Sept autobus ont été entièrement brûlés et un autre très abîmé, dans le dépôt de la compagnie de transports Bizkaibu à Derio (Pays Basques) vers 1 heure du matin. Des tracts évoquant un prisonnier de l’ETA, Ibón Iparagirre, atteint du sida et incarcéré en janvier 2010, suite à une condamnation de 299 années de prison pour une explosion de voiture devant un commissariat à Ondarroa deux ans plus tôt. Il y a moins d’un an, le 21 août 2014, cinq bus avaient été incendiés déjà à Loiu, tout près de Derio, et leur incendie avait été revendiqué par courriel demandant la libération de prisonniers de l’ETA.

Ibón Iparagirre


Les autobus incendiés

Ibón Iparagirre
Les autobus incendiés

Ce 19 octobre, un nouveau procès commencera à l’Audience Nationale de Madrid contre les 5 militants d’Askapena arrêtés en 2010. Askapena fait partie des nombreux mouvements basques considérés comme des satellites de l’ETA pour faire application de la législation antiterroriste. Le tribunal compte demander 6 ans d’emprisonnement contre les 5 ainsi que la dissolution d’Askapena, de l’association des fêtes de Bilbao, de l’association Herriak Aske et de la société de commerce équitable Elkar-Truke.

Voir notre précédent article, plus complet.

Le symbole d’Askapena

Le symbole d'Askapena

Plus de 10.000 personnes ont défilé samedi à Saint-Sébastien pour réclamer la libération d’Arnaldo Otegi, dirigeant de Sortu, le parti de la gauche indépendantiste, emprisonné pour appartenance à l’ETA, et d’autres prisonniers politiques. Ils ont défilé derrière une grande bannière sur laquelle on pouvait lire, en basque: « libérez Arnaldo (Otegi) et Rafa (Diez) », dirigeant du syndicat basque LAB. Ils ont scandé « independenzia ». Parmi les manifestants se trouvaient des dirigeants de la gauche abertzale (indépendantiste), du parti de gauche radicale Podemos et d’ERC (Esquerra Republicana de Catalunya, gauche indépendantiste en Catalogne). Arnaldo Otegi, 57 ans, ex-membre de l’ETA condamné notamment pour l’enlèvement du directeur d’une usine Michelin dans les années 1970, est l’ancien porte-parole de Herri Batasuna, puis Batasuna. Il a été une nouvelle fois interpellé en 2009 et condamné un an plus tard pour « appartenance à l’ETA », dans le cadre de la doctrine Garzon (« tout est ETA »). Otegi, qui devrait sortir de prison en avril 2016, reste cependant le secrétaire général du principal parti indépendantiste basque, Sortu.

La tête de la manifestation

La tête de la manifestation

Le 28 septembre 2010 la police espagnole arrêtait 7 militants de l’organisation basque de solidarité internationaliste Askapena (« Libération ») dans plusieurs villes et villages en Pays basque sud (voire notre article de l’époque), un huitième sera arrêté le 13 octobre 2008 à Hendaye en Pays basque nord en application d’un mandat d’arrêt européen (voir ici). Cinq d’entre eux (David, Aritz, Walter, Gabi et Unai) seront emprisonnés et finalement libérés sous caution (30.000 à 60.000 euros) après trois à six mois de prison.

Leur procès commencera le 19 octobre 2015 à l’audience nationale, à Madrid. Pour l’accusation, Askapena fait partie de la trame « Tout est ETA » donc tout est qualifié de « terroriste » pour la Justice espagnole. Une doctrine mise au point au début des années 2000 par la Justice aux ordres, contre le mouvement social et de libération nationale basque. Le but était de criminaliser toutes les organisations et militants engagés pour un Pays basque indépendant et socialiste.Les réquisitions demandent six ans de prison contre les militants basques, mais aussi l’interdiction ainsi que la dissolution d’Askapena, de l’association des fêtes de Bilbao, de l’association « Herriak Aske » (Pays Libre) et de la société de commerce équitable Elkar-Truke !

Le symbole d’Askapena

Le Comité solidarité basque Lille organise une réunion débat mercredi 14 octobre à 19h à la MRES – 23 rue Gosselet Lille, et une autre le vendredi 16 octobre à 18h30 à la Mairie de Grenay, avec la présence de l’avocat d’une militante basque emprisonnée à Bapaume.

Voir le site d’Askapena

La police espagnole a arrêté ce mardi, en collaboration avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) française, deux dirigeants de l’organisation séparatiste basque, David Pla et Iratxe Sorzabal, dans un gîte rural de Saint-Etienne-de-Baïgorry. Elle a permis l’arrestation de deux autres etarras présumés également présents sur les lieux. L’un est le propriétaire du gîte, Pantxo Florès, et l’autre un militant nationaliste basque, fils de réfugié espagnol, Ramuntxo Sagarzazu. Des faux papiers et des armes, auraient été découverts sur place.

Les quatre personnes arrêtées vont être placées en garde à vue, qui peut durer jusqu’à 96 heures en matière de terrorisme, avant un probable transfert vers le parquet de Paris. David Pla et Iratxe Sorzabal seraient tous deux membres du « comité exécutif » d’ETA. Ils ont été présentés par le ministre de l’intérieur espagnol comme « les dirigeants politiques les plus importants d’ETA et les plus recherchés ». Iratxe Sorzabal Diaz (43 ans) est l’ancienne porte-parole de 1997 à 1999 de Gestoras, un mouvement de soutien aux prisonniers basques. Elle a déjà été condamnée à plusieurs reprises à de la prison en France ces dernières années pour son appartenance à ETA. Elle était recherchée depuis au moins dix ans par les justices française et espagnole. David Pla, 40 ans, vivait, quant à lui, dans la clandestinité depuis 2011.

L’opération policière à Saint-Etienne-de-Baïgorry

L'opération policière à Saint-Etienne-de-Baïgorry

La garde civile espagnole a procédé hier mardi, en matinée, à l’arrestation à Biscaye, dans le Pays Basque de quatre personnes accusées d' »apologie du terrorisme » au profit d’ETA. Les mis en cause sont accusés d’avoir organisé le 25 juillet dernier à Otxandio, à Biscaye, un hommage à Luzia Urigoitia Ajuria, membre d’ETA, qui a trouvé la mort le 22 juillet 1987 dans un affrontement armé avec les forces de sécurité espagnoles. Au cours de l’année dernière, la garde civile espagnole a mené une vaste opération contre des personnes accusées d' »apologie du terrorisme » sur les réseaux sociaux en Espagne. Cette opération s’est soldée par l’arrestation d’une dizaine de personnes.

Une fresque en l’honneur de Luzia Urigoitia Ajuria

Une fresque en l'honneur de Luzia Urigoitia Ajuria

Alberto Plazaola, un militant d’ETA recherché par la justice espagnole et faisant l’objet d’un MAE, a été interpellé hiers lundi Ciboure (Pyrénées-Atlantiques). Agé de 59 ans et originaire du Guipuzcoa, Alberto Plazaola devrait être présenté ce lundi devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Pau, qui statuera sur son éventuelle remise aux autorités espagnoles.

Condamné en Espagne, Alberto Plazaola avait été arrêté une première fois en France en 1990, puis extradé vers l’Espagne en 1996 après avoir purgé une peine de sept ans de prison. Il a été libéré en décembre 2014, la justice espagnole ayant estimé qu’il fallait prendre en compte dans le calcul de sa peine le temps d’incarcération passé à l’étranger, conformément à une décision-cadre européenne. Mais le 10 mars dernier, le tribunal suprême espagnol avait cassé cette décision de libération. Alberto Plazaola s’était soustrait à l’arrestation. Entre le moment où la décision a été rendue publique et l’arrivée de la police à son domicile d’Onate, devant lequel une foule de manifestants de la gauche indépendantiste s’était alors mobilisée durant plusieurs heures.

Alberto Plazaola à sa libération

Alberto Plazaola à sa libération

Le premier tribunal administratif du contentieux de Bilbao a décidé de suspendre provisoirement deux initiatives en faveur des prisonniers de l’ETA prévues les 7 et 19 septembre prochain dans la ville basque de Bermeo. Suite à une démarche du délégué du gouvernement espagnol au Pays basque, Carlos Urquijo, le tribunal a accepté de « suspendre » notamment un repas populaire avec des produits locaux au profit des prisoniers et des réfugiés, prévu dans le cadre d’un festival approuvé par le Conseil municipal de Bermeo. Ce même Carlos Urquijo avait fait saisir un tribunal pour « crime d’apologie du terrorisme » suite à une marche pour l’amnistie des prisonniers d’ETA à Bilbao.

La marche pour l’amnistie à l’origine des poursuites judiciaires

La marche pour l'amnistie à l'origine des poursuites judiciaires

Près de 2.000 personnes se sont rassemblées vendredi après-midi à Saint-Jean-Pied-de-Port pour dénoncer l’arrestation de deux membres présumés de l’organisation indépendantiste basque espagnole ETA, début juillet. Xabier Goyenechea, âgé de 35 ans, et Joseba Inaki Reta, 56 ans, avaient été interpellés le huit juillet par des policiers français et des enquêteurs de la Guardia Civil espagnole dans le village d’Ossès. Selon le ministère espagnol de l’Intérieur, les deux etarras sont les responsables de l’appareil logistique de l’ETA. Ils avaient été mis en examen par un juge d’instruction anti-terroriste parisien et écroués pour association de malfaiteurs, détention et transport d’armes, détention de faux document, le tout en relation avec une entreprise terroriste. Également mis en examen, un couple d’hébergeurs et la propriétaire d’une maison d’Ossès où ont logé les deux etarras, ils ont été laissés libres sous contrôle judiciaire.

La manifestation à Saint-Jean-Pied-de-Port

La manifestation à Saint-Jean-Pied-de-Port

Une enquête est à l’instruction contre l’ETA, au niveau de l’Audiencia Nacional, souhaitant requalifier des exécutions et fusillades en « crime contre l’humanité ». Ce sont les familles de deux gardes espagnols abattus en 2004 qui tentent de faire ouvrir ce dossier. L’affaire est à présent à l’instruction : les divers corps répressifs doivent étayer le dossier en fournissant des événements qui rentreraient dans cette appellation. Le juge a justifié sa décision d’accepter l’ouverture de l’enquête « Il s’agit d’une attaque systématique contre une partie de la population, composée de collectifs poursuivis pour des raisons politiques et idéologiques, dont l’élimination et l’expulsion (…) sont considérées stratégiquement nécessaires par l’organisation pour des raisons politiques ». Cependant, un autre juge a souligné que les critères pour un crime contre l’humanité sont la nationalité, l’origine ethnique, la race ou la religion, et il n’y a rien de tout cela dans les actions d’ETA.