté de marcher vers le palais présidentiel. Les autorités n’ayant pas autorisé le défilé au préalable, les quelques 200 policiers déployés ont empêché les manifestants de défiler. Ceux-ci ont tenté de forcer le passage en lançant des cocktails Molotov. Une vingtaine de personnes ont été interpellées, et les forces de l’ordre ont déclaré une dizaine de blessés dans leur camp. Plusieurs manifestants ont également été blessés, dont un jeune homme de seize ans très grièvement. Souffrant d’un traumatisme crânien, il a été hospitalisé.

Affrontements à Erevan

Affrontements à Erevan

Ce 5 novembre avait été déclaré ‘Journée internationale de la désobéissance civile’. A l’appel du collectif international Anonymous, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs grandes villes dont Paris et Londres. A Londres, des centaines de personnes ont marché vers Buckingham Palace et Parliament Square encadrées par des policiers anti-émeutes. Les manifestants ont fait des feux et lancé des feux d’artifice tout le long du parcours, entraînant des heurts avec les forces de l’ordre. Onze personnes ont été interpellées pour ‘troubles de l’ordre public’ ou ‘dommages criminels’. A Paris, une vingtaine de personnes ont également été interpellées. Les manifestants s’étaient réunis près d’un immeuble de la Banque de France et une partie d’entre eux ont été placés en garde à vue dans différents commissariats parisiens après avoir tenté d’y écrire des slogans anti-austérité.

Journée internationale de la désobéissance civile

Journée internationale de la désobéissance civile

Quelques 30.000 personnes se sont rassemblées cet après-midi à Quimper contre l’écotaxe et pour l’emploi en Bretagne. Des centaines de policiers et de gendarmes mobiles avaient été déployés à proximité du lieu de rassemblement. Une trentaine de fourgons de CRS, un camion lanceur d’eau et six fourgons de la gendarmerie avaient été mobilisés. Des manifestants à bord de tracteurs et de camions ont été empêchés de rallier le centre-ville. Dès le début de la manifestation, de violents affrontements ont éclaté. Les jets de pierres, pavés, chrysanthèmes et fusées de détresse ont répliqué aux tirs de canons à eau et de gaz lacrymogène. Des manifestants ont également mis le feu à des palettes devant la préfecture. Au moins deux manifestants ont été blessés par les tirs des forces de l’ordre. Par ailleurs, en fin de matinée, des manifestants avaient fait un feu de pneus au pied du portique écotaxe (qui repère les camions soumis à cet impôt) de Saint-Allouestre qui s’est écroulé.

Gaz lacrymogène à Quimper

incidents quimper

Gaz lacrymogène à Quimper
incidents quimper