Plusieurs étudiants d’un camp de protestation pro-palestinien ont été arrêtés mercredi à l’université d’Amsterdam, lorsque la police a mis fin au blocus de l’université. Et les étudiants et des militants pro-palestiniens se sont une nouvelle fois heurtés à la police anti-émeute lors d’une manifestation à Amsterdam jeudi soir contre l’intervention policière de la veille. La police a  arrêté trois manifestants. À l’université d’Utrecht, à quelque 40 km au sud d’Amsterdam, la police locale a mis fin à une manifestation pro-palestinienne à la bibliothèque de l’université. Ces manifestations font suite à des mouvements similaires aux États-Unis et en Europe au cours des dernières semaines. Des protestations contre les relations académiques avec Israël ont également lieu dans d’autres universités européennes.

La police néerlandaise a procédé à l’évacuation d’un camp de manifestants pro-Palestiniens sur le campus de l’université d’Amsterdam (UvA). L’université avait demandé aux manifestants lundi soir déjà de quitter les lieux, mais cette demande est restée lettre morte. L’expulsion a dès lors eu lieu avec l’appui d’une unité mobile de la police. Un engin de chantier a été utilisé pour démanteler des barricades des palettes.

La police néerlandaise a levé le blocage d’une autoroute aux abords d’Amsterdam et procédé à 326 arrestations d’activistes climatiques. Les militants du mouvement Extinction Rebellion bloquaient l’A10 pour protester contre le financement des combustibles fossiles. Tandis que 31 personnes ont été arrêtées pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui sur la route, 295 autres l’ont été pour violation de la “loi sur les manifestations publiques”. Ces dernières ont été emmenées à bord d’autobus vers Amsterdam-Nord, où elles ont ensuite été relâchées. La manifestation avait été interdite. Ces derniers mois, la police a déjà dû faire usage de canons à eau lors de blocages similaires à La Haye ou à Amsterdam. Des centaines de personnes ont été arrêtées lors de ces actions.

La visite de Macron aux Pays-Bas se révèle mouvementée avec trois incidents en deux jours. Il avait été interrompu hier mardi à la Haye par des manifestants alors qu’il s’apprêtait à prononcer un discours sur l’avenir de l’Europe, “Où est la démocratie française?”, “La convention sur le climat n’est pas respectée”, ont hurlé des manifestants depuis les tribunes en déroulant une banderole sur laquelle était écrit en anglais “Président de la violence et de l’hypocrisie”.
Ce mercredi, au deuxième jour de la visite, l’arrivée du président français sur un campus scientifique de l’université d’Amsterdam a été troublée par l’irruption de deux manifestants néerlandais, un homme et une femme qui se sont dirigés vers Macron avec une banderole. , ont été interpellés pour «trouble à l’ordre public et menace»  tandis qu’ils se dirigeaient vers Emmanuel Macron avez une banderole. L’homme a été projeté par terre, puis maîtrisé,  juste après que le président français soit sorti d’une limousine avec le roi des Pays-Bas, Willem-Alexander, et a été accueilli par la maire d’Amsterdam Femke Halsema. Après leur arrestation, ils ont été immédiatement emmenés au bureau de police alors qu’ils chantaient: «Même si Macron ne veut pas, nous, on est là»,  le chant des gilets jaunes. Et ce n’était pas fini puisqu’à sa sortie de l’établissement, Macron était attendu par une quarantaine de personnes qui brandissaient des pancartes et deux banderoles, dont une le qualifiant à nouveau de «Président de la violence et de l’hypocrisie».

Hier mardi à La Haye, une manifestation a eu lieu pour dénoncer l’utilisation par la Turquie d’armes chimiques au Kurdistan irakien. Les manifestant exigeaient que l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), basée à La Haye, enquête et cette utilisation. Certains manifestants avaient revêtu des combinaisons de protection blanches. Des centaines de manifestants ont marché dans le centre de la ville de La Haye mais à la fin de la manifestation, certains ont voulu marcher vers l’ambassade de Turquie. L’unité mobile de la police est alors brutalement intervenue, avec de la cavalerie et des chiens. Cela a provoqué un dur affrontement, certains manifestants ont été blessés, ayant été battus ou écrasés par des chevaux. Douze personnes ont été arrêtées pour violence contre la police.

 

Khaled Barakat et Charlotte Kates, représentant de Masar Badil et représentante de Samidoun, devaient venir à Bruxelles pour la Semaine pour la Libération de la Palestine, à laquelle est associé le Secours Rouge International (voir ici), et pour la Marche pour la libération et le Retour qui aura lieu samedi à Bruxelles. Venant du Canada, ils ont été arrêtés et détenus à l’aéroport de Schipol. Il leur a été signifié que l’Allemagne les avait fait porter sur les listes du Système Information Schengen – ce qui leur interdisait l’entrée à l’espace Schengen.

On se rappelle qu’en mars 2020, les autorités allemandes avaient signifié à Khaled Barakat une interdiction d’entrer dans le pays pendant quatre ans (voir notre article). Le caractère politique de l’ordonnance était manifeste et non dissimulé puisque entièrement basé sur des discours politiques publics, des écrits et des vidéos YouTube et n’allègue pas d’activité criminelle (l’ordonnance précise que « les critères relatifs aux condamnations pénales ne s’appliquent pas en l’espèce »). Par contre est retenu comme Khaled Barakat des déclarations comme: « La soi-disant solution à deux États est morte. Le peuple palestinien n’a d’autre choix que de poursuivre sa lutte jusqu’à la libération de toute la Palestine et la construction d’une société démocratique en Palestine ». Cette formule est citée à deux reprises dans le document comme la preuve d’une perspective « extrémiste » qui est « inacceptable » en Allemagne.

Sinan E., Abdullah G., Serhat E., Hakan H. et Hugo G. avaient été emprisonnés aux Pays-Bas le 3 décembre dernier. Ils avaient participé à la protestation devant le bâtiment de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OPCW) à La Haye, pour dénoncer l’usage des armes chimiques par la Turquie contre la résistance kurde (voir notre article). 40 manifestants avaient été inculpés pour « rupture de la paix locale, destruction et violence contre les biens d’une organisation internationalement protégée », mais ces quatre étaient restés en détention pour « violences ouvertes en association contre des personnes, de violences contre les biens d’une organisation internationalement protégée et de vandalisme ». Plusieurs actions solidaires avec les 4 avaient eu lieu, essentiellement aux Pays-Bas à l’appel de Radical Solidarity, mais aussi à Bruxelles avec un rassemblement surprise devant l’ambassade des Pays-Bas. Les quatre viennent d’être remis en liberté provisoire jusqu’à l’audience qui doit se tenir le 17 février à La Haye.

Dossier(s): Reste de l'Europe Tags: ,

Sinan E., Abdullah G., Serhat E., Hakan H. et Hugo G. sont toujours emprisonnés aux Pays-Bas. Il y a plus d’un mois, ils avaient participé à la protestation devant le bâtiment de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OPCW) à La Haye, pour dénoncer l’usage des armes chimiques par la Turquie contre la résistance kurde (voir notre article). Le procureur général a invoqué des dommages à des biens publics, des violences à l’encontre de la police, une violation de la loi sur les rassemblements et une violation de domicile. La prochaine audience aura lieu le 23 février. Serhat E. doit être expulsé vers la France car sa procédure d’asile y est en cours. À l’occasion de la semaine d’action impulsée Radical Solidarity aux Pays-Bas, des banderoles ont été accrochées sur divers bâtiments et ponts d’Amsterdam pour demander la libération des OPCW4 et la fin des attaques aux armes chimiques au Kurdistan. Une manifestation doit conclure aujourd’hui  à La Haye cette semaine d’actions.

Des manifestants kurdes avaient été arrêtés vendredi pour avoir occupé l’Organisation internationale pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OPCW) à La Haye. Ils protestaient contre le silence de l’OPCW face à l’usage d’armes chimiques par l’armée turque au Kurdistan. Une manifestation avait eu lieu pour les mêmes raison le 3 novembre devant le même bâtiment, qui avait été aussi ciblé le 16 novembre lorsque des militant.e.s avaient accroché une banderole dénonçant la guerre chimique turque au Kurdistan et lancé des fumigènes.

40 ont été inculpés pour « rupture de la paix locale, destruction et violence contre les biens d’une organisation internationalement protégée ». Une grande partie du ce groupe a été transférée à la Police des étrangers (AVIM) pour vérifier leur statut de séjour et éventuellement être sommés de retourner… en Turquie. La détention provisoire de quatre autres participants à l’occupation a été prolongée de quatorze jours par le juge d’instruction du tribunal de La Haye. Les quatre sont accusés de « violences ouvertes en association contre des personnes, de violences contre les biens d’une organisation internationalement protégée et de vandalisme ». Plusieurs actions solidaires ont eu lieu, dont un rassemblement surprise à Bruxelles, rond-point Schuman, devant l’ambassade des Pays-Bas.

Ce vendredi 3 décembre, des militant.e.s du mouvement des Jeunesses Kurdes en Europe (TCS et TEKO-JIN) ont pris d’assaut le bâtiment de l’ OPCW (l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques) à La Haye aux Pays-Bas pour dénoncer les crimes commis par l’armée turque, laquelle utilise des armes chimiques et commet des crimes de guerre au Kurdistan. Les militant .e.s se sont rassemblé.e.s devant la porte du bâtiment et ont occupé la chaussée , les agents de sécurité sont intervenus et la tension a monté. Les manifestant.e.s ont alors pénétré dans le bâtiment et l’ont occupé. La police est intervenue en grand nombre, certain.e.s manifestant.e.s se sont enchaîné.e.s à la clôture du bâtiment. 55 militant.e.s ont été arrêté.e.s et 10 ont été blessées. Une manifestation avait eu lieu pour les mêmes raison le 3 novembre devant le même bâtiment, qui avait été aussi ciblé le 16 novembre lorsque des militant.e.s avaient accroché une banderole dénonçant la guerre chimique turque au Kurdistan et lancé des fumigènes.