Tomás Francisco Ochoa Salazar, secrétaire aux litiges du syndicat de la société Bremen (SITRABREMEN), a été abattu le vendredi 1er septembre par des tireurs en moto . Andy Noel Godinez, également membre du syndicat, a, lui, été blessé dans la fusillade. Le SITRABREMEN est un jeune syndicat reconnu par le ministère du Travail en février 2017. Selon le syndicat, depuis sa reconnaissance, a commencé une campagne de représailles, d’interdiction et de harcèlement sur les dirigeants syndicaux et les membres. Son secrétaire général a démissionné brusquement en août peu de temps avant que le syndicat ne soumette sa proposition de négociation collective à l’Inspection du travail.

Au Guatemala, les militants syndicaux sont souvent illégalement licenciés, menacés, attaqués et assassinés. Depuis novembre 2004, 87 responsables syndicaux ont été assassinés au Guatemala.

Banderole contre les assassinats de syndicaliste lors d’un 1er Mai

Banderole contre les assassinats de syndicaliste lors d'un 1er Mai

Quelques jours après le retour à l’école après plus de 50 jours d’une grèves qui avait donné lieu à de nombreux incidents (voir nos articles ici et ici), les enseignants de la région métropolitaine de Lima métropolitain ont arrêté hier le travail pendant 24 heures pour demander la démission du ministre de l’Éducation. La police antiémeute a fait barrage à leur manifestation qui se dirigeait vers le siège du Congrès, et a tiré des grenades lacrymogènes sur la grande avenue Abancay, dans le centre-ville de Lima. De nombreux passants et manifestants ont été incommodés.

Incidents hier à Lima

Incidents hier à Lima

Des groupes d’enseignants en grève se sont affrontés avec la police avant-hier, vers 13H, dans l’avenue Javier Prado, à Lima. Les agents ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui convergeaient vers la Plaza San Martín. Beaucoup de manifestants se sont retirés dans les rues voisines. Un autre groupe d’enseignants a parcouru l’avenue Arequipa générant des embarras de circulation dans le district de San Isidro. Un autre groupe d’enseignants a tenté d’atteindre le stade Monumental où se déroulera le jeu entre les équipes de football du Pérou et de Bolivie. Il y a eu au moins une arrestation. Il y a deux semaines, cette grève avait déjà généré des affrontements (voir notre article).

Affrontements avant-hier à Lima

Affrontements avant-hier à Lima

La police de la province de Papouasie a identifié six personnes comme suspectes parmi les 17 arrêtés samedi lors d’une manifestation d’anciens mineurs de la mine de cuivre Grasberg de Freeport McMoRan Inc. Des affrontements ont eu lieu le samedi 19 août à la mine de Grasberg, en Papouasie occidentale, lorsque des centaines de mineurs grévistes ont bloqué les accès de la mine dès 14 heures pour empêcher la production et forcer la direction à négocier. Plusieurs mineurs ont été blessés par des tirs de balles en caoutchouc lors d’affrontements avec la police et les vigiles. Des bâtiments administratifs et plusieurs véhicules ont également été incendiés. La police et les gardes avaient repris le contrôle des lieux vers 23h et Le chef de la police locale a annoncé que l’armée serait déployée pour maintenir l’ordre.

Ces affrontements sont la suite d’une crise débutée en mai (voir notre article ici) suite au litige entre Freeport et le gouvernement indonésien concernant la juridiction de la mine, ce dernier souhaitant obtenir une participation de 51 pour cent sur la mine. Suite au refus de Freeport, le gouvernement a annulé les permis d’exportation de la compagnie qui a riposté en ralentissant la production et en commençant à licencier du personnel, ce qui a déclenché la grève. Suite à cette grève, 4. 200 travailleurs ont été licenciés.

Vehicule brulé lors des affrontements à la mine Grasberg de Freeport le 19 août 2017

Vehicule brulé lors des affrontements à la mine Grasberg de Freeport le 19 août 2017

Le 16 août, une cinquantaine de travailleurs de la compagnie coréenne Haesong Corporation Ltd. (située à Hizalhati dans le district de Gazipur près de Dhaka) ont été attaqués par des hommes de mains alors qu’ils participaient à une manifestation pour protester contre le non-paiement de congés non-utilisés en 2016. La secrétaire général et la vice-président de la Fédération nationale des travailleurs du vêtement (NGWF – syndicat organisateur de la manifestation) ont été blessées lors de l’attaque et un organisateur du même syndicat a été enlevé et libéré plusieurs heures plus tard. Par la suite, la police locale a refusé d’enregistrer les plaintes des travailleurs concernant l’enlèvement ou les attaques.

La manifestation est la suite du renvoi de 218 travailleurs le 4 avril dernier et du non-paiement de leur congé non-utilisé en 2016. En juin 2017, les travailleurs avaient conclu un accord avec la direction de l’usine qui promettait de payer toutes les sommes restantes avant le 4 juillet 2017. Bien que la date n’ait pas été respectée par la direction, un nouveau délai leur fut octroyé leur laissant jusqu’au 4 août pour verser les sommes dues. Les payements n’ayant toujours pas été fait, les travailleurs ont organisé la manifestation du 16 août où les attaques ont eu lieu.

Travailleur blessé lors de l’attaque de la manifestation

Manifestation organisée par la NGWF le lendemain de l’attaque

Travailleur blessé lors de l'attaque de la manifestation
Manifestation organisée par la NGWF le lendemain de l'attaque

Les enseignants panaméens travaillant dans les zones où les conditions de travail sont difficiles sont en grève. Jeudi après-midi, parce qu »ils n’étaient pas invités à la table de dialogue avec la commission gouvernementale qui s’était réunis la veille hier dans la ville de David, ils ont manifesté sur la route panaméricaine où ils ont été violemment attaqué par des unités de la police nationale. Celle-ci a fait usage de gaz lacrymogènes. Au moins quatre enseignants ont du être hospitalisés à San Felix et six autres ont été arrêtés.

Manifestation d’enseignants réprimées au Panama

Manifestation d'enseignants réprimées au Panama

Reza Shahabi, dirigeant du syndicat de la régie des transports de Téhéran et sa banlieue (Sherkat-é–Vahed), avait été condamnée à 6 ans de prison en 2010 pour « atteinte à la sécurité nationale » (voir notre article). Il avait été libéré en septembre 2014 pour raisons médicales (après avoir payé une caution de ± 51.000 Euros). Selon un collègue de Reza Shahabi, « le procureur a déclaré à Shahabi et à sa famille qu’il n’avait qu’à passer trois mois de plus en prison pour couvrir le moment où il avait été libéré en congé médical ». Après son retour en prison, il s’est rendu compte que les autorités avait décidé de lui faire purger un an de plus, ce qui signifie un emprisonnement jusqu’en décembre 2018.

Shahabi a commencé sa grève de la faim le 9 août, mais n’a pas été en mesure de le déclarer tout de suite n’ayant pas droit à des visites ou des appels téléphoniques. La peine d’un an ajoutée à la peine actuelle concerne une condamnation pour sa participation présumée dans le conflit du 17 avril 2014 entre les gardiens et les prisonniers dans la prison d’Evin rendu célèbre comme le »Jeudi noir » lorsque des unités des gardes spéciales ont attaqué des prisonniers politiques dans le quartier 350 (voir notre article). Reza Shahabi a été blessé lors de cette attaque, mais les témoignages contre lui des responsables de la prison et des gardes ayant mené l’assaut ont finalement conduit à une condamnation à une année de prison supplémentaire.

Reza Shahabi

Reza Shahabi

Dans l’usine Nissan de Canton, située dans l’État du Mississippi dans le Sud des États-Unis, les syndicats y sont interdits depuis la création de l’usine, y compris l’UAW, le syndicat historique des ouvriers de l’automobile pourtant habitué à signer des accords peu glorieux avec les géants de Detroit, Ford et General Motors. Mais Nissan, comme les autres firmes automobiles, implante ses nouvelles usines dans le Sud là ou les conventions collectives de Detroit ne s’appliquent pas, où les salaires sont plus bas et où les entreprises s’appuient sur les vieilles traditions de discrimination raciale pour mieux diviser les travailleurs. Dans l’usine Nissan de Canton, 80 % des ouvriers sont noirs.

Depuis des années, des ouvriers de cette usine luttent pour leur droit à se syndiquer et contre la répression que Nissan organise dans l’usine contre toute forme de résistance collective ou individuelle. Aux USA un référendum peut être nécessaire, à l’intérieur d’une entreprise, pour la création d’un syndicat. Il a eu lieu le jeudi 3 août. 2.244 ouvriers (contre 1307) ont rejeté l’ouverture d’une section syndicale sur le site. Ce résultat a été permis par le fait que seuls 3.500 ouvriers ont été autorisés à participer au vote: près de 3 000 intérimaires et travailleurs à temps partiel, les plus intéressés par la syndicalisation, en ont été exclus. En outre, dans les semaines qui ont précédé le vote, Nissan a menacé les travailleurs de perte de salaires et d’une possible fermeture de l’usine si la création d’un syndicat était approuvée, et cela à coups d’interventions de la maîtrise et projections de vidéos dans les ateliers.

Manifestation pour l’autorisation d’un syndicat chez Nissan-Renault

Manifestation pour l'autorisation d'un syndicat chez Nissan-Renault

Les enseignants qui appartiennent à l’Union des travailleurs du Pérou pour l’éducation (Sutep) sont depuis deux mois de grève illimitée. Jeudi matin, ils sont revenus à se rassembler sur la place San Martin, à Lima, pour une manifestation dans le cadre de leurs actions de protestation. C’est lorsqu’ils ont voulu marcher vers le Congrès qu’ils se sont heurté aux forces de l’ordre, avenue Abancay. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et fait usage d’autopompes. Les affrontements ont duré environ 30 minutes. Après cela, les enseignants ont décidé de revenir à San Martin, encadrés par un important contingent de police.

Affrontements entre policiers et enseignants grévistes à Lima

Affrontements entre policiers et enseignants grévistes à Lima

Le 24 juillet, quatre conducteurs de train participant à une grève ont été arrêtés à Rawalpindi, au Pakistan et accusés de « terrorisme ». Les 4 conducteurs ont été présentés devant la Cour antiterroriste et en vertu, en autre, de l’article 7 de la Loi antiterroriste, ils ont été condamnés, lors de cette première audience, à 14 jours de détention préventive. Les conducteurs sont accusés d’avoir incité les autres conducteurs à rejoindre la grève et auraient téléphoné aux conducteurs d’autres gares pour arrêter le travail entraînant des perturbation du trafic ferroviaire.

Plus de 270 conducteurs ont suivit la grève demandant une augmentation de salaire, le paiement des heures supplémentaires et la réintégration des conducteurs licenciés par les autorités.

Grève des travailleurs des chemins de fer pakistanais (archive)