Lors du Forum Economique Mondial (WEF) qui s’achève aujourd’hui à Davos, la police était équipée de fusils anti-drones HP-47. L’engin est capable de brouiller les signaux reçus par le drone à une distance de 300m, ce qui provoque l’inexorable chute de l’appareil. La police reconnaît que ces fusils ne sont pas utilisés pour empêcher qu’un drone puisse mener des attaques, mais plutôt pour empêcher des manifestants ou assaillants de repérer des points sensibles dans un dispositif de sécurité. La compagnie qui fabrique le fusil, HP Marketing & Consulting, est spécialisée en engins capables de brouiller des ondes. Elle fabrique également des appareils censés empêcher les téléphones de fonctionner en prison, ou des appareils à usage militaires qui sont posés sur les véhicules pour empêcher une détonation à distance tout en permettant les ondes radio à l’intérieur du véhicule, ou encore des appareils utilisés par les démineurs.
Dans la nuit du 17 au 18 janvier, le Consulat Général de Turquie à Zurich a été attaqué à l’aide de feux d’artifices. Cette attaque s’inscrit dans une série d’attaques contre les représentations de l’état turc en Europe. L’attaque a été revendiquée et se produit alors que les minitres AKP visitent le World Economic Forum qui se tient actuellement en Suisse. L’attaque n’a fait aucun blessé, mais quelques dégats matériels. Extraits:
« Depuis la tentative de coup de l’été 2016, la cadence des évenemements politiques pertinants s’accélère en Turquie. La volonté dictatoriale de l’AKP est chaque jour plus réelle. L’ancien travail politique légal dirigé contre l’AKP est rendu de plus en plus illégal et réprimé. La marge de manoeuvre politique est de plus en plus mince. […] Il est important de ne pas perdre la vision des évenements malgré la réaction de notre propre camp. Il existe des forces qui luttent, surtout en Turquie et au Kurdistan. Elles sont prêtes à fournir une réponse progressiste à la crise capitaliste. Nous osons dire que la tolérance et l’encouragement dont font preuves les forces impérialistes envers les développements réactionnaires en Turquie et au Kurdistan sont dues au fait qu’une réelle force sociale y défie le système capitaliste. »
1000 policiers genevois, mais aussi fribourgeois, neuchâtelois et vaudois étaient réunis en nombre hier à Genève. Environ 400 manifestants s’étaient réunis durant l’après-midi à la place des Nations pour dénoncer les exactions du régime d’Erdogan. Le dispositif policier était énorme : camion à eau, blindé « piranha » et des dizaines de fourgons venus de toute la suisse romande. Il y eu de nombreux contrôles préventifs.
Le soir, une manifestation non autorisée a débuté du parc des Cropettes vers 21h05, direction Plainpalais. Environ 150 personnes y participaient. Vers 21h10 et à hauteur de la gare, 3 personnes s’étaient déjà fait arrêter. Le reste des manifestantes ont continué en courant direction bel-air. Vers 21h20 environ 30 personnes se sont fait prendre dans un kessel en face de l’Usine, elles ont toutes été arrêtées et d’autres arrestations ont eu lieu autour des Pâquis et des Cropettes vers 23h. Il y a eu plusieurs passage à tabac et 40 arrestations en tout. La plupart des personnes ont été relâchées dans la nuit, une seule aurait été mise à disposition du ministère public.
Marco Camenisch, anarchiste emprisonné en Italie puis en Suisse depuis 1991 est en libération progressive depuis le 1er septembre 2016 lorsqu’a commencé pour lui une période de six mois de travail en-dehors de la prison dans la région de Zurich. Sa nouvelle adresse: Marco Camenisch, Militärstrasse 87/A, CH-8004 Zürich. Marco a annoncé sur Renversé.co qu’il ne ferait à présent plus de déclarations concernant sa vie privée hormis concernant sa libération juridique. Marco a à présent accès aux informations et à internet.
Ce 4 novembre avait lieu le procès d’un militant révolutionnaire zurichois concernant une série d’actions contre la gentrification, principalement l’expulsion d’un député libéral hors d’un squat . Le militant a été condamné à 900CHF d’amende (830€), il fera appel du verdict. Une centaine de solidaires se sont rendus au procès et ont mis de l’animation dans la salle.
Du 28 octobre jusqu’au 4 novembre aura lieu une semaine d’action « contre le réaménagement et la répression » en solidarité avec l’inculpé d’un procès reprenant plusieurs actions de réappropriation de l’espace public ayant eu lieu à Zurich. Notamment la mise à la porte d’un politicien de droite lors d’une soirée dans un squat pour laquelle le procureur demande minimum 8 mois.
Le 4 novembre aura lieu un procès devant le Tribunal de District de Zurich. Il concerne des évenements de réappropriation de l’espace qui ont eu lieu à Zurich. L’un d’eux était l’expulsion de Filippo Leutenegger (politicien de droite) du Binz-Areal, un batiment brievement occupé il y a un an. Pour ce seul évenement, le procureur réclame fermement 8 mois de prison.
Ce procès tourne autour de la ville, tant politiquement que juridiquement. Il veut dissuader par la répression pénale ceux qui s’opposent au développement urbain « du dessus ». La hauteur de la peine démasque le caractère politique explosif de ce sujet. L’état défend frénétiquement sa conception de la ville. Une conception qui pour beaucoup est synonyme de déplacement.
Il est important de contre-attaquer. Nous ne voulons pas de la ville européenne. Les initiatives pour une ville différente sont nécessaires et justes. Elles peuvent et doivent offrir des espaces qui interrompent l’omnipotence de l’état. Nous avons besoin de plus d’espaces tels que ceux là. Nous devons nous organiser pour développer des perspectives contre la ville d’en haut et pour la ville d’en bas. Il n’y a qu’une seule réponse à l’attaque de l’état: révéler nos objectifs politiques et combattre plus encore pour qu’ils ne puissent les atteindre.
Perspectives solidaires contre le réaménagement et la répression!
Semaine d’action pour le procès du 28 octobre au 4 novembre. Tous au procès le 4 novembre à 8h au Tribunal de District de Zurich.
Procès sur la ville, perspectives solidaires contre le réaménagement et la répression
En 1999, dans un maxi-procès contre la gauche nationaliste basque, 47 personnes, dont Nekane Txapartegi, seront jugées coupable de collaboration avec ETA. Lors des auditions de son procès espagnol disponibles sur Youtube, Nekane décrit les sévices sexuels et physiques qu’elle a subis dans le sous-sol d’un commissariat à Madrid. En juin dernier, le gouvernement basque a publié un rapport qui détaille plus de 4000 cas de tortures commis entre 1960 et 2013 par les Forces armées espagnoles. Parmi eux se trouvent le cas de Nekane Txapartegi.
Arrêtée en avril dernier à Zurich, la militante basque risque d’être renvoyée en Espagne pour purger la peine de six ans et neuf mois à laquelle elle a été condamnée sur base de déclarations extorquées sous la torture. Samedi, une manifestation dénonçant la procédure d’extradition a eu lieu à Berne avec la présence d’une délégation venue du pays basque. Le Secours rouge de Suisse était également présent à cette manifestation.
Dans la nuit du 19 au 20 septembre, des personnes se sont introduites dans le siège du « leader mondial des matériaux de construction » Lafarge-Holcim. Elles y ont placé un petit engin explosif en représailles aux impôts que cette société a payé à Daesh entre le printemps 2013 et l’automne 2014 pour que ses cimenteries situées à Jalabiya, près de Manbij, puissent continuer leurs activités. Lafarge-Holcim n’est que l’une des sociétés de la famille Schmidheiny dont la collaboration avec les djihadistes n’est qu’un exemple de barbarie parmi d’autres. Lafarge-Holcim a prétendu que les fonds dégagés devaient servir à « sécuriser le personnel », mais il est apparu clairement que les fonds ont été payés pendant plus d’un an et que le personnel n’a pas été évacué. Ce n’est que récemment que Daesh a été chassé de la région par les QSD. L’action a été revendiquée sur Indymedia Linksunten, le communiqué a été traduit en anglais ici.
Lafarge continue à faire du profit en Syrie, à l'aide de sa cimenterie
Les quatre syndicalistes impliqués dans le confit social de l’hôpital de la Providence à Neuchâtel (un des hôpitaux vendus par le public au privé) ont été acquittés par la justice. Le procès avait commencé en janvier (voir notre article) Ils étaient accusés de violation de domicile et de diffamation par la Fondation de la Providence et le groupe de cliniques privées GSMN. Le tribunal a souligné l’atteinte au partenariat social qu’a constitué la dénonciation de collection collective de travail par l’employeur. Le grief de violation de domicile n’est pas retenu: Le droit de propriété est ici confronté au droit d’accès dans l’exercice de la lutte syndicale, droit reconnu dans certains cas par la jurisprudence fédérale.
Concernant la diffamation, les prévenus sont acquittés pour la plupart des propos reprochés (inscrits notamment sur des tracts). « Parodie de vote », « avec un revolver sur la tempe »: ainsi était décrit le vote organisé par la direction au sein du personnel, sur le rachat de l’hôpital par GSMN. « La précipitation du vote interpelle », a commenté la juge, et aucune proposition alternative n’était soumise aux sondés. Les syndicalistes pouvaient de bonne foi voir dans le comportement de l’employeur une pression sur les employés. Restent les termes « crapuleux » et « pratiques de gangsters », pour lesquels l’infraction est retenue, mais que la juge renonce à sanctionner. Le contexte tendu a favorisé des propos outranciers de part et d’autre, a-t-elle souligné.
Le vendredi 24 juin, une manifestation sauvage contre le racisme, la répression et la gentrification a défilé à Bale, s’attaquant à divers édifices et à la police. Parmi les cibles: un tribunal, une compagnie d’assurance, un bureau du parti SVP et un bureau d’une compagnie de sécurité privée. Quatorze personnes ont été arrêtées à la suite de cette manifestation, parmi elles, deux ont été blessées. Au départ, les motifs d’inculpation étaient trouble à l’ordre public, destruction de bien privé, violence et menace envers autorité, et agression. Le week-end suivant, des perquisitions ont eu lieu dans plusieurs villes de Suisse dans le cadre de cette affaire. Sept personnes ont été relâchées le 26 juin alors que les sept autres ont pris entre 2 et 6 semaines de détention provisoire. Certains d’entre eux auraient dû être libérés depuis mais ont pris des peines supplémentaires durant leur détention.