« A bas les exploiteurs !
A bas les despotes !
A bas les frontières !
A bas les conquérants !
A bas la guerre !
Et vive l’Egalité sociale. »

Jean Baptiste Clément

Jean-Baptise Clément

Jean-Baptise Clément

Jean Baptiste Clément est né à Boulogne-Billancourt le 31 mai 1836 dans une famille aisée. Il rompt très jeune avec sa famille et, dès l’âge de 14 ans, il exerce le métier de garnisseur de cuivre. A Paris, il côtoie des journalistes écrivant dans des journaux socialistes, notamment Le Cri du peuple de Jules Vallès. Militant socialiste et républicain il doit se réfugier en Belgique en 1867. Il y il publie Le Temps des cerises (sur une musique composée par Antoine Renard en 1868).
Revenu à Paris, il collabore à divers journaux d’opposition à Napoléon III. Il condamné pour avoir publié un journal non cautionné par l’empereur, et emprisonné jusqu’au soulèvement républicain du 4 septembre 1870.

Clément à la prison de Sainte-Pélagie (1869)

Clément à la prison de Sainte-Pélagie (1869)

Il participe aux différentes journées de contestation du Gouvernement de la Défense nationale qui déboucheront sur la Commune. Révolutionnaire ardent et orateur apprécié, Clément est élu le 26 mars 1871 au Conseil de la Commune par le XVIIIe arrondissement. Il est membre de la commission des Services publics et des Subsistances. Le 16 avril, il est nommé délégué à la fabrication des munitions, puis, le 21 avril, à la commission de l’Enseignement. Combattant sur les barricades pendant la Semaine sanglante, il écrit peu après la chanson La Semaine sanglante (chantée sur l’air du Chant des Paysans de Pierre Dupont) qui dénonce la répression du Paris insurgé.
Clément réussit à fuir Paris, gagne la Belgique et se réfugie à Londres, où il poursuit son combat. Il est condamné à mort par contumace en 1874. Pendant cette période de mai 1875 à novembre 1876, il se réfugie clandestinement chez ses parents à Montfermeil. Il rentre à Paris après l’amnistie générale de 1880. En 1885, il fonde le cercle d’études socialiste de Charleville et la Fédération socialiste des Ardennes et mouru misérable. Des milliers de personnes suivirent son enterrement au Père Lachaise le 26 février 1903.

Le Temps des Cerises évoque à l’origine simplement le printemps et l’amour, mais, écrite bien avant la Commune, elle lui est fortement associée. D’abord parce qu’après son retour d’exil, Clément lui ajouta cette dédicace : « A la vaillante citoyenne Louise, l’ambulancière de la rue Fontaine-au-Roi, le dimanche 28 mai 1871 ». Ce jour là, avec Eugène Varlin et Charles Ferré (tous deux plus tard condamnés à mort et fusillés), Clément se trouvait sur la dernière des barricades. Louise Michel en était, qui évoque cette jeune femme dans son Histoire et souvenirs de la Commune : « Au moment où vont partir leurs derniers coups, une jeune fille venant de la barricade de la rue Saint-Maur arrive, leur offrant ses services : ils voulaient l’éloigner de cet endroit de mort, elle resta malgré eux. Quelques instants après, la barricade jetant en une formidable explosion tout ce qui lui restait de mitraille mourut dans cette décharge énorme, que nous entendîmes de Satory, ceux qui étaient prisonniers ; à l’ambulancière de la dernière barricade et de la dernière heure, J.-B. Clément dédia longtemps après la chanson des cerises. Personne ne la revit. »
L’assimilation du Temps des cerises à la Commune de Paris vient de son texte ouvert, qui peut aussi bien évoquer une révolution qui a échoué qu’un amour perdu. La coïncidence chronologique fait aussi que la Semaine sanglante fin mai 1871 se déroule justement durant la saison, le temps des cerises.

partition du temps des cerises

partition du temps des cerises

Le Temps des cerises

Quand nous chanterons le temps des cerises / Et gai rossignol et merle moqueur / Seront tous en fête. / Les belles auront la folie en tête / Et les amoureux du soleil au cœur. / Quand nous chanterons le temps des cerises / Sifflera bien mieux le merle moqueur.

Mais il est bien court le temps des cerises / Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant / Des pendants d’oreilles. / Cerises d’amour aux robes pareilles (vermeilles) / Tombant sous la feuille en gouttes de sang. / Mais il est bien court le temps des cerises / Pendants de corail qu’on cueille en rêvant.

Quand nous en serons au temps des cerises / Si vous avez peur des chagrins d’amour / Évitez les belles. / Moi qui ne crains pas les peines cruelles / Je ne vivrai point sans souffrir un jour. / Quand vous en serez au temps des cerises / Vous aurez aussi des peines d’amour.

J’aimerai toujours le temps des cerises / C’est de ce temps-là que je garde au cœur / Une plaie ouverte. / Et Dame Fortune, en m’étant offerte / Ne pourra jamais fermer ma douleur. / J’aimerai toujours le temps des cerises / Et le souvenir que je garde au cœur.

La Semaine sanglante, évoque puissamment les journées terribles du 21 au 28 mai 1871, où la Commune de Paris est écrasée et ses membres exécutés en masse. Selon Lissagaray, 3.000 Communards ont été tués et blessés au combat, et environ 20.000 Communards ou présumés Communards, ont été fusillés la Semaine sanglante.

La Semaine sanglante

Sauf des mouchards et des gendarmes, / On ne voit plus par les chemins, / Que des vieillards tristes en larmes, / Des veuves et des orphelins. / Paris suinte la misère, / Les heureux mêmes sont tremblant. / La mode est aux conseils de guerre, / Et les pavés sont tous sanglants.

Refrain: Oui mais ! / Ça branle dans le manche, / Les mauvais jours finiront. Et gare ! à la revanche, / Quand tous les pauvres s’y mettront. / Quand tous les pauvres s’y mettront.

Les journaux de l’ex-préfecture, / Les flibustiers, les gens tarés, / Les parvenus par l’aventure, / Les complaisants, les décorés / Gens de Bourse et de coin de rues, / Amants de filles au rebut, / Grouillent comme un tas de verrues, / Sur les cadavres des vaincus.

On traque, on enchaîne, on fusille / Tout ceux qu’on ramasse au hasard. / La mère à côté de sa fille, / L’enfant dans les bras du vieillard. / Les châtiments du drapeau rouge / Sont remplacés par la terreur / De tous les chenapans de bouges, / Valets de rois et d’empereurs.

Nous voilà rendus aux jésuites / Aux Mac-Mahon, aux Dupanloup. / Il va pleuvoir des eaux bénites, / Les troncs vont faire un argent fou. / Dès demain, en réjouissance / Et Saint Eustache et l’Opéra / Vont se refaire concurrence, / Et le bagne se peuplera.

Demain les manons, les lorettes / Et les dames des beaux faubourgs /
Porteront sur leurs collerettes / Des chassepots et des tambours / On mettra tout au tricolore, / Les plats du jour et les rubans, / Pendant que le héros Pandore / Fera fusiller nos enfants.

Demain les gens de la police / Refleuriront sur le trottoir, / Fiers de leurs états de service, / Et le pistolet en sautoir. / Sans pain, sans travail et sans armes, / Nous allons être gouvernés / Par des mouchards et des gendarmes, / Des sabre-peuple et des curés.

Le peuple au collier de misère / Sera-t-il donc toujours rivé ? / Jusques à quand les gens de guerre / Tiendront-ils le haut du pavé ? / Jusques à quand la Sainte Clique / Nous croira-t-elle un vil bétail ? / À quand enfin la République / De la Justice et du Travail ?

semaine sanglante

semaine sanglante

En 1884 est publié à Paris le recueil Chansons de Clément. Clément y reprend et transforme une chanson entendu de sa grand-mère. Ce sera la fameuse contine Dansons la capucines dont on connaît généralement une version édulcorée, et dont voici le texte de Clément :

Dansons la Capucine

Dansons la Capucine, / Le pain manque chez nous… / Le curé fait grasse cuisine, / Mais il mange sans vous. / Dansez la Capucine / Et gare au loup, / You !

Dansons la Capucine, / Le vin manque chez nous… / Les gros fermiers boivent chopine, / Mais ils trinquent sans vous. / Dansez la Capucine / Et gare au loup, / You !

Dansons la Capucine / Le bois manque chez nous… / Il en pousse dans la ravine, / On le brûle sans vous. / Dansez la Capucine / Et gare au loup, / You !

Dansons la Capucine, / L’esprit manque chez nous… / L’instruction en est la mine, / Mais ça n’est pas pour vous. / Dansez la Capucine / Et gare au loup, / You !

Dansons la Capucine, / L’argent manque chez nous… / L’Empereur en a dans sa mine, / Mais ça n’est pas pour vous. / Dansez la Capucine /
Et gare au loup, / You !

Dansons la Capucine, / L’amour manque chez nous… / La pauvreté qui l’assassine / L’a chassé de chez vous. / Dansez la Capucine / Et gare au loup, /You !

Dansons la Capucine, / La misère est chez nous… / Dame Tristesse est sa voisine / Et vous en aurez tous. / Dansez la Capucine / Et gare au loup, / You !

Dansons la Capucine, / La tristesse est chez nous… / Dame Colère est sa voisine / Et vous en aurez tous. / Dansez la Capucine / Et gare au loup, / You !

Dansons la Capucine, / La colère est chez nous… / Dame Vengeance est sa voisine, / Courez et vengez-vous ! / Dansez la Capucine / Et gare au loup, /You !

Le dimanche 7 septembre 1986, à 18 heures, le convoi du général 
Pinochet (huit véhicules au total) tombe dans une embuscade. Une vingtaine de guérilleros bloque le convoi et ouvre le feu au fusil d’assaut et au lance-roquette. La garde de Pinochet, surprise, réagit faiblement: cinq agents sont tués, certains détalent, quelques uns répliquent. Deux véhicules blindés sont détruits, mais la roquette qui touche la voiture de Pinochet fonctionne mal: le chauffeur peut dégager la Mercedes et repartir en sens inverse. Aucun des guérilleros ne fut blessé ; certains furent cependant capturés, torturés et assassinés plus tard, au Chili et même à l’étranger.

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Cette action avait été menée par le Front patriotique Manuel-Rodriguez (FPMR), qui avait été fondé comme bras armé du Parti Communiste du Chili en janvier 1983. Il prendra sont autonomie ultérieurement et continuera la lutte armée alors que PC officiel misait sur une « transition démocratique ». Le FPMR a réalisé des opérations de grandes envergures (occupations de médias, enlèvements) qui culminèrent avec cette embuscade contre Pinochet, l’«Operación Siglo XX». La répression était naturellement terrible: la plupart des militants du FPMR furent arrêtés et torturés, ou tués (dont 12 abattus de sang froid en représailles à l’embuscade contre Pinochet dans ledit « massacre de Corpus Christi »).

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Regroupés en 1987 dans la prison de Santiago, transformée pour l’occasion en «prison de haute sécurité», les militants du FPMR songent à s’évader. Seule solution: un tunnel qui devra passer sous la prison, profiter plus loin de la cavité existant entre le tunnel du métro et la chaussée, pour enfin terminer de l’autre côté de la rue, au pied de la station Mapocho, derrière un mur abrité du regard des gardes, mais situé à un pâté de maisons d’un des sièges de la police politique, la CNI.

Dans la galerie 7/8 de la prison, ils sont d’abord quatre à échafauder les plans. Premier casse-tête : que faire de la terre et des gravats ? Les prisonniers exploitent les combles entre le toit de zinc de la prison et le plafond des cellules: en étalant la terre, tous les gravats devraient tenir, mais il faudra travailler à plat ventre sous des tuiles de zinc qui, en été, dégagent une chaleur de plus de 50 °C… Pour camoufler l’ouverture, ils fabriquent une sorte de bloc de plâtre, avec de la chaux… et des oeufs, récupérés en cantinant. Dès lors, le creusement du tunnel peut commencer. Dans la cellule du rez-de-chaussée, l’entrée du tunnel est camouflée. Dans la cellule du premier étage, on évacue les gravats (l’équivalent de 10 camions!). Entre les deux, il y a encore un mini-tunnel par lequel on passe la terre préalablement entassée dans des jambes de pantalon transformées en sac.

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Le « non » à Pinochet au référendum d’octobre 1988 déclenche de vastes discussions. Des élections sont prévues un an après: faut-il interrompre l’évasion et attendre un nouveau régime et une éventuelle amnistie? Les partis politiques décident que les prisonniers politiques arrêtés en vertu de la loi antiterroriste seront exclus de toute amnistie. La plupart des prisonniers du FPMR sont dans ce cas: décision est donc prise de continuer à creuser.

A la fourchette, à la cuillère, avec ce qui leur tombe sous la main, ils sont bientôt dix-neuf à travailler jour et nuit, tous du FPMR, selon une discipline militaire, au rythme des 3 x 8. 420 bouteilles en plastique sont récupérées pour le tuyau d’aération. Le tunnel est consolidé, électrifié. Il fait 60 cm de diamètre, mais comprend quelques ouvertures plus larges, éclairées, où l’on peut se retourner. Les frayeurs ne manquent pas : mini tremblement de terre, effondrement du tunnel, fouilles un peu corsées… Sous les combles, l’été, les hommes se déshydratent. Dans le tunnel, l’air est rare. Un jour, les détenus tombent sur des ossements, un charnier et… des pelles !
Le 14 décembre 1989, le démocrate chrétien Patricio Alwyn est élu président de la République. Il doit prendre ses fonctions en mars, mais annonce déjà que les prisonniers politiques accusés de «crimes de sang» ne seront pas amnistiés et que Pinochet reste commandant en chef des armées…

Ce samedi 27 janvier 1990, on injecte de la peinture verte à l’extrémité du tunnel: un contact extérieur vérifie sa position. Il manque encore quelques mètres. Le grand jour est donc reporté au lundi. A 21 heures, un premier groupe de 24 hommes, âgés d’une vingtaine d’années, est à plat ventre, dans l’ordre convenu, dans le tunnel de 60 mètres. Pas un de plus, question de sécurité. Les observations des camarades à l’extérieur ont montré que des officiers de la CNI ont l’habitude de faire un jogging certains soirs. Les détenus en fuite vont donc les imiter pour ne pas attirer l’attention des gardes postés sur le mirador.

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Il est 22 h 30 ce 29 janvier lorsque retentit le signal tant attendu. «Salmon !». Un à un, les évadés s’extirpent du trou, se débarrassent de leurs habits souillés et commencent à courir, par petits groupes et à petites foulées. Au coin de la rue, un bus, un colectivo comme il y en a tant dans la capitale chilienne, les attend. Ils montent, regardent s’éloigner l’ombre de la prison. Pendant ce temps, dans la prison, la rumeur de l’évasion des 24 court les galeries. Un second groupe de prisonniers politiques profite de l’aubaine. Les détenus aux peines les plus lourdes partent en premier, sans avoir préparé leur fuite, sans savoir où aller. Certains ne connaissent même pas Santiago ! Quand l’alerte est donnée, vers 3 heures du matin, 49 détenus ont réussi à se faire la belle. Six seront repris.

Quinze ans après, la majorité des acteurs de cette spectaculaire évasion n’en a pas terminé avec la justice chilienne qui les considère encore comme des fugitifs. Certains vivent clandestinement au Chili, d’autres sont morts dans l’anonymat. D’autres encore connaissent un exil sans fin en France, en Suède, au Mexique, dans les pays qui les ont accueillis à l’époque comme réfugiés politiques, quelques uns ont réussi à faire classer leur cas par la justice.

Pour en savoir plus: « Les Evadés de Santiago » de Anne Proenza et Téo Saavedra – éditions du Seuil, Paris, 2010.

Cet article rassemble, classés par ordre chronologique, les déclarations et textes les plus marquants de Georges Ibrahim Abdallah depuis son incarcération.

23 février 1987

Georges Ibrahim Abdallah a pris la parole lors de son second procès, au cours duquel il était jugé sur base de la découverte d’une arme dans un appartement loué à son nom pour conspiration dans des actes terroristes.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 23 février 1987

15 octobre 1999

A l’occasion de la journée mondiale pour la fermeture du camp de Khiam (prison sous contrôle israélien située au sud du Liban), Georges Ibrahim Abdallah a fait une déclaration dénonçant la torture et le caractère arbitraire des détentions dans ce camp.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 15 octobre 1999

4 avril 2001

En 2001, Georges Ibrahim Abdallah participe au mouvement international de grève de la faim d’une semaine dans les prisons en solidarité avec les prisonniers politiques en Turquie.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 4 avril 2001

23 mars 2002

Ce jour là, Georges Ibrahim Abdallah a fait une déclaration à l’occasion de la Journée de Solidarité avec les prisonniers palestiniens, déclaration dans laquelle il dénonce les manoeuvres américaines et israéliennes pour étouffer le peuple palestinien.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 23 mars 2002

11 octobre 2002

Depuis la prison de Fresnes, Georges Ibrahim Abdallah relance un appel à la mobilisation contre la guerre impérialiste menée au Moyen-Orient.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 11 octobre 2002

16 décembre 2002

Tout comme l’année précédente, Georges Ibrahim Abdallah mène une grève de fin solidaire avec les prisonniers politiques en Turquie, tout comme de nombreux autres prisonniers politiques de par le monde.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 16 décembre 2002

14 octobre 2004

A cette date s’est tenu un meeting en solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah. L’occasion pour lui de faire une déclaration à tous ses sympathisants depuis la prison de Lannemezan.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 14 octobre 2004

25 février 2006

En février 2006, Georges Ibrahim Abdallah et Jean-Marc Rouillan ont écrit une lettre afin de remercier les militants pour leur mobilisation à l’occasion de la journée de solidarité avec les prisonniers de la gauche révolutionnaire.

Lettre de Georges Ibrahim Abdallah et de Jean-Marc Rouillan du 25 février 2006

Avril 2006

Depuis Lannemezan, Georges Ibrahim Abdallah a écrit un texte qui a été lu à Beyrouth, à la tribune d’une assemblée de militants solidaires.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah en avril 2006

15 décembre 2006

Jean-Marc Rouillan et Georges Ibrahim Abdallah annoncent le 15 décembre 2006 qu’ils vont entamer une grève de la faim en solidarité avec la résistance dans les prisons turques.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah et de Jean-Marc Rouillan le 15 décembre 2006

22 février 2007

En février 2007, Georges Ibrahim Abdallah lance un appel à la solidarité à l’occasion du vingtième anniversaire de l’arrestation des militants d’Action Directe et dénonce la politique française d’anéantissement des prisonniers politiques.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 22 février 2007

16 juin 2007

A l’occasion de la Journée Internationale des Prisonniers Révolutionnaires, Georges Ibrahim Abdallah rappelle les conditions nécessaires à la lutte anti-capitaliste et anti-impérialiste.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 16 janvier 2007

13 décembre 2007

En décembre 2007 s’est tenu un meeting de solidarité pour Georges Ibrahim Abdallah pour lequel le prisonnier a écrit un texte dont l’enregistrement a été diffusé. Il y souligne les victoires obtenues grâce à la mobilisation solidaire, mais insiste sur le travail qu’il reste à accomplir dans le cadre de la lutte de résistance.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 13 décembre 2007

16 janvier 2009

A l’occasion du Congrès Internationaliste de Beyrouth, Georges Ibrahim Abdallah a fait parvenir un message à tous les participants, les encourageant à poursuivre les campagnes de solidarité et à enrichir les forces de résistances par leurs réflexions.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 16 janvier 2009

10 avril 2009

Georges Ibrahim Abdallah s’est exprimé par vidéo interposée aux personnes présentes lors d’un meeting de soutien qui s’est tenu à Méricourt le 10 avril 2009, évoquant la situation au Liban, en Palestine, en Irak,…

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 10 avril 2009

15 octobre 2009

A l’occasion de l’anniversaire de sa 26ème année d’incarcération, Georges Ibrahim Abdallah s’est adressé à tous les militants qui le soutiennent. Dans ce texte, il évoque sa situation personnelle, mais aussi la crise, la situation du prolétariat mondial ainsi que celle du Moyen-Orient.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 15 octobre 2009

12 mars 2010

En mars 2010, le collectif ‘Coup Pour Coup 31’ organise un concert de soutien à Georges Ibrahim Abdallah. Touché par l’initiative, le prisonnier a fait parvenir un texte de remerciement dans lequel il redit combien la mobilisation et la solidarité restent des armes.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 12 mars 2010

15 avril 2010

A Pau, la Jeunesse Communiste Marxiste Léniniste a organisé une soirée sur le thème des prisonniers politiques. L’occasion pour Georges Ibrahim Abdallah de leur faire parvenir un texte dans lequel il dénonce notamment l’aggravation de la répression bourgeoise de par le monde.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 15 avril 2010

4 décembre 2010

A Lannemezan, plus de 150 personnes s’étaient rassemblées pour une manifestation en solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah. Voici le message que le prisonnier a fait parvenir aux manifestants.

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah le 4 décembre 2010

1. Introduction

L’activité militante a été transformée considérablement par les technologies de l’information (IT). Des dates de réunions sont convenues par mail ou par SMS, des informations sont recherchées ou postées sur internet etc. Qu’il s’agisse de l’informatique, de l’internet ou de la téléphonie mobile, chaque outil a des possibilités qui facilitent ou augmentent l’efficacité du travail politique.

Toutefois, ces outils offrent des prises à l’espionnage policier. Les fournisseurs d’accès Internet gardent soigneusement les traces de vos connexions dans des fichiers appelés “logs”. C’est depuis peu une obligation légale pour les fournisseurs d’accès, sous peine d’être sanctionnés au cas où ils ne pourraient pas fournir ces données dans le cadre d’une enquête policière. Il en va de même pour la téléphonie où les traces des communications sont archivées.

Mais le progrès technologique joue pour les deux camps. Et si les instances de la répression ont l’avantage de leurs immenses budgets, de leurs milliers de spécialistes payés à plein temps, les forces de la résistance et de la révolution peuvent se donner les moyens de la réactivité, de la souplesse, de l’imagination, de la capacité à rapidement identifier et exploiter les possibilités d’attaques et de défenses.

2. Proportionnalité

Le risque « zéro » n’existe pas. Des super-ordinateurs peuvent déchiffrer des cryptages très puissants, des satellites peuvent intercepter des e-mails et se faire passer pour le receveur du mail, faisant échec à toute tentative de cryptage, un virus ou une puce peut enregistrer toutes les frappes de clavier d’un ordinateur rendant un mot de passe inefficace, un laboratoire peut trouver les traces d’un fichier (très) bien effacé avant que celui-ci n’ait été transféré sur un disque-dur crypté, des chiffrements très évolués deviennent obsolètes du jour au lendemain.

Dans l’utilisation d’ordinateurs, de téléphones portables etc., les moyens d’espionnages de hautes-technologies ont des capacités infinies. Mais si la CIA peut disposer d’un satellite lisant votre journal par dessus votre épaule, il est évident que l’usage de ce matériel est réservé à des opérations d’une importance cruciale pour les Etats-Unis. Le prise en compte des capacités techniques des forces de répression n’est qu’un premier stade de l’analyse de risque. Il faut encore apprécier les limites à l’utilisation efficiente de ces technologies.

On ne sollicitera pas les moyens de la CIA pour un tag, une vitre brisée ou une poubelle brulée, mais suivre une personne géographiquement avec son gsm (sans que celui-ci ne soit équipé d’un gps) est une pratique courante : les données sont d’ailleurs conservées quelques temps par les opérateurs. C’est pourquoi il s’agit de trouver un chemin qui se situe entre la sécurité absolue et notre liberté d’action.

La complexité des situations des différents groupes et des différents pays ne permet pas d’établir de directives générales. Chaque groupe doit donc analyser correctement les risques, sans sous-estimer le danger, ce qui rendrait vulnérable à la répression, ni le sur-estimer, ce qui amènerait à renoncer à des outils efficaces, où à développer des contre-mesures ou des procédure de protection épuisantes et paralysantes.

3. L’analyse de risque

L’analyse de risque porte sur une situation objective. Il ne doit pas y avoir de place pour les angoisses technophobes ou les enthousiasmes technophiles. L’analyse de risque doit être faite par des spécialistes, tout en incluant des non-spécialistes. Nous entendons le terme “spécialistes” non pas dans le sens de techniciens hautement qualifiés, mais bien dans le sens de camarades qui peuvent objectivement juger la situation en ayant recours à des spécialistes de l’informatique, de l’Internet ou de la téléphonie.

Les paramètres de l’analyse de risque pour l’activité militante sont :

-1. Les moyens des instances de la répression (en qualité et en quantité, techniques et humains) et le type d’usage qu’ils en font (se contentent-t-elles provisoirement d’accumuler les informations? ou au contraire les utilisent-t-elles directement dès que possible dans des poursuites judiciaires?);
-2. La menace que nous représentons pour les instances de la répression et aux yeux de celles-ci. En effet c’est la façon dont la répression nous perçoit qui détermine son action contre nous : la répression ne va pas surveiller ce que nous faisons, mais ce qu’elle pense que nous faisons (c’est parfois plus ou parfois moins, mais cela ne coïncide jamais parfaitement).
-3. Nos pratiques habituelles et nos besoins (utilisation d’internet, de téléphonie mobile, etc.)
-4. Les degré de compétence de nos « spécialistes » (par exemple: choix et installation d’un logiciel de cryptage suffisant)
-5. Le degré de compétence de tous nos camarades (par exemple: capacité d’utilisation du logiciel de cryptage) et aussi leur fiabilité quand au respect des procédures de sécurité.

Cette énumération est largement incomplète, mais elle montre dans quelle direction peut aller une telle analyse. Cette analyse doit être menée même si l’on n’a pas les réponses précises à chacune des questions. Une analyse insuffisante vaut mieux que pas d’analyse du tout. L’analyse des réponses à ces questions donne une image de la situation de menace par rapport à notre activité et par là, des possibilités de protection de l’activité.

4. Champ du domaine à protéger

Dans le domaine de l’IT, il y a plusieurs éléments à protéger :

1. Le contenu des communications (nous entendons par ’communications’ tout ce qui transite par le réseau internet à l’exception des données sauvegardées et stockées en ligne: les e-mails, communiqués postés sur des sites d’infos comme Indymedia, les sites fréquentés, etc…).

2. Les liens que révèlent les communications (même si le message est correctement crypté, le fait que X a envoyé un message à Y, la fréquence à laquelle X et Y communiquent, etc., sont déjà utiles à la répression). Comme le cryptage des mails est entré dans les moeurs dans plusieurs pays, les forces de répression ont appris à tirer des informations des flux de mails plutôt que de leur contenu. Les métadonnées recueillies par les services de renseignements permettent de dessiner d’immenses graphes de liaisons entre personnes à partir de leur activité numérique (appels gsm, sms, mails). Voilà à quoi ressemble un graphe de liaisons:

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La taille des cercles est fonctions du nombre des communications, les couleurs révèlent des groupes (famille, travail, militance, …). Appliqué aux recherches policières, cette technique permet d’identifier des équipes et leur leader. En outre, de gros cercles sans liens vers les autres points révèlent des relations qu’on pourrait vouloir cacher. Le fait que ces points importants n’interagissent avec personne d’autre paraîtra forcément louche, et ce sont ces connections qui, tout chose égale ailleurs, feront en premier lieu l’objet d’enquête, de filature.

3. Les données. Nous entendons par ‘données’ tout ce qui est ‘stocké’ sur votre ordinateur ou sur un site de stockage en ligne (cloud), mais également tout ce qui ‘transite’ par votre ordinateur. Un document téléchargé, non-enregistré, effacé, ouvert depuis une clé-usb, laisse des traces sur votre ordinateur.

4. Les informations que révèlent l’activité IT (identification de votre ordinateur, carte SIM, téléphone, géo-localisation, etc.),

5. Risque humain

Comme le dit la déjà vieille plaisanterie: en informatique, le principal risque est entre le fauteuil et le clavier. La plupart du temps, la répression n’a pas besoin de virus ou de puce électronique pour surveiller quelqu’un et elle n’a pas besoin d’utiliser des techniques avancées pour analyser du matériel saisi. Elle n’en a pas besoin, parce que des erreurs humaines sont faites, par ignorance ou par négligence. Un mot de passe trop simple est très rapidement cassable, un document simplement effacé de la corbeille est récupérable en quelques secondes, le mot de passe d’un ordinateur ne protège rien, un indicateur peut vous demander votre mot de passe en se faisant passer pour un ami, un ordinateur dont le disque dur est entièrement crypté peut avoir été laissé ouvert et allumé lors d’une perquisition, etc.

6. Risque matériel

Le second plus grand risque, c’est le risque matériel : le clavier d’un ordinateur non-connecté à internet peut-être mis sur écoute à l’aide d’un appareil, un ordinateur ou une clé USB peuvent être saisis et servir de preuve à un futur procès.

7. Risque logiciel

Le troisième risque est celui des attaques informatiques effectuées à l’aide de logiciels espions. Protéger des données qui pourraient être saisies est primordial. Les moyens de se protéger existent.

8. Les mots de passe

Le choix du mot de passe est très crucial. En effet, des mots de passe trop simples sont identifiés rapidement, tandis qu’il n’est pas facile de retenir un mot de passe compliqué. Il ne sert à rien de choisir un mot de passe compliqué que l’on doit ensuite noter quelque part pour ne pas l’oublier. Par ailleurs, des mots de passe qui sont des citations de livres etc. doivent aussi être considérés comme des mots de passe simples. En principe, les mots de passe doivent comporter 25 signes au minimum, doivent comporter des caractères majuscules et minuscules, ainsi que des chiffres et des caractères spéciaux. Pour retenir le mot de passe, un moyen mnémotechnique peut aider.
Exemple : “consciEnce_dE_la_sociEté!6e”
Ici, nous devons par exemple retenir que le texte comporte 6 e, dont les premiers de chaque mot en majuscule.

9. Formation

La formation produit la sécurité. Beaucoup de camarades ne sont pas conscients des dangers mais aussi des possibilités des nouvelles techniques. De ce fait, certaines formations sont indispensables. L’ignorance peut nuire à la sécurité d’un groupe, tout comme elle peut paralyser les activités d’un groupe. Un groupe doit décider ce qu’il exige de ses membres pour assurer la sécurité collective. Plusieurs niveaux peuvent co-exister dans un même groupe. Les exigences sont donc à définir clairement.
Le choix des thèmes à apprendre dépend de l’analyse de risque. Néanmoins il y a des connaissances de base que tous devraient avoir :
-1. Comment chiffrer les informations sur un disque dur
-2. Comment chiffrer les mails
-3. Comment supprimer correctement des documents
-4. Comment anomymiser correctement des documents, des photos…
-5. Comment anonymiser les visites sur Internet
-6. Quels sont les risques de la téléphonie mobile

Les dossiers que nous présentons ci-dessous représentent la formation de base du Secours Rouge. Nous pouvons envoyer co-organiser une formation publique ou privée avec tous les collectifs militants qui le souhaite. il peut s’agit d’une simple formation théorique ou une formation assortie d’ateliers pratiques (installation de logiciel, démonstration d’emploi, etc.).

28/07/2005

Le Sel de la terre

Le Sel de la terre est un film américain de 1954 a été réalisé de manière totalement indépendante des studios (avec l’aide financière d’un syndicat) par des victimes de la répression maccartyste, le scénariste Michael Wilson et le réalisateur Herbert Biberman avaient fait de la prison (ce sont deux des « Dix de Hollywood » ) et avaient été mis sur la liste noire des studios, tout comme le producteur Paul Jarrico, le compositeur de la musique du film, Sol Kaplan, et le principal acteur, Will Geer).

La principale actrice du film, la grande actrice mexicaine Rosaura Revueltas, a été arrêtée durant le tournage, renvoyée au Mexique et placée sur la liste noire des studios américains pour sa participation au film. Le film, qui fut interdit de distribution, est aussi important pour la culture antirep parce qu’il traite avec force de la répression anti-ouvrière aux États-Unis par le moyen de la loi Taft-Hartley.

Les Dix de Hollywood

Début 1947, le Comité des activité anti-américaines du Congrès, la HUAC décida d’enquêter sur l’influence du communisme au sein de l’industrie du cinéma. Deux sénateurs commencèrent une série d’auditions à Los Angeles, qui ne déboucha sur rien de probant. Le FBI allait alors fournir à l’HUAC une liste de 19 communistes (ou anciens communistes) travaillant à Hollywood. Elle comprenait les scénaristes Alvah Bessie, Lester Cole, Richard Collins, Gordon Kahn, Howard Koch, Ring Lardner Jr, John Howard Lawson, Albert Maltz, Samuel Ornitz, Waldo Salt et Dalton Trumbo, les réalisateurs Edward Dmytryk, Lewis Milestone et Irving Pichel, les scénaristes et réalisateurs Herbert Biberman et Robert Rossen, le scénariste et producteur Robert Adrian Scott, le dramaturge Bertolt Brecht et un acteur, Larry Parks.

Le 20 octobre 1947, La HUAC commença une nouvelle série d’auditions à Washington. Les 19 d’Hollywood (à l’exception de Brecht, qui avait déjà décidé de quitter les États-Unis) décidèrent d’invoquer le 1er Amendement de la Constitution. Un comité de soutien se forma comprenant notamment John Huston, William Wyler, Humphrey Bogart, Lauren Bacall, Groucho Marx et Frank Sinatra. Seuls onze des 19 furent finalement entendus par la commission ; ceux qui sont aujourd’hui connus comme les Dix de Hollywood et Bertolt Brecht qui allait quitter les USA. Aucun des Dix n’accepta de répondre à la question de la commission : « Êtes-vous ou avez-vous été membre du Parti communiste américain ? », et le 24 novembre, le Congrès procéda à l’inculpation des Dix pour outrage. Le jour même, 58 hauts dirigeants des studios de Hollywood se réunirent à New York pour décider que les Dix seraient licenciés et que désormais, plus aucun communiste ne serait employé par les studios.

Les procès des Dix commença au mois d’avril 1948 et prirent fin en juin 1950. John Howard Lawson, Dalton Trumbo, Alvah Bessie, Lester Cole, Ring Lardner Jr, Albert Maltz, Samuel Ornitz et Adrian Scott furent condamnés à un an de prison et 1000 dollars d‘amende. Herbert Biberman et Edward Dmytryk furent condamnés à six mois de prison et 500 dollars d‘amende. Les Dix purgèrent leur peine dans des prisons fédérales. Dmytryk fut le seul à craquer : il comparait à nouveau devant la HUAC en avril 1951, donna des noms de personnalités adhérant au parti ou « à l’idéologie » communiste, et put à nouveau tourner. Certains des Dix parvinrent quelquefois à travailler pour des réalisateurs complices en utilisant des prête-noms (Otto Preminger, Stanley Kubrick firent ainsi travailler Dalton Trumbo).

Les Dix de Hollywood

Les Dix de Hollywood

La loi Taft-Hartley

A l’époque du film, les luttes ouvrières sont réprimées au moyen du Taft-Hartley Act. Le Taft-Hartley Act est une loi anti-syndicale américaine de 1947 qui rend illégale les débrayages spontanés (un préavis de 60 jours est imposé), interdit la grève aux fonctionnaires (fédéraux, d’états et des collectivités locales), supprime le système du closed shop (contrôle de l’embauche par les syndicats), permet au gouvernement fédéral d’interdire et d’arrêter une grève qui met en danger la « sécurité nationale », et oblige les dirigeants syndicaux de prêter serment de non-communisme (cette disposition sera déclarée anticonstitutionnelle en 1965).

Le film

Le Sel de la terre présente l’histoire authentique de mineurs mexicano-américains de l’État du Nouveau-Mexique, luttant pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Le conflit social est racontée par Esperanza Quintero (Rosaura Revueltas), trente-cinq ans, enceinte de son troisième enfant et mariée à Ramon, employé à la mine depuis dix-huit années. Les deux revendications principales des grévistes sont l’égalité des salaires avec les ouvriers américains et la sauvegarde de la sécurité par la suppression du travail en solitaire. Les épouses des mineurs souhaiteraient, quant à elle, inscrire une revendication supplémentaire : la fourniture d’eau chaude courante dans les maisons louées par la Compagnie. Lorsque les mineurs se voient interdire de poursuivre la grève en raison du Taft-Hartley Act, leurs épouses et leurs filles décident, non sans quelques difficultés (la plupart des mineurs y sont initialement opposés), de tenir les piquets de grève à leur place, ce qui ajoute une dimension féministe à la dimension sociale du film.
Le Sel de la terre n’est pas simplement un film de résistance bourré de qualités humaines, sociales et politiques, c’est aussi un grand film par ses qualité cinématographique.
En 2000, un film assez plat, One of the Hollywood ten (Hollywood, liste rouge), raconte la persécution de Biberman et le tournage du Sel de la terre.

1. La « Conspiration des poudres »

Au XVIe siècle, Couronne anglaise a pris ses distances avec l’Eglise catholique, réprimant la partie de sa population restée fidèle à Rome: tortures, exils, brimades, procès… A la mort d’Elisabeth 1ère, en 1603, le catholicisme est marginalisé dans le royaume. Guy Fawkes est un natif de York converti au catholicisme. Il quitta la Grande-Bretagne pour le continent, où il a combattu aux côtés de l’armée catholique espagnole contre les protestants néerlandais. Il est resté en Espagne pour solliciter en vain l’appui d’une rébellion catholique en Angleterre.

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Rentré en Angleterre, il participe à une conspiration visant à assassiner Jacques 1er pour de restaurer une monarchie catholique. Les comploteurs ont obtenu l’accès à une crypte sous la Chambre des Lords, dans le palais de Westminster, et ont confié à Fawkes la responsabilité des 650 kg de poudre à canon, stockés là depuis mars 1605, en vue de la faire exploser lorsque le Parlement réuni serait au complet.. Mais un complice dénonce la conspiration à un Lord catholique: les autorités fouillent les sous-sols aux premières heures du 5 novembre 1605, et trouvent Fawkes qui s’apprêtait à mettre à feu à ses 36 barils de poudres. Au cours des jours suivants, il a été interrogé et torturé, et finalement, il a finalement donné le nom de ses complices (tous déjà connus). Immédiatement avant sa pendaison, le 31 janvier 1606, Fawkes échappa des mains du bourreau [violet]et[/violet] sauta de l’échafaud, et se brisa le cou.

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Au Royaume-Uni, le soir du 5 novembre est fêté sous le nom de Guy Fawkes Night (également Bonfire Night ou Fireworks Night) par des feux de joie et des tirs de feux d’artifice. Traditionnellement, les enfants font une effigie de Guy Fawkes nommée le Guy, qui peut également représenter un personnage célèbre ou les malheurs de l’année. Ils la promènent de porte à porte pour demander « a penny for the Guy », et le soir on la brûle sur le feu de joie en chantant cette comptine:

Remember, remember, the fifth of November, /
Gunpowder Treason and Plot, /
I see no reason why the gunpowder treason /
should ever be forgot.

Souvenez-vous, souvenez-vous du cinq novembre, /
Poudre à canon, trahison et conspiration, /
Je ne vois aucune raison pour que la trahison des poudres /
Soit jamais oubliée.

2. V comme Vendetta – la bande dessinée

V pour Vendetta (V for Vendetta) est une bande dessinée britannique réalisée de 1982 à 1990 pour les magazines Doctor Who Weekly et Warrior. Publiée en 1988-89 chez Quality Comics et DC Comics (Zenda pour l’édition française, 6 tomes parus en 1989-90), plusieurs fois rééditée, la série a connu un grand succès et de nombreux prix dont celui de meilleur album étranger à Angoulême en 1990.
Le scénario est signé Alan Moore et les remarquables dessins David Lloyd (ainsi que Tony Weare qui a illustré une partie des chapitres Valérie, Vacances et Vincent).
Le succès de V pour Vendetta vaudra à Alan Moore d’être engagé en 1983 par DC Comics pour travailler sur The Saga of the Swamp Thing, ce qu’il fait avec succès avant d’écrire en 1986 le magistral Watchmen (dessiné par Dave Gibbons), qui sera aussi primé et adapté au cinéma.

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V comme Vendetta était une réponse au thatchérisme au début des années 1980. Le monde de V comme Vendetta est issus d’une guerre nucléaire qui a, dans les années 1980, dévasté l’Europe, l’Afrique et les USA. Le Royaume-Uni est épargné par les bombardements mais pas par le chaos et les inondations issues des dérèglements climatiques. Dans cette Angleterre post-apocalyptique, remarquablement rendue par un dessin et une palette de couleurs oppressants, un parti fasciste installe son pouvoir après avoir procédé à une épuration ethnique, politique et sociale.
En 1997, au moment où le parti semble avoir la situation sous contrôle, un anarchiste commence une campagne pour ébranler tous les symboles du pouvoir. Cet anarchiste qui se fait appeler « V » porte un masque de Guy Fawkes. On apprendra qu’il a été utilisé comme cobaye dans un camp, qu’il s’en est évadé en le détruisant, et qu’il se venge non seulement en assassinant les anciens responsables du camp, mais aussi en préparant la fin du régime. V sauve de la police Evey, une jeune fille qui risquait d’être violée par des policiers puis exécutée pour prostitution. V en fait sa disciple.

C’est David Lloyd qui eut l’idée de réutiliser la vieille tradition du Fifth of November. Il écrivit dans une lettre à Alan Moore : « Je me demandais… Et si on en faisait un Guy Fawkes revenu d’entre les morts, avec le masque de papier mâché, le chapeau conique et la cape ? Il serait vraiment étrange, pour le coup. »

3. V comme Vendetta – le film

V pour Vendetta est un film américano-germano-britannique, réalisé par James McTeigue, sorti en 2006, et adapté par les Wachowski de laz bande dessinée d’Alan Moore et David Lloyd. La distribution se compose notamment de l’acteur australien Hugo Weaving dans le rôle de V, de l’actrice américaine Natalie Portman dans le rôle d’Evey Hammond et des acteurs britanniques John Hurt, Stephen Rea et Stephen Fry.


V pour Vendetta – Rencontre V et Evey par sun3en1

La sortie du film était initialement prévue le 4 novembre 2005, la veille du 400e anniversaire de la Guy Fawkes Night, mais a été retardée jusqu’au 17 mars 2006. Alan Moore, mécontent des adaptations cinématographiques, a refusé de voir le film et a pris ses distances vis-à-vis de la production. Les scénaristes ont supprimé de nombreuses allusions anarchistes et des références aux drogues présentes dans l’histoire originale et ont aussi modifié le message politique. Le combat d’un l’anarchiste implacable contre un régime fasciste est remplacé dans le film par un combattant de la liberté romantique, soucieux de ne pas faire de victimes innocentes, et luttant contre le totalitarisme (toute la dimension raciste a disparu). En outre, Moore a tenté de maintenir une ambiguïté morale, et non à dépeindre les fascistes comme des caricatures, mais comme des humains réalistes, alors que V est un homme implacable, prêt à tout pour se venger de ses bourreaux et détruire le régime. Le film fait tourner la relation de V à Evey en romance. Bref, alors que la bande dessinée est un chef d’oeuvre singulier, complexe et dérangeant, le film est d’une grande platitude consensuelle.

ATTENTION, DOUBLE SPOILER: Alors que la bande dessinée se termine par un attentat dans lequel V se fait exploser avec tous les caciques du régime, le film se termine par la chute du régime par une manifestation de masse pacifique, les milliers de manifestants portant tous le masque de Guy Fawkes.

4. Les masque des Anonymous, des Indignés, des « Occupy »

L’utilisation du terme Anonymous, dans le sens d’identité partagée, a commencé sur 4chan, ce forum anonyme anglophone, constitué d’un réseau d’imageboards né en octobre 2003. La mention « Anonymous » est attribuée aux visiteurs qui publient des commentaires sans identification, et certains utilisateurs ont considéré, par plaisanterie, qu’Anonymous était une personne réelle. Avec la popularité grandissante des imageboards, l’idée qu’Anonymous soit un collectif d’individus non nommés est devenue un mème.
Le 25 novembre 2006, plusieurs mentions de la communauté Anonymous sont faites dans le manifeste Rules of the Internet édité sur 4chan.
La notoriété du nom a réellement débuté en 2008 avec le Projet Chanology (une série d’attaques informatique visant l’église de scientologie). Certains médias ont voulu y voir un groupe structuré alors que n’importe qui peut se revendiquer « Anonymous ». Le reste de l’histoire est bien connu.

Dès décembre 2006 – juste après la sortie du film, apparaît le même « Epic fail Guy » (EFG) qui sera à 4chan ce que « Régis » sera aux Nuls. Jouant sur le double sens de Guy (le prénom de Guy Fawkes et le « guy » pour « type », « mec »), Epic Fail Guy incarne celui qui endure un échec mémorable.

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Le premier logo d’Anonymous représente une silhouette avec un point d’interrogation en guise de visage (image proche d’un autre mème), mais le masque de Guy Fawkes va s’imposer, en référence au héros du film avec le contrepoint ironique de l’Epic Fail Guy. Cette dimension ironique disparaitra avec le succès du mouvement Anonymous, les masques de Guy Fawkes fleurissant dans les manifestations. Ils seront repris par les mouvements « Occupy »/ »Indignés » qui, à l’image des Anonymous, se veulent mouvement de masses (« nous sommes légions » – référence à l’Evangile de Marc), anonyme, critique et active, mais sans organisation ni leadership.

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Le 12 février 2007, des dizaines de militants communistes, syndicalistes et antifascistes sont arrêtés dans plusieurs villes italiennes. La police italienne enquêtait sur une organisation clandestine, le Parti Communiste Politico-Militaire (PCPM), qui avait des cellules dans plusieurs villes italiennes, éditait un journal clandestin, et aurait préparé des attentats contre une résidence et une chaîne de télévision de Berlusconi.
Parmi les milliers de documents en tout genre, la police italienne trouve, enterrées dans le potager d’un des militants italiens arrêtés (d’où le fameux “sous les salades” qui sera la plaisanterie leitmotive de l’affaire), les photos de quatre membres du Secours Rouge Bert, Wahoub, Constant et Abdallah et communique l’information à la police belge.

Quelques uns des militants italiens arrêtés

Quelques uns des militants italiens arrêtés

Du 12 février 2007 au 5 juin 2008, pendant un an et demi, la police va espionner Bert, Wahoub, Constant, Abdallah et leur entourage avec des moyens inouïs: caméras placées devant les domiciles, interception
des conversations téléphoniques et des mails, filatures, checks de tous les voyages à l’étranger par scanning des listes des compagnies aériennes ferrovières et routières, examen des anciennes communications téléphoniques (tous les n° appelés et appelants, en remontant jusqu’à 2004 dans le cas de Bert!), etc.
Les membres du Secours Rouge se doutent tellement peu qu’ils sont suspectés de collusion avec le PCPM qu’un d’eux (Bert) s’est rendu pendant cette période à Milan dans le cadre d’une délégation internationale de soutien aux militants accusés d’en faire partie. La police italienne (qui l’a contrôlé l’entrée du tribunal) n’a réagit aucunement, et encore aujourd’hui, la justice italienne ne s’est intéressée à aucun membre du Secours Rouge belge.

Délégation du SRI au palais de justice de Milan

Délégation du SRI au palais de justice de Milan

5 juin 2008: Vague de perquisitions et d’arrestations chez les membres du Secours Rouge: Virginie est arrêtée chez elle, Bert est arrêté et incarcéré à Forest, Constant est arrêté chez lui et incarcéré à St-Gilles, Wahoub est arrêtée et incarcérée à Berkendael. Abdallah ayant échappé par hasard à l’arrestation, consulte les camarades et son avocat, et sur base de ces consultations, se constitue prisonnier. D’autres perquisitions ont lieu chez des proches ou sur le lieu de travail de ces personnes.
Pierre C., un ancien militant des CCC condamné en même temps que Bert en 1988, est également arrêté.
Bert, Constant, Wahoub et Abdel font l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par la juge d’instruction Bernardo-Mendez pour “participation à une activité terroriste”. Bert est incarcéré à Forest, Wahoub à Berkendael, Abdallah et Constant à Saint-Gilles.
De son côté, Pierre C. est incarcéré à Forest; étranger au Secours Rouge, il lui est uniquement reproché de n’avoir pas respecté les conditions de la libération (plus précisément: d’avoir rencontré Bert). Virginie est libérée le soir-même, après avoir refusé de répondre aux enquêteurs.
Les questions posées révèlent que le principal intérêt des policiers est dirigé contre les activités du Secours Rouge. Les militants arrêtés sont invités par exemple à identifier sur photo des personnes ayant assisté à des meetings publics du Secours Rouge. Les 4 refusent de répondre aux questions des enquêteurs et sont placés sous mandat d’arrêt en raison de leurs prétendus liens avec des membres d’un Parti Communiste Politico-Militaire (PCPM) en Italie.

Wahoub mains attachées et yeux bandés le 5 juin, un policier tend sa main pour qu'on ne puisse la reconnaître

Wahoub mains attachées et yeux bandés le 5 juin, un policier tend sa main pour qu’on ne puisse la reconnaître

Le 5 juin au soir, une première conférence de presse est improvisée au Verschueren.

6 juin: Arrestation d’un autre membre du Secours rouge, Jean-François pour les mêmes raison que Pierre C. Il est d’abord incarcéré à Namur, puis à Verviers, et commence une grève de la faim pour la libération des militants du Secours Rouge, qui durera 32 jours.
Premières répliques aux campagnes de presse: une vidéo du mariage de Flor est mise sur YouTube, qui montre que les “explosifs trouvés chez Sassoye” (en fait, au Verschu…) étaient le reste du feu d’artifice tiré ce soir là.

7 juin: Manifestation devant les prisons de Saint-Gilles et de Berkendael à l’appel du Secours Rouge. A côté du Secours Rouge, plusieurs groupes de solidarité constitués pour l’occasion s’improvisent et s’activent : le réseau S5S (« Solidarité avec les 5 Solidaires »), un groupe sur Facebook, les “mamans de 9 heures” (habituées matinales de la brasserie où travaille Bert et Virginie)… Premiers collages d’affiches de sympathisants.
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Devant la prison de Saint-Gilles

Devant la prison de Saint-Gilles


Devant la prison de Berkendael

Devant la prison de Berkendael

11 juin: Passage des 4 devant la Chambre du Conseil, qui doit se prononcer sur le mandat d’arrêt (donc sur le maintien en détention préventive). La Chambre décide de la remise en liberté de Wahoub, Constant et Abdallah (décision exceptionnelle pour un premier passage). Bert reste quant à lui en détention préventive, son cas étant jugé pendable, primo en raison de son passé de révolutionnaire, secundo parce que les annotations sur les photos seraient de sa main, tertio, parce qu’il doit aussi comparaître (comme Pierre C. et Jean-François) pour violation de sa libération conditionnelle. Le Parquet fait appel (“pour donner une chance à l’enquête” dira son représentant!) et les 3 “libérés” restent en détention préventive jusqu’à ce que la Chambre des Mises en Accusation soit saisie.

12 juin: Rassemblement solidaire à Bâle devant le consulat de Belgique.

Devant le consulat de Belgique à Bâles

Devant le consulat de Belgique à Bâles

16 juin: Conférence de presse des avocats qui dénoncent la vacuité du dossier et la législation anti-terroriste.

18 juin: Le Tribunal d’Application des Peines estime qu’il n’y avait aucunement lieu d’arrêter Pierre C. et ordonne sa remise en liberté pure et simple. Cette libération va accentuer le “retournement” de la presse qui commence à dénoncer les montages policiers et à donner un bon écho au mouvement de solidarité.

21 juin: 500 personnes manifestent à l’appel du Secours Rouge et du S5S, depuis la maison communale de St-Gilles vers la prison de St-Gilles, puis celles de Forest et de Berkendael.
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22 juin: La police convoque un ami écrivain de Bert et Hotmail ferme la boîte mail du Secours Rouge.
A Zurich, le Secours Rouge profite des rassemblements de l’Euro de foot pour déployer des banderoles de solidarité avec les 4.

Accrochage d'une banderole solidaire à Zürich

Accrochage d’une banderole solidaire à Zürich

25 juin: Les 4 inculpés du SR rendent public un texte commun à propos de leur arrestation et de leur positionnement.
A l’appel du Secours Rouge International, différents collectifs anti-répression manifestent à Paris (devant le centre Wallonie-Bruxelles) et à Berlin (devant l’ambassade de Belgique).
A Bruxelles: Rassemblement de solidarité sur les marches du Palais de Justice où comparaissent devant la Chambre des Mises en Accusation pour Wahoub, Constant et Abdel.
La décision est prise de les libérer sous conditions: ne pas être en contact avec les personnes impliquées dans le dossier durant trois mois (période renouvelable).

Rassemblement solidaire à Berlin

Rassemblement solidaire à Berlin

26 juin: Wahoub, Constant et Abdel sortent de prison.
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27 juin: Parution dans La Libre Belgique de la pétition “La bande a bon dos” dénonçant les dérives de “l’anti-terrorisme” à l’occasion de l’affaire du Secours Rouge (premier signataire: la Ligue des Droits de l’Homme).

30 juin: Un feu d’artifice est tiré pendant la nuit pour Bert au-dessus de la prison de Forest.
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1er juillet: Passage devant le Tribunal d’Application des Peines de Lantin pour Jean-François et Bert.

3 juillet: 150 personnes participent à un repas de solidarité au Garcia Lorca pour financer la défense des inculpés du SR.

5 juillet: Rassemblement au Palais de Justice.
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7 juillet: Décision du Tribunal d’Application des Peines de Lantin: Jean-François et Bert n’ont pas enfreint les conditions de leur libération conditionnelle.

9 juillet: Jean-François sort de prison, Bert y reste, parce qu’encore inculpé dans le dossier “italien”.

10 juillet: Manifestation de soutien à Berlin.

19 juillet: 300 personnes manifestent à l’appel du Secours Rouge et du S5S devant la prison de Forest où Bert reste détenu. Des délégations des Secours Rouges suisse, français et italien participent à la manifestation.
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La manifestation du 19 juillet

La manifestation du 19 juillet

21 juillet: Manifestation devant le consulat de Belgique à Istanbul à l’appel d’une organisation membre du Secours Rouge International. Action de solidarité à Magdeburg (RFA).

Rassemblement solidaire à Istanbul

Rassemblement solidaire à Istanbul

23 juillet: Bert est libéré sous conditions en Chambre du Conseil (aux mêmes conditions que les trois autres). Le Parquet fait appel de cette décision devant la Chambre des Mises en Accusation. Bert reste en prison.

24 juillet: Les proches de Bert se réunissent devant la prison de Forest pour son anniversaire.
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29 juillet: Peu avant le passage en Chambre des mises, le juge d’instruction décide de libérer Bert qui sort de prison l’après-midi même.
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17 octobre: Soirée de soutien aux 4 du SR au Garcia Lorca avec concert de De Volanges.

14 novembre: La Chambre du conseil se réuni pour examiner la demande des avocats de lever les conditions de la libération (interdiction de contact entre les co-inculpés, etc.). La demande des avocats est rejetée.
Soirée de soutien aux 4 du SR au Garcia Lorca avec repas et concert de Dan Miller.
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28 novembre: Soirée de soutien aux 4 du SR au Cinéma Nova avec projet du film « Opération Spring » et débat.

12 décembre: Soirée de soutien aux 4 du SR au Garcia Lorca avec concert de Mary M, Daniel Hélin et de Ioanes.

23 janvier 2009: Soirée de soutien aux 4 du SR au Garcia Lorca avec concert de Maracujah from Belgica et Joystix.
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3 février: Première séance de la Commission parlementaire d’évaluation de la législation anti-terroriste.

5 février: Plus de 150 personnes se sont rendues à l’Université de Liège le jeudi 5 février pour participer à la conférence-débat sur le thème de l’anti-terrorisme à laquelle participe Wahoub, invitée comme inculpée du SR.
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3 mars: Deuxième séance de la Commission parlementaire d’évaluation de la législation anti-terroriste. L’affaire du SR est évoquée dans les débats.

7 mars: Soirée de soutien aux 4 du SR sur le thème du Black Panther Party au Garcia Lorca (projection du film : ’The Murder of Fred Hampton’ et conférence de Claude Guillaumaud-Pujol sur le cas Mumia Abu-Jamal)
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15 mars: Extrait du rapport 2008 du Comité T : « Force est de constater que, sous l’emprise du Parquet fédéral, des juges d’instruction semblent avoir perdu leur position de tiers devant enquêter à charge et à décharge et se positionner du côté de l’accusation. Nous verrons qu’une telle tendance s’est manifestée, par exemple, dans le cadre du dossier ’Secours Rouge’. On assiste, en effet, à un glissement vers l’affirmation d’une présomption de culpabilité – et de dangerosité – , qui a notamment mené à soumettre plusieurs personnes à une détention injustifiée dans l’affaire dite du Secours Rouge. »

5 juin 2009: Plus de 250 personnes participent à la fête organisée par la brasserie où travaille Bertrand (brasserie perquisitionnée le 5 juin) pour financer la défense des inculpés.

Fête solidaire au Verschueren

Fête solidaire au Verschueren

14 juin 2009: Les verdicts sont tombés à Milan, au procès des militants arrêtés le 12 février 2007 et accusés d’être membre du PCPM. Les verdicts sont lourds, même s’ils sont en-deçà du requisitoire : Davide Bortalo et Claudio Latino : 15 ans de prison ; Vincenzo Sisi : 13 ans et 10 mois de prison ; Alfredo Davanzo : 11 ans et 4 mois de prison ; Bruno Ghirardi : 11 ans et un mois de prison ; Massimiliano Toschi : 10 ans et 11 mois de prison ; Massimiliano Gaeta : 8 ans et 3 mois de prison ; Salvatore Scivoli : 7 ans de prison ; Andrea Scantamburlo : 3 ans et 8 mois de prison ; Amarilli Caprio, Alfredo Mazzamauro et Federico Salotto : 3 ans et 6 mois de prison ; Davide Rotondi : 3 ans et 6 mois de prison ; Giampietro Simonetto : 10 jours d’arrestation ; Michele Magon, Alessandre Toschi et Andrea Tonello : acquittés.

Au procès du PCPM, les accusés saluent les sympathisants  présents dans la salle

Au procès du PCPM, les accusés saluent les sympathisants présents dans la salle

26-29 juin 2009: Les 4 du SR sont convoqués par la police pour la formalité des « interrogatoires récapitulatifs », dernière étape de l’instruction.

Courant décembre: Le magistrat instructeur clôture le dossier. La prochaine étape est la transmission de ce dossier devant la Chambre du Conseil qui décidera si il y a matière à procès. Aucune date, aucun délai n’est fixé pour cette audience.

10 février 2010: De deux mois en deux mois, les conditions mises à la libération des quatre membres de notre Secours Rouge arrêtés le 5 juin 2008 étaient renouvelées. Les avocats vont en appel devant la Chambre du Conseil. Entre le 10 février et le 16 mars, toutes les conditions sont levées.

15 mars 2011: La Chambre des mises en accusation se réunit pour statuer de la « régularité de la mise en oeuvre des méthodes particulières de recherche d’observation et d’infiltration ». Les avocats sont priés de quitter l’audience pendant que le procureur présente au juge le « dossier d’instruction secret » autorisé par cette nouvelle loi. Les avocats protestent en vain: cette violation des droits de la défense est devenue légale…

11 mai 2011: Audience de la Chambre du Conseil devant décider s’il y a matière à faire un procès ou s’il faut conclure à un non-lieu. Les avocats déposent une requête de « devoirs d’enquêtes complémentaires ». Le président l’accepte. L’audience est reportée. Une centaine de personnes participent à un rassemblement solidaire devant le palais de justice.
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6 juin 2011: Soirée de solidarité au Terra Incognita
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19 juin 2011: Des initiatives solidaires ont lieu dans diverses villes en Allemagne (Berlin, Magdbourg, Heilbronn, Stuttgart)

Rassemblement solidaire devant l'ambassade de Belgique à Berlin

Rassemblement solidaire devant l’ambassade de Belgique à Berlin

Octobre 2011: Début d’un vaste campagne de sensibilisation orchestrée par le collectif « No procès » (affichages, bombages, autocollants, pochoirs, tags, tractages, accrochages de banderoles), cette campagne sera relayés par des initiatives à Paris, Toulouse, Montréal, Zurich, Ankara et Istambul.

Affiche de la campagne

Affiche de la campagne

Affichage

Affichage

pochoir et autocollant

pochoir et autocollant

Tag

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Initiative solidaire des 4 du SR à Montréal

Initiative solidaire des 4 du SR à Montréal

Affiche de solidarité du SRI

Affiche de solidarité du SRI

Rassemblement solidaire (Ankara)

Rassemblement solidaire (Ankara)

Novembre-décembre 2011: Suite de la campagne de sensibilisation « No Procès », publication du Cahier du SR n°10, consacré à l’affaire.
couverturecahier10w.jpgLire le contenu du cahier n°10 – format pdf

24 janvier 2012: Suite de la campagne de mobilisation « No Procès » (collages, tags accrochage de banderoles etc.). 200 personnes manifestent du Parvis de Saint-Gilles au palais de justice la veille de l’audience de la Chambre du Conseil.

Tag de solidarité sur le Centre

Tag de solidarité sur le Centre

Affichage

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Rassemblement pour les 4 du SR au consulat belge à Toulouse

Rassemblement pour les 4 du SR au consulat belge à Toulouse

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Banderole solidaire des 4 du SR

Banderole solidaire des 4 du SR

Appel à la manifestation

Appel à la manifestation

Manifestation solidaire des 4 du SR à Bruxelles

Manifestation solidaire des 4 du SR à Bruxelles

25 janvier 2012: Audience devant la Chambre du Conseil qui annoncera sa décision le 8 mars.

24 février 2012: Le procès du 24 juin 2010 à la cour d’appel de Milan contre les militants accusés d’avoir travaillé à la construction de l’organisation clandestine Parti Communiste Politico-Militaire et jugés pour « association subversive », « association à finalité terroriste » et « bande armée » est cassé par la justice italienne. La cour de cassation déclare qu’on ne pouvait légalement qualifier le PCPM d’organisation « terroriste » même si il avait des activités « criminelles ». Cette décision devrait avoir une incidence directe sur la procédure en cours en Belgique, la justice belge pouvant difficilement accuser les quatre membres du Secours Rouge de « participation à une activité terroriste » (celle du PCPM) si cette activité n’est plus qualifiée comme telle dans un nouveau jugement italien.

8 mars 2012: Audience devant la Chambre du Conseil. Les avocats évoquent une reprise du débat en raison de la décision de la cours de cassation en Italie. Audience est fixée pour débattre de cette demande. Soirée de solidarité à « La Pétroleuse », à Saint-Gilles.

22 mars 2012: Audience devant la Chambre du Conseil. Les avocats demandent la reprise du débat en raison de la décision de la cours de cassation en Italie, mais il faudrait alors attendre la traduction de la décision italienne.

19 avril 2012: La Chambre du Conseil rejette la demande de reprise des débats et rend son arrêt: non-lieu général en ce qui concerne le délit de « participation à activité terroriste », mais renvoi devant le tribunal correctionnel pour « tentative de faux » (de fabrication de fausse pièces d’identité) pour les quatre, et pour possession d’un brouilleur hertzien interdit, pour Bertrand seulement. La mise sur la touche de la loi anti-terroriste est un premier et important succès pour la défense.
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24 avril 2012: Le parquet fait appel contre cette décision

24 avril 2011: Audience pour rien: les débats sont reportés

19 septembre 2012: Soirée d’information et de solidarité.

11 décembre 2012: L’audience qui devait débattre de l’appel du parquet se réduit à une question technique (débat sur la traduction des dernières décisions de la justice italienne dans l’affaire du PCPM). Rassemblement solidaire au palais de justice.

Appel au rassemblement du 11 décembre

Appel au rassemblement du 11 décembre

25 janvier 2013: Soirée d’information et de solidarité au Garcia Lorca.
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29 janvier 2013: Audience au palais de justice ( audience « pour rien » puisque les débats sont une nouvelle fois reportés) et rassemblement solidaire.
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19 février 2013: Audience au palais de justice et nouveau rassemblement solidaire. Le soir, 100 personnes participent à un meeting de dénonciation des lois anti-terroristes organisé par le soutien aux 4 sur SR.
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28 février 2013: Le parquet gagne son appel: les 4 seront renvoyé devant un tribunal pour tous les chefs d’accusations, y compris la « participation à activité terroriste ». Les avocats se pourvoient en cassation.

5 juin 2013: La cour de Cassation casse en tout point l’arrêt de renvoi en correctionnelle du 28 février. La cour de Cassation a estimé que l’arrêt n’était pas suffisamment motivé (en réalité, il n’y avait aucune motivation), considérant les importantes questions soulevées par les avocats et notamment celle de la territorialité (est-ce que la justice belge est compétente pour cette affaire « italienne » ?) Concrètement, cela signifie un nouveau renvoi devant une nouvelle Chambre des mises en accusation qui devra statuer sur la tenue d’un éventuel procès et, surtout, sur les éventuels chefs d’accusation.

14 novembre 2013: Les bâtiments du ministère de la justice situés boulevard de Waterloo et avenue de la Porte de Hal sont été tagués du slogan « solidarité CAS / Secours Rouge / No Border », dans la perspective, dit le communiqué, des « procès à venir cette fin d’année contre diverses initiatives de la militance, de la dissidence, de la rébellion et de la résistance ».

tags solidaires

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1er janvier 2014: Aucune nouvelle: les autorités n’ont même pas fixé la date de comparution en Chambre des mises en accusation. Visiblement, elles « jouent la montre ».

1er janvier 2015: Toujours aucune nouvelle.

1er janvier 2016: Toujours aucune nouvelle.

1er janvier 2017: Toujours aucune nouvelle.

1er janvier 2018: Toujours aucune nouvelle.

5 octobre 2018: Prescription de l’affaire.

Voir le communiqué final du Secours Rouge

15 décembre 2018: Des centaines de personnes participent à la « fête de la victoire » des 4 du Secours Rouge.
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Le discours des 4 inculpés.