Hospitalisée dans la nuit de mercredi à jeudi, la militante saharaouie a pu rejoindre le Maroc ce vendredi matin. Elle avait demandé à être emmenée à la clinique pour des douleurs d’estomac et avait clairement affirmé qu’elle n’avait aucunement l’intention d’interrompre la grève de la faim qu’elle observait depuis plus d’un mois. C’est là qu’elle a appris qu’elle était autorisée à rentrer chez elle (sur la photo: à sa sortie de l’hôpital).

Aminatou Haidar avait été expulsée du Maroc à son retour d’un voyage aux Etats-Unis, pour avoir inscrit sur sa fiche d’entrée qu’elle était résidente du Sahara occidental. Les autorités marocaines, estimant que c’était un déni de nationalité, lui ont confisqué son passeport et l’ont mise dans un avion pour l’Espagne. C’était le 14 novembre dernier et depuis, la militante se trouvait, sans papiers, enfermée à l’aéroport de Lanzarote. Luttant depuis plus de vingt ans pour la liberté du peuple saharaoui, emprisonnée pour ses revendications entre 1987 et 1991 et en 2005, Aminatou Haidar a embarqué cette nuit dans un avion médicalisé en direction de Laâyoune, avant de rejoindre sa famille. A sa sortie de l’hôpital, la militante a, entre autre, affirmé que c’était un triomphe pour la cause saharaouie.

Aminatou Haidar

Aminatou Haidar

Les sept défenseurs Sahraouis des Droits de l’Homme détenus dans la prison de Salé ont été soumis à une violente attaque de la part des personnels pénitentiaires. Saleh Lbaihi à été blessé au niveau des testicules. Pendant l’attaque, les employés pénitentiaires chantaient l’hymne du Maroc et divers slogans. Ils disaient notamment qu’ils remerciaient dieu pour le discours du Roi qui relevait leur moral contre les ennemis de la nation.

Après plusieurs reports, la Cour d’Appel de Casablanca a prononcé mardi des peines de prison de 6 mois à l’encontre de deux étudiants Sahraouis. La cour de première instance avait condamné le mois dernier Abdellah Daihani et Baba Ali Toumi à un an de prison. Les deux étudiants ont vécu des conditions particulièrement dures depuis leur arrestation en novembre dernier. L’administration de la prison Okacha – Casablanca – les avait isolés en cellules individuelles, les avait coupés du monde extérieur et comme pour les 7 militants des Droits de l’Homme détenus à Salé, ne leur permettait pas la lecture de livres ou journaux, et n’autorisait que des courtes sorties de moins d’une heure.

La cour d’Appel a réduit la peine prononcée contre deux autres étudiants Sahraouis El-Bachir Ismaili et Youssef Lbraik de 4 ans à un an et demi pour le premier, et de 3 ans à un an de prison ferme pour le second. Les deux étudiants ont été arrêtés alors qu’ils participaient à une manifestation pacifique organisée le 10 novembre, pour condamner les violations par le Maroc des Droits de l’Homme au Sahara Occidental occupé.

Aminatou Haidar, expulsée du Maroc vers les Canaries le 13 novembre et en grève de la faim à l’aéroport de Lanzarote depuis le 16 novembre s’est à nouveau vue refuser le droit de rentrer au Maroc, son pays d’origine. Les autorités marocaines ont opposé une sèche fin de non-recevoir à la demande de Madrid de lui remettre un document d’identité.

La militante saharaouie, partisane de l’indépendance du Sahara occidental, a été arrêtée à son retour d’un voyage aux Etats-Unis. Sur sa fiche d’entrée, elle avait inscrit qu’elle était résidente du Sahara occidental, ce qui a été interprété comme ‘un déni de nationalité marocaine‘ par les autorités, qui lui ont retiré son passeport et l’ont mise dans un avion pour les Canaries. Dépourvue de papiers d’identité, elle y est bloquée depuis. Son état de santé, après vingt jours de grève de la faim, est aujourd’hui jugé très préoccupant par les autorités espagnoles. La militante indépendantiste connait en outre de sérieux problèmes de santé après des séjours dans les prisons marocaines de 1987 à 1991 et en 2005. Pour le ministre marocain des Affaires Etrangères, elle s’est mise elle-même dans cette situation. ‘Elle doit assumer seule les conséquences juridiques et morales de son comportement‘. Selon le consul du Maroc aux Canaries, Aminatou Haidar recevrait son passeport dans la demi-heure si elle demandait pardon au roi du Maroc.

Aminatou Haidar

Aminatou Haidar

Ces derniers jours, l’Etat marocain se livre à une répression tous azimuts des mouvements ouvriers, démocratiques, révolutionnaires et saharaouis. Quelques exemples:

-Répression des sits-in de l’ANDCM à travers tout le Maroc. Des dizaines de blessées.
-Arrestation, torture, emprisonnement et condamnation des militants de l’AMDH
-Condamnation du président de la section de Khénifra de l’AMDH
-Répression des sits-in contre la hausse généralisée des prix (à Salé, à Rabat,…)
-Répression des sits-in ouvriers (à Khouribga, à Chtouka Aït Baha…)
-Répression des étudiants (à Fes, Marrakech, Nador,…)
-Répression des militants Sahraouis (Tamek, Aminatou,…)
-Arrestation/enlèvement de la militante marxiste-léniniste Meriem Bahammou.
-Condamnation à la prison ferme d’étudiants (exemples: Abdelkader Talhaoui, Younes Salmi, Hsaïn Nacer,…)
-Répression sans précédent de la presse (Michaal, Akhbar Al Youm, Al Jaridal Al Oula, Al Massae,…)
-Persécution des journalistes, condamnation d’autres à la prison ferme (exemple de CHahtane d’Al Michaal)
-Persécution des 850 prolétaires de SMESI en lutte pour leurs droits légitimes. Report (pour la 4ème fois) au 1er décembre 2009 du procès de leurs 4 camarades poursuivis en ‘justice’.
-Rafles ‘d’identification’ systématiques, qui créent un climat de terreur dans les villes au nom de la lutte contre le terrorisme, contre la drogue, contre ‘l’atteinte aux moeurs publique’.

La seule témoin dans l’affaire de Zahra Boudkour a été arrêtée à son domicile ce lundi après-midi. Zahra Boudkour, condamnée à deux ans de prison ferme en compagnie de dix autres étudiants pour avoir participé à une manifestation en mai dernier, se bat depuis son incarcération contre leur situation en prison. Elle et son groupe ont d’ailleurs fait une grève de la faim de six jours au début du mois en réponse au refus de l’administration de la prison de discuter de leurs revendications.

Brahim Dahane (photo), président de l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’homme (ASVDH), devait recevoir, lundi 16 novembre à Stockholm, un prix décerné par le gouvernement suédois. Mais sa chaise était vide. Le 8 octobre, il avait été arrêté en même temps que six autres militants sahraouis par les autorités marocaines, officiellement pour avoir visité le camp de réfugiés de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, et s’être affiché aux côtés de dirigeants du Front Polisario. Il a été incarcéré pour ‘haute trahison’ à son retour au Maroc. Déjà emprisonné de 1987 à 1991 et torturé, Brahim Dahane serait détenu à la prison Salé, dans la banlieue de Rabat, attendant d’être jugé par un tribunal militaire.

Dans le même temps, une autre militante sahraouie connue, Aminatou Haidar, est en grève de la faim depuis lundi à Lanzarote, aux Canaries (Espagne), pour protester contre son expulsion du Sahara occidental par les autorités marocaines qui, selon elle, refusent de la laisser revenir chez elle. Détentrice d’un passeport marocain, elle avait inscrit sur sa fiche d’entrée qu’elle était résidente du Sahara occidental. Au Maroc, le ministre des affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, a déclaré que Mme Haidar avait de fait ‘rejeté sa nationalité marocaine‘ et que, à ce titre, elle avait été renvoyée vers les îles Canaries.

Brahim Dahane

Brahim Dahane

Le 6 novembre, six militants espagnols pour le respect des Droits de l’Homme au Sahara Occidental ont déployé un drapeau de la République Arabe Sahraouie Démocratique de 10 mètres de long depuis le deuxième étage de la tour Eiffel à Paris. D’autres militants intervenaient au pied de la tour.

Le 8 octobre dernier, Ali Salem Tamek, Brahim Dahane, Ahmed Naceri, Idagja Lachgare, Saleh Loubbihi, Yahdih Ettarrouzi et Rachid Seghayer ont été arrêtés à l’aéroport de Casablanca, au retour de leur visite à leurs familles et amis dans les campements de réfugiés sahraouis à Tindouf (Algérie). Le royaume du Maroc les a accusé de ‘trahison à la patrie‘ et d’’atteinte contre le souveraineté et l’intégrité territoriale du Maroc‘, et veut les faire juger par un tribunal militaire qui peut requérir jusqu’à la peine de mort. Le 13 novembre, une autre militante sahraouie des droits de l’Homme, Aminatou Haidar, était arrêtée par la police marocaine à son arrivée à l’aéroport d’El Aaiun, au Sahara Occidental, puis expulsée le 14 vers les Canaries.

Banderolle pour le Sahara Occidental

Banderolle pour le Sahara Occidental

Ce vendredi 13 novembre 2009, les prisonniers politiques de groupe Zhara Boudkour et du groupe Abdelhak Ettelhawi entament une grève de la faim durant six jours. En cas de non réponse à leurs exigences, ils entameront une grève de la faim ouverte, mettant le régime en place au Maroc devant ses responsabilités. Cette lutte est une réponse au refus de l’administration de la prison de l’ouverture d’un dialogue sérieux et responsable avec eux en vue de régler leur situation à l’intérieur de la prison malgré la grève de la faim qui duré 46 jours et un nombre de grèves d’alerte qu’ils ont fait, et le dépôt du dossier de leurs exigences à l’administration de la prison.

Les prisonniers du groupe de Zahra Boudkour luttent contre les mauvaises conditions dans lesquelles vivent tous les détenus politiques au Maroc, ces conditions qui se manifestent dans la privation de l’éducation, de la télémédecine et des visites ouvertes sans condition, sans parler des cellules dans lesquelles ils sont serrés qui sont remplies de prisonniers sociaux, des harcèlements et provocations auxquels ils sont soumis par l’administrations de la prison, contre les procès formels contre eux (24 ans de prison ferme pour les membres du groupe).

Manifestation à Marrakech

Manifestation à Marrakech

Le Maroc a relancé sa politique de répression contre la population sahraouie des territoires occupés: femmes et hommes blessés et torturés, enlèvements, maisons saccagées. Cette nouvelle vague de répression a été suivie par des arrestations arbitraires et de nouveaux procès avec de lourdes condamnations. Les défenseurs sahraouis des droits de l’Homme sont particulièrement visés:

-arrestation le 14 août d’Ennaâma Asfari, co-président du CORELSO, et condamnation à 4 mois de prison ferme
-arrestation le 6 octobre de 5 militants sahraouis à la frontière mauritanienne et confiscation de leurs passeports
-arrestation début octobre de Sultana Khaya sur l’aéroport d’El Aaiun pour l’empêcher d’aller en Espagne continuer son traitement médical
-enlèvement le 8 octobre à Casablanca de 7 responsables d’associations sahraouis des droits de l’homme dans l’avion qui les ramenait d’une visite aux camps de réfugiés de Tindouf; ils sont aujourd’hui poursuivis devant le tribunal militaire de Rabat pour ‘atteinte à la sûreté nationale’

Une manifestation aura lieu le samedi 14 novembre à 15h à la Fontaine des Innocents à Paris pour dénoncer les violations des droits de l’Homme au Sahara occidental, pour exiger la libération des prisonniers politiques sahraouis ainsi que la tenue du référendum d’autodétermination.

Les prisonniers politiques du ‘groupe de Marrakech’ se sont mis en grève de la faim ce mercredi pour protester contre les mauvaises conditions de détention qu’ils subissent. Comme tout les détenus politiques, ils sont privés de droits reconnus aux prisonniers sociaux (droit à l’enseignement, à la télémédecine et la visite ouverte sans conditions). A cela s’ajoute le surpeuplement des cellules et le harcèlement des autorités pénitentiaires.