La commémoration de la « Nakba » a été ensanglantée dimanche par des violences sans précédent qui ont fait au moins 12 morts et des centaines de blessés, la plupart à la périphérie des territoires palestiniens, au Liban et dans le Golan syrien occupé.

Dans le plateau syrien du Golan, l’armée israélienne a ouvert le feu sur des manifestants palestiniens venus de Syrie qui avaient pénétré dans la partie occupée. Deux protestataires ont été tués et quatre grièvement blessés. Dix personnes ont été tuées par des tirs israéliens à la frontière libanaise, où des milliers de réfugiés palestiniens s’étaient rassemblés dans la localité de Maroun ar-Ras, à un kilomètre de la frontière. Les tirs ont éclaté après que des dizaines de jeunes manifestants ont franchi le cordon de l’armée libanaise pour s’approcher des barbelés, et ont commencé à lancer des pierres en direction des soldats israéliens de l’autre côté. Enfin, au moins 24 personnes ont été blessées au Caire près de l’ambassade d’Israël dans des affrontements entre policiers et manifestants.

Dans les territoires palestiniens, une centaine de Palestiniens ont été blessés dans le nord de la bande de Gaza par des tirs de l’armée lors d’une marche en direction du terminal frontalier israélien d’Erez. Un millier de manifestants se sont dirigés vers la frontière israélienne en dépit de tirs de semonce israéliens. Un jeune Palestinien a par ailleurs été tué par des tirs israéliens à l’est de la ville de Gaza. L’armée israélienne a affirmé avoir tiré sur un individu qui « posait un engin explosif » à la frontière. D’autre part, au moins 17 Palestiniens ont été blessés lors de heurts violents au poste de contrôle de Kalandia (Cisjordanie), à l’entrée de Jérusalem, et neuf autres à Hébron (sud de la Cisjordanie).

Voir la vidéo des incidents sur le Golan

Dimanche, à Temarra (banlieue sud de Rabat), la répression contre des manifestants pacifiques devant le siège de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) se serait soldée par de nombreux blessés et de nombreuses arrestations. Les policiers ont également molesté deux journalistes et en ont malmené deux autres avant de confisquer du matériel. Le siège de la DGST de Temarra abrite un centre de détention secret où l’on pratique la torture contre les opposants, l’une des techniques étant d’enfoncer une bouteille dans l’anus du prisonnier. Ce centre a fait de la sous-traitance de la torture pour les européens et les américains. D’autres manifestations ont eu lieu à Tanger et à Fez. Entre 15.000 et 50.000 personnes se sont rassemblées dans la soirée à Casablanca. A Bruxelles, 300 manifestants s’étaient rassemblés à la Bourse en soutien aux manifestants de Temarra.

Maroc: Manifestation réprimée à Temarra

Le 7 mai 2011 avait lieu le Steenrock, qui rassembla quelques milliers de personnes. Alors qu’il se faisait contrôler, un participant au festival a été tabassé de façon extrêmement violente par un policier. En réponse à cela, la LDH appelle au rassemblement ce lundi 16 mai à 13h sur les marches du palais de justice de Bruxelles.

Vendredi, des milliers de personnes ont manifesté à Tall Kalakh, petite localité à 160 kilomètres au nord de Damas. Une nouvelle fois, les forces de l’ordre n’ont pas hésité à tirer à balles réelles pour disperser la foule. Trois personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées. Certaines d’entre elles ont du être hospitalisées d’urgence après avoir fui la ville. Au cours de la journée, cinq autres personnes ont été tuées par les forces de sécurité, trois à Homs et deux à Damas. Une neuvième personne, blessée il y a quelques jours, a par ailleurs succombé à ses blessures à Hara, à 100 kilomètres au sud de Damas. Selon des observateurs sur place, la répression aurait déjà fait plus de 700 morts. D’autre part, les arrestations se poursuivent également. Plusieurs milliers de personnes auraient déjà été arrêtées depuis le début du mouvement à la mi-mars.

Les ‘Omon’ (policiers anti-émeutes russe) ont brutalement interpellé dimanche 25 militants, dont les leaders de partis d’opposition, qui protestaient contre l’abattage d’une forêt de la périphérie de Moscou pour un chantier controversé d’autoroute. Le leader du parti Iabloko Sergueï Mitrokhine et celui du mouvement Front de gauche, Sergueï Oudaltsov, étaient parmi les personnes interpellées. Entre 200 et 300 personnes participaient à la manifestation. Les personnes interpellées étaient accusées par la police de résistance à agent de la force publique, un délit passible de 15 jours de prison, elles ont reçu des coups à la tête et au ventre. De manière inattendue, un tribunal local a fait libérer les détenus en invoquant de multiples violations d’écritures.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, cinq militants qui veillaient sur le site, dont un Français, avaient déjà été roués de coups.

Depuis hier, la répression fait rage de plus belle au Yemen. Au moins seize personnes sont décédées au cours des dernières 24 heures, et des centaines d’autres blessées. Hier, plusieurs manifestations ont eu lieu dans diverses villes du pays pour réclamer un changement de régime. Partout, les forces de sécurité, souvent accompagnées d’hommes armés en civil, ont ouvert le feu sur la foule. A Sanaa, un médecin a déclaré que 226 manifestants avaient été blessés par balle, 141 autres par des objets tranchants et des bâtons et que 735 souffrent de troubles suite à l’inhalation de gaz lacrymogènes. Les villes de Taez et de Dhamar ont également été le théâtre de la violence policière. Là aussi, il y a eu plusieurs morts et des dizaines de blessés. A Sanaa, en plus des coups de feu et des gaz lacrymogènes, les forces de sécurité ont aussi projeté de l’eau bouillante contre les manifestants.

Des incidents ont éclaté mercredi à Athènes entre la police grecque et des manifestants alors que les émissaires de l’Union européenne et du Fonds monétaire international entamaient une mission d’évaluation de la situation budgétaire de la Grèce. Des milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre d’Athènes à l’appel des syndicats des secteurs public et privé. La capitale était presque déserte, avec de nombreux magasins et services publics fermés pour la journée. En fin d’après-midi, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes alors que des jeunes manifestants jetaient des pierres dans leur direction. Un manifestant a été hospitalisé après avoir été grièvement blessé à la tête. Il se trouvait dans un « état critique », mais « stationnaire » après avoir été opéré, a annoncé le ministère grec de la Santé. L’homme, un militant de gauche âgé d’une trentaine d’années a été opéré d’urgence en raison d’un hématome derrière la tête et placé dans l’unité des soins intensifs.

La vidéo des affrontements sur EURONEWS

C’est ce mercredi 11 mai à 14h, le président de la Chambre du conseil a donné suite à la demande des avocats de la défense à procéder à quelques devoirs d’enquête supplémentaires, l’enquête ayant été réalisée à charge… La juge d’instruction a un mois pour mettre en question ou accepter ces devoirs supplémentaires. Lorsqu’ils seront réalisés, une audience sur le fond sera fixée.

L’audience n’était pas publique mais un rassemblement de solidarité de plus de cent personnes a e lieu à 13h00 sur les marches du palais de justice.

Le lien vers le blog de la campagne

Position du Secours Rouge quant aux enjeux de l’affaire du 5 juin – format pdf

Bruxelles: Chambre du Conseil reportée sine die

Tunis a de nouveau été dimanche le théâtre d’une confrontation entre manifestants anti-gouvernementaux et policers au lendemain de l’imposition d’un couvre-feu. A Ettadhamen, une banlieue défavorisée, des bandes de jeunes se sont livrés à des pillages et saccages dans la nuit de samedi à dimanche malgré le couvre-feu. Des islamistes se sont mobilisés pour tenter de rétablir l’ordre en l’absence d’intervention des forces de l’ordre.

Dimanche, dans le centre de Tunis, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui s’étaient réunis pour la quatrième journée consécutive. Au nombre d’environ 200, ils ont entonné à plusieurs reprises l’hymne national avant de scander des slogans hostiles à la police qui leur a demandé de se disperser. Mais les manifestants qui réclament plus de réformes malgré la chute du régime autoritaire du président Zine El Abidine Ben Ali, le 14 janvier dernier, ont de nouveau scandé « gouvernement dégage », « flics, bande de lâches ». Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes, dispersant les manifestants. De petits groupes sont revenus mais un important dispositif policier restait déployé sur l’avenue. Deux motards, dont l’un portait un couteau, ont été arrêtés. Un couvre-feu nocturne avait été décrété samedi soir à Tunis et dans sa banlieue, de 21H00 à 05H00 (22H00 à 06H00 GMT) pour une durée indéterminée.

Cinq postes de police et de la garde nationale ont été incendiés dans les troubles qui ont secoué Tunis et sa banlieue samedi avant l’entrée en vigueur du couvre-feu nocturne, a-t-on appris dimanche auprès du ministère de l’Intérieur. Des jeunes armés de couteaux, de chaînes, de sabres et de cocktails Molotov ont incendié des commissariats et des postes de la garde nationale dans les cités de Mnihla, d’Intilaka, d’Ibn Khaldoun, d’El-Mourouj V et dans la ville de Kasserine.Le couvre-feu n’a pas empêché des scènes de violences et de chaos dans la grande banlieue, notamment la cité d’Etthadamen. Le principal mouvement islamiste Ennahda (Renaissance) a déployé un nombre de volontaires pour protéger les gens des pillages. Un hélicoptère de l’armée équipé d’un projecteur a survolé la zone en prenant des [fond rouge]photos[/fond rouge]

Ce samedi 7 mai, un jeune homme se rend au « Steenrock », festival en soutien aux étrangers détenus dans le centre fermé de Steenokkerzeel. Arrivé vers 15 heures à proximité du centre, ce jeune homme fait l’objet d’un contrôle d’identité qui va déraper de manière incompréhensible. Un des deux policiers qui menait ce contrôle d’identité, a sorti sa matraque et lui a asséné un coup très violent directement au visage du jeune homme qui n’avait pas ébauché un geste menaçant, avant de continuer à le frapper, toujours à coups de matraque, un peu partout sur le corps et à nouveau, à plusieurs reprises, en plein visage. Les autres policiers ont laissé faire, se contentant de contrôler les identités des personnes présentes et d’acter un témoignage.

Une ambulance a fini par venir prendre en charge le jeune homme, qui s’est vu poser une vingtaine de points de suture, avant qu’un scanner ne révèle de multiples fractures des mâchoires et la perte de plusieurs dents, nécessitant une opération immédiate. Son immobilisation et sa rééducation vont durer plusieurs mois. Plainte a été déposée.