Samedi 5 juillet à Londres, la police a interpellé des dizaines de manifestants qui brandissaient des affiches en soutien au groupe Palestine Action, une organisation interdite le 4 juillet dernier en vertu des lois antiterroristes (voir notre article). Les autorités avaient prévenu qu’exprimer son soutien à Palestine Action constituerait une infraction pénale après l’entrée en vigueur de l’interdiction à minuit. Cela inclut les chants, le port de vêtements ou l’affichage d’articles tels que drapeaux, panneaux ou logos.

Le 1er juillet, un partisan de Samidoun et du Revolutionary Communist Group a été arrêté par la police anti-terroriste britannique à son retour d’Égypte à l’aéroport de Manchester, en vertu de l’annexe 7 de la loi de 2000 sur le terrorisme. Ses appareils ont été confisqués et la loi permet d’enquêter sur les biens confisqués pendant une semaine, mais ce délai peut être prolongé, et décidera de poursuites ou non. Cette situation intervient alors que la répression contre le mouvement de la solidarité s’intensifie comme en témoigne la récente interdiction de Palestine Action (voir notre article) ou encore le procès des SOAS 2 contre deux jeunes étudiants qui sont visés par les lois britanniques sur le terrorisme pour avoir fait un discours de soutien à la résistance palestinienne.

La police antiterroriste a arrêté quatre personnes suite à l’action revendiquée par Palestine Action sur une base de la Royal Air Force, au cours de laquelle des militants ont peint à la bombe deux avions militaires britanniques avec de la peinture rouge et ont échappé à la sécurité. Trois personnes ont été arrêtées pour suspicion de commission, de préparation ou d’instigation d’actes terroristes. Une autre a été arrêtée pour assistance à un délinquant. Ces arrestations marquent le premier recours aux pouvoirs antiterroristes suite à une manifestation sur une base militaire britannique. Le recours aux lois antiterroristes implique que toute personne arrêtée sera maintenue au secret, potentiellement en isolement, et interrogée pendant plusieurs jours, sans inculpation. Cela fait suite à la volonté du gouvernement britannique d’interdire Palestine Action (voir notre article).

Depuis de nombreuses années, Palestine Action mène des actions spectaculaires contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems et les différentes entreprises de l’armement impliquées dans le génocide en cours en Palestine. Après avoir pénétré une base de la Royal Air Force dans l’Oxforshire et endommagé plusieurs avions ce vendredi 20 juin, la ministre de l’Intérieur britannique envisage d’interdire cette campagne, la qualifiant ainsi « d’organisation terroriste ». Cela est possible en vertu de la loi sur le terrorisme de 2000 s’il estime qu’elle est « concernée par le terrorisme ». Elle prépare une déclaration ministérielle écrite qui sera présentée au Parlement lundi 23 juin. Elle devra ensuite être promulguée par une nouvelle loi. Si elle est adoptée, l’adhésion au groupe sera illégale.

Mo Chara, le rappeur du trio nord-irlandais Kneecap, a comparu ce mercredi pour « infraction terroriste » devant un tribunal de Londres. Accueilli sous les acclamations et les applaudissements, Mo Chara a dû traverser une foule compacte brandissant des drapeaux irlandais, palestiniens et des pancartes « Libérez la Palestine ! ». Son groupe originaire de Belfast rappe en anglais et en irlandais, revendique haut et fort son engagement en faveur de la cause palestinienne. Liam O’Hanna (Liam Og O Hannaidh en gaélique), nom de scène Mo Chara est accusé de s’être couvert d’un drapeau du Hezbollah classé terroriste pendant un concert à Londres le 21 novembre 2024 et d’avoir crié « Allez le Hamas ! Allez le Hezbollah ! ». Le rappeur sous le coup d’une enquête depuis le 1er mai (notre article ici) a été inculpé le 21 mai. Les avocats du rappeur, ont affirmé que son inculpation avait eu lieu hors délai légal. Mo Chara, qui était accompagné des autres membres du trio, Móglaí Bap et DJ Próvaí, est reparti libre. La prochaine audience est prévue pour le 20 août.

En grève de la faim depuis 247 jours, la mère d’Alaa Abdel Fattah appelle le gouvernement britannique à faire libérer immédiatement son fils détenu illégalement en Égypte depuis 2019 (nos articles ici et ici). La sexagénaire, hospitalisée, refuse tout traitement tant que le gouvernement britannique n’aura pas fait preuve de fermeté vis-à-vis du Caire. Laila Soueif a débuté une grève de la faim en septembre dernier. Hospitalisée depuis trois jours sous perfusion de protéines, Laila Soueif risque de décéder à tout instant. Épuisée, elle s’est dite prête à mourir. Ce mardi, son état s’est légèrement amélioré mais elle ne recommencera à se nourrir que quand son fils sera libéré. Il aurait dû quitter les prisons du Caire en septembre dernier.

Le gouvernement n’envisage pas de libérer les prisonniers politiques républicains irlandais des dissidences de l’IRA, pour obtenir un cessez-le-feu, a déclaré le secrétaire d’État pour l’Irlande du Nord. Il répondait à une question posée lors d’une séance de questions à la Chambre des communes lorsqu’un représentant du Democratic Unionist Party (DUP, droite pro-britannique) avait posé la question aux membres de la commission des affaires d’Irlande du Nord. Un député conservateur (tory), David Davis, a en outre dénoncé les procès « à motivation politique » dirigés contre les militaires qui ont commis des crimes lors du conflit en Irlande du Nord, les qualifiant « d’hommes courageux… [qui] ont servi leur pays avec honneur, patriotisme et intégrité. »

Des dizaines de manifestants antifascistes se sont rassemblés ce samedi 17 mai à Bristol pour une contre-manifestation en opposition à une marche d' »expulsions massives » organisée par le Parti de l’indépendance du Royaume-Uni. Le parti avait, sur les médias sociaux, exhorté les gens à se joindre à la marche. Les organisateurs de la contre-manifestation de Bristol « Against Hate » ont déclaré : « Les racistes d’extrême droite n’ont pas appris leur leçon ». Ils ont également déclaré : « Il est temps pour nous de nous présenter à nouveau et de montrer que le racisme n’est pas le bienvenu dans nos rues ». Quatre personnes ont été arrêtées pendant les manifestations. 167 officiers ont été déployés, y compris des unités spécialisées avec des drones, des chiens, des chevaux et des équipes cyclistes.

Accusé d’avoir incité à la violence contre des élus et d’avoir exprimé un soutien au Hamas, le trio de rappeurs nord-irlandais Kneecap est, en ce 1er mai, sous le coup d’une enquête de la police antiterroriste britannique. 2 vidéos filmées lors de concerts sont à l’origine de la procédure. En 2023, à Londres, on peut entendre l’un des rappeurs scander : « Debout le Hamas, debout le Hezbollah ! », 2 organisations considérées comme terroristes par le Royaume-Uni. Dans une autre vidéo, datée de novembre, un membre du groupe aurait lancé : « Le seul bon politique conservateur, c’est un conservateur mort. Tuez votre député local ». En avril, aux Etats-Unis, Kneecap avait projeté sur scène des messages dénonçant le soutien des États-Unis à Israël et évoquait le génocide en Palestine. Plusieurs personnalités américaines avaient alors demandé la révocation de leurs visas de travail. La cheffe du Parti conservateur, Kemi Badenoch, a réclamé l’exclusion de Kneecap du festival de Glastonbury, l’un des plus grands rendez-vous musicaux d’Europe où les rappeurs étaient  programmés en juin. Depuis, plusieurs concerts ont été déprogrammés au Royaume-Uni et 3 dates de concert en septembre ont été supprimées en Allemagne.

Just Stop Oil, un mouvement écologiste, a annoncé, trois ans après sa création, la fin de ses actions chocs de désobéissance civile. Le collectif britannique, s’est fait connaître en jetant de la soupe sur des tableaux ( notre article ici ). Officiellement, le groupe a gagné sa bataille, le gouvernement britannique s’est engagé à ne plus produire de pétrole et de gaz. La sévère répression policière a visé leurs manifestations et rendu presque impossible le fonctionnement du groupe. Un grand nombre d’affaires judiciaires sont en cours, 11 militant.es sont incarcéré.es, d’autres activistes seront jugé.es au cours du mois de mai. Début mars, les peines de prison ferme infligées à 10 militants du collectif qui s’en étaient pris au tableau Les Tournesols de Vinvent Van Gogh à la National Gallery de Londres ont été confirmées en appel par la justice britannique ( notre article ici ). Just Stop Oil arrête ses actions, mais ne dissout pas le mouvement.