pour la première fois depuis le coup d’Etat militaire de 1980, un tribunal turc a condamné à de la prison ferme le responsable d’un barreau. Président de celui de Tunceli (Est) Ugur Yesiltepe a écopé d’une peine de six ans pour avoir participé aux manifestations du Parti communiste maoïste turc (MKP), une organisation illégale. «J’ai été condamné uniquement pour mes activités professionnelles», s’est défendu ce jeune avocat, qui a annoncé son intention de faire appel.

Ugur Yesiltepe

Ugur Yesiltepe

Ceylanpınar est le sixième camp de réfugiés des Kurdes de Kobanê créé autour de la ville de Suruç. Ce camp, installé dans le village de Külünçe, se compose de 1.200 tentes et a une capacité de 8.000 personnes. Mais les autorités turques refusent de donner l’autorisation aux réfugiés d’y résider, et exige qu’ils aillent au camp AFAD gérée par l’Etat turc. Les autorités harcèlent régulièrement les réfugiés qui se sont auto-organisés, plutôt que de les aider. Les policiers détruisent les installations du camp. Des groupes de policiers appuyés par des blindés effectuent des descentes violentes dans le camp.

Turquie/Kurdistan: La police turque attaque un camp de réfugiés

C’est une ancienne prisonnière politique, membre du DHKP-C, qui a mené l’attaque suicide de mardi contre la police à Istanbul. Elif Sultan Kalsen s’est présentée aux policiers du commissariat de Sultanahmet, comme une touriste en affirmant, en anglais, avoir perdu son portefeuille. Jugeant son comportement louche, les agents ont ouvert le feu, blessant la jeune femme à la jambe avant qu’elle ne fasse exploser la charge explosive qu’elle dissimulait. Un policier est décédé, un autre a été plus légèrement atteint.

Dans un message publié sur son site internet, le DHKP-C a revendication l’action comme un acte de représailles contre le régime islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002 en Turquie. L’attentat-suicide est intervenu au lendemain de la décision très controversée du Parlement turc de ne pas renvoyer devant la justice quatre ex-membres du gouvernement accusés de corruption dans le cadre du vaste scandale qui a ébranlé fin 2013 le régime du président Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre. Le communiqué du DHKP-C y fait mention, et mentionne aussi la mort d’un adolescent, Berkin Elvan, touché à la tête par des grenades lacrymogènes tirées par la police lors de la contestation anti-régime de l’été 2013.

Elif Sultan Kalsen

Elif Sultan Kalsen

Un policier blessé mardi lors d’un attentat-suicide visant un poste de police du quartier touristique de Sultanahmet à Istanbul est décédé de ses blessures à l’hôpital. Un autre policier a été plus légèrement blessé lors de cette attentat, réalisé par une femme non identifiée qui a fait exploser une ceinture d’explosifs. Deux des charges n’ont pas explosées, ce qui a empêché le bilan d’être beaucoup plus lourd.

EDIT: L’attaque à la grenade contre les policiers à Istanbul jeudi a elle été revendiquée par le DHKP-C. Dans une revendication publiée sur son site, le mouvement a expliqué avoir agi en représailles contre le gouvernement islamo-conservateur au pouvoir, après la mort en mars 2014 d’un adolescent, Berkin Elvan, décédé des suites de ses blessures infligées par la police lors des manifestations dirigées contre le régime en juin 2013.

Turquie: Attentat-suicide contre un commissariat de police

Une personne armée a été arrêtée jeudi après avoir lancé deux grenades qui n’ont pas explosé contre des policiers en faction devant le palais ottoman de Dolmabahçe à Istanbul, qui abrite aussi les bureaux du président Recep Tayyip Erdogan. L’homme a essayé de faire usage de son arme mais a été arrêté par le service de sécurité du palais. Un responsable policier a indiqué que cette »attaque, réalisée par une personne âgée d’une trentaine d’année qui avait été détenu comme membre du DHKP-C entre 2003 et 2006, visait les policiers en faction devant ce site touristique situé sur la rive européenne de la mégapole.

Turquie: Attaque contre des policiers à Istanbul

Une délégation du Secours Rouge suisse, emmenée par la secrétaire de notre Secours rouge International, se trouve actuellement au Kurdistan, à la frontière entre la Turquie et la Syrie, à Suruc, la ville jumelle de Kobane. La délégation a apporté une importante somme d’argent produit de la récolte « Des armes pour le Rojava (le Kurdistan syrien libéré) ».
Cette campagne était une réponse à la livraison d’armes par la Suisse au Qatar – armes que le Qatar a aussitôt livrées aux islamistes syriens: « la bourgeoisie arme ses amis, nous armons les nôtres ». Un débat a lieu en Suisse sur la possible illégalité de cette collecte, et donc sur d’éventuelles poursuites judiciaires.

La délégation du Secours rouge suisse à Suruc

L’affiche de la campagne de collecte de fonds

le site du Secours rouge suisse

un article dans la presse suisse

La délégation du Secours rouge suisse à Suruc
L'affiche de la campagne de collecte de fonds

Les YPG/YPJ (Unités de Défense du Peuple/des Femmes) viennent de publier leurs bilans officiels de la résistance kurde contre l’Etat Islamique au Rojava, dans la partie syrienne du Kurdistan. Les chiffres sont très révélateurs : 4.964 membres d’ISIS ont été tués par les YPG/YPJ, 11 ont été faits prisonniers, alors que 537 combattants des Unités de Défenses sont morts dont 14 étaient membres des brigades Burkan al-Firat (milices syriennes pro-YPG). Le commandement kurde précise que les trois opérations majeures de l’année 2014 ont été le secours porté aux 150.000 Yézidis attaqués au Mont Sinjar, la défense de la ville de Kobané et la libération des zones du Rojava sous l’emprise de l’EI. Des centaines d’équipements militaires lourds (Technicals, Hummers, tanks, mortiers, batteries anti-aériennes mobiles, mitrailleuses lourdes, ordinateurs, caméras, vestes-suicides,… ont été détruits ou saisis.
Les YPG/YPJ ont organisé 337 opérations contre l’EI et sont rentrés dans des affrontements avec eux à 414 reprises. Malgré la complicité de l’Etat turc et les armes lourdes de l’EI, les islamistes semblent continuer à perdre du terrain. Hier encore, les autorités turques ont arrêtés les membres d’une ONG européenne à Suruç (ville turque frontalière de Kobané) et brûlé le stock de médicaments qu’ils transportaient, leurs appareils photos ont été saisis.

Les YPG/YPJ donnent leur bilan de l’année 2014.

Les YPG/YPJ donnent leur bilan de l'année 2014.

Trois personnes ont été tuées, samedi 27 décembre, dans des affrontements entre des combattants du PKK kurdes et un groupe islamiste au Kurdistan turc, près de la frontière syrienne. Deux personnes sont mortes sur place et la troisième des suites de ses blessures à l’hôpital. Les islamistes du mouvement Huda-Par ont attaqué, dans la soirée de vendredi, des tentes appartenant aux rebelles du Parti des travailleurs kurdes (PKK), interdit en Turquie. Les islamistes du mouvement Huda-Par servent de milices anti-kurdes aux autorités turques.

C’est un des procès emblématiques des grandes manifestations de juin 2013 pour la défense du parc de Gezi, qui s’est ouvert ce mardi 16 décembre à Istanbul. 35 membres d’un groupe de supporters du club de Besiktas devaient répondre de l’accusation de tentative de renversement du gouvernement, et risquent tout de même une peine de prison à perpétuité. Un procès qui suscite l’indignation et une forte mobilisation. L’audience a été reportée au 2 avril. Comme à Gezi, il n’y avait pas seulement les partisans de Besiktas et leur célèbre groupe Çarsi pour soutenir les accusés et faire le spectacle devant le Palais de justice, mais aussi ceux de Galatasaray et Fenerbahçe, leurs grands rivaux, et des supporters d’une dizaine de clubs du reste du pays.

Les charges retenues contre les animateurs du groupe Çarsi, connu pour être le plus démonstratif du pays, ont pourtant de quoi surprendre. « Avez-vous tenté d’envahir le bureau du Premier ministre ? », leur a demandé le procureur. « Nous avons juste, comme c’est notre droit constitutionnel, rejoint les manifestants qui se trouvaient dans cette rue », ont-ils répondu. La colère du Premier ministre de l’époque, Recep Tayyip Erdogan [devenu président depuis], à l’égard des membres de Çarsi tient à sa peur de ce que la popularité de cette puissante organisation ne décuple la mobilisation autour des contestataires de Gezi, jusque là très peu et mal organisés. D’où l’accusation, plutôt incongrue, de vouloir influencer les médias pour faire croire à une révolte de type printemps arabe, et donc de chercher à renverser le gouvernement. « Si nous avions les moyens de fomenter un coup d’Etat, nous aurions d’abord fait gagner le championnat à Besiktas ! », rétorque un des membres de Çarsi.

Turquie: Procès de supporters manifestants de Gezi