Retrouvez sur cette page les dernières infos sur la répression et la résistance autour du confinement.

Retrouvez également :
Sans perdre un instant! (analyse du Secours Rouge International)
Petit guide des confiné-es (v2 – 7 avril 2020).
Petit guide V1 (avec Riot.im)
À l’attention des personnes et forces militantes, s’organiser contre le coronavirus et le capitalisme.

 

Lundi 11 mai en région parisienne ont eu lieu des manifestations toutes réprimées par la police. Une tentative de rassemblement devant le ministère de la santé par des gilets jaunes a eu lieu et a été rapidement empêchée par les forces de l’ordre qui ont reconduit les protagonistes après quelques minutes à une bouche de métro. Place de la République, arrestations et amendes ont été réalisés à l’encontre d’une vingtaine de gilets jaunes également. Enfin, à l’Île Saint Denis, à l’appel de différentes associations, un rassemblement de 300 personnes pour dénoncer les violences policières dans les quartiers populaires a vu se déployer un dispositif policier massif pour ensuite être nassé devant la mairie empêchant la distanciation sociale.

Depuis le 8 mai, un robot à quatre pattes patrouille dans le parc de Bishan-Ang Mo Kio, à Singapour, pour rappeler aux gens les mesures de distance de sécurité. Baptisé Spot, il diffuse un message enregistré rappelant aux visiteurs des parcs d’observer les mesures de distance de sécurité. Il est équipé de caméras, rendues possibles grâce à un système d’analyse vidéo développé par le gouvernement, pour l’aider à estimer le nombre de visiteurs dans les parcs. Les caméras, cependant, ne pourront pas suivre ou reconnaître des individus spécifiques, ni collecter des données personnelles. Spot est déployé dans le cadre d’essai pilote de deux semaines, mené conjointement par NParks et le Smart Nation and Digital Government Group (SNDGG). Si l’essai s’avère concluant, son utilisation sera élargie. Développé à l’origine par la société américaine Boston Dynamics, le robot a déjà utilisé par la police du Massachusetts dans le cadre d’opérations de déminage (voir notre article).

Spot déployé dans le cadre des mesures de confinement à Singapour

Aujourd’hui, le personnel de la Société des transports intercommunaux de Bruxelles (STIB) s’est mis en grève afin de protester contre les risques sanitaires crées par la reprise économique dans le cadre du déconfinement. La limitation du nombre d’usagers par transport n’est, en effet, plus d’application depuis aujourd’hui afin de permettre à un maximum de personnes de se rendre au travail. La distanciation sociale n’y est donc plus respectée dans les transports et il arrive que 90 personnes s’y côtoient en même temps. En l’absence de mobilisation syndicale, le personnel a décidé d’invoquer son « droit de retrait », un droit qui permet de quitter son poste en cas de « danger grave et imminent », sans crainte d’être licencié. Il n’avait jamais été utilisé dans l’histoire de la Belgique.

Le personnel de la STIB en grève contre le déconfinement prématuré

Le personnel de la STIB en grève contre le déconfinement prématuré

Le tracing sera complètement opérationnel demain lundi. Il sera confié à des call-center privés ou semi-privés qui auront pour mission de contacter les personnes infectées et d’identifier avec qui elles ont été en contact dans les 48h précédant le diagnostic et pendant les 7 jours suivants. Les personnes contactées ne sont légalement obligées de répondre aux questions. N-Allo, filiale d’Engie, se chargera du contact tracing à Bruxelles et en Flandre. En Flandre, N-Allo fait partie d’un consortium de centres d’appels (outre Yource, Call Excell et les centres d’appels filiales du groupe Koramic2Engage) qui se chargera de la répartition des appels entre eux. En Wallonie un autre consortium se chargera du tracing. Il s’agit du Groupement Autonome des Mutualités, composé de iKanbi, CallExcell, ENTRA et LEM Intérim. Une bonne partie des travailleuses et travailleurs seront sous contrat d’intérim.

Formation des travailleuses et travailleurs d'un call-center au tracing

La semaine dernière, les étudiants de la section habillement de l’Institut de promotion sociale et de formation continuée (IPFC) à Nivelles ont reçu un mail leur demandant de participer à un  projet de confection de masques. Ce projet, initié à la demande de la Province du Brabant wallon, visait à combler un manque de 2000 masques sur le territoire provincial. L’IPFC était supposée fournir les tissus, élastiques, filtres et fils nécessaires. Il était demandé aux élèves de choisir entre un travail à l’école ou à domicile, en leur garantissant toutes les mesures de sécurité et de distanciation sociale au sein de l’établissement. En réalité les étudiant·es se sont retrouvés à 20 par classe et ont dû préparer eux-même le matériel. La participation a ces travaux gratuits sera prise en compte dans l’évaluation des étudiant·es.

Logo de l'IPFC Nivelles

Vendredi 6 mai, la commission des loi a approuvé une proposition de députés LREM visant à donner plus de pouvoir aux « gardes particuliers ». Ils pourront contrôler certaines règles du déconfinement et dresser des procès-verbaux, le cas échéant. Ces gardes sont des agents de sécurité nommés par un propriétaire. La loi dit que « toute personne physique ou morale, ayant un droit de propriété ou de jouissance a le droit de nommer un garde particulier chargé de surveiller ses biens ». Ces agents ont l’autorisation de se promener avec « une arme de chasse ». N’importe quel châtelain ou personne possédant des biens fonciers peut donc avoir son ou ses gardes et constituer une petite milice personnelle. Si cette nouvelle loi est votée à l’Assemblée nationale, ces gardes privés disposeront de pouvoir de police. Plus d’infos ici.

Agents de sécurité en France

L’Inspection du travail a mené près de mille contrôles en entreprises entre le 23 mars et le 30 avril. Dans 75% des cas, les règles de précaution étaient enfreintes. Plus précisément, entre le 23 mars et le 30 avril, 1.142 contrôles à distance ont été effectués quant aux mesures de précaution dans les entreprises et 986 d’entre eux (86,34 %) ont nécessité un déplacement des services de l’Inspection du travail. Près de 75% de ces visites (74,65%) se sont soldées par un avertissement. La sanction s’est toutefois limitée à cet avertissement pour 606 infractions, tandis que 88 entreprises ont reçu un délai pour se mettre en conformité et dans huit cas, une citation à comparaître a été adressée à la direction. Enfin, 34 d’entre elles ont été fermées.

Organigramme du SPF emploi

Organigramme du SPF emploi

Cette semaine, le cabinet de la ministre fédérale de la santé, Maggie De Block, a fait passer plusieurs arrêtés royaux. Ceux-ci permettent la réquisition des soignant·es par les gouverneurs de province. Ils permettent également à des soignant·es non qualifié de prester les actes propres aux infirmiers dans le cadre de la crise. Le refus d’être réquisitionné est puni d’une peine d’emprisonnement de huit jours à trois mois et/ou d’une amende de vingt-six euros à deux mille euros. Parallèlement aucune prime ne sera accordée pour récompenser le personnel soignant pour ses actions dans le cadre de l’épidémie de Coronavirus. Ces arrêtés royaux sont valables jusqu’au 31 décembre 2020.

La ministre fédérale de la santé, Maggie De Block

La ministre fédérale de la santé, Maggie De Block

Au moins 12 manifestants ont été blessées lors d’affrontements à Gazipur entre des policiers et des ouvriers du prêt-à-porter qui ont manifesté pour la réouverture de leur usine, en demandant des arriérés et le plein salaire au lieu de 65%. Plusieurs milliers de travailleurs de plusieurs usines de confection à Gazipur ont bloqué les autoroutes Dhaka-Mymensingh et Dhaka-Tangail pendant des heures pour faire valoir leurs revendications. L’affrontement a éclaté mercredi lorsque la police a tenté de les disperser à l’aide de grenades lacrymogènes, des balles en caoutchouc et de coups de matraques. Les travailleurs ont résisté en caillassant les policiers. Au moins 12 personnes, pour la plupart des travailleurs, ont été blessées lors de l’affrontement.

La manifestation des travailleurs du textile