A la fin de la semaine dernière, le président Duterte a prononcé un discours dans lequel il a décrit les combattants communistes comme des « bandits » en ordonnant à la police de se montrer « impitoyable »: « Si vous en rencontrez armés, tuez-les, tuez-les, ne vous souciez pas des droits de l’homme », a déclaré Duterte. L’approche du « pas de prisonnier » à l’égard des insurgés s’est accompagnée du phénomène du « marquage rouge », selon lequel les opposants sont qualifiés de communistes ou de terroristes par des partisans du gouvernement ou des représentants de l’État, presque toujours sans preuve. Cette campagne ne fait plus aucune distinction entre les rebelles armés et les militants non combattants, les dirigeants syndicaux et les défenseurs des droits.

Au cours du week-end, la police philippine, appuyée par des unités militaires, a ainsi tué neuf personnes dans une série d’opérations dans la partie sud de l’île de Luzon. Ces opérations ont été menées dans les provinces de Cavite, Laguna, Batangas et Rizal, dans l’application d’au moins 24 mandats de perquisition. La police a affirmé que toutes les personnes tuées étaient associées à des « groupes terroristes communistes » et avaient tiré sur des policiers alors qu’elles se voyaient signifier des mandats de perquisition, et que six autres suspects avaient été arrêtés et neuf se sont échappés. En fait, les personnes tuées étaient pour la plupart des syndicalistes non armés et des militants de gauche.

Policiers philippins (archive)

 

Un lieutenant et deux autres soldats de l’armée gouvernementale ont été tués dans des affrontements avec les insurgés communistes dans la province de Quezon vendredi 5. Le premier lieutenant Romeo Sabio Jr.a été tué à Barangay San Roque alors qu’il commandant un détachement du 85e bataillon d’infanterie lors d’opération de contre-guérilla. Un commandant de la NPA, connu sous les alias «Jade» et «Rosgel», a été tué dans un autre endroit de San Roque à 9 h 40 le 6 février. Enfin, le 5 février, Ronnel Batarlo, un commandant de la NPA qui portait l’alias «Ka Marwin», a été tué par les militaires.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

Lundi premier février, quatre membres présumés de la NPA ont été tués par un détachement de la 9e division d’infanterie à Barangay Toytoy, un village reculé de la la province de Camarines Sur.

Deux soldats de l’armée  gouvernementale ont été tués et un autre a été blessé lors d’un affrontement avec des guérilleros maoïstes de la NPA dans la province de Quezon, ce vendredi 5 février. C’est un détachements de la 201e brigade d’infanterie qui a été accroché dans le village de San Roque. Cet affrontement était le deuxième de la journée après que la même colonne de la NPA et l’armée se soit affronté à Buenavista, beaucoup plus tôt, vers 4 heures du matin. Ce même vendredi 5, Ronnel Batarlo, alias «Ka Marwin», un commandant maoïste recherché,  a été tué dans une fusillade avec des soldats de la 2e division d’infanterie à Barangay Masaya (Pung-uy, Quezon) vers 4 heures du matin. Un militaire a été blessé dans la fusillade.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

 

Un militaire de la 71e Compagnie de Reconnaissance Divisionnaire à été tué dans un combat contre la NPA. Son détachement s’est heurté aujourd’hui vendredi 22 janvier à un groupe de guérilleros maoïstes à Barangay Lamag (province d’Ilocos Sur). La fusillade a duré 40 minutes, après laquelle les maoïstes ont pu décrocher.

Combattantes de la NPA

Combattantes de la NPA

La NPA a revendiqué lundi la responsabilité de l’embuscade qui a coûté la vie à trois militaires dimanche matin à Barangay Baquerohan. Les militaires, un sous-officier et deux soldats, membres du 31e bataillon d’infanterie, ont été attaqués par les guérilleros à 8 h 25 alors qu’ils se rendaient au poste de police de la ville de Legazpi à moto. Un autre sous-officier a été blessé. Les maoïstes ont déclaré que cette opération avait été menée en représailles de différents crimes commis par les militaires dans la région comme le meurtre d’Eddie Bellugo à Barangay Banquerohan et le massacre de cinq paysans à Barangay Dolos. Dans la région du Bicol, les maoïstes ont dénombrés 34 exécutions extra-judiciaires, quatre massacres, 144 raids militaires, des arrestations illégales, des tortures et la mise en scène de fausses redditions de prétendus guérilleros.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

L’officier commandant un détachement de la 72e Compagnie de Reconnaissance Divisionnaire (7e DI) a été tué lundi 4  janvier dans un échange de tirs avec la guérilla maoïste dans la municipalité de Pacqued, (province d’Abra). Ce lieutenant menait une opération de contre-guérilla dans le nord de la province d’Abra, sur l’île de Luçon. La mort de cet officier est la première perte de l’armée gouvernementale cette année.

Les funérailles de l’officier, ce mercredi

 

 

Un présumé membre de la guérilla maoïste a été tué par les forces gouvernementales à Barangay Tungao mercredi après-midi. Ce sont les militaires du 23e bataillon d’infanterie de l’armée qui ont tué un militant connu sous le pseudonyme de « Aylon », et qu’ils accusaient d’être un membre du Front de guérilla 4A du Comité régional du centre-nord de Mindanao. Les forces affirment avoir récupéré armes, munitions, matériel de fabrication de bombes, vivres, documents subversifs etc.

Opération anti-guérilla à Barangay Tungao (archives)

 

 

 

Les forces armées philippines ont utilisé leur aviation pour bombarder un rassemblement de plusieurs centaines de personnes réunies à l’occasion du 52e anniversaire du Parti Communiste des Philippines dans le village de Namat Masla, près du mont Lumuton, à Palimbang. Au moins dix personnes ont été tuées, que les militaires se sont empressés naturellement de présenter comme des « guérilleros ». Les militaires de la 6e division ont ensuite investi le lieu du rassemblement.

Militaire philippin sur le lieu du rassemblement

 

Au moins quatre membres présumés de la guérilla maoïste, trois hommes et une femme, ont été tués par l’armée dans la municipalité de Rizal, dans le Mindoro Occidental, lundi 14 au matin. Ce sont les militaires de la 203e brigade d’infanterie de l’armée qui ont ouvert le feu dans le village de Barangay Aguas. Les militaires affirment avoir récupéré plusieurs armes sur le terrain.

Les municipalités du Mindoro Occidental

Cinq membres présumés de la NPA, dont une femme, ont été tués par les forces gouvernementales mercredi 2 décembre, dans une région reculée de Lake Sebu, au sud de Cotabato. C’est un détachement mixte de la police et de l’armée qui a ouvert le feu sur les maoïstes dans le village de Ned à 4h35 du matin. Parmi les maoïstes tués, il y avait Bernie Canyon, alias Delmar, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt parce qu’il serait le commandant d’un peloton appartenant au Front 53 de la guérilla maoïste, opérant dans la région.

Manifestation de soutien à la guérilla maoïste aux Philippines