Ce lundi 9 février vers 10h du matin, 4 militants kurdes qui revenaient de Turquie vers Kobané ont été poursuivis par une camionnette de militaires turques qui les ont tabassés à deux kilomètres de la frontière puis laissé sur le sol. Deux militants ont finalement pu passer la frontière, les deux autres trop gravement blessés ont attendu pendant 3h une ambulance qui les a rapatrié à l’hopital de Suruç, une municipalité contrôlée par le BDP (Peace and Democracy Party, parti kurde de gauche).

L’un des 4 Kurdes blessé par les militaires turques.

L'un des 4 Kurdes blessé par les militaires turques.

Dans un quartier populaire d’Ankara, les forces de l’ordre ont intercepté deux bus qui transportaient des militants du Halk Cephesi (Front Populaire), puis l’ont investi en noyant ses occupants de gaz lacrymogènes. Soixante personnes ont été interpellées. Les manifestants entendaient honorer la mémoire de Berkin Elvan, 15 ans, mort en mars 2014 après 269 jours de coma. Le jeune homme avait été atteint à la tête par une grenade lacrymogène tirée par la police lors d’une manifestation contre le gouvernement d’Erdogan, alors Premier ministre.

Turquie: 60 manifestants arrêtés

Le 23 janvier à Kadikoy, les groupes anarchistes « Front anarchiste » et « Shadowlesses », ont mené une action en faveur des anarchistes emprisonnés en Espagne après l’opération « Pandora ». Masqués, avec des drapeaux noirs, ils ont marché sur une rue très fréquentée, attaqué les distributeurs de billets, brisé des vitrines de commerces de grandes sociétés (comme Adidas) en scandant leur solidarité avec les prisonniers anarchistes en Espagne et dans le monde entier.

Turquie: Solidarité avec les inculpés de Pandora

En Turquie, verdict ce matin dans le premier des procès de policiers accusés d’usage excessif de la force dans la répression des manifestations de Gezi, en juin 2013 qui avait fait 8 morts et plus de 8.000 blessés. Les deux principaux policiers accusés ont été condamnés à une dizaine d’années de prison, ce qui a suscité la colère des proches de la victime, Ali Ismaïl Korkmaz, étudiant de 19 ans, tabassé à mort dans une rue en marge d’une manifestation dans la ville d’Eskisehir, à l’ouest d’Ankara.

La prison à vie avait été requise contre le principal suspect, un policier qui a successivement prétendu, au cours de sa défense, ne pas avoir frappé la victime qui se trouvait au sol, une autre fois affirmé qu’il s’agissait de quelqu’un d’autre, une autre fois encore qu’il n’avait fait que son devoir contre les auteurs d’une tentative de coup d’Etat. Mais l’officier Saldogan n’a été condamné qu’à 10 ans et 10 mois de prison, et probablement, selon les avocats, sortira-t-il de prison dans 4 ou 5 ans grâce aux remises de peine. Idem pour un autre policier qui n’était pas en préventive, et devra être arrêté. Devant le palais de justice de Kayseri, les amis d’Ali Ismail Kormaz et des autres victimes des forces de l’ordre ont été violemment dispersés par les policiers anti-émeutes, qui ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes, blessant à nouveau un manifestant à la tête et interpellant plusieurs autres.

Manifestation contre le verdict rendu par la cour criminelle de Kaysern

Manifestation contre le verdict rendu par la cour criminelle de Kaysern

pour la première fois depuis le coup d’Etat militaire de 1980, un tribunal turc a condamné à de la prison ferme le responsable d’un barreau. Président de celui de Tunceli (Est) Ugur Yesiltepe a écopé d’une peine de six ans pour avoir participé aux manifestations du Parti communiste maoïste turc (MKP), une organisation illégale. «J’ai été condamné uniquement pour mes activités professionnelles», s’est défendu ce jeune avocat, qui a annoncé son intention de faire appel.

Ugur Yesiltepe

Ugur Yesiltepe

Ceylanpınar est le sixième camp de réfugiés des Kurdes de Kobanê créé autour de la ville de Suruç. Ce camp, installé dans le village de Külünçe, se compose de 1.200 tentes et a une capacité de 8.000 personnes. Mais les autorités turques refusent de donner l’autorisation aux réfugiés d’y résider, et exige qu’ils aillent au camp AFAD gérée par l’Etat turc. Les autorités harcèlent régulièrement les réfugiés qui se sont auto-organisés, plutôt que de les aider. Les policiers détruisent les installations du camp. Des groupes de policiers appuyés par des blindés effectuent des descentes violentes dans le camp.

Turquie/Kurdistan: La police turque attaque un camp de réfugiés

C’est une ancienne prisonnière politique, membre du DHKP-C, qui a mené l’attaque suicide de mardi contre la police à Istanbul. Elif Sultan Kalsen s’est présentée aux policiers du commissariat de Sultanahmet, comme une touriste en affirmant, en anglais, avoir perdu son portefeuille. Jugeant son comportement louche, les agents ont ouvert le feu, blessant la jeune femme à la jambe avant qu’elle ne fasse exploser la charge explosive qu’elle dissimulait. Un policier est décédé, un autre a été plus légèrement atteint.

Dans un message publié sur son site internet, le DHKP-C a revendication l’action comme un acte de représailles contre le régime islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 en Turquie. L’attentat-suicide est intervenu au lendemain de la décision très controversée du Parlement turc de ne pas renvoyer devant la justice quatre ex-membres du gouvernement accusés de corruption dans le cadre du vaste scandale qui a ébranlé fin 2013 le régime du président Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre. Le communiqué du DHKP-C y fait mention, et mentionne aussi la mort d’un adolescent, Berkin Elvan, touché à la tête par des grenades lacrymogènes tirées par la police lors de la contestation anti-régime de l’été 2013.

Elif Sultan Kalsen

Elif Sultan Kalsen

Un policier blessé mardi lors d’un attentat-suicide visant un poste de police du quartier touristique de Sultanahmet à Istanbul est décédé de ses blessures à l’hôpital. Un autre policier a été plus légèrement blessé lors de cette attentat, réalisé par une femme non identifiée qui a fait exploser une ceinture d’explosifs. Deux des charges n’ont pas explosées, ce qui a empêché le bilan d’être beaucoup plus lourd.

EDIT: L’attaque à la grenade contre les policiers à Istanbul jeudi a elle été revendiquée par le DHKP-C. Dans une revendication publiée sur son site, le mouvement a expliqué avoir agi en représailles contre le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir, après la mort en mars 2014 d’un adolescent, Berkin Elvan, décédé des suites de ses blessures infligées par la police lors des manifestations dirigées contre le régime en juin 2013.

Turquie: Attentat-suicide contre un commissariat de police

Une personne armée a été arrêtée jeudi après avoir lancé deux grenades qui n’ont pas explosé contre des policiers en faction devant le palais ottoman de Dolmabahçe à Istanbul, qui abrite aussi les bureaux du président Recep Tayyip Erdogan. L’homme a essayé de faire usage de son arme mais a été arrêté par le service de sécurité du palais. Un responsable policier a indiqué que cette »attaque, réalisée par une personne âgée d’une trentaine d’année qui avait été détenu comme membre du DHKP-C entre 2003 et 2006, visait les policiers en faction devant ce site touristique situé sur la rive européenne de la mégapole.

Turquie: Attaque contre des policiers à Istanbul

Une délégation du Secours Rouge suisse, emmenée par la secrétaire de notre Secours rouge International, se trouve actuellement au Kurdistan, à la frontière entre la Turquie et la Syrie, à Suruc, la ville jumelle de Kobane. La délégation a apporté une importante somme d’argent produit de la récolte « Des armes pour le Rojava (le Kurdistan syrien libéré) ».
Cette campagne était une réponse à la livraison d’armes par la Suisse au Qatar – armes que le Qatar a aussitôt livrées aux islamistes syriens: « la bourgeoisie arme ses amis, nous armons les nôtres ». Un débat a lieu en Suisse sur la possible illégalité de cette collecte, et donc sur d’éventuelles poursuites judiciaires.

La délégation du Secours rouge suisse à Suruc

L’affiche de la campagne de collecte de fonds

le site du Secours rouge suisse

un article dans la presse suisse

La délégation du Secours rouge suisse à Suruc
L'affiche de la campagne de collecte de fonds