Vendredi 5 mai, la Yeni Demokratik Gençlik – YDG organisait une manifestation de soutien aux 10 prisonniers révolutionnaires de l’ATIK à Munich en Allemagne qui passaient ce même jour en audience au tribunal. C’est finalement plus de 250 personnes qui se sont rassemblées dont plusieurs représentants d’organisations révolutionnaires de France, des Pays Bas, d’Allemagne, de Suisse et d’Autriche. La solidarité avec Georges Abdallah, qui avait écrit une déclaration de soutien, s’est aussi affirmée.

Manifestation de solidarité avec les prisonniers de l’ATIK

Manifestation de solidarité avec les prisonniers de l’ATIK

Sila Abalay, une militante de gauche de 18 ans a été exécutée par la police durant une perquisition à son domicile à Istanbul. Sila avait déjà été emprisonnée en 2015 -elle était alors âgée de 16 ans- à la suite d’une vague répressive qui avait suivi l’attaque par le DHKP-C du tribunal de Caglayanle. Elle avait alors été accusée d’appartenir à une « organisation illégale » et d’avoir participé à des actions armées. Durant son emprisonnement, elle a fait une longue grève de la faim pour avoir le droit d’être traitée comme une prisonnière politique. Les journaux turcs prétendent que l’exécution a résulté d’un affrontement avec la police.

Sila Abalay

Sila Abalay

Ce 9 mai reprendra le procès accusant 33 activistes et politiciens kurdes ainsi que plusieurs chaines de télévision et associations kurdes présentes en Belgique de « terrorisme ». Précédemment, le juge avait décidé que la guerre entre l’état turc et le PKK était un « conflit armé » et qu’en conséquence la législation antiterroriste belge ne pouvait s’appliquer, libérant les accusés. Tant l’état turc (partie civile dans l’affaire) que le procureur avait fait appel de la décision. La prochaine audience aura donc lieu ce 9 mai.

La perquisition de 2010 à Denderleeuw

La perquisition de 2010 à Denderleeuw

Notre article sur le 1er mai à Istanbul annonçait qu’un manifestant de 57 ans a perdu la vie, écrasé par une arroseuse de la police (voir cet article). C’était une erreur commise par CNN Turquie et produite d’une confusion: un ouvrier d’usine âgé de 57 ans est bien décédé le 1er Mai, mais après avoir été écrasé par un engin de travail. Merci au Kedistan qui nous a signalé l’erreur (le site du Kedistan)

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La police turque a fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc à Istanbul, ce lundi 1er mai, pour disperser les manifestants qui souhaitaient rallier la place Taksim malgré l’interdiction des autorités. Un manifestant de 57 ans a perdu la vie, écrasé par une arroseuse de la police. La police locale a annoncé l’arrestation de 165 personnes, dont 139 pour des « manifestations non autorisées » à Istanbul. La place Taksim fut le principal lieu de rassemblement pour le 1er Mai jusqu’en 1977, date à laquelle 34 personnes furent tuées. Après avoir été réautorisés en 2010, les rassemblements y ont été à nouveau interdits après les grandes manifestations antigouvernementales de 2013.

Des barrages policiers ont ainsi été installés lundi pour bloquer les accès à la place située sur la rive européenne d’Istanbul. Plus de 30.000 policiers ont été déployés à Istanbul pour la journée. A Ankara, au moins 6 000 personnes ont manifesté, brandissant des lettres géantes formant le mot hayir (« non », en turc), ainsi que des banderoles « Non, c’est non », en référence au referendum constitutionnel augmentant les pouvoir du président Erdogan.

Arrestation à Istanbul

Arrestation à Istanbul

A l’occasion du 1er Mai, le MLKP-Rojava a publié ses salutations, vous pourrez retrouver la traduction complète sur le site du Secours Rouge International, ici.

Nous vous saluons depuis le Rojava où le combat pour la liberté, la dignité et la révolution est couronné de succès. Par notre révolution, par l’espoir et la résistance des peuples opprimés au Moyen-Orient, nous voulons célébrer ce 1er Mai comme une journée d’unité, de solidarité et de résistance des travailleurs et travailleuses.

Nous nous souvenons des morts qui sont devenus immortels en combattant pour la révolution et le socialisme, nous leur assurons que nous continuerons à porter leur mémoire.

Depuis un an, apparemment, les manifestations « revendicatives » (politiques donc) sont interdites par la bourgmestre (MR) d’Ixelles sur la Place du Luxembourg, toute proche de nombreuses institutions européennes. Cette interdiction n’a été communiquée à personne, ce sont surtout « les manifestations qui peuvent déboucher sur des confrontations entre les participants et des opposants ou encore avec la police », ce qui explique que notre manifestation (organisée avec le comité « Libérons Musa » en solidarité avec Musa Asoglu ait été attaquée par la police le 22 février dernier (voir l’article). Interrogée par l’opposition communale, il est apparu que cette interdiction n’était pas liée à la « menace terroriste » mais bien aux nombreuses terrasses de cafés eurocrates qui jouxtent la place. La police avait en effet prétendu que les « manifestations turques » étaient interdites en raison de la tension entre les groupes turcs de gauche et de droite. La police avait donc « protégé » les manifestants solidaires de Musa Asoglu en les plaquant puis trainant dans la boue et en distribuant des amendes administratives. Contactée par une journaliste quelques heures plus tard, la police n’avait pas confirmé cette interdiction. La police tenterait quand cela est possible de déplacer les manifestations vers le Square de Méeus, ce qu’ils ne font pas pour les manifestations antifas puisque c’est là que se trouve le local d’Aube Dorée.

30 secondes avant l’intervention de la police, le 22 février dernier

30 secondes avant l'intervention de la police, le 22 février dernier

Au quatrième jour de l’agression turque contre le Rojava, des troupes américaines ont été déployées le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie, où les affrontements ont eu lieu entre les YPG/YPJ et l’armée turque. La situation devrait donc se calmer pour le moment. Erdogan et Trump doivent se rencontrer le 16 mai prochain à Washington.

Un blindé américain sur la frontière entre turquo-syrienne.

Un blindé américain sur la frontière entre turquo-syrienne.

Kemal Gun, 75 ans, est en grève de la faim depuis 64 jours, il demande à pouvoir enterrer son fils, Murat Gun, guérillero du DHKP-C tué dans un bombardement turc en novembre 2016 aux côtés de 10 autres guérilleros. Il demande à récupérer la dépouille de son fils que l’état turc lui refuse. A Bruxelles, une grève de la faim solidaire s’était tenue au début du mois d’avril à notre local, le Sacco-Vanzetti.

Manifestation solidaire à Paris ce soir du 28 avril à 19h, Place de la République.

Grève de la faim solidaire à Bruxelles

Grève de la faim solidaire à Bruxelles

Adem Yildiz, Ilgin Guler et Memet Dogan, trois militants antifascistes turcs sont menacés d’expulsion (voir nos précédents articles sur Adem Yildiz ici et ici, sur Ilgin Guler ici). Deux d’entre eux sont réfugiés politiques et ils sont tous trois en ordre de papiers: c’est leur engagement politique contre le régime turc qui est donc jugé problématique par la France. Dans les DGSI, les reproches sont entre autres d’avoir participé à la Fête de l’Huma, au 1er Mai, à des manifestations pour les prisonniers politiques, des concerts de Grup Yorum, etc. Le procès de Memet Dogan aura lieu le 24 mai (l’audience du 19 avril a été reportée pour absence d’interprète).

Lire le dossier de solidarité.

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