G. N. Saibaba est l’un des prisonniers politiques les plus célèbre de l’état indien. Handicapé à 90%, de santé fragile, il purge une peine d’emprisonnement à perpétuité dans la prison de Nagpur, dans l’État du Maharashtra. Cet ancien professeur d’anglais à l’Université de Delhi a été condamné en mars 2017 pour ses liens supposés avec le Parti communiste d’Inde (maoïste) interdit (voir notre article). Il a décidé de commencer une grève de la faim, à partir du 21 octobre, suite au refus de la prison centrale de Nagpur de lui donner accès à des infrastructures médicales de base. Il proteste également contre le refus de la prison de lui laisser accès à des livres et aux lettres qui lui ont été envoyés par sa famille et ses ami·es. Les restrictions et le harcèlement auxquels il est confronté sont aggravés par l’incapacité de la famille ou des avocats à lui rendre visite en prison en raison de l’épidémie de Covid-19.

G. N. Saibaba

G. N. Saibaba

Une femme trans’ âgée de 38 ans est incarcérée à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses depuis plus de trois mois. Placée en détention provisoire, elle est poursuivie pour des faits de tentative d’homicide volontaire sur un homme qu’elle accuse de viol. Elle a été placée à l’isolement et elle est victime de transphobie de la part de l’administration pénitentiaire. Ses soutiens appellent à la solidarité pour l’aider à faire face à la situation. Une collecte de soutien a été mise en place ici et vous pouvez lui écrire en envoyant un mail à solidaritejennifer@riseup.net

Jalil Muntaqim est en détention depuis plus de 49 ans après avoir été arrêté puis reconnu coupable des meurtres de 1971 de deux policiers à Harlem. Au moment de l’incident de Harlem, il était un membre clandestin de l’aile clandestine des Panthers, l’Armée de libération noire qui avait revendiqué la responsabilité de l’attaque. Jalil Muntaqim vient d’obtenir sa libération conditionnelle après au moins dix précédentes tentatives infructueuses devant la commission de la libération conditionnelle de l’État de New York (voir notre article). Selon les termes de sa libération conditionnelle, il doit être libéré de la prison à sécurité maximale de Sullivan dans le nord de l’État de New York avant le 20 octobre. La libération de Muntaqim a été vigoureusement combattue par le syndicat de police de New York, la PBA, et par la veuve de l’un des policiers exécuté.

Jalil Muntaqim, AKA Anthony Bottom

Jalil Muntaqim, AKA Anthony Bottom

Le Dr Issam Hijjawi Bassalat et des prisonniers républicains irlandais ont entamé une grève de la faim le 16 septembre pour protester contre l’isolement du Dr Hijjawi Bassalat par les autorités pénitentiaires (voir notre article). Plus de 50 prisonniers ont rejoint cette grève dont 20 détenus à la prison de Maghaberry à Co Antrim et 21 détenus à la prison de Portlaoise. Par ailleurs, 3 prisonnières républicaines, Mandy Duffy, Sharon Jordan et Christine Connor, actuellement détenues au Hydebank Wood College et à la prison pour femmes, ont rejoint la grève hier.

Sharon Rafferty, Mandy Duffy et Christine Connor

Sharon Rafferty, Mandy Duffy et Christine Connor

Jeudi 3 septembre, Gavin McKenna, membre du Sinn Féin Poblachtach, a été arrêté par des membres lourdement armés du RUC/PSNI (la police d’Irlande du Nord) alors qu’il se rendait au travail. Sa maison a également été soumise à un raid brutal des forces de la Couronne. Le lendemain, il a été accusé d’avoir coordonné un « attentat » au cocktail Molotov contre la police. Il s’est vu refuser la libération sous caution et a été renvoyé à la prison de Maghaberry avec trois autres personnes. Gavin McKenna a été détenu à l’isolement à Maghaberry pendant 14 jours avant d’être transféré non pas dans l’aile républicaine de Roe, mais à Bann House, qui abrite des prisonniers loyalistes et non politiques. Il a été fouillé à nu et agressé par des gardiens de prison.

Ses seuls contacts avec l’extérieur ont été deux appels téléphoniques et un appel Zoom en 14 jours, dont l’un a pris fin au bout de quelques minutes. Il a demandé à voir le médecin car il souffre d’un ulcère d’estomac pour lequel il prend des médicaments. Sa demande a été rejetée et il s’est également vu refuser des médicaments, ce qui a entraîné de graves vomissements chaque nuit.

Le logo des Republican Sinn Féin Poblachtach

Le logo des Republican Sinn Féin Poblachtach

Une soixantaine de proches de détenus ont manifesté ce samedi 29 août devant la prison de Saint-Gilles pour demander à pouvoir à nouveau avoir des contacts physiques avec les membres de leur famille ou leurs amis. Ces contacts sont interdits en raison des mesures visant à lutter contre la propagation du coronavirus. Les visites ne sont autorisées que derrière un plexiglas, et les visiteurs doivent crier pour nous faire entendre. Les proches de détenus demandent un retour à des visites « normales » ainsi que la possibilité de contacts physiques sur présentation d’un certificat médical prouvant que le visiteur est négatif.  Il a été proposé à plusieurs reprises que les détenus soient placés en quarantaine après une visite avec contact physique, mais aucune réaction n’a suivi ni du ministère de la Justice ni des autorités pénitentiaires. Rien ne bouge pour les prisonniers et leurs visiteurs alors que les gardiens continuent de faire des allers-retours entre leur domicile et la prison, touchent les détenus sans gants et entrent dans les cellules. De plus, de nombreux gardiens ne portent pas de masque.

Devant la prison de St-Gilles

Jeudi 30 juillet, des dizaines de soldats de l’armée d’occupation israélienne ont envahi la maison de Mahmoud Nawajaa, coordinateur du Comité national palestinien du mouvement Boycott Désinvestissement Sanction (BDS). Il est depuis détenu dans le tristement célèbre centre d’interrogatoire de Jalameh et s’est vu refuser l’accès à un avocat. Les enlèvements nocturnes effectués par des soldats lourdement armés sont une tactique courante des forces d’occupation. Plus d’infos ici.

Mahmoud Nawajaa

Mahmoud Nawajaa

Vendredi 17 juillet, Roland Veuillet, Gilet Jaune emprisonné à Nîmes, a refusé de regagner sa cellule pour protester contre les mauvaises conditions de détention. Près de 40 prisonniers se sont ralliés à sa cause, créant un mouvement de révolte dans la prison. Les prisonniers ont manifesté pendant 45 minutes avant d’être dispersés. Roland Veuillet est emprisonné depuis le 31 mai en attente de son procès lié à sa participation à une manifestation. Il lui était en effet interdit d’y prendre part car il se trouvait sous contrôle judiciaire, poursuivi pour « outrages, rébellion et tentatives d’intimidation » envers un policier (voir notre article).

Le 2 juillet dernier, une cinquantaine de personnes, soutenant le militant Gilets jaunes, s’étaient rassemblées devant le palais de Justice de Nîmes pour réclamer sa libération C’est ce jour-là que s’est tenu son procès, initialement prévu en novembre, devant le tribunal de grande instance. Il a été condamné à 12 mois de prison dont six avec sursis, ainsi que 1.700 euros d’amende.

Rassemblement de soutien à Roland Veuillet (archive)

Rassemblement de soutien à Roland Veuillet (archive)

La prison de Saint-Gilles et le ministère de la Justice ont été tagué dans la nuit de jeudi à vendredi pour demander au ministre fédéral de la Justice Koen Geens le retour des visites hors surveillance (VHS) dans les établissements pénitentiaires.  « VHS Now! » et « Koen, rends les visites ! » ont été inscrits à l’entrée des deux bâtiments. Les détenus et leurs proches ont dû supporter l’interdiction des visites puis le prolongement de l’imposition d’une vitre de plexiglas empêchant les contacts physiques. Le manque de considération des familles dans la gestion des visites pendant la crise sanitaire a été flagrant.

Le tag sur la prison