Le parquet de Liège a requis devant la chambre du conseil de Liège le renvoi devant le tribunal correctionnel de 18 personnes, dont 17 affiliés de la FGTB, pour « entrave méchante à la circulation », dans le cadre de l’importante action syndicale qui avait bloqué, le 19 octobre 2015, la circulation sur la E40 au niveau du viaduc de Cheratte (voir notre article). Après avoir saisi les images RTBF et RTL et au terme de deux années d’enquête, le parquet de Liège estime qu’il y a des indices suffisants que pour renvoyer ces 18 personnes, dont Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB devant un tribunal correctionnel. Mais pour une seule prévention, celle « d’entrave méchante à la circulation ». Le parquet a laissé tomber la prévention d’incendie et de dégradations volontaires (le feu de pneus ayant occasionné des dégâts à l’autoroute). L’affaire, examinée mercredi en chambre du conseil, est actuellement en délibéré. La chambre du conseil rendra son ordonnance le 14 février.

Le blocage du viaduc de Cheratte

Un incident s’est produit hier matin devant la société Mayco. Alors qu’un huissier devait se rendre dans les locaux de l’entreprise, les grévistes qui bloquent depuis plus de 70 jours la société lui ont barré l’accès aux locaux, provoquant l’intervention violente des gendarmes qui ont blessé cinq grévistes en usant de matraque et de gazeuses. Trois grévistes sont à l’hôpital et les deux autres en garde à vue. Les grévistes ont accepté les propositions de sortie de conflit de la direction, mais ils souhaitent que les dirigeants ne sanctionnent pas les grévistes une fois la grève terminée, point sur lequel le directeur refuse de s’engager, provoquant la poursuite de la grève.

Piquet de grève chez Mayco

Piquet de grève chez Mayco

Notre camarade Georges Louis, délégué syndical à la CGT et militant du Secours Rouge Arabe a à nouveau été arrêté ce matin. Une unité spéciale de la police a perquisitionné son domicile. Après avoir fouillé et saccagé son appartement, ils ont emmené Georges pour l’interroger. Georges avait déjà été arrêté le 10 octobre dernier dans le cadre de la répression contre le mouvement d’opposition à la Loi Travail XXL. Voir le communiqué du SRI publié à l’époque. Nous attendons plus d’informations sur cette nouvelle arrestation.

Au rassemblement à Paris en novembre 2017.

Au rassemblement à Paris en novembre 2017.

Ce vendredi 12 janvier, en raison de ce mouvement social, les transports à Athènes étaient fortement perturbés, les hôpitaux fonctionnaient en service minimum et les bateaux dans les ports étaient bloqués à quai. Quelque 9 000 personnes ont aussi manifesté dans le centre de la capitale grecque. A l’issue du cortège, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour empêcher un petit groupe de protestataires de s’approcher du Parlement. La contestation vise une mesure qui doit être votée lundi au Parlement. Elle prévoit qu’une grève, pour pouvoir se tenir, devra être votée par 50% des membres syndiqués de l’entreprise, contre 20% actuellement. La Grèce a connu une cinquantaine de grèves générales depuis le début de la crise économique en 2010.

Cette réforme fait partie d’une batterie de mesures que la Grèce s’est engagée à adopter auprès de l’Union européenne et du FMI pour obtenir le déblocage d’une nouvelle tranche de l’actuel accord de prêt d’un montant de 4,5 milliards d’euros. Une autre disposition, très contestée, impose la tenue d’enchères en ligne pour la vente de biens immobiliers saisis auprès de propriétaires endettés. La mesure est censée alléger le solde par les banques des créances douteuses qu’elles ont accumulées pendant les années de crise.

La police a fait usage de gaz lacrymogènes devant le parlement

La police a fait usage de gaz lacrymogènes devant le parlement

Mardi 26 décembre, Robabeh Rezaee, l’épouse de Reza Shahabi, s’est rendue au ministère du Travail pour plaider la cause de son mari détenu à la prison Rajai Shahr. Reza Shahabi a vu son été de santé se dégrader ces derniers mois et a été victime récemment de deux attaques cérébrales (voir nos articles ici et ici). Lors de sa visite au ministère du Travail, Robabeh Rezaee était accompagnée de membres du syndicat, d’étudiants et d’autres travailleurs venus protester contre la le maintien en détention de Reza Shahabi. Ceux-ci ont été violemment attaqués par des agents de la sécurité et des agents du ministère du Travail, accompagnés par la police anti-émeute. Robabeh Rezaee et plus de 50 personnes ont été arrêtées et emmenées à la prison d’Evin par des agents en civil et des agents du renseignement. Quelques heures après, tous ont été libérés sans conditions.

En attendant, Reza Shahabi reste en prison, sans justification (puisque sa peine de prison datant de 2010 est terminée) et sans soins médicaux adéquats avec le risque de refaire une attaque.

Robabeh Rezaee et manifestants attaqués devant le ministère du Travail

Robabeh Rezaee et manifestants attaqués devant le ministère du Travail

Reza Shahabi , dirigeant du syndicat de la régie des transports de Téhéran et sa banlieue (Sherkat-é–Vahed), a été victime d’une attaque cérébrale qui la laissé partiellement paralysé de la partie gauche du visage. Depuis plusieurs semaines, Reza Shahabi avait informé le médecin de la prison d’avoir eu plusieurs malaises (voir notre article). Lors d’une visite médicale début décembre, le médecin avait découvert qu’il avait eu un début d’accident vasculaire cérébral. Des spécialistes avaient déjà diagnostiqué que Reza Shahabi n’était pas physiquement capable de supporter une longue peine de prison sans accompagnement médicalisé en raison de son état actuel de santé qui est considéré comme critique. Reza Shahabi souffre de graves problèmes d’hypertension artérielle, de saignements de nez et de graves maux de tête depuis les débuts de sa nouvelle incarcération. Malgré son état actuel, les autorités pénitentiaires ont refusé de le faire transférer dans un hôpital en dehors de la prison.

Reza Shahabi

Reza Shahabi

Le mardi 5 décembre, George San Mateo, président du syndicat de chauffeurs Pinag-Isang Samahan Ng Tsuper At Operators Nationwide (PISTON), a été arrêté alors qu’il se rendait au palais de justice pour y payer une caution suite au jugement du tribunal de Quezon City (QC). Sa condamnation et son arrestation concerne une grève de chauffeurs de jeepneys (taxis collectifs – transport en commun le plus populaire du pays) qui s’est tenu en février de cette année pour protester contre le programme de modernisation du service de jeepneys qualifié de plan «anti-pauvres», sachant que les chauffeurs et opérateurs ne pourraient financé le coût estimé pour le remplacement des jeepneys qui varie entre 1,5 million et 1,8 million de pesos (25,000 à 30,000 euros). En septembre dernier, l’administration en charge de la réglementation du transport terrestre avait porté plainte déclarant que la grève était interdite.

En octobre, le président Rodrigo Duterte avait accusé le syndicat PISTON et d’autres groupes d’activistes d’être des façades communistes et de travailler avec le CPP-NPA – Communist Party of Philippines-New People’s Army.

George San Mateo, président du syndicat de chauffeurs PISTON

George San Mateo, président du syndicat de chauffeurs PISTON

Mardi 5 décembre, une manifestation a eu lieu devant le ministère du Travail pour s’opposer à la réforme du droit de grève. Des affrontements ont eu lieu avec la police et les manifestants ont réussi a entrer de force dans le ministère. Ceux-ci ont ensuite marché vers le bureau du Premier ministre, dont la rue avait été bloquée par la police. De nouveaux affrontements ont eu lieu et la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. La manifestation a été organisée par PAME (Front militant de tous les travailleurs – syndicat proche du KKE) et s’opposait au projet de loi sur la réforme limitant le droit de grève (en augmentant le pourcentage de votes requis par certains syndicats pour pouvoir déclencher une grève), proposition qui était incluse dans les conditions du renflouement du pays à la demande du Fonds monétaire international.

Suite aux réactions des syndicats, le gouvernement SYRIZA a annoncé le retrait de l’amendement tout en précisant qu’il serait rediscuté ultérieurement. Les plus grands syndicats de Grèce ont appelé à une grève de 24 heures le 14 décembre contre les propositions de réforme du droit du travail.

Manifestation à Athènes contre la réforme du droit de grève

Manifestation à Athènes contre la réforme du droit de grève

Ce matin la police judiciaire a interpellé Antonin Bernanos au domicile de sa mère. Les policiers ont défoncé la porte sans sommation et ont fait preuve d’une grande violence lors de l’interpellation. Antonin Bernanos avait été condamné à 5 ans de prison dont 2 avec sursis dans le cadre de l’affaire du Quai Valmy où une voiture de police avait été incendiée après une manifestation contre les violences policières. Il avait déjà passé 10 mois en détention préventive.

L’interpellation musclée a été justifié par le soi-disant non-respect du contrôle judiciaire d’Antonin. Chose que son avocat a démenti, en assurant qu’il n’était sous aucun type de contrôle. Il attendait d’être convoqué par le juge d’exécution de peine et avait repris ses études.

La voiture de police incendiée Quai Valmy

Le 23 novembre, Mahmoud Salehi, militant syndical iranien qui avait déjà purgé plusieurs années de prison dans le passé, a pu quitter la prison centrale de la ville de Saghez où il purgeait une nouvelle peine d’emprisonnement d’un an pour ses activités (voir nos articles ici et ici). Mahmoud Salehi souffre d’important problèmes de santé qui se sont encore aggravés lors de cette dernière détention. Suite à une campagne internationale et à la pression des autorités médicales, le pouvoir judiciaire a changé la peine de prison en une amende de 3 millions de tomans. Mahmoud Salehi a été libéré après le paiement de l’amende.

Mahmoud Salehi

Mahmoud Salehi