Le 2 septembre était la journée de solidarité avec Evi Statiri, arrêtée le 2 mars dernier et accusée d’avoir voulu faire évader les prisonniers des Cellules de Feu (voir notre article). Plusieurs actions ont eu lieu dans ce cadre, de nombreuses banderoles et tags à travers le monde, un refus de retourner en cellule de prisonniers de Korydallos ainsi que des dégradations contre un local de Syriza, et l’incendie de guichets automatiques et d’automates bancaires dans plusieurs quartiers d’Athènes. Hier lundi, Evi Statiri, débutait une gréve de la faim

Lire le communiqué (en anglais)

Banderole solidaire avec Evi Statiri

Shahrokh Zamani a perdu la vie de façon suspecte hier dimanche dans sa cellule de la prison de Gohardacht (près de Téhéran). Ses compagnons ont trouvé son corps inerte sur son lit avec sa bouche pleine de sang et sa tête meurtrie. Ce syndicaliste Shahrokh Zamani a été arrêté en juin 2011 pour son rôle actif dans les manifestations et grèves à Tabriz (province d’Azabaïdjan). Il avait été transféré à la prison de Gohardacht en mars 2013. Il y a une semaine, il avait envoyé un message aux ouvriers iraniens pour leur demander d’organiser des manifestations afin de revendiquer leurs droits et d’agir en tandem avec les mouvements organisés par les enseignants, les infirmières et les autres couches désabusées de la société iranienne qui ont été particulièrement actives ces derniers mois.

Suite à cette mort suspecte, les gardiens et tortionnaires de Gohardacht ont lancé un raid contre les prisonniers politiques de la section 4 afin de les terroriser et empêcher tout mouvement de protestation, mais ceux-ci ont tout de même protesté. Par ailleurs, à la prison d’Evine les prisonniers politiques ont organisé une manifestation en solidarité avec les prisonniers de Gohardacht et pour dénoncer la mort suspecte de Shahrokh Zamani.

Le syndicaliste Shahrokh Zamani

Le syndicaliste Shahrokh Zamani

Alaa Derbali est un étudiant qui, en 2007-2008, parmi les militants de la tendance marxiste-léniniste-maoïste de l’Université de Marrakech, a participé aux luttes populaires et notamment contre la cherté de la vie, jusqu’à ce qu’il soit arrêté. Il subit alors deux années d’enfermement dans la prison de Boulmhrez durant lesquelles il mène avec ses camarades une grève de la faim de 47 jours – dont il garde des séquelles. Il est une nouvelle fois arrêté le 21 février du fait de sa participation aux mouvements de protestation populaires à Marrakech. Depuis lors, il est enfermé à la prison de l’Oudaya.

Le procès d’Alaa Derbali devait se tenir le 8 septembre, il a été ajourné et reporté au 15 septembre – le prévenu n’ayant pas été conduit au tribunal alors que toutes les conditions étaient réunies pour sa défense. Alaa Derbali est incarcéré depuis le 21 février. Il lui était reproché son appartenance au mouvement estudiantin ainsi qu’au mouvement du 20 février, puis, très vite, les charges retenues contre lui se sont alourdies: sabotage, en bande organisée, avec usage de la force, tentative visant à saboter des bâtiments publics, avec usage d’explosifs, violence à l’encontre de fonctionnaires en plein exercice de leurs fonctions, pillage en bande organisée de biens publics avec usage de la force, dommages de biens publics, incendies volontaires visant des bâtiments et des documents du pouvoir public, destruction de documents relevant de l’État civil, coups et blessures avec port d’arme. Toutes ces charges placent le dossier d’Alaa Derbali sous le coup de la loi antiterroriste et non du simple droit pénal.

Collage d’affiches en faveur d’Alaa Derbali

Le mouvement de grève de la faim, qui a duré du 13 avril au 9 juillet dernier, a mobilisé massivement les ex-prisonniers politiques chiliens dans toutes les régions du pays et a réussi à recueillir un large soutien national et international. Ce mouvement s’est déclaré en raison de l’oubli dans lequel la coalition au pouvoir depuis 15 ans a plongé les prisonniers politiques qui ne se sont vu accorder qu’une pension symbolique. Le gouvernement alterne manoeuvres dilatoires et propositions insignifiantes.Après trois mois de discussion, les ex-prisonniers politiques participant à la table ronde ont quitté la table des négociations. Ils présentent aujourd’hui une plainte auprès du Conseil des droits de l’homme des Nations unies

Manifestation de l’Unión de Ex Prisioneros Políticos de Chile

Manifestation de l'Unión de Ex Prisioneros Políticos de Chile

Alberto Plazaola, un militant d’ETA recherché par la justice espagnole et faisant l’objet d’un MAE, a été interpellé hiers lundi Ciboure (Pyrénées-Atlantiques). Agé de 59 ans et originaire du Guipuzcoa, Alberto Plazaola devrait être présenté ce lundi devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Pau, qui statuera sur son éventuelle remise aux autorités espagnoles.

Condamné en Espagne, Alberto Plazaola avait été arrêté une première fois en France en 1990, puis extradé vers l’Espagne en 1996 après avoir purgé une peine de sept ans de prison. Il a été libéré en décembre 2014, la justice espagnole ayant estimé qu’il fallait prendre en compte dans le calcul de sa peine le temps d’incarcération passé à l’étranger, conformément à une décision-cadre européenne. Mais le 10 mars dernier, le tribunal suprême espagnol avait cassé cette décision de libération. Alberto Plazaola s’était soustrait à l’arrestation. Entre le moment où la décision a été rendue publique et l’arrivée de la police à son domicile d’Onate, devant lequel une foule de manifestants de la gauche indépendantiste s’était alors mobilisée durant plusieurs heures.

Alberto Plazaola à sa libération

Alberto Plazaola à sa libération

Une grève de la faim indéfinie lancée par des détenus d’une prison de Kolkata, qui revendiquent leurs droits en tant que prisonniers politiques, pourrait se répandre dans d’autres prisons de la ville dans la mesure où d’autres prisonniers en faisant face à de semblables accusations ont exprimé leur soutien. Mercredi, des militants pour les droits civiques ont annoncé qu’un certain nombre de prisonniers dans diverses prisons du Bengale occidental pourrait rejoindre le mouvement. La grève de la faim, lancée le 1er septembre par trente prisonniers de la Presidency Jail, a été rejointe par 12 autres détenus à la Dum Dum Central Jail dès jeudi. Pratiquement tous les détenus en grève de la faim ont été arrêtés ces dernières années pour de prétendus liens avec la guérilla maoïste et sont accusés de sédition et d’activités antinationales, certains étant poursuivis en vertu du Unlawful Activities (Prevention) Act, loi anti-terroriste draconienne. Alors que les autorités ont refusé de donner tout commentaire, les activistes affirment que ces prisonniers ne se sont pas vus accorder le droit de rencontrer leurs familles et leurs amis, ni de recevoir les journaux, ou des bics et du papier pour écrire des lettres. Selon eux, la grève durera jusqu’à ce que les autorités pénitentiaires acceptent leurs revendications. Depuis le début de leur action, les prisonniers ont été confinés dans une cellule. D’après les activistes, les autorités pénitentiaires auraient refusé tout dialogue sans que ne cesse la grève, tandis que les prisonniers ont quant à eux déclaré leur ferme détermination à poursuivre leur action jusqu’au bout.

Presidency Jail à Kolkata

Presidency Jail à Kolkata

Ce jeudi, le Nagpur Bench de la haute cour de Bombay a accordé la liberté sous caution à l’étudiant Hem Mishra, étudiant à la Jawaharlal Nehru University de Delhi, arrêté par la police du Maharashtra en août 2013 pour de prétendus liens avec la guérilla maoïste (lire notre article de l’époque). Le tribunal lui a par ailleurs interdit de quitter le pays et devra aller pointer au commissariat d’Almora une fois par semaine. Souffrant d’un handicap à la main gauche, Mishra avait été interpellé alors qu’il se rendait à un rendez-vous chez un médecin spécialisé dans le Maharashtra afin d’y recevoir un traitement particulier. La police du Maharashtra avait déclaré l’avoir arrêté à un arrêt de bus dans le district avec deux autres ‘sympathisants maoïstes’.

Hem Mishra

Hem Mishra

Un guérillero, dont la tête avait été mise à prix a été arrêté lundi alors qu’il transportait un IED dans le district du Bastar (Chhattisgarh). Budhram Madkami a été interpellé par une équipe conjointe de la CRPF et de la police locale dans les forêts entourant le village de Kapanar. Il était attendu dans la région de Kapanar avec deux ou trois cadres du parti pour une réunion d’informations à l’égard des villageois de la région. Des forces de l’ordre avaient été déployées aux alentours en prévision de leur potentielle venue. En sentant leur présence, Budhram a tenté de fuir mais a été rattrapé après une longue course poursuite. Ses camarades sont ont parvenus à échapper aux soldats. L’IED saisie pesait 4 kilos selon les autorités. Budhram Madkami est accusé d’être impliqué dans huit actions attribuées à la guérilla maoïste, parmi lesquelles des pillages, des tentatives de meurtres et des sabotages.

Le district de Bastar (Chhattisgarh)

Le premier tribunal administratif du contentieux de Bilbao a décidé de suspendre provisoirement deux initiatives en faveur des prisonniers de l’ETA prévues les 7 et 19 septembre prochain dans la ville basque de Bermeo. Suite à une démarche du délégué du gouvernement espagnol au Pays basque, Carlos Urquijo, le tribunal a accepté de « suspendre » notamment un repas populaire avec des produits locaux au profit des prisoniers et des réfugiés, prévu dans le cadre d’un festival approuvé par le Conseil municipal de Bermeo. Ce même Carlos Urquijo avait fait saisir un tribunal pour « crime d’apologie du terrorisme » suite à une marche pour l’amnistie des prisonniers d’ETA à Bilbao.

La marche pour l’amnistie à l’origine des poursuites judiciaires

La marche pour l'amnistie à l'origine des poursuites judiciaires

Un tribunal spécial de Raipur, capitale du Chhattisgarh, a condamné treize personnes, parmi lesquelles deux hommes d’affaire (Neeraj Chopra et Dharmendra Chopra), à cinq et sept ans de prison fermes pour avoir servi de courrier à des guérilleros maoïstes et pour avoir transporter pour eux des armes et des munitions. Les deux hommes d’affaires écopent de cinq ans, les autres de sept ans d’emprisonnement. La State Intelligence Branch et la police avait arrêté les treize personnes entre janvier et février de l’an dernier pour avoir fourni un soutien logistique et financier au CPI(Maoist) depuis différents lieux de Raipur et de la région du Bastar en janvier 2014. Selon les autorités, tous jouaient un rôle important dans le déplacement des cadres haut placés du parti dans les régions urbaines, arrangeant leurs réunions. Ils sont également accusé d’avoir soutiré de l’argent à des industriels pour acheter des armes, des munitions, des médicaments, des vêtements, de la nourriture, et des pièces électroniques pour le parti.

Dharmendra Chopra lors de son arrestation

Dharmendra Chopra lors de son arrestation