Chaque publication mensuelle de l’administration pénitentiaire est l’occasion d’établir un nouveau record. Et le mois de février ne fait pas exception. Selon les statistiques mensuelles de l’organisme, au 1er mars, 66445 étaient incarcérées dans les prisons françaises. Le précédent record, établi au 1er février, faisait état de 65699 détenus.

L’administration pénitentiaire française a publié ce vendredi ses statistiques mensuelles. Au 1er février, on comptait en France 65.699 détenus, parmi lesquels 16.463 en attente de jugement et 723 mineurs. Tous ces chiffres constituent de nouveaux ‘records’. Le nombre total de personnes incarcérées représente une hausse de 6,4% sur un an, de 1,4% sur un mois. Le nombre de mineurs en prison est lui en hausse de 1,5%. Le taux d’occupation explose lui aussi. La France disposant de 57.213 places disponibles, celui-ci s’élève à 114,8%.

Le 31 décembre, jour de résistance contre les prisons, une manifestation devant la prison municipale a débouché sur une attaque du palais de justice municipal de Pittsburgh, attenant à la prison. Plusieurs vitres ont été brisées alors même que greffiers et juges étaient en plein travail. La police est arrivée, l’arme au poing, en force, et a arrêté tous les manifestants.

Le 31 décembre avait été déclaré journée internationale contre les prisons. Un énorme rassemblement s’est tenu devant la prison d’Athènes.

À Londres, une centaine de manifestants de divers mouvements anti-répression (Free Mumia, Right to protest, LDMG,…)
ont participé à un rassemblement bruyant devant la prison pour femmes
d’Holloway. En Allemagne, des rassemblements ont eu lieu à Berlin, Bremen,
Köln, Stuttgart et Hamburg. À Bruxelles, les prisons ont été taggées et à
Nantes, des feux d’artifices ont été lancés et de la musique balancée dans
un centre de rétention pour mineurs. Près de Genève, des émeutes avaient
éclaté dans la prison pour les derniers jours de décembre.

À Bristol, des manifestants se sont réunis, la police a attaqué à coups de
gazs CS et de mattraques dés son arrivée, a tenté de confisquer la sono et
a fait 4 arrestations. Alors que les manifestants reculaient, les
prisonniers ont scandé « All Coppers Are Dead Coppers » en solidarité avec
les manifestants. Le premier janvier au soir, les 4 manifestants n’avaient
toujours pas été libérés.

Dans la nuit du 31 décembre au 1 janvier, les murs des prisons de
Saint-Gilles et Forest ont été recouverts de graffitis contre les prisons
et en solidarité avec les inculpés de Labège. Les inculpés en question
sont accusés d’avoir attaqué la Protection Judiciaire de la Jeunesse à
l’aide d’excréments, d’extincteurs, de graffitis et de gaz lacrymogène.

Action pour les inculpés de Labège

Action pour les inculpés de Labège

Des appels à se rassembler devant toutes les prisons à travers le monde le
31 décembre sont relayés par des mouvements anti-carcéraux. Des
manifestations sont annoncées au Royaume-Uni, en Grèce, en France, en
Italie et dans d’autres pays. Le même appel avait été fait il y a un an en
Amérique du Nord.

Manifestation devant les prisons du monde

Manifestation devant les prisons du monde

La Cour des comptes vient de publier les résultats d’un audit consacré à la surpopulation dans les prisons. Sur base de ses calculs, celui-ci révèle des taux de surpopulation de 18% en 2008, de 21,8% en 2009 et de 17,7% en 2010. La légère diminution de ce taux en 2010 est essentiellement du à l’ouverture de places à la prison de Tilburg, aux Pays-Bas. La Cour des comptes constate qu’en 2008, la capacité moyenne des prisons belges était de 8384 places, de 8404 en 2009 et de 8949 en 2010. Elle note enfin une augmentation journalière moyenne (déterminée par les entrées, les sorties de prison et la durée de la détention) de 500 détenus chaque année.

Une cinquantaine de personnes ont manifesté sauvagement dans les quartiers populaires de Bruxelles ce 17 décembre. Les manifestants ont distribué des tracts en 4 langues contre les prisons, les frontières, le capitalisme, l’état, les lois et pour l’autogestion, l’autonomie, la liberté et l’anarchie. Quelques tags « Feu aux prisons » ont fleuris le long du trajet et le rassemblement s’est auto-dissout sans avoir même croisé la police.

Le ministre de la justice a annoncé la création d’un nouveau service spécial dont la fonction sera le ‘profilage’ de tous les détenus des prisons belges. A l’heure actuelle, la police, le parquet et l’administration disposent chacun de leurs dossiers respectifs, mais il n’existe aucun document commun. Le nouveau service se chargera de rassembler un maximum d’information sur l’histoire de chaque prisonnier afin d’établir un profil précis qui sera utilisé par tous les départements judiciaires. Ce profil tiendra compte des risques d’évasion, mais dressera aussi un compte-rendu du passé médical, des relations,… du détenu. Le dispositif devrait être mis en place en 2012.

Les sans-papiers qui protestent et résistent à leur enfermement dans des centres, en vue de leur expulsion, seront bientôt susceptibles d’être transférés vers un centre fermé spécifique, a indiqué le secrétaire chargé de l’Asile et des Migrations Melchior Wathelet. Un projet en ce sens sera prochainement soumis au Conseil des ministres. Il en coutera 4 millions d’euros au budget. 160 places seront prévues pour les perturbateurs et 40 places pour des personnes avec un « profil difficile » (?).