Shaby Aziz a été condamné une peine de prison de 2 ans et 3 mois pour dommages criminel et intrusion illégale lors d’une action en soutien à la Palestine à l’usine d’armes Ferranti, à Oldham. Il est aujourd’hui incarcéré après avoir été condamné par un tribunal de Manchester. Un autre activiste, Ali, qui, lors de son arrestation, a déclaré : « Ils tuent des enfants, ils ont tué ma famille », a été condamné à une peine de prison avec sursis de 2 ans et 300 heures de travail non rémunérés.

L’usine Ferranti, appartient à la plus grande entreprise d’armement israélienne Elbit Systems, elle est  aujourd’hui à  l’arrêt suite à action directe du collectif « Action Palestine ». Avant sa fermeture, elle fabriquait des pièces pour les drones « Hermes » et du matériel pour les chars israéliens. En juin 2021, trois militants, dont Shaby, étaient entrés dans l’usine Ferranti et y avaient démantelé les machines de production.

Le Royaume-Uni compte maintenant 21 prisonniers appartenant à « Action Palestine », ils sont détenus pour avoir dénoncé le génocide à Gaza. Deux d’entre eux, dont Shaby, purgent une peine après avoir été condamnés, tandis que les 19 autres activistes sont détenus avant leur procès.

Relaxés en janvier, Alexandre et Christophe, les deux représentants syndicaux de la CGT Énergie 33 viennent d’être condamnés par la cour d’appel de Bordeaux à 9 mois de prison avec sursis et 5000 euros d’amende à verser à l’hôpital Saint-André pour leurs actions Robin des Bois durant la réforme des retraites. L’action s’était déroulée le 23 mars 2023. Ce jour-là, l’hôpital Saint-André avait brièvement été touché par erreur par une coupure de courant organisée par des énergéticiens et avait été privé d’électricité pendant quelques minutes, le générateur de secours n’avait pas joué son rôle, il était défectueux et avait nécessité dix minutes pour se mettre en marche.

Cette condamnation illustre l’esprit revanchard de l’État et du patronat envers les syndicalistes qui ont lutté contre une réforme des retraites largement rejetée par la population. Il y a quelques mois, les deux syndicalistes avaient été traînés devant un conseil de discipline par Enedis et sanctionnés d’une semaine de mise à pied.

A Bordeaux, la CGT Énergie a annoncé à la sortie du délibéré son intention de déposer un pourvoi auprès de la Cour de cassation.

« Les Filles de Kobanê : une histoire de rébellion, de courage et de justice » dédié aux combattantes kurdes lors la lutte contre DAECH à Kobanê, a été interdit en Turquie pour la deuxième fois (voir article ici) . Un tribunal a ordonné l’interdiction et la confiscation du livre accusé de faire de la propagande pro PKK. Publié à l’international, « The Daughters of Kobanê » s’appuie sur des centaines d’heures d’entretiens et de reportages de terrain menés par Gayle Tzemach Lemmon. Il raconte l’histoire de femmes combattantes kurdes qui ont joué un rôle crucial dans la lutte contre l’EI dans la ville kurde syrienne de Kobanê en 2014 et 2015.

Un sit-in s’est tenu, jeudi matin devant le tribunal de première instance de Salé au Maroc, où se déroule le procès de 13 membres du Front marocain de soutien à la Palestine. Les prévenus comparaissent pour leur participation à un rassemblement non autorisé et incitation à la manifestation, ils avaient pris part à un sit-in devant un magasin Carrefour dans la ville, le 25 novembre. L’enseigne française de grande distribution est dans le viseur de nombreux opposants pour son soutien à l’armée Israélienne sous la forme de dons. L’audience s’est déroulée deux jours après la condamnation à un an de prison d’Ismaël Ghezaoui, militant du mouvement BDS ( voir article ici ).

Un militant de BDS Maroc est emprisonné pour son engagement pro-palestinien. Ismaïl Lghazaoui a été arrêté et condamné par le tribunal à Casablanca à un an de prison et une amende de 5000 dirhams le 10 décembre dernier. Les autorités marocaines l’accusent d’« incitation d’une ou plusieurs personnes à commettre un crime ou un délit » en raison de sa participation à un rassemblement devant le consulat des Etats-Unis à Casablanca ainsi que la publication d’une vidéo sur les réseaux sociaux. Filmé devant le port Tanger-Med, il condamnait l’accostage de navires états-unien transportant du matériel destiné à l’occupation israélienne. En réponse à cette condamnation, une vague de solidarité mondiale s’exprime appelant à la libération du prisonnier politique. La répression qui s’abat au Maroc, en Égypte ou en Jordanie, rappelle que le peuple palestinien ne fait pas seulement face à l’État sioniste et ses soutiens occidentaux, mais également aux régimes réactionnaires arabes.

Pour les militants défenseurs de l’environnement et du climat, le Royaume-Uni est l’un des pays les plus sévères, c’est ce que révèle une étude de l’université britannique de Bristol ce mercredi 11 décembre. Lors des manifestations pour le climat et l’environnement, il y a trois fois plus de risques d’y être arrêté qu’ailleurs dans le monde. En moyenne, près d’une manifestation sur cinq y donne lieu à des arrestations. Londres prend la première place en matière de répression judiciaire. Des peines de prison ferme à la suite d’actions militantes, de sabotage sont régulièrement prononcées. De nouvelles lois criminalisent également toute une série de moyens de protestations. La police britannique a été dotée de nouveaux pouvoirs pour empêcher en amont la tenue des manifestations. La répression se généralise, notamment dans les pays du Nord. Selon les auteurs de l’étude, « l’option répressive face à la multiplication de la contestation, est un choix politique. »

Nairobi, une manifestation contre les féminicides s’est rapidement heurtée à la police mardi. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de la capitale, pour dénoncer les violences faites aux femmes. 97 assassinats de femmes ont été recensés au cours des trois derniers mois au Kenya. Pendant la manifestation, les femmes ont marché jusqu’au parlement en huant et scandant des slogans tels que « Honte à vous! » et « Eduquez vos fils », et  demander aux autorités des mesures contre les féminicides. Les forces de l’ordre, en uniforme ou en civile étaient présentes en grand nombre, elles ont interrompu à plusieurs reprises le cortège en lançant des grenades lacrymogènes, un groupe de jeunes femmes arborant des t-shirts aux slogans féministes a particulièrement été ciblé. Plusieurs personnes ont été interpellées par la police.

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Le tribunal administratif de Paris a confirmé l’interdiction de deux numéros du journal anticarcéral et abolitionniste « L’Envolée » écrit par et pour les détenus, composé de témoignages de prisonniers, ils y dénoncent la violence vécue à l’intérieur des maisons d’arrêt. L’accès à ces journaux devient impossible pour les prisonniers dès que les numéros critiquent  l’administration pénitentiaire.

En juin 2022, le numéro 55 a été interdit, il fait le récit de l’homicide d’un détenu par plaquage au sol et bâillonnement effectué par les gardes en 2016, une pratique interdite. Ce récit est considéré comme « diffamatoire » par la Direction de l’administration pénitentiaire, laquelle a interdit et saisi les exemplaires dans les cellules. Janvier 2023, le numéro 56 dénonce la violence de la prison, en rendant hommage à un prisonnier mort en 2022 d’une rupture de l’aorte suite à des refus de soins. Les exemplaires du numéro sont interdits et saisis dans les cellules.

Ces interdictions ont été contestées par « L’Envolée » devant le tribunal administratif le 15 novembre. Sans surprise, ce 6 décembre, le tribunal a rejeté les recours en validant le caractère diffamatoire des propos contenus dans les numéros 55 et 56 « au regard de l’objectif de préservation du bon ordre au sein des établissements pénitentiaires ». Une censure qui touche 80 000 lecteurs.

Jeudi 5 décembre , « Sauvez les paysan.n.es, mangez un trader », proclamait une grande banderole jaune aux couleurs du syndicat de la confédération paysanne, déployée sur le parvis du Grand Palais à Paris. 200 agriculteurs ont participé à une manifestation à l’appel du syndicat. La Confédération paysanne a rassemblé les agriculteurs pour mener une action coup de poing et dénoncer les conditions de travail des agriculteurs. « On vous nourrit, respectez-nous », ont scandé les personnes présentes, ou encore « Traders, tremblez, les paysans reprennent leur blé » dénonçant la dérégulation des marchés. Cette manifestation intervient alors que s’ouvre en Uruguay le sommet du Mercosur, un accord de libre-échange. Une partie d’entre eux ont tenté d’entrer dans le bâtiment où se tient la 64e Bourse de commerce européenne, concernant les grands acteurs des céréales. Les agriculteurs ont subi une forte répression, des dizaines de policiers et de gendarmes, mais aussi la BRAV, sont intervenus avec brutalité. Cinq paysan-nes ont été arrêté-es et placé-es en garde à vue pour «violences et tentatives d’intrusion».

Valence, dans la Drôme, les gendarmes ont déployé les grands moyens pour traquer l’autrice de tags pro palestiniens. Le parquet a autorisé la pose d’une balise GPS sous sa voiture. Pendant plus de cinq semaines, Emma S., a roulé avec ce traqueur, ignorant que les gendarmes ont suivi en temps réel tous ses déplacements. Ils ont effectué des planques devant son domicile, épluché ses comptes en banque et adressé des réquisitions aux opérateurs téléphoniques pour géolocaliser son numéro et identifier ses principaux contacts. Elle sera jugée ce jeudi 5 décembre pour des « dégradations légères ».