Edward Snowden recherche toujours un moyen de passer de la Russie à l’Amérique Latine sans passer par la case prison. Au départ, celui-ci visait Cuba, mais la révocation de son passeport l’avait coincé en Russie. Ce dernier pays à fournit un statut de réfugié à Snowden pour un an, le temps que celui-ci trouve un éventuel moyen de rejoindre l’Amérique Latine ou plusieurs pays -Cuba, Equateur, Venezuela,…- lui promettaient un statut de réfugié politique ou humanitaire. Chacun de ses pays pourrait également tenter de négocier l’asile en échange de précieux documents confidentiels de la NSA, ce que Snowden refuse de négocier. La nouvelle destination serait donc le Brésil. Reste à trouver un moyen de se déplacer jusque là sans être intercepté par les services américains.

Le 6 mai 2012, jour du retour de Vladimir Poutine à la présidence de la Russie, des débordements ont éclaté sur la place Bolotnaïa à Moscou. Le Comité d’enquête fédéral a ouvert plusieurs enquêtes contre des militants et des opposants. Un vaste mouvement de solidarité avec les « prisonniers du 6 mai » s’est crée en Russie, notamment à travers les réseaux sociaux. Sous la pression, plusieurs de ces prisonniers politiques ont été libérés à la fin de l’année 2013. Sept « prisonniers du 6 mai » ont été condamnés à de lourdes peines de prison ferme allant jusqu’à quatre ans, ils sont toujours détenus. Parmi eux des activites pro-occidentaux, mais aussi des membres de la gauche révolutionnaire comme Alexis Gascarov, antifasciste connu, défenseur des forets de Khimki et de Tsagov, élu Conseil de Coordination de l’opposition.

Russie: Sept manifestants du 6 mai toujours détenus

Alors qu’il est actuellement détenu pour avoir pris part lundi à une manifestation non-autorisée devant un tribunal de Moscou, Alexei Navalny s’est vu condamné à une assignation à résidence. Cet ordre a été émis par un tribunal de Moscou ce vendredi dans le cadre de l’enquête pour escroquerie dans le cadre de laquelle il avait été placé sous contrôle judiciaire en décembre 2012. Cette nouvelle sanction entrera en vigueur le 28 avril prochain. L’opposant notoire à Poutine ne pourra être en contact qu’avec sa famille, et il lui sera interdit d’utiliser le téléphone et internet.

Près de 420 personnes ont été interpellées lundi lors d’une manifestation non autorisée tenue dans le centre de Moscou en soutien aux manifestants anti-Kremlin condamnés plus tôt dans la journée dans le cadre de la dénommée affaire Bolotnaïa pour « participation aux troubles de masse » et « agression à l’encontre de policiers ». Sept des huit accusés se sont vus condamnés à des peines allant de 2,5 à 4 ans de prison ferme, tandis qu’une huitième manifestante a été condamnée à une peine de 3 ans et 3 mois avec sursis.

Russie: 420 arrestations à Moscou

Au total, une trentaine de personnes ont été inculpées suite à la manifestation anti-Poutine du 6 mai 2012 à Moscou. Les poursuites se font sur base de la notion de ‘troubles massifs’ du code pénal russe signifiant ‘atteinte à l’ordre public par une foule, incendie volontaire, destruction de biens, utilisation d’armes à feu, d’explosifs’. Le verdict, qui devait être annoncé vendredi mas qui avait été reporté à aujourd’hui sans plus d’explication, est lourd pour sept des inculpés, une huitième personne écopant d’une peine avec sursis. Les peines prononcées vont jusqu’à quatre ans de camp. Vendredi, près de mille personnes s’étaient rassemblées devant le tribunal, parmi lesquelles le célèbre opposant Alexei Navalny ou encore deux membres des Pussy Riots. Plus de 200 personnes avaient alors été interpellées pour troubles à l’ordre public. Ce lundi, toutes les rues menant au tribunal étaient bloquées, une quinzaine de fourgons étaient stationnés à proximité du tribunal et des unités du ministère de l’Intérieur avaient été mobilisées.

Procès d’opposants russes

Procès d'opposants russes

Nadejda Tolonnolikova et Maria Alekhina, ex-membres du groupe Pussy Riot récemment libérées des camps de travail où elles purgeaient des peines pour avoir chanté une prière punk dans une cathédrale de Moscou, ont été interpellées à Sotchi. Elles ont été arrêtées à une trentaine de kilomètres du site principal des JO et seraient accusées de ‘cambriolage’. Elles ont été embarquées ce mardi, comme en témoignent leurs nombreux tweets depuis le combi qui les emmènent. Par ailleurs, elles auraient déjà été interpellées et emmenées au commissariat d’Adler durant 7 heures dimanche et durant 10 heures lundi. Semyon Simonov, membre d’une ONG de défense des droits de l’homme, et qui a vivement critiqué les conditions de travail des ouvriers sur les sites olympiques a lui aussi été interpellé. Tout comme les deux femmes, il a été emmené au commissariat d’Adler. Par ailleurs, plusieurs journalistes auraient déjà été arrêtés depuis le début des Jeux.

Maria Alekhina dans un combi

Maria Alekhina dans un combi

Les ESSD/SPER (sociétés de protection en environnement à risques) se développent aussi en Russie. Le ministère de la Défense y a signé des contrats avec des entreprises recrutant dans les régiments cosaques, dans un démarche qui tend à la privatisation des unités cosaques et à leur recyclage dans des structures entrepreneuriales. Ces entreprises ont commencé à se charger de la sécurité d’entreprises, mais ont vu leur sphère d’action s’élargir puisque des patrouilles de cosaques ont lieu depuis 2012 dans la région de Krasnodar pour lutter contre l’immigration clandestine.

Le patron de la Kuban Cossack Brigade vient d’annoncer que 410 de ses paramilitaires patrouilleront dans les rues de Sotchi pour assurer la sécurité des Jeux olympiques d’hiver de février. Les cosaques seront affectés dans les gares, à l’aéroport ainsi que sur les sites olympiques pour patrouiller conjointement avec la police. Les autorités ont donné le droit de pratiquer des fouilles et de procéder à des arrestations.

paramilitaires cosaques

paramilitaires cosaques

La chambre basse du parlement russe a reçu trois nouveaux projets de loi visant à durcir la législation antiterroriste et à augmenter les sanctions pour toute implication dans une activité terroriste. Les trois textes prévoient d’augmenter les pouvoirs du Federal Security Service (FSB), d’augmenter les mesures contre le blanchiment d’argent et de réguler davantage les flux d’informations électroniques. Les transactions anonymes internationales se verront notamment totalement interdire. Un des textes appellent à une augmentation de la peine pour ‘financement d’organisation terroriste’ à 20 ans de prison. Il prévoit également d’autoriser le FSB à fouiller les citoyens et leurs biens et possessions en toutes circonstances.

A un mois de l’ouverture des Jeux Olympiques à Sochi, les autorités russes ont déployé toutes les forces mobilisées pour en assurer la sécurité ce mardi. Ces mesures resteront en vigueur jusqu’au 23 mars, c’est-à-dire une semaine après la fin des JO. 37.000 policiers et unités de l’armée ont été mobilisés alors que tout véhicule voulant pénétrer dans la ville doit dorénavant être muni d’une autorisation. Outre la circulation routière, les autorités ont également limité la navigation en mer Noire. Les hommes au sol seront épaulés par un système de surveillance par satellite et disposeront de systèmes de défense antiaérienne Pantsir-S, une nouvelle génération de missiles sol-air. Toutes les communications dans la région seront surveillées, comme l’ont découvert récemment deux journalistes, grâce à un système permettant d’accéder aux échanges téléphoniques et sur Internet. Si cela n’était pas suffisant, les Etats-Unis se sont déclarés prêtes à aider la Russie à assurer sa sécurité si elle en formulait la demande. Pour ce qui concerne les manifestations, Poutine a dû faire machine arrière. Alors qu’elles avaient initialement été interdite, le président a finalement attribué une ‘zone spéciale’ où elles seront permises.