Ce lundi, le gouvernement britannique a présenté les mesures de sécurité qui seront déployées autour des prochains Jeux Olympiques de Londres. Le nombre d’agents initialement prévu a été largement revu à la hausse, ils seront finalement 21000 au lieu de 10000. Ces effectifs supplémentaires seront constitués de soldats, d’agents de sécurité privés, de volontaires ayant les qualifications nécessaires, et d’une grande quantité de personnes nouvellement formées. Les autorités ont également affirmé que l’armée et la marine apporteront leur soutien à la police. A l’origine, elles ne devaient entrer en compte que dans certains lieux très précis, mais il a récemment été décidé qu’elles seraient déployées partout, et même à l’intérieur des stades, piscines, et autres bâtiments. Des missiles sol-air seront déployés autour de plusieurs sites situés dans la ville de Londres.

Par ailleurs, les Etats-Unis, dubitatifs quant au dispositif britannique, envisagent de déployer un millier de leurs agents, parmi lesquels 500 membres du FBI, dans la capitale. D’autres nations enverront également probablement leurs propres équipes de sécurité pour accompagner leur délégation d’athlètes et de politiciens.

Les autorités irlandaises ont annoncé qu’elles examinent la possibilité d’acquérir des mini-drones, notamment dans le cadre de sa lutte contre les militants républicains. Ces engins sont assez petits que pour entrer dans un sac à dos et peuvent être assemblés et déployés en quelques minutes. Ils disposent d’une caméra qui suit automatiquement les traces de la cible, sont en mesure de relayer les images en direct vers un centre de contrôle, ont un rayon d’action de trois kilomètres et volent à une vitesse de 50 km/h. L’argument de la police est également financier. Elle a récemment fait l’acquisition d’un hélicoptère au prix de sept millions de livres, dont il faut également payer l’entretien, l’essence et les pilotes. Un mini-drone coûte environ 150.000 livres, fonctionne sur batterie et à une autonomie en vol de plus ou moins sept heures. Selon leur fabricant canadien Aeryon Labs, ces drones sont difficilement contrôlables en zone urbaine, mais peuvent effectuer une surveillance tout aussi efficace qu’un hélicoptère en zone dégagée.

Mini-drone

Mini-drone

Depuis plusieurs mois, plusieurs pays européens ont développé l’utilisation des scanners corporels dans leurs aéroports. Jusqu’à aujourd’hui, celle-ci se faisait dans le cadre de procédures nationales. Ce lundi, la commission européenne a adopté des règles autorisant leur utilisation dans tous les aéroports européens. Les députés européens ont en outre appelé tous les gouvernements à se doter de la technologie adéquate avant la fin 2013, sans que cela soit une mesure contraignante. Les appareils, rebaptisés ‘scanners de sécurité’, ne pourront pas, entre autre, ‘enregistrer, conserver, copier et imprimer’ les images.

Scanner corporel

Scanner corporel

En réponse à une recommandation de la commission 9/11, la CIA a mis en place un programme dont le mandat initial était de se concentrer sur le terrorisme et la prolifération. Mais depuis 2009, il apparait qu’elle en a fait un centre de pistage des médias sociaux. Selon certaines sources, l’agence américaine aurait modifié son mode de fonctionnement et aurait commencé à se concentrer sur les médias sociaux après avoir vu des milliers d’Iraniens se tourner vers Twitter au moment de la vague de manifestations après les élections de 2009.

Aujourd’hui, les analystes qui travaillent dans un bâtiment du quartier général de la CIA en Virginie, sont chargés de passer en revue des milliers de Tweets, de messages Facebook, de discussions instantanées et autres données qui se trouvent sur internet afin de glaner des informations sur l’état d’esprit collectif dans certaines régions ou dans certains groupes à l’étranger. De l’arabe au mandarin, du tweet colérique au blog sérieux, les analystes rassemblent les informations, souvent dans la langue du pays. Ils les croisent avec un journal local, avec une conversation téléphonique clandestinement interceptée, avec… Et grâce à cela, ils établissent une image globale qu’ils peuvent transmettre aux échelons les plus élevés de la Maison Blanche, à leur demande. Celle-ci donne un coup d’oeil en temps réel sur l’humeur d’une région. Selon un expert informatique, le prochain grand défi des agences gouvernementales sera de pouvoir plonger profondément dans la sémantique des communications en ligne en travaillant sur la barrière que constituent toujours aujourd’hui les langues.

Selon la presse britannique, la force de police la plus importante de Grande-Bretagne utiliserait une technologie de surveillance clandestine qui est capable de se faire passer pour un réseau de téléphonie mobile, émettant un signal qui permet aux autorités de couper les téléphones à distance, d’intercepter les communications et de rassembler des données au sujet des milliers d’utilisateurs dans une région donnée. Ce système de surveillance a été procuré à la Metropolitan Police par la société Datong qui compte également, entre autres, parmi ses clients, les services secrets américains, le ministère de la défense britannique et plusieurs régimes du Moyen-Orient. Classé strictement secret en vertu d’un protocole gouvernemental en tant que ‘Listed X’, il peut émettre un signal sur une zone pouvant aller jusqu’à dix kilomètres carrés, obligeant des centaines de téléphones par minute à donner leurs codes uniques d’identités IMSI et IMEI qui peuvent alors être utilisés pour suivre les mouvements de la personne en temps réel. Le site internet de Datong affirme que ses produits sont conçus pour fournir aux services charger de faire respecter la loi, à l’armée, aux agences de sécurité et aux forces spéciales des moyens pour ‘rassembler les premiers renseignements afin d’identifier et d’anticiper la menace avant qu’elle ne soit déployée’. Le système permet aux autorités d’intercepter les messages et les appels téléphoniques en amenant les téléphones portables dans un certain rayon à utiliser un faux réseau, où ils peuvent être soumis au ‘rejet de service intelligent’, fonction destinée à couper le téléphone.

Datong propose également un émetteur-récepteur, de la taille d’une valise, qui peut être placé dans un véhicule (ou tout autre endroit fixe) et utilisé à distance par les officiers, ainsi que des émetteur-récepteurs portables clandestins avec ‘options d’antenne dissimulée’. Selon certaines sources, la Metropolitan Police aurait acheté du matériel à Dalong pour 143.455 livres (environ 160.000 euros) en 2008-2009, et en 2010, la société aurait rapporté que ses recettes en Grande-Bretagne, entre 2005 et 2010, s’élèveraient à plus de trois millions de livres (près de 3,5 millions d’euros).

La société Carbon Motors propose aux polices américaines un nouveau véhicule entièrement pensé comme patrouilleuse de police. Surmotorisé, il est protégé, équipé de senseurs, de scanners, d’un système de vision nocturne et d’une place arrière transformable en cellule sécurisée.

La surveillance prend des formes de plus en plus variées grâce aux avancées technologiques. Autant elle se diversifie, autant elle prend également de plus en plus d’ampleur. Le territoire français compte 673.000 caméras de surveillance. Et la police envisage d’améliorer le dispositif grâce à un fichier qui classerait les images via un système de reconnaissance faciale. Le logiciel pourra comparer le visage du suspect filmé avec les faciès répertoriés et proposera une liste de suspects potentiels par ordre de ressemblance. Pour ce qui est des écoutes téléphoniques, elles ont augmenté de 18% entre 2009 et 2010. L’année dernière, la Commission nationale de Contrôle des Interceptions de Sécurité (CNIS – gendarme des écoutes) a validé plus de 6000 ‘interceptions de sécurité’ (mises sous surveillance à la demande du gouvernement de lignes mobiles, filaires ou internet). Par ailleurs, les policiers qui, lorsqu’ils ont obtenu la commission rogatoire dans le cadre d’une enquête judiciaire, n’ont plus qu’un code à entrer sur leur table d’écoute pour espionner les conversations de la personne visée, ont procédé à 43.000 écoutes en 2010. Cela constitue une augmentation de 65% en quatre ans. Enfin, il existe aujourd’hui en France 58 fichiers policiers (contre 37 en 2007), dont plus d’un quart n’ont pas d’existence légale. Les autorités françaises planchent actuellement sur un projet de loi visant à créer une carte d’identité biométrique où seront stockées toutes les données du détenteur – état civil, empreintes digitales,…

Actuellement se déroule à Paris le salon Milipol, salon mondial de la sécurité et de la sûreté intérieure des états. Dans ce cadre, le groupe Thales, spécialisé dans l’électronique, a officiellement présenté la Base de Données de Sécurité Publique (BDSP) destinée à la gendarmerie et récemment mise en application. Celles-ci est destinée aux 60.000 gendarmes français (France métropolitaine et collectivités d’outre-Mer) qui auront ainsi accès à toutes les informations disponibles qui pourraient leur être utiles dans le cadre de leurs interventions. La BDSP est composée de quatre modules. Le premier est destiné à gérer les appels d’urgence et à localiser leur provenance précise. Le deuxième enregistre toutes les interventions effectuées sur le terrain, afin de les analyser et de mieux former les futurs gendarmes. Le troisième rassemble toutes les informations récoltées par les militaires dans le cadre de l’organisation de grands événements (sommets internationaux, rencontres sportives,…), avant de les traiter afin qu’elles soient utilisées durant ceux-ci. Ce module pourra également être utilisé dans le cas d’émeutes urbaines. Le quatrième est destiné à rassembler les renseignements opérationnel de chaque gendarme sur le terrain. A chaque opération, celui-ci devra remplir une fiche via un terminal afin d’alimenter ce fichier.

Le prochain G20 est programmé à Cannes les 3 et 4 novembre. Hier, les autorités ont dévoilé le dispositif de sécurité qui entourera le sommet, mais également la venue de tous les opposants altermondialistes et autres manifestants. Avec l’accord des autorités européennes, des contrôles ont été rétablis aux frontières. Des patrouilles mixtes franco-italiennes vont circuler de part et d’autre de la frontière pour refouler les ‘éléments indésirables’. Les membres des forces de l’ordre et de sécurité seront mobilisées dès la fin du mois à Cannes, mais aussi autour de la ville, à Nice et dans l’est du département. Le préfet a annoncé que la FIPN (Force d’Intervention de la Police Nationale), le GIGN, la cellule nationale nucléaire radiologique, biologique et chimique de la gendarmerie, ainsi que les trois armées et les unités militaires de la sécurité civile avaient été réquisitionnés. Au total, pas moins de 12.000 hommes seront à pied d’oeuvre à partir de la semaine prochaine. Enfin, outre le périmètre de sécurité entourant la ville, l’aéroport de Cannes-Mandelieu sera fermé du 1 au 5 novembre et des interdictions de navigation et d’activités nautiques seront prononcées.

La révélation, le 8 octobre, par le Chaos Computer Club, que l’administration utilisait illégalement un logiciel-virus (conçu par la société DigiTask) de type  » cheval de Troie  » permettant de contrôler un ordinateur-cible à distance, et présentant de gros défauts de conception (permettant à n’importe quel hackeri sur Internet d’accéder à ses fonctions), a provoqué un scandale qui a des conséquences politiques. En février 2008, la Cour constitutionnelle allemande avait fixé des limites très strictes à l’utilisation de tels logiciels : il fallait que des vies humaines soient en danger, que la sécurité de l’Etat soit menacée et qu’un juge ait donné son approbation.

Lundi, le ministre de l’intérieur de Bavière a reconnu qu’entre 2009 et février 2010, la police bavaroise avait, à cinq reprises, utilisé ce logiciel et opéré par ce biais entre 20000 et 30000 captures d’écrans pour résoudre des affaires criminelles. Le ministre a annoncé, mardi 11 octobre, que la police bavaroise n’utiliserait plus ce logiciel. Le ministre de l’Intérieur du Bade-Würtemberg a fait une déclaration similaire.