Ce lundi, une dizaine de personnes s’étaient rassemblées devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles afin de protester contre l’extradition de l’opposant politique turc Faruk Ereren. Actuellement poursuivi à Düsseldorf en vertu de l’article 129b du Code pénal allemand qui punit toute appartenance à une ‘organisation terroriste étrangère’, la 2e Chambre criminelle de la Haute Cour Régionale a donné son feu vert à la demande d’extradition émise par les autorités turques le concernant le 29 janvier dernier. Ses avocats ont obtenu un délai de quatre semaines afin d’introduire un recours contre cette demande d’extradition devant la Cour constitutionnelle.

Manif pour Faruk Ereren

Manif pour Faruk Ereren

Le 9 octobre 2008 a débuté à Lecce le procès d’appel contre douze anarchistes accusés d’une série d’actions contre certaines multinationales qui s’enrichissent sur la guerre et le génocide, et contre le camp pour immigrés de San Foca. La base du procès est encore une fois l’article 270bis sur ‘l’association subversive à but terroriste’.

Le 12 juillet 2007, quatre d’entre eux ont été condamnés pour ‘association de malfaiteurs’ de 1 an et dix mois à 5 ans de prison ferme. Trois autres ont reçu des peines de 100 euros à 1 an de prison pour des délits spécifiques et les huit derniers sont acquittés. ‘L’association subversive’ n’a donc finalement pas été retenue, au profit d’un montage juridique plus complexe.

Ce 10 février 2010 était prévu le verdict de la cour d’appel du tribunal de Lecce contre plusieurs anarchistes accusés d’association subversive, et déjà renvoyés le 18 novembre 2009 dernier. La Cour a décidé de prendre encore plus de temps et d’accepter la demande du procureur d’intégrer de ‘nouvelles preuves’ au procès, demande qu’il avait fait au début des audiences en Appel. Le 16 février, un expert sera donc nommé pour effectuer la retranscription d’écoutes téléphoniques concernant des épisodes datant d’il y a plusieurs années. De nouvelles audiences seront ensuite fixées.

Faruk Ereren est un opposant politique turc de longue date. Durant les années 1970, époque où les Loups Gris massacraient les travailleurs, les étudiants, les intellectuels et les minorités ethniques et religieuses ainsi que les habitants des bidonvilles par milliers, Faruk Ereren s’engagea activement dans la résistance antifasciste. Arrêté par la junte militaire qui prit le pouvoir le 12 septembre 1980, Faruk Ereren subira de longues séances de tortures. Il poursuit cependant le combat politique en prison et ce, jusqu’à sa libération. Durant les années 1990, il entre en clandestinité et prend les chemins de l’exil.

Le 8 avril 2007, il est arrêté à Hagen en Allemagne et placé sous régime d’isolement strict. Vingt mois plus tard, son procès commence devant la Haute Cour Régionale (OLG) de Düsseldorf, comparable à une Cour d’appel. Avec ses plus de 50 audiences s’étalant sur près d’un an, son procès tourne au marathon judiciaire. Faruk Ereren est accusé d’exercer des fonctions dirigeantes au sein du DHKP-C. Il est poursuivi en vertu de l’article 129b du Code pénal allemand qui punit toute appartenance à une ‘organisation terroriste étrangère’ (photo: une affiche de la campagne contre cette loi). Le 29 janvier 2010, la 2e Chambre criminelle de la Haute Cour Régionale de Düsseldorf a donné son feu vert à la demande d’extradition émise par les autorités turques à l’encontre de Faruk Ereren. Mais le 6 février dernier, les avocats de Faruk Ereren ont demandé à la Cour un délai de quatre semaines afin de pouvoir introduire un recours contre cette demande d’extradition devant la Cour constitutionnelle.

Affiche contre le §129

Affiche contre le §129

Le 22 juin 2008 éclatait une révolte collective au Centre de Rétention Administrative de Vincennes suite au décès suspect d’un tunisien de 41 ans qui y séjournait. Après plus d’un an d’enquête à charge, le procès s’était ouvert le 25 janvier dernier dans la même veine, entraînant dès le 1er février les dix inculpés et leurs avocats à déserter la salle d’audience. Ceux-ci ont affirmé ne pas avoir les moyens de la défense et ne pas vouloir être ‘la caution de cette comédie’.

Le réquisitoire est tombé ce mercredi 10 février, le procureur n’émettant aucun doute sur la participation des dix hommes aux dégradations du CRA. Les dix sans papiers jugés étaient inculpés d’incendie volontaire, de dégradation et de violence en réunion. Contre sept d’entre eux, des peines égales ou supérieures à un an de prison ferme ont été requises. Trois peines de six à dix mois de prison ferme ont été également requises. La plus lourde des réquisitions, trois ans ferme, vise un prévenu sous mandat d’arrêt depuis les faits, alors que la plupart des autres prévenus ont effectué une peine de détention provisoire. Le jugement a été mis en délibéré au 17 mars.

De deux mois en deux mois, les conditions mises à la libération des quatre membres de notre Secours Rouge arrêtés le 5 juin 2008 étaient renouvellées. Il y a deux mois, le dossier a été clôturé et, malgré cela, les conditions ont été renouvellées. C’est contre ce renouvellement que les avocats ont été en appel devant la Chambre du Conseil. Le premier jugement a eu lieu aujourd’hui: les conditions sont levées. D’ici le 16 mars, elles devraient l’être pour tous nos membres qui étaient jusqu’ici interdits de contact entre eux. Le dossier devrait maintenant (lentement) cheminer vers la chambre qui décidera si il y a matière ou non à procès sur le fond.

Un tribunal turc a condamné ce mercredi Ozan Ciliç, éditeur en chef du journal en langue kurde Azadiya Welat à 21 ans et trois mois de prison pour avoir ‘diffusé la propagande d’une organisation terroriste’ en publiant des images et des rapports du PKK et de son leader Ocalan au mois de juin dernier. Kilinç, à qui appartient également le journal, a été prononcé coupable d’avoir ‘commis un crime au nom d’une organisation terroriste’. Depuis sa création en 2004, le journal a régulièrement été la cible d’actions judiciaires basées sur le fait qu’il serait un porte-parole du PKK. L’éditeur en chef précédant, Vedat Kursun, est détenu depuis treize mois et poursuivi pour ‘diffusion de propagande terroriste, pour avoir fait l’éloge de criminels et aidé des terroristes’ (sic).

En décembre 2004, un texte qui dénonçait la participation de la société Bouygues aux chantiers des centres de rétention et appelait au lancement d’un mouvement contre l’entreprise, dans le cadre de la campagne anti-rétention qui s’est déroulée de novembre 2004 à avril 2005, était reproduit sur les sites CNT, Indymedia, Pajol, Réseau anti-pub. En janvier 2005, la société Bouygues a porté plainte contre la diffusion de ce texte.

Aujourd’hui, après cinq ans d’instruction, quatre personnes, dont les administrateurs techniques des sites Indymedia, Pajol, Réseau anti-pub, sont renvoyés en correctionnelle, pour avoir commis le délit de ‘provocation directe, suivie d’effet, à la commission de destructions, dégradations et détériorations dangereuses pour les personnes’.

Rassemblement de soutien aux personnes inculpées vendredi 12 février 2010 à 13h à la 17e chambre correctionnelle de Paris, Palais de Justice de Paris, 4 bd du Palais, 75001 Paris (métro Cité).

Le 25 janvier a commencé le procès de dix personnes sans-papiers accusées d’avoir participé, le 22 juin 2008, à la révolte collective qui a abouti à la destruction du centre de rétention administrative de Vincennes (photo). Ils sont inculpés d’incendie volontaire, dégradation et violence en réunion.

Le procès est à l’image de l’instruction, menée exclusivement à charge pendant un an. La quasi totalité des demandes de la défense (circonstance de la mort de Salem Souli la veille de la révolte, expertises techniques des matériaux des bâtiments, rapport des pompiers…) a été rejetée. Seule a été acceptée la demande de visionnage de la totalité des bandes de vidéosurveillance, mais en audience. Cette décision qui apparaissait comme une concession a, en fait, porté atteinte aux droits de la défense en imposant, sans concertation et du jour au lendemain, aux avocats et aux prévenus trois semaines d’audience consécutives. Ainsi depuis le 1er février, le procès se poursuit entre personnes de connivence: les juges, le procureur, les avocats des parties civiles, à savoir l’Etat, ainsi que les policiers du centre. Les inculpés et leurs avocats ont quitté le procès, ces derniers affirmant ne pas avoir les moyens de la défense et ne voulant pas être ‘la caution de cette comédie’.

Suite à un appel à une semaine de solidarité avec les inculpés de Vincennes du 16 au 24 janvier, partout en France et ailleurs, des personnes ont exprimé leur solidarité de diverses façons: repas de solidarité à Reims; banderoles accrochées à Trièves, Grenoble, Paris, Bordeaux et Marseille; occupations à Air-France, et à Carlson-wagonlit travel (Paris); soirées d’information et de débats à Paris, Marseille, Dijon, Milan et, Saint-Etienne; manifestations de rues et balades-diffusions de tracts à Paris, Bordeaux et Angers; rassemblement devant les palais de justice de Paris, de Marseille et de Limoges; rassemblements devant les centres de rétention de Marseille, d’Utrecht, de Besançon et de Turin; inscriptions et collages sur les murs des villes, des camps, des palais de justice, des banques qui dénoncent les sans papiers, des entreprises qui construisent les camps à Paris, Lyon, Turin, Bordeaux, Angers, Grenoble, Nîmes, Reims et Marseille; sabotage des distributeurs des banques qui dénoncent des sans papiers, entreprises qui participent à la machine à expulser (Paris). RDV à l’audience du mercredi 10 février à 13h30 Au TGI de Paris (16e chambre)

Centre de rétention de Vincennes

Centre de rétention de Vincennes

Le 21 avril 2009, suite à l’annonce du tribunal de grande instance de Sarreguemines (Moselle) qui les déboutait de leur demande d’annulation du plan de fermeture de leur usine qui comptait 1.100 salariés, plus de 200 ouvriers de l’usine Continental de Clairoix avaient laissé éclater leur colère dans les locaux de la sous-préfècture de Compiègne (photo).

En première instance au mois de janvier, six d’entre eux avaient été condamnés à des peines de prison avec sursis. Ce matin, la cour d’appel d’Amiens les a condamnés à de simples peines d’amende, allant de 2.000 à 4.000€. Ils ont été déclarés coupables de ‘dégradation de biens destinés à l’utilité publique’.

Sous-préfecture de Compiègne

Sous-préfecture de Compiègne