Le 12 septembre, il y aura 25 ans que le Grupo Especial de Inteligencia a capturé le Comité central du PCP-SL y compris sont principal dirigeant, Abimael Guzmán, le Président Gonzalo. A la fin de cette année, sept dirigeants du PCP-SL, mais aussi deux responsables du Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA), auront purgé leur peine et devront être libérés. Les maoïstes devant être libérés sont Maritza Garrido Lecca, Martha Huatay Ruiz, Jorge Carrillo Román, Jorge Bellido Puchuri, José María Castillo Bellido, Alejandro Torres Pimentel et Enrique Pinedo Gonzales. Parmi les guévaristes: Isidro Dávila Torres et Esteban Velásquez Mandujano. Maritza Garrido Lecca devrait sortir de prison le 11 septembre. Martha Huatay devrait être libérée le 16 octobre après avoir purgé une peine de 25 ans pour avoir été membre du comité central de Socorro Popular, lié au PCP-SL.

Le comité central du PCP-SL, dans le cercle: Martha Huatay

Les enseignants qui appartiennent à l’Union des travailleurs du Pérou pour l’éducation (Sutep) sont depuis deux mois de grève illimitée. Jeudi matin, ils sont revenus à se rassembler sur la place San Martin, à Lima, pour une manifestation dans le cadre de leurs actions de protestation. C’est lorsqu’ils ont voulu marcher vers le Congrès qu’ils se sont heurté aux forces de l’ordre, avenue Abancay. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et fait usage d’autopompes. Les affrontements ont duré environ 30 minutes. Après cela, les enseignants ont décidé de revenir à San Martin, encadrés par un important contingent de police.

Affrontements entre policiers et enseignants grévistes à Lima

Le maire de la localité de Tocache, San Martin Région (jungle du Nord), David Bazan Arévalo, a été arrêté. Il est accusé de complicité dans l’embuscade qui a coûté la vie au procureur provincial de Tocache, et à trois agents de la Direction des opérations spéciales (DIROES) le 14 juin 2007 dans le secteur Ramal de Cachiyacu. L’embuscade avait été réalisée par les guérilleros du Comité régional du Huallaga du PCP-SL.

David Bazan Arévalo

Le 19 juin 1986, les militants du PCP-SL emprisonnés à El Fronton, Lutigancho et Callao s’étaient révolté : l’armée en avait profité pour les massacrer, assassinant 250 d’entre eux. Les proches de militants maoïstes assassinés lors du soulèvement d’El Fronton se sont rassemblés devant l’entrée du siège de la Cour supérieure de justice de Lima pour empêcher la démolition du mausolée de Comas, où sont enterrés plusieurs de ces militants (voir notre article). La police nationale a dispersé les manifestants de l’association AFADEVIG qui brandissaient des photos de leurs proches tués par les forces de sécurité en 1986. Les autorités péruviennes, essentiellement le maire de Comas et le ministre de la Justice ont décidé de détruire le mausolée et exhumer les corps des membres du PCP-SL qui y reposent, parce qu’ils le considère comme expression d’une « apologie du terrorisme ».

Le rassemblement avant l'intervention de la police

Les agents de la Direction de lutte contre le terrorisme (DIRCOTE) et de l’Unité de désamorçage des explosifs (Udex) ont été déployés près du grand pont Carapongo où deux engins explosifs ont été retrouvés. Il y avait sur ces engins des drapeaux du PCP-SL, et les murs proches du pont étaient couverts de slogans et d’emblèmes du parti maoïste. Les policiers ont immédiatement fait badigeonner ces slogans pour les rendre illisibles. Les charges étaient reliées aux drapeaux qui les recouvraient pour exploser lorsque les policiers auraient voulu les retirer – une technique utilisée par la guérilla maoïste au Pérou.

A la télévision péruvienne...

Abimael Guzmán, le Président Gonzalo, fondateur et dirigeant historique du PCP-SL, a été expulsé mardi de la salle d’audience d’instruction criminelle Ancón I, où il comparait pour une action à la bombe menée par la guérilla urbaine maoïste en 1992 à Lima (voir notre article sur ce procès). Outre le Président Gonzalo comparaissent d’autres dirigeants historiques du PCP-SL comme Elena Iparraguirre, Oscar Ramirez Durand, Feliciano, Florindo Eleuterio Flores, Artemio, Osmán Morote Barrionuevo, Margot Liendo Gil et Victoria Cardenas Huayta. Le juge a décidé cette expulsion parce que selon lui, l’accusé a non seulement dépassé son temps de parole mais a utilisé des termes offensants pour la tribunal, en qualifiant notamment le procès de « farce ».

Quelques inculpés du procès en cour (le Président Gonzalo est au centre)

Bacilio Chiquez Chacon, 44 ans, a été arrêté par la police alors qu’il circulait en mototaxi à Huanchaquito, (district de Huanchaco, province de Trujillo). Il était porteur d’une arme de fabrication artisanale permettant de tirer des cartouches de fusil de chasse. L’homme avait déjà purgé une peine dans la prison « Huacaris » de Cajamarca dans les années 1994-2001 pour son appartenance au PCP-SL. Il n’est pour l’instant inculpé que de détention illégale d’armes à feu et a été emprisonné.

Bacilio Chiquez Chacon

Les faits se sont passés le 17 mars, trois policiers péruviens ont été tués et un autre a été blessé après avoir été pris en embuscade lorsqu’ils se déplaçaient dans le secteur rural de Cumumpiari, (Ayacucho, région VRAEM). Des tirs nourris sont parti de la jungle et ont fauché les policiers. Cette région de jungle montagneuse vaste et accidentée est sous le régime de l’état d’urgence en raison des activités de guérilla du PCP-SL. C’est à la guérilla maoïste que l’on attribue l’embuscade du 17 mars ainsi que le mitraillage, le 12 mars, d’un hélicoptère militaire près de la localité de Libertad, dans la région d’Acobamba (Junín, VRAEM). Des militaires ont été blessés par ces tirs.

Toute la région VRAEM reste sous le régime de l'état d'urgence en raison des activités du PCP-SL

Les sept prisonniers détenus à la base navale du port de Callao, située à environ 200 mètres de l’embouchure de la rivière Rimac dans l’océan Pacifique, ont été transférés parce que la prison risque d’être inondée par la crue de la rivière. La prison de la base de Callao abrite les plus importants prisonniers du pays dans des conditions de sécurité extrême. Parmi ces prisonniers le principal dirigeant du PCP-SL, Abimael Guzmann, le « président Gonzalo », leader militaire du PCP-SL, Oscar Ramirez, le camarade ‘Feliciano’, et Victor Polay, dirigeant et fondateur du Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA) ainsi qu’un autre dirigeant du MRTA: Miguel Rincon. Les prisonniers ont été transférés à la prison de Ancón I, situé dans le nord de Lima.

La base navale de Callao

Abimael Guzman – le président Gonzalo – et d’autres dirigeants du PCP-SL détenus depuis des années, passent en procès à Lima pour l’attaque la plus dévastatrice de la guérilla urbaine du PCP-SL, celle qui a frappé en 1992 le quartier chic de Miraflores. Il était environ 21h20 le 16 Juillet, 1992, quand une voiture piégée a explosé rue Tarata, à Miraflores. Elle contenait environ 400 kilos de dynamite combinés avec de l’ANFO. L’action visait le siège d’une banque mais le dispositif de sécurité avait empêcher la voiture d’être placée au point prévu. L’explosion a fait 25 morts, 5 disparus et 155 blessées.

En août 1998, six maoïstes avaient ont été condamnés comme auteurs de l’attaque à des peines de 25 à 30 ans de prison. Le procès actuel vise la direction du PCP-SL: Abimael Guzman, Elena Iparraguirre Revoredo, Oscar Ramirez Durand ‘Feliciano’ Florindo Eleuterio Flores Hala ‘Artemio’ Osmán Morote Barrionuevo, Margot Liendo Gil, Victoria Cardenas Huayta, et d’autres encore. L’accusation demande qu’ils soient condamnés comme « auteurs intellectuels » à la peine de la vie.

La rue Tarata après l'explosion