Andreï Sokolov avait été transféré dans la prison de Berdyansk (un transfert de 400 km qui a duré deux semaines) pour y être jugé le 3 septembre, mais l’audience n’a duré que 10 minutes. Faute de traducteur d’ukrainien en russe, l’audience a été reportée au 23 octobre. Andreï est maintenant détenu à la prison de Volnyansk (à 10km de Zaporizhzhya). La perspective d’un échange de prisonniers s’est éloignée. Seuls de petits échanges d’une dizaine de prisonniers de part et d’autre chaque fois, ont eu lieu. Or il y a dans les prisons de l’Ukraine a environ 1.500 prisonniers politiques et prisonniers de guerre. Beaucoup ont commencé à passer devant les tribunaux pour terrorisme, trahison et séparatisme, risquant 15 ans de prison.

Lire l’interview d’Andreï Sokolov

Le Secours Rouge intervient depuis un an, à hauteur de 250 US$ par trimestre, à l’aide financière avec Andreï. Pour nous aider à aider Andreï: voyez la page « soutien » pour faire un don.

Andreï Sokolov

Andreï Sokolov

Le procès contre Andreï Sokolov pour « la création d’une organisation terroriste» (art. 258-3 du Code pénal) se poursuit en Ukraine. Le délit est passible de 8 à 15 ans de prison. Les deux premières audiences ont eu lieu par vidéoconférence, la cour siégeant au tribunal et Andreï restant dans sa prison (voir notre article). Les séances suivantes ont eu lieu au tribunal de la ville Berdiansk, dans la province de Zaporozhye, à 60 km de Mariupol. Ces audiences ne portent pas encore sur le fonds de l’affaire. Elles doivent notamment établir si il y a besoin d’un complément d’enquête.

Andreï est un communiste, son opposition révolutionnaire aux régimes de Eltsine et de Poutine lui a valu un total de neuf années de prison en Russie. Il a depuis le début fortement soutenu l’insurrection dans le Donbass, en travaillant comme technicien bénévole. Andreï a été enlevé à un checkpoint sur la ligne de front entre les forces ukrainiennes et celles de la République populaire de Lougansk le 16 décembre 2014, détenu dans un prison secrète où les prisonniers étaient torturés (voir notre article), il n’a été officiellement arrêté que le 29 décembre, à Mariupol, dans le bâtiment du SBU (Service de sécurité ukrainien).

Andreï Sokolov

Andreï Sokolov

Une nouvelle législation en Ukraine interdit aux partis communistes de se présenter aux élections d’octobre prochain. Cette mesure vise en particulier le Parti Communiste d’Ukraine, le Parti Communiste des Ouvriers et Paysans d’Ukraine et le Parti Communiste Réformé d’Ukraine. Le gouvernement accuse ces partis de soutenir le régime russe dans le conflit qui l’oppose à l’Ukraine.

En avril, c’est la propagande communiste qui avait été interdite ainsi que l’usage de tout symbole communiste, voir notre précédent article. L’Ukraine réprime régulièrement des communistes en les taxant de pro-russes.

Le Parti Communiste ukrainien

Le Parti Communiste ukrainien

Le lundi 27 avril était le premier jour du procès d’Andraï Sokolov, arrêté à check-point de l’armée ukrainienne. Sakolov, militant de la gauche révolutionnaire, ouvrier armurier, était volontaire pour la remise en état de la production militaire de la République Pupolaire de Donetsk. La première audience du procès a eu lieu par vidéo-conférence.Andreï n’a pas quitté la prison de Berdyansk (il était précédemment détenu à Mariupol, sur la ligne de front). Visiblement, le tribunal veut un procès express et une condamnation rapide sur base de l’article 258, («Terrorisme»), une peine qui pourrait aller de 8 à 15 ans.

Ukraine: Début du procès d’Andreï Sokolov

Le Parlement ukrainien a voté jeudi une loi interdisant toute « propagande des régimes totalitaires communiste et nazie ». Un total de 254 députés ont voté en faveur de cette décision contre un minimum requis de 226. Dans la liste des éléments désormais prohibés contient le drapeau et l’hymne soviétique ainsi que les monuments et plaques commémoratives en l’honneur de responsables communistes, et même les noms de localités, rues ou entreprises faisant référence aux dirigeants communistes, activités du PC ou encore à la révolution bolchévique de 1917.

En cas de violation de cette loi, des organisations ou partis concernés seront interdits, ce qui remet en cause l’existence du Parti communiste ukrainien. Les personnes reconnues coupables de production ou diffusion de symboles soviétiques, en particulier de l’exécution publique de l’hymne soviétique, risqueront jusqu’à dix ans de prison, selon la nouvelle loi.

Les services de sécurité ukrainiennes ont annoncé jeudi avoir arrêté à Odessa 39 personnes qui y préparaient une rébellion à la veille de la visite du président Petro Porochenko dans cette ville. Le SBU affirme avoir découvert un important arsenal d’armes et d’explosifs. Deux jours plus tôt, le SBU avait annoncé l’interpellation de dix autres personnes en les accusant de préparer des attentats. Toutes ces personnes, parmis lesquelles de nombreux membres du parti communiste et de vétérans de la guerre soviétique en Afghanistan, visaient la création d’une République populaire d’Odessa.

Andreï Sokolov est un révolutionnaire russe léniniste qui s’est rapproché de l’anarchisme. Détenu une première fois dans les années ’90 pour le dynamitage de la statue du tsar Nicolas II, il a depuis été assistant parlementaire pour le Parti communiste, et emprisonné à quatre reprises, notamment sous l’accusation d’avoir fourni des armes aux forces clandestines révolutionnaires communistes et anarchistes en Russie (Andreï est armurier de profession). Il a été arrêté par les services de sécurité ukrainiens, le SBU, le 18 décembre et enfermé à la prison de Mariupol. Reconnu comme combattant par la République Populaire de Donetsk (RPD), il est sur les listes d’échanges de prisonniers. Sa détention a été prolongée d’un mois et le SBU lui a proposé une peine modérée de 3 ans s’il se reconnaissait « coupables de terrorisme », ce qu’Andreï a refusé.

Andreï témoigne que, dans les couloirs et les prisons de la SBU, seule une personne sur dix ou sur vingt sont des volontaires de la RPD. Les autres sont des opposants arrêtés par le SBU pour un post critique sur internet, pour un appel téléphonique « l’autre côté ». Et surtout, Andreï a vu plusieurs prisonniers qui ont été torturé. Lors de ses propres interrogatoires, en décembre, Andreï avait été menacé avec une disqueuse électrique. On lui menaçait de lui couper des doigts s’il n’avouait pas ce que le SBU espérait. Mais dans le sous-sol de la SBU, il a rencontré un volontaire de la RPD a qui cette torture avait été réellement pratiquée: les bourreaux du SBU lui avaient sciés les orteils à travers ses chaussures.

Huit communistes espagnols ont été arrêtés ce matin dans le cadre d’une opération menée par la police espagnole contre les volontaires qui venaient de rentrer du Donbass, l’est de l’Ukraine, après avoir intégré durant plusieurs mois, les brigades internationales communistes qui participent dans ce conflit. L’opération est en cours, et s’étend contre tout sympathisant et membre des nombreux comités de soutien avec le Donbass, très actifs en Espagne.

Les arrestations viennent d’avoir lieu à Gijon (Asturies), Madrid, Murcia, Extrémadure, Pays Basque et Barcelone. La majorité des personnes arrêtées appartiennent à la JC, au PCE, à Izquierda Unida (Gauche Unie) et au PCPE (Parti communiste des peuples d’Espagne). Ils sont accusés d’assassinat, d’utilisation d’armes de guerre et « agissements qui mettent en danger les intérêts espagnols ».

Espagne: Arrestation de huit communistes de retour du Donbass

Vsevolod Petrovsky a été tué dans la nuit du 8 février par un tir d’artillerie de l’armée ukrainienne près du village de Komissarovka. Cet historien marxiste avait été un adversaire de l’ancien pouvoir ukrainien dans le cadre de la « révolution orange » et de l’occupation de Maïdan, il avait cependant fortement condamné l’évolution chauvine et anti-démocratique du mouvement. Militant à Borotba, il s’était porté volontaire dans les forces armées de la République Populaire de Lougansk. De nombreux communistes combattent actuellement dans le Donbass. Dans la vidéo ci-dessous, on peut les voir participer à la prise de Debaltsevo (0:58).

Vsevolod Petrovsky

Vsevolod Petrovsky

Un projet de loi déposé à la Rada (Parlement ukrainien) par des députés du parti du Premier Ministre porte « Sur l’interdiction et la diffusion de l’idéologie communiste en Ukraine ». Selon son article 1, le projet de loi définit l’ idéologie communiste « comme un système de concepts, d’idées, d’opinions reposant sur la lutte de classe, la dictature d’une classe sur les autres, la création d’un État totalitaire, la violation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, le déni des droits des peuples à l’autodétermination, la non-reconnaissance du droit à la propriété privée des moyens de production, l’établissement d’un système à parti unique, le renversement violent d’un système étatique ». Sa promotion comprend y compris sa « diffusion dans les médias », la « production ou diffusion de produits contenant les symboles », qui sont : « les emblèmes, drapeaux de l’URSS, ou tout autre insigne qui porte les faucilles et marteaux ; les noms de rues, entreprises, institutions et organisations portant les noms des leaders communistes, le nom de l’URSS ».

Selon son article 2 : « la promotion de l’idéologie communiste en Ukraine est interdite », tout comme la « promotion de partis politiques entités idéologiques qui utilisent les termes Communisme, Marxisme, Léninisme, Stalinisme ». Selon l’article 3, « la production ou distribution de produits avec les symboles communistes, y compris des souvenirs, est interdite en Ukraine ». Enfin, l’article 4 prévoit que les « personnes violant la Loi seront criminellement responsables ». La promotion de l’idéologie communiste serait passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison.