Mardi 29 mars, l’ELN a libéré pour raison humanitaire cinq prisonniers dont un soldat qu’elle avait capturé dans le département de Norte de Santanders. Par ailleurs, la guérilla a annoncé la libération prochaine d’une sous-officier toujours pour raison humanitaire. Il s’agit du Sergent Dariana del Carmen Mora Beleño qui avait été envoyée conduire des opérations de renseignements par l’armée alors qu’elle était enceinte. Elle avait été capturé par des unités du Front de guerre Darío Ramírez Castro qui avait souhaité la libérer après vérification de son identité. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait cependant ralenti cette opération, ce qui a conduit le Sergent Beleño a accoucher en captivité.

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

Une nouvelle journée de manifestations a eu lieu ce vendredi après-midi aux alentours de la Plaza Baquedano dans le centre de Santiago, pour revendiquer la libération des « prisonniers de la révolte ». Les Carabineros sont intervenus à plusieurs reprises avec des auto-pompes pour disperser la manifestation, refoulant les manifestants vers le parc Bustamante. Un homme de 65 ans, poursuivi par un groupe de carabiniers qui voulaient l’arrêter simplement parce qu’il portait un drapeau, est tombé au sol et a été transporté inconscient aux urgences. Deux personnes ont été arrêtées, dont l’homme qui a été blessé et qui sera placé en détention dans le courant de la journée.

Les forces de sécurité ont encore une fois tiré ce lundi à balles réelles et ont lancé des grenades lacrymogènes pour tenter de disperser des milliers de soudanais manifestant contre le pouvoir militaire et l’inflation qui s’aggrave depuis le putsch d’octobre. Depuis le coup d’état du général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre, le pays a perdu son aide internationale et est désormais pris à la gorge par la hausse des prix des céréales et du pétrole due à la guerre en Ukraine. La répression a fait 87 morts et des centaines de blessés parmi les manifestants depuis le putsch. Plusieurs centaines de personnes ont également été arrêtées. Enfin, trois manifestants accusés d’avoir tué un policier sont incarcérés à Khartoum depuis mi-janvier et ne peuvent rencontrer leurs avocats. Ils ont entamé lundi une grève de la faim contre leur traitement inhumain et les violences policières.

Manifestation à Khartoum (archive)

Vendredi 11 mars, la Corse a connu son sixième jour consécutif de tensions suite à l’agression contre Yvan Colonna. Dans la matinée à Porto-Vecchio une cinquantaine de manifestants ont essayé de pénétrer de force dans la caserne de gendarmerie. Plus tard dans la journée, une nouvelle manifestation de soutien à Yvan Colonna a été organisée à l’initiative des lycéens devant la préfecture de Bastia. Une fois le rassemblement terminé, une vingtaine de manifestants a lancé des pierres et des cocktails Molotov vers les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogène. Trois personnes  ont été interpellées, qui ont été remises en liberté samedi.

Le gouvernement a annoncé ce même vendredi la levée du statut de « détenu particulièrement signalé » pour Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, les militants nationalistes condamnés avec Yvan Colonna pour l’exécution du préfet Erignac et incarcérés sur le continent depuis 1999. Le maintien de ce statut bloquait un éventuel rapprochement, voire une libération conditionnelle à laquelle ils peuvent prétendre depuis 2017. Le statu de DPS avait été maintenu par intervention politique du ministre en 2020, alors que des instances compétentes s’étaient prononcées en faveur de la levée de ce statut. Il a fallu la grave agression contre Yvan Colonna et la vague de mobilisation en Corse pour qui soit mis fin à ce statu.

Alain Ferrandi et Pierre Alessandri

La Cour suprême du Pérou a confirmé mercredi la condamnation à perpétuité prononcée par un tribunal national à l’encontre des dirigeants du Parti Communiste du Pérou dit « Sentier lumineux », dont son président Abimael Guzman, est décédé en septembre de l’année dernière après avoir été emprisonné pendant près de trois décennies (voir notre article). La décision a été prise par la Chambre pénale permanente de la Cour suprême pour le délit de « terrorisme aggravé », en référence à l’attaque à la voiture piégée qui, en 1992, a fait 25 morts et 155 blessés dans le quartier chic de Miraflores, à Lima. La sentence concerne Elena Yparraguirre, Óscar Ramírez, María Pantoja, Laura Zambrano, Florentino Cerón, Florindo Flores, Edmundo Cox, Osmán Morote et Margot Liendo.

Le jugement a confirmé que les condamnés devront payer une réparation civile et a déclaré nul et non avenu l’acquittement pour trafic illicite de stupéfiants, ordonnant qu’un nouveau procès pour cette accusation ait lieu « dès que possible ». La condamnation à perpétuité de la direction du PCP-SL avait été prononcée en septembre 2018 par l’Audience nationale pénale (voir notre article). Toutefois, ce tribunal a acquitté les accusés du délit de trafic illicite de stupéfiants pour financer leurs activités, une décision dont le bureau du procureur a annoncé qu’il ferait appel.

Au procès de 2018

 

Le 25 février, la police judiciaire a notifié des mesures de privation de la liberté à trois personnes (mais le nombre total des personnes visées est quatre). Il s’agit d’une mesure de détention préventive, d’une arrestation domiciliaire et de deux interdictions de sortir de la commune de résidence officielle, hors de la région du Trentin. Le fil conducteur de cette opération semble être la lutte anti-carcérale. Dans l’ordonnance de placement sous contrôle préventif qui a été notifié hier, les procureurs (les mêmes de l’opération Renata) parlent de la volonté « d’imposer leur idéologie anti-carcérale ».

Selon l’accusation, Juan aurait placé un engin à l’extérieur du bureau du Juge d’application des peines de Trente, en 2014 (art. 280 bis du code pénal: « acte de terrorisme avec des engins mortels ou explosifs »). A l’heure actuelle, Juan est détenu dans la prison de Terni et fait face à un procès pour pour les engins explosifs placés derrière le local de la Lega de Trévise en 2018. Deux anarchistes sont accusé.e.s d’avoir aidé Juan dans sa cavale, entre 2017 et 2018 (art. 390 du code pénal, « aide au non-respect d’une peine »), en lui fournissant un faux document d’identité et un logement en location. Un autre anarchistes est accusé de « tentative d’extorsion, avec la circonstance aggravante de la finalité de terrorisme », parce que, avec d’autres personnes, il aurait essayé de convaincre le responsable de la radio régionale Radio Ottanta de lire en direct un communique en solidarité avec les détenus, pendant les révoltes et les massacres dans les prisons de mars 2020. Aucun délit d’association subversive n’a été notifié.

Juan lors de son arrestation en décembre 2021

 

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Les détenus politiques de la prison de haute sécurité de Van ont entamé une grève de la faim de trois jours le 10 février. Ils exigent une enquête sur la mort de Ramazan Turan. Ramazan Turan, prisonnier malade de 70 ans, est décédé dans une cellule d’isolement de la prison de Van le 21 janvier dernier. Les grévistes de la faim demandent en outre la levée de l’isolement du leader kurde Abdullah Öcalan, la libération des prisonniers malades et la fin des pratiques et des sanctions arbitraires infligées par l’administration pénitentiaire.

La Cour régionale de Minsk a condamné le mois passé les anarchistes Igor Olinevich, Dmitry Rezanovich, Sergey Romanov et Dmitry Dubovsky de 18 à 20 ans dans le cas de terrorisme (partie 2 de l’article 289 du Code pénal), le trafic illégal d’armes (parties 2 et 4 de l’article 295 du Code pénal) et le transport d’armes ou d’explosifs. dispositifs à travers la frontière (partie 1 de l’article 333-1 du Code pénal). Le tribunal a condamné Olinevich à 20 ans dans une colonie de sécurité maximale, Romanov à 20 ans dans une colonie de régime strict, Rezanovich à 19 ans dans une colonie de haute sécurité, Dubovsky à 18 ans dans une colonie de haute sécurité.

Ils a été arrêté le 28 octobre 2020 près de la frontière avec l’Ukraine avec deux armes à feu avec des munitions, une grenade à main, et divers équipements paramilitaires. Les groupe est accusé de du bâtiment de la police de la circulation à Mozyr et des voitures du bureau du procureur à Soligorsk. Après l’arrestation, les médias biélorusses avaient mis en ligne une vidéo dans laquelle Dzmitry Dubovski avouait sa culpabilité et témoignait contre les trois autres. Ils ont passé près d’un an dans un centre de détention préventive de la sécurité de l’état. Pour leur arracher des aveux, les policiers les policiers ont été bien plus loin que les « habituels » passages à tabac: ils ont torturé leurs prisonniers, entaillant la peau des pieds d’Igor Olinevich, étouffant Dubovsky avec un sac en plastique. Dubovski dit qu’il a commencé à parler à cause de la torture, mais il ne s’est pas repenti et a été lourdement condamné comme les autres.

Olinevich, Rezanovich, Romanov et Dubovsky

 

Comme chaque année, un appel a été lancé à manifester pour les droits des prisonniers de l’ETA le 8 janvier, mais en raison de la pandémie, et pour la deuxième année consécutive, la traditionnellement manifestations de masse (voir notre article sur la dernière en date) a été remplacée par 191 manifestations dans autant de villes du Pays basque pour demander la fin de la politique pénitentiaire d’exception pour les détenus et le transfert de tous ces derniers au pays. La moitié des prisonniers de l’ETA se trouvent toujours hors du Pays basque et que des mesures exceptionnelles continuent à s’appliquer à eux, tant en ce qui concerne le régime de détention qu’en ce qui concerne les libérations anticipées.

Sinan E., Abdullah G., Serhat E., Hakan H. et Hugo G. sont toujours emprisonnés aux Pays-Bas. Il y a plus d’un mois, ils avaient participé à la protestation devant le bâtiment de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OPCW) à La Haye, pour dénoncer l’usage des armes chimiques par la Turquie contre la résistance kurde (voir notre article). Le procureur général a invoqué des dommages à des biens publics, des violences à l’encontre de la police, une violation de la loi sur les rassemblements et une violation de domicile. La prochaine audience aura lieu le 23 février. Serhat E. doit être expulsé vers la France car sa procédure d’asile y est en cours. À l’occasion de la semaine d’action impulsée Radical Solidarity aux Pays-Bas, des banderoles ont été accrochées sur divers bâtiments et ponts d’Amsterdam pour demander la libération des OPCW4 et la fin des attaques aux armes chimiques au Kurdistan. Une manifestation doit conclure aujourd’hui  à La Haye cette semaine d’actions.