Aiden Aslin, un aide-soignant de 22 ans, avait rejoint la brigade internationale « officielle » des YPG (les « Lions du Rojava ») en avril 2015 pour combattre l’Etat Islamique, en embarquant pour Souleimaniye il avait été interrogé par des policiers britanniques et avait rapidement admis qu’il partait combattre Daesh, la police l’avait alors laissé quitter le territoire. En Syrie, il avait perdu son passeport et le consulat de Grande-Bretagne à Erbil l’avait assisté dans son retour en Europe. Le 3 février, Aiden est revenu en Grande-Bretagne par un vol reliant Amman (Jordanie) à Heathrow, il a été arrêté devant les autres passagers en vertu du Terrorism Act à sa descente de l’avion et a été détenu durant 30 heures sans que sa mère et sa grand-mère qui l’attendaient à l’aéroport n’aient été prévenues. Aiden doit à présent pointer trois fois par semaine au commissariat de Newark, il est maintenu sous contrôle judiciaire jusqu’au 5 avril (au moins).

Aiden reconnaît avoir participé à des opérations en Syrie et en Irak, notamment à al-Hawl et dans le Mont Sinjar. Il est soupçonné -sans être inculpé- de « s’être engagé dans la direction d’une préparation à commettre un acte de terrorisme » et d’avoir reçu un entrainement armé.

Aiden Aslin

Des bombardements islamistes contre la ville kurde de Sheikh Maqsoud dans le canton d’Afrin (province d’Alep) ont fait ce matin 3 morts dans les rangs des YPG ainsi qu’une victime civile, 7 autres personnes ont été blessées, portant à une trentaine de morts (YPG et civils) le bilan des derniers jours de siège. Les YPG accusent plusieurs groupes syriens de violer le cesser-le-feu par ces bombardements (Ahrar Al-Sham, al Jabha al-Shamiya, Batallions Lîwaa Sultan Murad et Fatih Sultan Mehmet, Bataillons Feqtesim Kema Emert, Bataillons Nûreddîn Zenkî, Lîwaa 13, First Fewc, Bataillons 116. Fırka and Ebû Emara. Des observateurs YPG font également état de l’utilisation d’armes chimiques (phosphore blanc) dans la même ville (voir la seconde vidéo).

Armes chimiques contre Sheikh Maqsoud

Armes chimiques contre Sheikh Maqsoud

Plusieurs groupes antifascistes actifs en France ont rejoint ce 22 janvier la campagne de soutien au Bataillon International de Libération sous la bannière de « Coordination Action Antifasciste ». Jusqu’à présent, la campagne a récolté plus de 3.435€. Pour la rejoindre, contactez-nous. Pour y participer, visitez la page de la campagne sur www.rojava.xyz

AFA Marseille
AFA Paris-Banlieue
AFA Tolosa
AFA NP2C
AFA La Roche sur Yon
Ipeh Antifaxista

Coordination Action Antifasciste

Coordination Action Antifasciste

Le 17 février, une attaque avait visé un convoi militaire à Ankara, dans un contexte de guerre civile au Bakuré et d’agression turque contre le Rojava. Immédiatement, le gouvernement turc avait servit son agenda en accusant les YPG d’avoir conduit une action en Turquie. Les TAK (Faucons de la Liberté au Kurdistan), un groupe armé indépendant -et critique- du PKK a finalement revendiqué l’attaque ce 19 février.

Voir l’article concernant l’attaque du 17 février.

Le théâtre de l’explosion à Ankara

Le théâtre de l'explosion à Ankara

Une troisième journée de bombardements turcs a eu lieu ce 15 février dans le Canton d’Afrin, au Rojava, tuant et blessant des dizaines de personnes et forçant des centaines d’autres à la fuite. L’armée turque pilonne les positions des QSD, et spécifiquement celles de ces principales composantes, les YPG et Jaysh al-Thuwar. Le Premier Ministre turc Davutoğlu a menacé à de nombreuses reprises les forces kurdes, en particulier que si les YPG restaient à Menbagh (voir notre précédent article), l’aéroport serait détruit, et que si les Kurdes d’approchaient de Azaz, ils en seraient délogés. Le spectre d’une intervention terrestre turco-saoudienne n’a jamais été aussi présent qu’à l’heure actuelle.

Malgré l’agression, les QSD enchaînent les libérations.Ce 14 février ils libéraient Kafr Naya, ce 15 février ils libéraient la ville de Tal Rifaat, un important bastion islamiste.

Situation dans le nord d’Alep au 1 février 2016.

Situation dans le nord d'Alep au 1 février 2016.

Prétextant une attaque venue du Rojava, l’armée turque a bombardé à coups de mortiers, et d’avions les positions des YPG et de Jaysh al-Thuwar (Front des Révolutionnaires, membre des QSD) dans le canton d’Afrin, à l’ouest du Rojava, du coté de la ville d’Azaz. Au moins deux civils ont été tués. Des drones survolent également le canton pour trouver et détruire l’artillerie lourde. Cette nouvelle attaque de la Turquie contre le Rojava fait suite à la récente avancée des forces kurdes à l’ouest de l’Euphrate, visant l’unification du Rojava. Voir notre précédent article.

L’armée turque a confirmé avoir bombardé plusieurs cibles appartenant aux QSD ainsi qu’à l’armée du régime syrien. Le président du PYD (Parti de l’Union Démocratique, dont émane les YPG) a déclaré que les YPG s’opposeraient à l’entrée de la Turquie en Syrie et que les QSD ne se retireraient pas du nord de la province d’Alep. Ces derniers jours, la Turquie a déclaré qu’elle était ouverte à une opération militaire terrestre aux cotés de l’Arabie Saoudite dans le nord de la Syrie.

Mise à jour 21:55 Le bilan des bombardements s’alourdit, 3 combattants des QSD ont été tués selon les forces en question alors que la Turquie prétend en avoir tué 37.

Vidéo après l’un des bombardements.

Bombardements à Menagh.

Bombardements à Menagh.

Dans les opérations actuelles d’unification du Rojava par les QSD, le front d’Afrin continue de progresser vers l’est, avec la prise de l’aéroport de Menagh, qui fut un temps un avant poste du régime syrien avant de tomber entre les mains des groupes islamistes. Les Forces Démocratiques se dirigent à présent vers Tall Rifat, ville sous contrôle de factions islamistes de l’armée syrienne libre, convoitée par les forces du régime et par l’Etat Islamique. Menagh serait le premier aéroport sous contrôle du Rojava.

Sur le front de l’Euphrate, les QSD continuent de rassembler leurs troupes à hauteur du barrage de Tichrin, préparant toujours les libérations difficiles de Manbij et de Jarabulus.

La carte complète du conflit syrien au 1er février 2016 est disponible ici.

Situation dans le nord de la province d’Alep au 10 février 2016.

Situation dans le nord de la province d'Alep au 10 février 2016.

Depuis le début du mois de janvier, des troupes des Forces Démocratiques Syriennes (QSD), l’alliance formée autour des YPG ont traversé l’Euphrate vers l’ouest dans l’objectif de libérer la ville de Manbij. L’état turc avait posé l’Euphrate comme une ligne derrière laquelle les forces kurdes de Syrie ne devaient pas avancer sous peines de représailles. Difficile de savoir à l’heure actuelle si les YPG ont effectivement traversé l’Euphrate (la Turquie le nie en tous cas), on sait par contre que Jaysh al-Thuwar (l’Armée des Révolutionnaire, un groupe de la gauche de l’ASL, membre des QSD) est effectivement présent au sud de Manbij.

La libération de Manbij est une énorme source de tensions pour les islamistes et pour l’état turc puisqu’elle pourrait aboutir à la libération de Jarabulus, à l’unification du Rojava et à couper la route aux aides de la Turquie vers l’Etat Islamique. Nous avions écrit il y a trois jours que la situation était extrêmement confuse à Manbij. Des sources fiables YPG auraient déclaré dans les dernières heures qu’une opération d’ampleur se préparerait pour libérer simultanément les villes de Jarabulus et de Manbij. Les YPG traverseraient alors l’Euphrate à deux ou trois endroits en même temps, s’exposant à un conflit ouvert avec la Turquie dans l’immédiat. Les troupes turques sont parées à l’éventualité et seraient déjà présentes à Jarabulus.

D’autres rumeurs, de sources moins sûres, prétendent que l’opération simultanée concernerait également la ville d’Azaz, contrôlée par les factions les plus islamistes de l’ASL et le Front al-Nusra. Ces sources prétendent également que l’opération serait imminente. Si une telle opération massive devait avoir lieu, les islamistes de Daesh, du Front al-Nusra et des factions islamistes de l’ASL se trouveraient coincés à l’ouest et à l’est par les QSD et au sud par les forces loyalistes du régime syrien, qui cherche lui à prendre la ville de al-Bab.

L’opération pourrait ressembler à ça.

L'opération pourrait ressembler à ça.