Des dizaines de manifestants antifascistes se sont rassemblés ce samedi 17 mai à Bristol pour une contre-manifestation en opposition à une marche d' »expulsions massives » organisée par le Parti de l’indépendance du Royaume-Uni. Le parti avait, sur les médias sociaux, exhorté les gens à se joindre à la marche. Les organisateurs de la contre-manifestation de Bristol « Against Hate » ont déclaré : « Les racistes d’extrême droite n’ont pas appris leur leçon ». Ils ont également déclaré : « Il est temps pour nous de nous présenter à nouveau et de montrer que le racisme n’est pas le bienvenu dans nos rues ». Quatre personnes ont été arrêtées pendant les manifestations. 167 officiers ont été déployés, y compris des unités spécialisées avec des drones, des chiens, des chevaux et des équipes cyclistes.

Accusé d’avoir incité à la violence contre des élus et d’avoir exprimé un soutien au Hamas, le trio de rappeurs nord-irlandais Kneecap est, en ce 1er mai, sous le coup d’une enquête de la police antiterroriste britannique. 2 vidéos filmées lors de concerts sont à l’origine de la procédure. En 2023, à Londres, on peut entendre l’un des rappeurs scander : « Debout le Hamas, debout le Hezbollah ! », 2 organisations considérées comme terroristes par le Royaume-Uni. Dans une autre vidéo, datée de novembre, un membre du groupe aurait lancé : « Le seul bon politique conservateur, c’est un conservateur mort. Tuez votre député local ». En avril, aux Etats-Unis, Kneecap avait projeté sur scène des messages dénonçant le soutien des États-Unis à Israël et évoquait le génocide en Palestine. Plusieurs personnalités américaines avaient alors demandé la révocation de leurs visas de travail. La cheffe du Parti conservateur, Kemi Badenoch, a réclamé l’exclusion de Kneecap du festival de Glastonbury, l’un des plus grands rendez-vous musicaux d’Europe où les rappeurs étaient  programmés en juin. Depuis, plusieurs concerts ont été déprogrammés au Royaume-Uni et 3 dates de concert en septembre ont été supprimées en Allemagne.

Just Stop Oil, un mouvement écologiste, a annoncé, trois ans après sa création, la fin de ses actions chocs de désobéissance civile. Le collectif britannique, s’est fait connaître en jetant de la soupe sur des tableaux ( notre article ici ). Officiellement, le groupe a gagné sa bataille, le gouvernement britannique s’est engagé à ne plus produire de pétrole et de gaz. La sévère répression policière a visé leurs manifestations et rendu presque impossible le fonctionnement du groupe. Un grand nombre d’affaires judiciaires sont en cours, 11 militant.es sont incarcéré.es, d’autres activistes seront jugé.es au cours du mois de mai. Début mars, les peines de prison ferme infligées à 10 militants du collectif qui s’en étaient pris au tableau Les Tournesols de Vinvent Van Gogh à la National Gallery de Londres ont été confirmées en appel par la justice britannique ( notre article ici ). Just Stop Oil arrête ses actions, mais ne dissout pas le mouvement.

Prévoir les meurtres ou des délits avant qu’ils ne soient commis, et donc les empêcher, c’est le principe de la «justice prédictive». Au Royaume-Uni, le gouvernement travaille à un programme de prédiction des crimes et délits découvert par une ONG de défense des libertés. Le ministère de la Justice parle «d’évaluation des risques», le principe est d’utiliser les données relatives aux personnes «connues des autorités», cela concerne de 100 000 à 500 000 personnes, certaines condamnées ou citées dans des enquêtes, mais aussi des victimes de violences. Parmi les données compilées, l’identité complète : nom, âge, genre, ethnie, dossier judiciaire, médical et les facteurs de risque génétiques. L’ONG Statewatch, à l’origine des révélations, dénonce le manque de transparence et l’utilisation de données personnelles.

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6 activistes ont été arrêtés, jeudi 10 avril à Londres, parmi eux, le co-directeur de Greenpeace Royaume-Uni. Accusés de dégradations «criminelles avec préméditation», pour représenter le sang des Palestiniens, ils ont déversé des centaines de litres de colorant rouge biodégradable et non toxique dans l’étang de l’ambassade américaine. À environ 8h du matin, déguisés en livreurs à vélo, 12 militants de l’ONG Greenpeace sont arrivés sur les lieux portant des containers tagués des mots: «Arrêtez d’armer Israël» et ont déversé 300 litres de colorant rouge sang dans l’étang du bâtiment ultra-moderne. Interpellés dans l’après-midi, après identification, ces activistes encourent jusqu’à 10 ans de prison.

Vidéo de l’action  ici

Samedi 8 mars, 7 heures du matin, un Britannique est entré dans le périmètre du parlement en escaladant une clôture sans qu’aucun agent de sécurité ne l’interpelle. Il est ensuite monté sur la tour Élisabeth de Big Ben à Londres, drapeau palestinien et keffieh ( foulard emblématique de la cause palestinienne) à la main. Il exigeait la libération des 18 détenus ayant participé à une action de soutien au peuple palestinien en août 2024 sur le site de Filton Elbit Systems à Bristol et la fin du génocide à Gaza. Trois sauveteurs ont grimpé sur les échelles des pompiers pour persuader l’homme de descendre, mais cela s’est avéré sans effet. De nombreuses personnes se sont rassemblées pour le soutenir, elles ont scandé «  Free Palestine » et « tu es un héros ». Peu après les douze coups de minuit à l’horloge de Big Ben, le grimpeur a décidé de quitter son poste, les pompiers l’ont alors aidé à descendre. Dès son arrivée au sol, les forces de police l’ont mis en état d’arrestation.

Huit militants écologistes de Just Stop Oil ont vu leurs peines de prison ferme confirmées ce vendredi 7 mars en appel par la justice britannique. La justice rejette l’appel des deux membres de Just Stop Oil qui avaient lancé de la soupe sur le tableau « Les Tournesols ». Phoebe Plummer et Anna Holland contestaient leur condamnation à 24 et 20 mois de prison ( voir article ici ). En tout, 16 militants du groupe anti-énergies fossiles faisaient appel de leurs condamnations allant jusqu’à cinq ans de prison, pour avoir participé à un blocage d’autoroute en 2022. Six peines ont été réduites, dont celle du fondateur de Just Stop Oil, Roger Hallam, qui passe de 5 ans à quatre ans d’emprisonnement. Ils avaient planifié, lors d’une réunion en ligne, une action de blocage de l’autoroute M25 autour de Londres ( voir article ici ). Au moment de l’annonce de la décision, une vingtaine de militants se sont levés dans la salle, en silence, vêtus de tee-shirt « Corruption au tribunal » et ont tourné le dos à la juge. Les militants déboutés envisagent de saisir la Cour suprême. Ces condamnations sont les plus lourdes jamais infligées dans le cadre de manifestations non violentes.

Les Belges et les européens n’avaient pas besoin d’un visa pour se rendre au Royaume-Uni pour des séjours de courte durée (6 mois maximum), ils auront besoin d’une autorisation de voyage électronique (ETA) à partir du 2 avril. La demande du document sera possible dès le 5 mars. Dans la majorité des cas, l’autorisation sera validée en quelques minutes via l’application UK ETA mais il est conseillé de s’y prendre trois jours (ouvrables) avant le départ. Elle sera délivrée contre 10 livres sterling (un peu plus de 12 euros) et sera valable pour plusieurs séjours de maximum 6 mois et pendant une période de deux ans ou jusqu’à l’expiration du passeport. Les détenteurs de la double nationalité britannique ou irlandaise sont dispensés de celle-ci. Elle ne sera pas nécessaire pour transiter par le Royaume-Uni, sauf en cas de passage par le contrôle aux frontières. Ce système est mis en place pour centraliser numériquement les données relatives à l’immigration, ce n’est ni plus ni moins qu’un nouveau fichage et une nouvelle atteinte à la liberté de circulation des personnes.

La reconnaissance faciale en direct dans les espaces publics est interdite en Europe mais de nombreux commerces britanniques optent pour cette technologie aidée par l’intelligence artificielle sans garde-fous juridiques. Les ONG s’inquiètent des bases de données publiques élaborées sans aucune régulation. Ils utilisent le logiciel Facewatch pour remplir leur propre base de données. Les commerces doivent préciser leur utilisation de caméras de surveillance et si la reconnaissance faciale est utilisée, mais, tous ne préviennent pas les clients, ces derniers ne peuvent alors pas donner leur consentement à l’exploitation de leur image.

Gaie Delap, une militante écologiste de 77 ans a passé les fêtes de fin d’année en prison malgré la décision de libération sous bracelets électroniques qui lui avait été accordée. Les autorités ne sont pas parvenues à trouver un bracelet électronique suffisamment petit pour pouvoir s’adapter à ses poignets de fine taille. L’activiste du groupe « Just Stop Oil » a été condamnée à 20 mois de prison et incarcérée au mois d’août denier pour avoir participé à des blocages sur l’autoroute M25 en novembre 2022.

Sa libération sous conditions a été prononcée au mois de novembre afin de purger le reste de sa peine à domicile, en raison d’un problème de santé, le bracelet électronique n’a pu être mis au niveau de sa cheville. Malgré les recherches de l’entreprise EMS qui pose les bracelets, aucun n’a été trouvé à la bonne taille pour lui en fixer un à l’un de ses poignets. Faute de solution, un mandat d’arrêt a été émis et la police est venue la chercher à son domicile le vendredi 20 décembre pour l’emmener à la prison d’Eastwood Park, dans le Gloucestershire pour y purger le reste de sa peine.