La police a dit avoir arrêté plus de 10 personnes dimanche pour jets de pierres sur des policiers et trouble à l’ordre public devant l’hôpital de la ville d’Ashkelon où est hospitalisé Mohammed Allan. Des manifestants arabes israéliens et palestiniens avaient prévu de se rassembler devant l’hôpital Barzilai, mais ont dû faire face à des militants de l’extrême-droite sioniste venus scander des slogans racistes et appelant à la mort de Allan. Des heurts ont éclaté, avec des jets de pierres des deux côtés. Les heurts se sont poursuivis alors que la police repoussait les manifestants arabes à la sortie de la ville.

Mohammed Allan, 31 ans, un avocat présenté par le Jihad islamique comme l’un de ses membres, avait été arrêté en novembre et a entamé une grève de la faim le 18 juin pour dénoncer le renouvellement de sa détention administrative, une mesure qui permet aux autorités israéliennes de le détenir sans inculpation pendant des périodes de six mois renouvelables. Il était toujours inconscient mais dans un état stable, il a été placé sous respirateur artificiel et sous perfusion d’eau salée.

Arrestation devant l’hôpital d’Ashkelon

Mise à jour (19 août): M. Allan a vu la mesure de détention administrative qui le concernait levée ce mercredi. La Cour suprême a indiqué que M. Allan devrait être soigné désormais comme n’importe quel autre patient de l’hôpital. Sa famille et ses amis pourront lui rendre visite, pas en tant que prisonnier.

Arrestation devant l'hôpital d'Ashkelon

Depuis plusieurs mois, le SRI mène une campagne internationale pour exiger la libération des prisonniers membre du Communist Party of India (Maoist) ainsi que de tous les combattants de la guerre populaire en cours dans une Inde opprimées par trois ennemis, l’impérialisme, le féodalisme et la bourgeoisie locale. Dans son programme, le CPI(Maoist) a inscrit en première ligne la lutte pour la défense des droits fondamentaux des tribaux et des victimes des politiques capitalistes et ultra-libérales menées par les autorités indiennes, poussées dans le dos par les pays impérialistes du monde occidental. Ce 15 août, jour de commémoration de l’ « indépendance » de l’Inde, le SRI appelle à une journée internationale de mobilisation à l’égard de ces prisonniers, pour revendiquer leur libération, mais également un respect de leurs droits humains fondamentaux ainsi qu’une reconnaissance de leur statut de prisonniers politiques. Outre la soixantaine de membre du parti actuellement derrière les barreaux, le gouvernement Modi (BJP – parti nationaliste hindou) détient plus de 10.000 personnes accusées de liens avec la guérilla maoïste, ou simplement de « sédition » ou d’ « action contre les autorités étatiques ». La politique du gouvernement central en place depuis un an n’a fait que renforcer l’arsenal de lois visant à réprimer tout mouvement populaire et toutes les formes de dissidences. Cette journée est l’occasion de dénoncer ces politiques et d’exiger la libération de tous les prisonniers luttant pour la guerre populaire en Inde.

La solidarité est notre arme! Vive la solidarité internationale!

Affiche du SRI pour les prisonniers maoïste en Inde

Affiche du SRI pour les prisonniers maoïste en Inde

Le procès contre Andreï Sokolov pour « la création d’une organisation terroriste» (art. 258-3 du Code pénal) se poursuit en Ukraine. Le délit est passible de 8 à 15 ans de prison. Les deux premières audiences ont eu lieu par vidéoconférence, la cour siégeant au tribunal et Andreï restant dans sa prison (voir notre article). Les séances suivantes ont eu lieu au tribunal de la ville Berdiansk, dans la province de Zaporozhye, à 60 km de Mariupol. Ces audiences ne portent pas encore sur le fonds de l’affaire. Elles doivent notamment établir si il y a besoin d’un complément d’enquête.

Andreï est un communiste, son opposition révolutionnaire aux régimes de Eltsine et de Poutine lui a valu un total de neuf années de prison en Russie. Il a depuis le début fortement soutenu l’insurrection dans le Donbass, en travaillant comme technicien bénévole. Andreï a été enlevé à un checkpoint sur la ligne de front entre les forces ukrainiennes et celles de la République populaire de Lougansk le 16 décembre 2014, détenu dans un prison secrète où les prisonniers étaient torturés (voir notre article), il n’a été officiellement arrêté que le 29 décembre, à Mariupol, dans le bâtiment du SBU (Service de sécurité ukrainien).

Andreï Sokolov

Andreï Sokolov

Les quatre maoïstes qui menaient une grève de la faim au sein de la Central Prison de Coimbatore, Roopesh, Shyna, Anoop et Veeramani, ont annoncé qu’ils y mettaient un terme après que des écrivains et des militants de la société civile leur aient assuré qu’ils allaient prendre les choses en mains. Cela faisait 19 jours que Roopesh ne s’alimentait plus. Sa femme, Shyna, était en grève depuis trois jours, Anoop depuis neuf jours et Veeramani depuis quatre jour. Leur avocat, Mr Balamurugan a annoncé que leurs exigences étaient qu’ils soient traités en tant que prisonniers politiques, qu’ils ne soient pas poursuivis en vertu des lois antiterroristes telles que le National Security Act et le Unlawful Activities Prevention Act et que la police de l’état du Kerala rende publique la liste des plaintes déposées à l’encontre de Roopesh. Mr Balamurugan a affirmé que la police du Kerala publiait une accusation après l’autre pour que Roopesh soit à chaque fois ramené en détention au commissariat et a indiqué que ces deux derniers mois, le prisonnier avait passé 45 jours en détention provisoire. Après avoir reçu la lettre, signée entre autre par Arundhati Roy, Prabhat Patnaik, Meena Kandasamy et d’autres, et après que la fille aînée de Roopesh lui ait rendu visite, ils ont annoncé mettre un terme à leur action.

Le directeur d’un hôpital d’Ashkelon a déclaré lundi qu’il ne nourrirait pas de force un prisonnier palestinien gréviste de la faim tant que sa vie n’était pas directement en danger. Mohammed Allaan, qui est détenu pour son implication présumée avec le Jihad Islamique, est en grève de la faim depuis plus de 50 jours en protestation contre sa détention sans procès. Il a été transféré lundi au Centre médical Barzilai à Ashkelon après que des docteurs à l’hôpital Beer Sheva aient refusé de le nourrir de force.

Les dirigeants israéliens espéraient que l’hôpital Ashkelon serait d’accord pour réaliser la pratique controversée (et condamnée par l’ONU qui défend le droit aux formes de protestations non-violentes) à la suite de l’adoption par le Knesset le 30 juillet d’une nouvelle loi la légalisant. Le directeur de Barzilai a déclaré que « Nourrir de force est une mesure drastique qui est incompatible avec l’éthique médicale (…) Tout traitement réalisé sans le consentement du patient est réservé pour un affaiblissement de sa condition médicale ou un besoin urgent de sauver sa vie ».

Maazouze, la mère de Mohammed Allaan

Maazouze, la mère de Mohammed Allaan

Le dimanche 9 août, le prisonnier politique kurde, Sirvan Najavi, a été exécuté dans la prison centrale de Tabriz, dans le nord-ouest de l’Iran. Les bourreaux n’avaient pas informé son avocat et sa famille a été privée d’une dernière rencontre. Sirvan Najavi, arrêté en juillet 2011 à Karadj, a été condamné pour « guerre contre Dieu » en raison de sa collaboration avec le PJAK.

Sirvan Najavi

Sirvan Najavi

La branche « prisonniers » du FPLP a annoncé leur intention de lancer une grève de la faim demain mardi 11 suite aux attaques contre les prisonniers politiques palestiniens
et notamment le secrétaire général du FPLP, Saadat Ahmad La grève résulte de l’échec des négociations avec l’administration pénitentiaire. En outre, aujourd’hui, un ordre militaire a prolongés les mesures exceptionnelles contre Saadat, lui refusant les visites familiales pour trois mois supplémentaires.

Suite aux négociations, la branche ‘prisonniers’ avait reporté la grève du 9 au 12 pour laisser à l’administration le temps de mettre ses promesses en applications, puis finalement commencé le 11 devant l’impasse.

Mise à jour : les prisonniers du FPLP ont annoncé à la mi-journée qu’ils suspendaient la grève de la faim puisque l’interdiction de visites de Sa’adat a été levée.

Saadat Ahmad

Saadat Ahmad

Kobad Ghandy, a plus de 60 ans et est un membre du Politburo. Il a été arrêté à Delhi en 2009. Il était chargé des publications du parti et écrivaient des éditoriaux sous le pseudonyme de ‘Azad’. Il est accusé par les autorités d’être impliqué dans des activités anti-nationales et d’être un membre actif de la guérilla dans diverses régions du pays. Il est également accusé de travailler à l’instauration d’une base urbaine du parti à Delhi. Incarcéré en vertu du Unlawful Activities Prevention Act, il aurait pu être condamné à la peine de mort ou à la prison à perpétuité. Mais en 2012, la Supreme Court a abandonné les charges de terrorisme contre lui, faute de preuves. Il est néanmoins toujours en prison, accusé dans diverses autres affaires. Il est malade, souffrant d’un cancer sévère, mais les autorités pénitentiaires lui refusent régulièrement les soins nécessaires à son état, lequel se détériore de jours en jours. Il est donc toujours détenu à la Tihar Jail de Delhi, laquelle est composée de neuf quartiers distincts.

Il a écrit cette lettre à la mi-juin, néanmoins, elle n’a été rendue publique que plusieurs semaines plus tard. Il nous semble important, à quelques jours de notre journée internationale de soutien aux prisonniers politiques indiens, de vous en proposer la traduction, d’autant plus qu’elle souligne l’importance de notre mobilisation.

Lire la lettre ici.

Kobad Ghandy

Kobad Ghandy

A la fin du mois de juillet, le secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadat, a été agressé dans sa cellule de la prison de Nafha par les forces spéciales israéliennes (cf notre article). Depuis, les manifestations de solidarité se sont multipliées pour soutenir Saadat, mais aussi tous les autres prisonniers palestiniens agressés ce jour-là ainsi que pour dénoncer leurs conditions de détention. En France, le collectif Coup pour Coup a publié un communiqué de soutien, tandis que des textes sont également provenus de Grèce et du Danemark. Ci-dessous, la déclaration de Coup pour Coup:

Lundi 27 juillet 2015 au soir, les Forces spéciales de l’administration pénitentiaire israélienne (Mitzada) ont fait irruption dans la prison de Nafha, située dans le désert du Néguev, en Palestine occupée. L’attaque fait suite à des actions menées par les prisonniers palestiniens pour protester contre leurs conditions de détention. Devant la résistance des prisonniers, les brigades Mitzada ont donc envahi les cellules, déplacé certains prisonniers et blessés une trentaine d’entre eux. Parmi les blessés se trouve Ahmad Saadat, secrétaire général du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP), incarcéré depuis 2002 par l’Autorité Palestinienne puis, depuis 2006 par l’occupation. Des communiqués de soutien et des actions solidaires ont vu le jour, que ce soit dans les différentes prisons de l’occupation ou en dehors. Plus de 6000 palestiniens et palestiniennes sont aujourd’hui enfermés par les forces israéliennes. Leurs combats pour leur libération est le combat pour la libération de la Palestine !
Libérez Ahmad Saadat
Libérez tous les prisonniers palestiniens !
Palestine vivra, Palestine vaincra !

Coup pour Coup, France, 28 juillet 2015

Affiche du FPLP pour Ahmad Saadat

Affiche du FPLP pour Ahmad Saadat

Roopesh (40 ans), président du comité zonal des Western Ghats (Tamil Nadu) du CPI(Maoist) a été arrêté début mai à Karumathampatti, sur la route entre Coimbatore et Avinashi en compagnie de quatre autres camarades. Refusant de collaborer avec les autorités, il a été placé en détention provisoire à la prison de Coimbatore (Tamil Nadu). Samedi, il a été emmené au commissariat de Kollam pour comparaître devant un tribunal. Il y a entamé une grève de la faim pour dénoncer le fait de ne pas être traité en tant que prisonnier politique et de se voir refuser les droits qu’il devrait avoir en tant que tel. Mercredi, les autorités l’ont transféré à la prison de Coimbatore (Tamil Nadu), la police ne souhaitant pas prolonger sa détention au poste. Il exige que les autorités considèrent les maoïstes comme des prisonniers politiques et non des terroristes. Lorsqu’elles lui ont demandé s’il voulait communiquer quoi que ce soit au juge, il a affirmé qu’il n’avait pas reçu la chance de déposer plainte devant le Coimbatore District Collector afin d’exiger que soit supprimé la plainte à son encontre en vertu du UAPA. Alors qu’il sortait du tribunal, il a scandé des slogans revendiquant l’annulation des lois draconiennes telles que le NSA et le UAPA. Il avait été envoyé en détention provisoire à Kollam avec l’accord des autorités pénitentiaires de la prison de Coimbatore afin que soient examinés d’éventuelles connexion entre lui et deux autres présumés maoïstes arrêtés plus tôt.