La police turque a fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc à Istanbul, ce lundi 1er mai, pour disperser les manifestants qui souhaitaient rallier la place Taksim malgré l’interdiction des autorités. Un manifestant de 57 ans a perdu la vie, écrasé par une arroseuse de la police. La police locale a annoncé l’arrestation de 165 personnes, dont 139 pour des « manifestations non autorisées » à Istanbul. La place Taksim fut le principal lieu de rassemblement pour le 1er Mai jusqu’en 1977, date à laquelle 34 personnes furent tuées. Après avoir été réautorisés en 2010, les rassemblements y ont été à nouveau interdits après les grandes manifestations antigouvernementales de 2013.
Des barrages policiers ont ainsi été installés lundi pour bloquer les accès à la place située sur la rive européenne d’Istanbul. Plus de 30.000 policiers ont été déployés à Istanbul pour la journée. A Ankara, au moins 6 000 personnes ont manifesté, brandissant des lettres géantes formant le mot hayir (« non », en turc), ainsi que des banderoles « Non, c’est non », en référence au referendum constitutionnel augmentant les pouvoir du président Erdogan.