Edward Snowden, bloqué depuis plus de trois semaines dans la zone de transit de l’aéroport de Moscou-Cheremetievo, a officiellement demandé mardi un asile provisoire à des représentants du service des Migrations. Le porte-parole du président russe a répété que le Kremlin ne se mêlait pas de cette affaire. « Le Service des migrations s’occupe de cette question », a-t-il déclaré. L’examen de la demande d’asile temporaire de M. Snowden pourrait prendre jusqu’à trois mois, en attendant, des documents seront remis au fugitif américain lui permettant de se rendre sur le territoire russe.

Snowden avait déjà demandé début juin l’asile politique à une vingtaine de pays, dont la Russie. Mais il était revenu sur sa demande auprès de Moscou après que M. Poutine a posé comme condition qu’il cesse ses révélations sur le programme de surveillance électronique américain, les relations de la Russie avec Washington étant déjà assez tendues.

L’antifa russe Alexei Gaskarov, défenseur des forêts de Khimki avait été emprisonné en 2010 au lendemain d’une action de protestation à Khimki. Après trois mois de détention provisoire, il avait bénéficié d’un acquittement sur toute la ligne. En octobre 2012, il est élu au Conseil de coordination de l’opposition. Depuis son acquittement dans l’affaire de Khimki, le tristement célèbre département «E» (« anti-extrémisme ») de la police fait pression sur lui, organise des provocations.

Cette fois, la police essaie de poursuivre Gaskarov dans un dossier fabriqué de toute pièce sur les «désordres» du 6 mai 2012 lors d’un meeting autorisé à Moscou, qui avaient débouché sur l’emprisonnement 28 manifestants. Ce jour-là la police a fait un usage massif de violence afin de provoquer les manifestants. Alexei avait été blessé lors du meeting par un policier qui l’a d’abord jeté à terre puis lui a mis un coup de pied au visage. Il a envoyé une plainte au Parquet, mais comme avec d’autres cas de violence policière le 6 mai, le Parquet n’a pas donné suite à sa plainte. Au contraire, Alexei est à nouveau arrêté le 27 avril. Le 28 juin, un tribunal devra décider si Alexei doit rester en détention en attendant son procès.

Rassemblement à Bruxelles lundi 24 juin de 17h30 à 18h30, à la sortie du métro Art-Loi, qui se trouve au niveau du bâtiment de la Représentation de la Fédération de Russie auprès de l’Union européenne, sur le trottoir d’en face.
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Alexei Gaskarov

Alexei Gaskarov

Le 6 mai 2012, des milliers de personnes s’étaient réunies pour dénoncer le retour au pouvoir de Vladimir Poutine. De violents heurts les avaient opposé aux forces de l’ordre et de nombreux manifestants avaient été interpellés. Le procès de douze d’entre eux, en détention provisoire depuis lors, a commencé ce jeudi. Dans les faits, ils sont poursuivis pour avoir jeté des bouteilles en plastique et résisté aux forces de l’ordre. Néanmoins, ils sont inculpés de ‘troubles massifs’, une délit qui en Russie signifie ‘atteinte à l’ordre public par une foule, incendie volontaire, destruction de biens, utilisation d’armes à feu et d’explosifs’. Ils encourent une peine de huit ans de camp.

Une des deux membres du groupe Pussy Riots incarcérée après avoir été condamnée pour avoir chanté une ‘prière punk’ dans une cathédrale de Moscou avait entamé le 22 mai une grève de la faim. Elle entendait ainsi protester contre une décision de justice l’ayant empêchée de participer à une audience sur sa demande de libération anticipée (demande qui a été rejetée). Elle avait ensuite poursuivi son action pour dénoncer les conditions de détention et de déplacement au sein du camp où elle est détenue. Elle dénonçait entre autre le fait que certains locaux de travail étaient fermés avec un cadenas, empêchant les détenues d’en sortir sans un employé de la prion. Hospitalisée à l’infirmerie depuis plusieurs jours, Maria Alekhina a cessé sa grève de la faim suite à la décision des autorités pénitentiaires de satisfaire à ses revendications.

Maria Alekhina, qui a entamé mercredi une grève de la faim pour dénoncer le refus des autorités pour qu’elle soit présente au tribunal, s’est vue refuser sa demande de libération anticipée. Tout comme Nadejda Tolokonnekova qui avait vu sa demande rejetée en avril, elle restera incarcérée. Toutes deux ont été condamnées en août 2012 à deux ans de camp pour ‘hooliganisme’ et ‘incitation à la haine religieuse’ après avoir chanté une ‘prière punk’ dans la cathédrale Christ-Sauveur de Moscou.

Arrêtée en février 2012 pour avoir chanté une ‘prière punk’, en compagnie de deux autres membres de son groupe, dans une cathédrale de Moscou et condamnée en août 2012 pour ‘hooliganisme’ et ‘incitation à la haine religieuse’, Maria Alekhina purge actuellement sa peine de deux ans de camp. Elle a récemment introduit une demande de libération anticipée dont l’examen a commencé ce matin au tribunal de Berezniki, dans l’Oural. La justice ayant refusé qu’elle assiste à l’audience, la prisonnière a déclaré ce matin qu’elle entamait une grève de la faim pour dénoncer ce refus de participation. En avril dernier, Nadejda Tolokonnikova, également condamnée à deux ans de camp pour les mêmes faits s’était vue refuser une demande de libération conditionnelle, le tribunal estimant qu’elle ne s’était pas repentie et qu’elle avait eu des réprimandes pendant sa détention.

Jusqu’à 20 000 partisans de l’opposition russe ont manifesté lundi pour démontrer leur colère contre le Kremlin et exiger la libération de prisonniers politiques. Il y a exactement un an, une manifestation au même endroit à la veille de l’investiture de Poutine pour son troisième mandat s’était terminée par des affrontements entre la police et les manifestants.

Les participants à la manifestation de lundi — qui s’est déroulée dans le calme et sous haute surveillance policière — ont exhorté les autorités de libérer plus d’une vingtaine de personnes qui font face à des accusations criminelles en raison de leur participation à la manifestation de l’an dernier.
Depuis que M. Poutine a repris la présidence, les autorités ont lancé des procédures criminelles contre des militants de l’opposition et le Parlement a voté plusieurs lois répressives qui ont fait fortement augmenter les amendes pour la participation à des manifestations non autorisées.

Russie: Pour la libération des prisonniers politiques

Ce 28 avril, Alexey Gaskarov a été arrêté à Moscou. Il avait déjà été arrêté et détenu pour avoir pris part, à l’automne 2010, aux protestations, attaques incendiaires et autres occupations contre le projet d’autoroute qui allait détruire la forêt de Khimki. A l’époque, la société gestionnaire du projet avait fait appel à des miliciens fascistes pour chasser les militants anarchistes et écologistes du chantier. Incarcéré, puis libéré suite aux énormes mouvements internationaux de soutien, il avait finalement été blanchi de toute accusation. Dimanche, Gaskarov a été arrêté et placé en détention, accusés d’avoir ‘participé aux émeutes et aux violences à l’encontre des forces de l’ordre’ au cours de la manifestation anti-Poutine du 6 mai dernier. Ce jour-là, la police anti-émeute avait chargé la foule et plus de 600 personnes avaient été interpellées. L’arrestation du militant anti-fasciste intervient quelques jours avant la manifestation ‘anniversaire’ du 6 mai où il devait tenir une place d’avant-garde dans le bloc anti-fasciste.

Alexey Gaskarov

Alexey Gaskarov

Hier, le parquet de Moscou a annoncé sa décision de suspendre toutes les activités du Front de Gauche jusqu’au 19 juillet 2013. Il lui reproche d’être en infraction vis à vis de la loi sur les associations. En novembre dernier, les autorités auraient exigé que le parti indique dans ses statuts, entre autre, le but de son activité, son organigramme ainsi que l’origine de ses financements, ce qu’il n’aurait pas fait. Le leader du Front de Gauche, Sergueï Oudalstov a réagi à cette interdiction: ‘Nous considérons que l’acte du parquet de Moscou est une commande politique, destinée à liquider le Front de Gauche’. Oudalstov est lui-même sous le coup d’une assignation à résidence alors que depuis plus d’un an, la Russie multiplie les poursuites à l’encontre des opposants à Vladimir Poutine.

La police russe a arrêté deux personnes à Krasnodar. Ils sont accusés d’avoir placé des bombes sur des gazoducs et incendié du matériel de construction. Selon la police de leur relevé d’activité remonte à 1988 (!). Il semble que la police veut leur faire endosser toutes les actions du genre restées pour elle irrésolues. L’un des deux accusés aurait déjà été condamné dans le passé pour des actions dee ce genre.

Il est remarquable que c’est seulement maintenant, après l’arrestation, les médias russes et la police a choisi de parler des actions écologistes radicales comme les trois attentats à la bombe contre le pipeline de Sotchi (un en 2007, 2 en 2012, personne n’a été blessé lors de l’explosion), les sabotages de véhicules lourds, équipements et plates-formes pétrolières depuis environ 25 ans