La chambre basse du parlement russe a reçu trois nouveaux projets de loi visant à durcir la législation antiterroriste et à augmenter les sanctions pour toute implication dans une activité terroriste. Les trois textes prévoient d’augmenter les pouvoirs du Federal Security Service (FSB), d’augmenter les mesures contre le blanchiment d’argent et de réguler davantage les flux d’informations électroniques. Les transactions anonymes internationales se verront notamment totalement interdire. Un des textes appellent à une augmentation de la peine pour ‘financement d’organisation terroriste’ à 20 ans de prison. Il prévoit également d’autoriser le FSB à fouiller les citoyens et leurs biens et possessions en toutes circonstances.

A un mois de l’ouverture des Jeux Olympiques à Sochi, les autorités russes ont déployé toutes les forces mobilisées pour en assurer la sécurité ce mardi. Ces mesures resteront en vigueur jusqu’au 23 mars, c’est-à-dire une semaine après la fin des JO. 37.000 policiers et unités de l’armée ont été mobilisés alors que tout véhicule voulant pénétrer dans la ville doit dorénavant être muni d’une autorisation. Outre la circulation routière, les autorités ont également limité la navigation en mer Noire. Les hommes au sol seront épaulés par un système de surveillance par satellite et disposeront de systèmes de défense antiaérienne Pantsir-S, une nouvelle génération de missiles sol-air. Toutes les communications dans la région seront surveillées, comme l’ont découvert récemment deux journalistes, grâce à un système permettant d’accéder aux échanges téléphoniques et sur Internet. Si cela n’était pas suffisant, les Etats-Unis se sont déclarés prêtes à aider la Russie à assurer sa sécurité si elle en formulait la demande. Pour ce qui concerne les manifestations, Poutine a dû faire machine arrière. Alors qu’elles avaient initialement été interdite, le président a finalement attribué une ‘zone spéciale’ où elles seront permises.

Le président de Russie Vladimir Poutine a signé une loi sur la punition des appels publics à la violation de l’intégrité territoriale de la Russie. La loi complète le Code pénal d’un article nouveau prévoyant la responsabilité pour « les appels publics aux actions visant la violation de l’intégrité territoire de la Russie ». Ce délit sera passible d’une amende de 300 000 roubles, de 300 heures de travaux forcés ou d’une peine de prison de 3 ans. Si les appels publics au séparatisme sont faits avec l’utilisation des médias, Internet compris, leur auteur pourra être condamné à une peine de prison de 5 ans.

Quelques heures après Maria Alekhina, la seconde membre du groupe Pussy Riot détenue elle en Sibérie, a été libérée ce lundi suite à l’annonce d’amnistie faite par Valdimir Poutine la semaine dernière. Nadejda Tolokonnikova, qui avait été condamnée à deux ans de prison pour avoir chanté une ‘prière punk’ dans une cathédrale moscovite avec Maria Alekhina et Ekaterina Samoutsevitch, est sortie du camp où elle était détenue avec les doigts en V et a crié ‘Russie sans Poutine!’.

Nadejda Tolokonnikova

Nadejda Tolokonnikova

Vers 9h ce matin, Maria Alekhina a été emmenée en voiture de l’administration du camp où elle purgeait sa peine vers la gare. Condamnée à deux ans de prison pour avoir chanté une ‘prière punk’ anti-Poutine avec son groupe, les Pussy Riot, elle a bénéficié de l’amnistie prononcée par Vladimir Poutine la semaine de dernière. Nadejda Tolokonnikova, elle aussi amnistiée, devrait être libérée incessamment. Interviewée suite à l’annonce du Kremlin, la musicienne a réagi: ‘Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un geste d’humanisme, mais plutôt d’une opération de communication. Si j’avais eu le choix, j’aurais refusé’. Durant son incarcération, elle a constamment dénoncé la politique gouvernementale. Elle a, entre autre, mené une grève de la faim pour dénoncer les conditions de détention des prisonniers en Russie.

Maria Alekhina

La Cour Suprême a rendu ce jeudi ses conclusions quant au procès en première instance des membres du groupe Pussy Riot. Celles-ci ont été condamnée en 2012 à deux ans de prison pour avoir chanté une ‘prière punk’ anti-Poutine dans une cathédrale de Moscou. Mais ce verdict va devoir être réexaminé sur ordre de la Cour Suprême qui estime, entre autre, que les motifs du délit n’ont pas été prouvés. Selon la Cour, le tribunal de première instance n’a pas fourni la preuve que les chanteuses avaient été mues par ‘la haine contre un groupe social’. En outre, d’autres éléments n’ont pas été pris en compte lors du jugement: le jeune âge des accusées, le caractère non-violent de leur action, leurs situations familiales (elles ont toutes un enfant très jeune),… L’affaire a été renvoyée au tribunal municipal de Moscou, mais en attendant, Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina restent incarcérées (Ekaterina Samoutsevitch a été libérée en appel après que sa peine ait été commuée en sursis).

Pussy Riot

Pussy Riot

Lors des audiences consacrées aux détentions préventives des 30 militants de Greenpeace interpellés par les autorités russes après une action contre une plateforme pétrolière dans l’Arctique, celles-ci avaient décidé de prolonger la détention d’un seul des militants. Il avait immédiatement fait appel de cette décision, et hier, il a été libéré sous caution (45000 euros) tout comme ses 29 co-inculpés. Tous restent poursuivis pour ‘hooliganisme’ et ‘piraterie’ et ne peuvent pas quitter le territoire russe.

Vendredi, 29 des 30 activistes de Greenpeace avaient été relâchés. La justice russe, qui avait commencé les audiences sur leurs détentions préventives lundi, a relaxé petit à petit l’ensemble des prisonniers. Seul un membre australien du groupe reste derrière les barreaux. Sa détention provisoire a été prolongée de trois mois, mais selon l’ambassadeur australien en Russie, il devrait faire appel et est confiant dans la décision qui sera rendue. Interpellés après avoir mené une action contre une plateforme pétrolière, les 30 activistes sont toujours inculpés de ‘hooliganisme’ et de ‘piraterie’. Les autorités russes ont donc exigé qu’aucun des étrangers ne soit autorisé à quitter le territoire avant qu’un jugement n’ait été rendu à leur encontre.

Deux mois après leur arrestation après une action contre une plateforme Gazprom dans l’Arctique, les trente militants de Greenpeace comparaissent depuis lundi devant la justice russe. Leur détention préventive prenant fin le 24 novembre, les autorités doivent décider de leur maintien, ou non, en détention. A l’heure qu’il est, treize militants sont passés devant le juge. Douze d’entre eux ont été libérés sous caution, une caution de 45.000 euros par personne que Greenpeace s’est engagé à payer. Le treizième militant, un australien, a vu sa détention provisoire prolongée de trois mois sans que personne ne sache pourquoi il n’est pas soumis au même traitement. Quoi qu’il en soit, tous restent inculpés pour ‘hooliganisme’ et ‘piraterie’.

Un militant de Greenpeace incarcéré

Un militant de Greenpeace incarcéré

Au mois de septembre, trente militants de Greenpeace ont été arrêtés par les autorités russes après avoir mené une action contre une plateforme pétrolière dans l’Arctique pour dénoncer les risques écologiques liés à l’extraction du pétrole. Tous ont été placés en détention provisoire, d’abord à Mourmansk avant d’être transférés vers Saint-Pétersbourg. Cette détention provisoire s’achèvera le 24 novembre prochain, mais il semblerait qu’elle soit prolongé de trois mois. Si les autorités décident de suivre l’avis du comité d’enquête, elle prononceront une extension de la détention.