Après presque dix ans d’incarcération, le prisonnier anarchiste Eric King a été libéré et il va aller dans un centre d’accueil et de transition pour ex-détenus, pendant plusieurs mois. Emprisonné pour avoir mené une action directe en solidarité avec le soulèvement de Ferguson [il a été condamné pour avoir jeté deux cocktails Molotov dans le bureau d’un fonctionnaire du gouvernement, à Kansas City – voir notre article], Eric King a survécu à tout, du Covid aux attaques de prisonniers néonazis, à des années d’abus de la part des gardiens.  En 2022, Eric King a gagné un procès contre une tentative de coup monté de la part des gardiens, après qu’ils l’ont agressé dans une pièce qui sert de réserve et qu’ils ont essayé de lui coller 20 ans de prisons en plus. Eric est l’un des auteur.es du nouveau livre Rattling the Cages: Oral Histories of North American Political Prisoners [Ébranler les cages : histoire orale de prisonnier.es politiques nord-américain.es], publié par AK Press, dont les bénéfices de vente vont au fond financier de l’Anarchist Black Cross et à la famille d’Eric King. Voir le site Support Eric King.

Depuis le 7 octobre, le nombre des Palestiniens tués par les Israéliens à Gaza atteint 18.000. Depuis le 7 octobre également, une répression terrible s’est abattue sur les prisonniers palestiniens (dont le nombre a explosé). Les conditions de détention ont empiré dans les prisons de l’occupation: isolement, privation des biens, coups et mauvais traitement. Six captifs palestiniens en sont morts depuis le 7 octobre. L’examen du corps de l’un d’eux, Abd Al-Rahman Marey, a révélé des contusions résultant des coups sur tout le corps.

Hier 7 décembre 2023, le sixième tribunal de première instance de Santiago a décidé d’infliger des longues peines aux anarchistes chiliens Mónica Caballero et  Francisco Solar. Mónica Caballero a été condamnée à 12 ans de prison en tant que complice de la double attaque explosive contre l’immeuble Tánica, en février 2020.
Francisco Solar a été condamné à un total de 86 ans de prison. Deux envois d’engins explosifs à un commissariat de police : 12 ans plus 12 ans. Une tentative d’homicide sur des carabiniers : 15 ans. Un délit de lésions graves sur un carabinier : 6 ans. Un délit de lésions moins graves : 600 jours. Cinq délits de lésions légères : 100 jours (pour chacun des cinq), donc 500 jours au total. Un délit de dégradations caractérisées (au commissariat) : 818 jours. Une tentative d’homicide sur Hinzpeter : 12 ans. Deux délits de mise en place d’engins explosifs (immeuble Tánica) : 12 ans plus 12 ans. Dans les prochains jours, on saura si l’une des parties civiles va faire appel de ces condamnations, sinon il n’y aura pas de modifications à ce qui a été imposé par les juges.

Francisco Solar et Mónica Caballero

Francisco Solar et Mónica Caballero

Le 24 novembre, 36 prisonniers politiques de 18 prisons dans 5 pays ont répondu à l’appel du Front anti-impérialiste et ont jeûné un jour tous ensemble en défense des prisonniers politiques palestiniens, suivant l’exemple de 20 prisonniers politiques basques qui ont fait la même action le 27 octobre. Voici la liste des prisonniers: en Allemagne: Özgül Emre ; en Turquie: Ayten Öztürk ; en Gèce : Şadi Naci Özpolat, Hüseyin Kılıç, Thanos Hatziangellou, Dimitris Chatzivasileiadis, Halil Demir ; en Ukraine : Mihail Kononovich, Alexander Kononovich ; en Irlande: Eddie Mc Grath, Kevin Braney, Martín Manning, Declan Mc Dermott, John Roche, Sean Walsh, Nuala Perry, Brendan McConville,, Sean McVeigh, Ben McKerr, Shea Reynolds, Shane Stevenson, Christie Robinson, Matt Johnson, Eamon Hutchinson, Ciaran McLaughlin, Niall Sheerin, Charlie Love, Seán Farrell, Ciaran Maguire, Kevin Barry Murphy, Damien “DD” McLaughlin, Davy Jordan, Brian Carron, Gavin Coyle, Jonathan McGinty, John Paul Wootton.

Le prison de Portlaoise

Les forces d’occupation ont arrêté environ 60 citoyens palestiniens de Cisjordanie entre samedi soir et dimanche matin, dont 5 jeunes femmes (étudiantes universitaires) et d’anciens prisonniers. Les arrestations ont été concentrées dans les gouvernorats d’El Khalil et de Ramallah, tandis que les autres arrestations ont été réparties entre les gouvernorats de Ariha, Jénine, Salfit et Beitlehem. Le nombre total des arrestations est ainsi passé à environ 3 480 depuis le 7 octobre.

L’agression israélienne a repris à Gaza après une série d’échanges de prisonniers qui ont permis la libération de 70 Israélien.ne.s contre 210 Palestinienn.e.s. La grande majorité de ces derniers sont des mineurs, de jeunes adultes ou des femmes. Parmi les prisonnières libérées, Ahed Tamimi (photo). Deux jours avant le début de la trêve, Israël a rendu public les noms de 300 détenus palestiniens susceptibles d’être libérés. Parmi eux, la grande majorité est mineure – 123 détenus ont moins de dix-huit ans – ou vient d’atteindre la majorité (144). Les 33 autres noms sont des femmes. Selon la liste, 49 sont des membres du Hamas, 60 du Fatah, le parti du président de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, et 17 appartiennent au Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP). Le plus jeune prisonnier palestinien à avoir été libéré depuis le début de la trêve a seulement 14 ans. Ahmed Salaima a retrouvé sa famille à Jérusalem-Est le 28 novembre.

Dans la liste des 300 noms, il y a aussi les détenus qui sont encore en attente d’un procès. Certains sont détenus sans inculpation ni procès dans le cadre d’une détention administrative. Depuis le début de la guerre, le nombre de Palestiniens maintenus en détention administrative sans inculpation est passé de 1319 à 2070. Il y aurait aujourd’hui plus de 7000 détenus palestiniens dans les prisons israéliennes.

 

Les forces de l’armée israélienne ont dispersé des centaines de Palestiniens devant la prison militaire israélienne d’Ofer, à l’ouest de Ramallah, dans le centre de la Cisjordanie, en recourant à des tirs de gaz lacrymogène et des bombes assourdissantes. Des dizaines de Palestiniens qui ont jeté des pierres contre les forces israéliennes. Les affrontements ont causé des dizaines de cas d’étouffement par inhalation de gaz qui ont été traités par les secouristes sur place. Depuis l’après-midi de ce vendredi, des centaines de Palestiniens se sont rassemblés devant la prison militaire d’Ofer, dans l’attente de la libération des prisonniers et prisonnières. Il est prévu que 13 prisonniers israéliens soient libérés à Gaza via le terminal de Rafah, ce vendredi. De son côté, Israël devrait libérer 39 Palestiniens parallèlement (24 femmes et 15 enfants), détenus dans les prisons israéliennes, dans le cadre de l’accord d’échange de prisonniers avec le Hamas. Les prisonniers seront libérés par groupe, sur une période de 4 jours, selon l’accord qui prévoit l’échange de 50 Israéliens contre 150 Palestiniens, exclusivement des femmes et des enfants dans les deux camps.

Les prisonniers libérés quittent la prison d’Ofer

Cinq prisonniers politiques Mapuches sont en grève de la faim et de la soif. Quatre d’entre eux ont entamé le mouvement le 13 novembre et un autre le 18 novembre. La raison de cette lutte est la peine de quinze ans de prison qui leur a été infligée par la justice chilienne. Les condamnés dénoncent que le procès n’a pas respecté les garanties légales minimales. Ces militants politiques sont accusés d’avoir attaqué les intérêts de grandes entreprises capitalistes pillant le pays Mapuche.

Prisonniers politiques Mapuches

 

Le nombre de Palestiniens emprisonnés a doublé depuis l’attaque du 7 octobre, et les mauvais traitements ont également augmenté de manière spectaculaires. Des vidéos circulent montrant des prisonniers palestiniens dénudés, les yeux bandés, subissant des mauvais traitements. Les prisonniers subissent des simulacres d’exécution, des passages à tabac, et on utilise contre eux des chiens policiers. Les visites des familles et avocats ont été interdites, ainsi que les possibilité d’acquérir de la nourriture, et l’électricité a été coupée dans les cellules. Des raids sont menés brutalement dans les cellules, les prisonnières détenues à Damoud ont été gazées. Plusieurs prisonniers dont Amhad Saadat ont « disparus », transférés vers des lieux de détention inconnus.

prisonniers palestiniens (archive)

 

 

La semaine du 4 au 8 octobre, plusieurs initiatives solidaires ont eu lieu pour Mónica Caballero et Francisco Solar, deux anarchistes qui arrivent au terme du procès où ils sont accusé.es de plusieurs attaques à l’explosif (voir notre article). Parmi ces initiatives, un rassemblement devant la prison de San Miguel, à Santiago.