Retrouvez sur cette page les dernières infos sur la répression et la résistance autour du confinement.

Retrouvez également :
Sans perdre un instant! (analyse du Secours Rouge International)
Petit guide des confiné-es (v2 – 7 avril 2020).
Petit guide V1 (avec Riot.im)
À l’attention des personnes et forces militantes, s’organiser contre le coronavirus et le capitalisme.

 

Samedi 2 mai, le gouvernement  a entériné la prolongation jusqu’au 23 juillet de l’état d’urgence sanitaire contre le Coronavirus et ce malgré le déconfinement programmé à partir du 11 mai. Le projet de loi modifie également les mesures permises par cet état d’urgence. Actuellement, cet état d’urgence sanitaire permet la mise en quarantaine et l’isolement de personnes, des mesures jusqu’ici uniquement mises en place en outre-mer. Le projet de loi prévoit que le ministère pourra fixer, après accord du comité scientifique, la durée et les conditions d’une mesure de quarantaine avec isolement, des conditions qui pourraient être adaptées en fonction des régions. La quarantaine pourra se faire soit au domicile (dans ce cas, tout le foyer sera confiné), soit dans des hôtels réquisitionnés.

Contrairement aux dispositions actuelles, la quarantaine ne pourra cependant être imposée qu’en cas d’arrivée sur le territoire national, dans une colonie ou en Corse. Elle sera dans ce cas décidée après constatation médicale de l’infection, par le préfet. Cette quarantaine pourra aller jusqu’à l’interdiction de toute sortie du domicile. Dans ce cas, le juge des libertés et de la détention pourra être saisi par la personne à tout moment. Il statuera dans les soixante-douze heures. Ce juge pourra également s’autosaisir et son accord sera obligatoire pour une prolongation de la quarantaine au-delà de quatorze jours. Dans les autres cas ne prévoyant pas un isolement sans sorties, c’est le juge administratif des référés qui restera compétent. Il s’agit de séparer ici ce qui relève de la privation des libertés (juge judiciaire) de la restriction des libertés (qui restera de la compétence du juge administratif).

La loi prévoit également de modifier d’autres mesures: réquisition de personnes, usage dans les transports et les commerces (par exemple en imposant le port du masque). Le gouvernement souhaite aussi élargir les personnes habilitées à constater les infractions aux mesures de l’état d’urgence. Devraient ainsi pouvoir dresser les procès-verbaux les réservistes, les adjoints de sécurité, mais également les agents assermentés des services de transport, dès lors que la contravention aura lieu dans des transports publics. Le gouvernement souhaite également mettre en place une forme de contact-tracing. Pour ce faire, des brigades sanitaires, d’environ 20 000 à 30 000 membres, seront chargées de remonter la liste des personnes ayant été en contacts avec une personne infectée, pour les inviter à se faire tester. Une base de données pour ces enquêtes épidémiologiques se créée, elle pourra contenir des données de santé et d’identification sur les personnes infectées et celles ayant été en contact avec elles, le cas échéant sans leur consentement. Elle pourra également être nourri des données de Santé publique France, de l’assurance maladie et des agences régionales de santé. Les services de santé et les laboratoires autorisés à réaliser les tests pourront y avoir accès.

L'état d'urgence sanitaire est prolongé

Ce 1er Mai 2020, une distribution solidaire de nourriture avait lieu à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Des policiers venus en nombre ont nassé et verbalisé les militant·es de la « brigades de solidarité populaire » qui distribuaient de la nourriture gratuitement, ainsi que des personnes venues en chercher.

La police interrompt une distribution de nourriture à Montreuil

La police interrompt une distribution de nourriture à Montreuil

Le suivi des contacts pourra commencer dès lundi en Wallonie avant d’être étendu à Bruxelles le 11 mai. Les données relatives aux personnes testées positives au Covid-19, ainsi que les personnes avec lesquelles elles sont entrées en contact, seront conservées. Les données seront stockées dans une base de données Sciensano sécurisée et non dans un cloud conformément à un accord conseil des ministres restreint (kern) trouvé samedi 2 mai. Un arrêté royal stipule que ces données seront stockées dans une base de données sécurisée de l’institut de santé Sciensano. L’arrêté royal sera transformé en projet de loi. Celui-ci est en cours d’élaboration.

Contact tracing en Belgique

Contact tracing en Belgique

Malgré les mesures de confinements, les militant·es de plusieurs villes européennes ont tenté de mener des actions à l’occasion du 1er mai. Voici un compte-rendu non exhaustif de la situation. À Paris, un groupe a tenté de manifester place de la République à Paris, en affichant notamment plusieurs banderoles indiquant « Le capitalisme est le virus, la révolution c’est le vaccin » et un autre dévoilant « Nos vies ou leurs profits ». La police est intervenue en nombre, a contrôlé les identités des militant·es et en a arrêté plusieurs. Plus tard dans la journée, d’autres tentatives de rassemblement ont eu lieu dans la capitale ou en banlieue parisienne, à Montreuil ou devant la mairie du 18e arrondissement. Une autre manifestation, organisée par la CGT a également eu lieu a Guingamp. Les militant·es syndicaux ont manifesté depuis leur voiture ce qui n’a pas empêché la police mettre 17 amendes.

À Berlin, 5 000 policiers étaient mobilisés pour empêcher les nombreuses personnes descendues dans la rue de partir en manifestation. Il y a eu des heurts en soirée, des échanges de coups  entre manifestants et policiers, dans le quartier de Kreuzberg. Plusieurs manifestants ont été arrêtés et trois voitures ont été incendiées. À Athènes, des centaines de personnes se sont rassemblées devant le parlement tout en gardant leurs distances et en portant des masques. Une manifestation s’est également déroulée à Thessalonique. À Barcelone une manifestation, organisée par des syndicalistes, s’est tenue devant les urgences d’un hôpital tandis qu’à Saragosse, une manifestation syndicale s’est organisée depuis des voitures. Il y a aussi eu des manifestations à Vienne. À Zurich, les militant·es ont organisé plusieurs petites manifestations et initiatives, une banque a été attaquée avec des bouteilles remplies de peinture (voir la vidéo). Plusieurs arrestations ont eut lieu.

À Istanbul et à Ankara, au moins 45 personnes ont été arrêtées pour avoir tenté d’organiser des marches du 1er mai malgré un couvre-feu de trois jours imposé jeudi à minuit. Au moins 15 personnes ont été arrêtées lorsqu’un groupe s’est réuni au bureau central de la Confédération des syndicats progressistes (DISK) dans le quartier Besiktas d’Istanbul et a tenté de marcher jusqu’à la place Taksim. Le président de la DISK, Arzu Cerkezoglu, a également été brièvement détenu avant d’être libéré. Onze autres personnes ont été arrêtées dans le quartier de Kadikoy à Istanbul, du côté anatolien, pour avoir tenté de tenir un rassemblement. Douze autres personnes, qui voulaient marcher sur la place Taksim, ont été arrêtées dans le quartier Sisli d’Istanbul. Sept personnes ont été arrêtées dans la capitale Ankara. Toutes les personnes arrêtées à Istanbul auraient été libérées. Un total de 44 756 membres du personnel des services de police étaient mobilisés pour empêcher les manifestations.

1er Mai à Athènes1er Mai à Berlin

Nous ouvrons ce fil info pour rendre compte des différentes initiatives ayant eu lieu Bruxelles

Edit
Une petite manifestation a également eu lieu vers 15H00 rue Jean Volders jusqu’au Parvis Saint-Gilles.
Contrôle d’identité général.

22h : Les 24 personnes qui étaient détenues au Commissariat Démosthène (Aumale) ont été relâchées. Ces arrêtés ont été arrêtés au Colruyt de Forest, devant le Steki, sur le Parvis de Saint-Gilles, et devant la Prison de Saint-Gilles.

 

Tags en série à Forest et Anderlecht

Des anarchistes ont contribué à ce 1er Mai en réalisant des tags cet après-midi à Forest et Anderlecht

Autres collages
Le groupe féministe « La Fronde » a réalisé cette nuit du 1er Mai des collages à Bruxelles

18H30 Nouvelles des arrêté.e.s de la manifestation à la prison de Saint-Gilles
Il y aurait eu au total 9 arrestations sur une trentaine de manifestant.e.s, et les personnes arrêtées auraient été amenées au commissariat d’Aumale (Anderlecht)

Collages divers
Des sympathisants du 1er Mai révolutionnaire ont réalisé des collages cette nuit et cette après-midi à Anderlecht, Etterbeek et Forest

16H57 Actualisation sur la manifestation devant la prison de Saint-Gilles
La manifestation éclair en soutien aux détenu.es s’était faite sous le mot d’ordre « rasons les prisons, les mauvais jours finiront ».
Il y avait une  autre banderole « Liberté pour tou.te.s » et des pétards. La police est intervenue directement et il y a eu au moins 4 arrestations.

Rassemblement et arrestation(s?) au Colruyt de Forest
Un rassemblement surprise s’est tenu à 14H00 devant le Colruyt de Forest.
La police est intervenue, il y aurait au moins une arrestation.

15H56 Actualisation sur la nasse de la place « des trois bancs »
La nasse devant le Steki et la Vieille Chechette aurait débouché sur une dizaine d’arrestations

14H00 Résidence de l’ambassadeur de Turquie (place D’Arezzo, Uccle)
Un rassemblement surprise de solidarité avec le Rojava s’est tenu devant la résidence de l’ambassadeur de Turquie.
Pas d’arrestation.

Résidence ambassadeur de Turquie

14H00-15H30 Place « des trois bancs » (Saint-Gilles)
Un rassemblement devant la Vieille Chechette et le Steki a été nassé.
Attention, les policiers ont aussi embarqués des personnes qui tournaient autour de la nasse.

Nasse Chechette Steki (2)

14H00 Dépôt STIB Forest/St-Gilles
Un rassemblement surprise se tient. Pas d’arrestation

Dépôt STIB

Dépôt STIB

14H00 Prison de Saint-Gilles
Manifestation sauvage interceptée par la police à hauteur de la place Van Meenen.
Chassés-croisés jusqu’au parvis. Plusieurs arrestations

14H00: Place Poelaerts (Bruxelles)
Trois militantes du collectif féministe La Fronde se sont fait arrêter place Poelarts.
30 min d’interrogatoire, materiel confisqué et amende de 250 euros

13H00: Place Bethléem (Saint-Gilles)
Quelques militantes du SKB se rassemblement place Bethléem: des policiers en civil interviennent et prennent des identités

Divers initiatives ont eu lieu hors de Bruxelles à l’occasion de ce 1er mai. Des banderoles ont été accrochées par les anarchistes à Leuven, le Front Populaire a organisé deux petits cortèges: un à pied à Liège et un à vélo à Anvers. Le MLKP s’est manifesté à Anvers également. 11 manifestant.e.s ont été arrêtés aux initiatives du Front Populaire. Toutes les personnes ont été relâchées après prise des identités. A Wavre, une banderole a été apportée devant la maison communale.

Mercredi 29 avril, une émeute a éclaté à la prison de Pademba Road à Freetown. Les prisonniers ont incendié un certain nombre de bâtiments et se sont affrontés avec les gardiens. La police et les forces de sécurité sont intervenues pour réprimer le mouvement et des coups de feu ont été entendus. Plusieurs dizaines de détenus ont été blessés. La prison de Pademba, qui est conçue pour contenir 324 détenus mais en abrite aujourd’hui plus de 1 000. Ce surpeuplement a augmenté ces derniers jours avec le transfert des détenus d’un centre de réinsertion vers la prison, en raison de la pandémie. Un détenu récemment arrivé était tombé malade lundi du coronavirus, ce qui semble être l’élément déclencheur de l’émeute.

Mutinerie de la prison de Pademba Road

Mutinerie de la prison de Pademba Road

Comme c’est le cas dans plusieurs villes de France, Toulouse a vu apparaître des drones de la police afin de surveiller le respect du confinement. Des patrouilles de police équipées de drones ont été vues autour du lac de la Ramée afin de verbaliser des personnes qui se trouvaient sur ce site officiellement fermé.

Vendredi 24 avril 2020, le gouvernement flamand a approuvé un projet de décision qui menace d’affecter le salaire, les conditions de travail et le statut du personnel soignant dans les maisons de retraite. Le texte permet que le personnel de santé travaille à partir du 1er juillet 2020 sur la base des statuts très souples et incertains d’un « contrat d’entreprise » et d’un « projectsourcing ». Celles et ceux qui travaillent par le biais d’un contrat d’entreprise et par le biais d’agences ne bénéficieront pas nécessairement des salaires et des conditions de travail du secteur de la santé.

Wouter Beke, ministre flamand du Bien-être, de la Santé publique, de la Famille et de la Lutte contre la pauvreté

Wouter Beke, ministre flamand du Bien-être, de la Santé publique, de la Famille et de la Lutte contre la pauvreté

En 2010, un Fonds de solidarité pour les militants emprisonnés et persécutés était créé en Grèce. L’objectif fondamental de la structure est d’assurer des conditions de vie décentes aux camarades emprisonnés mais aussi de participer renforcer politiquement le mouvement en créant des liens de solidarité. En ce moment, le Fonds de solidarité soutient 24 prisonnières et prisonniers sur une base mensuelle régulière; Athanassopoulou Konstantina, Valavani Dimitra, Yagtzoglou Konstantinos, Dimitrakis Giannis, Koufontinas Dimitris, Kostaris Iraklis, Michailidis Giannis, Xiros Savvas, Petrakakos Giorgos, Sakkas Kostas, Seisidis Marios, Stathopoulos Vlakis, Kodari et Karl Hazal Seçer, Sinan Oktay Özen, Sinan Çam, Ali Ercan Gökoğlu, Burak Ağarmış, Halil Demir, Hasan Kaya, Anıl Sayar, İsmail Zat, Şadi Naci Özpolat). Le Fond essaye également de couvrir les frais juridiques et les cautions des camarades persécutés pour leur identité politique, leurs actes ou même pour leurs relations familiales ou de camarade avec des militants emprisonnés. Suite à l’épidémie de Coronavirus et les mesures du confinement qui y sont liés, le Fond a des difficulté à sécuriser les ressources financière nécessaires à son action. Il appelle donc à un soutien financier via une campagne de donations. Plus d’infos et donations ici.

Appel à un soutien financier pour les révolutionnaires emprisonné·es

Appel à un soutien financier pour les révolutionnaires emprisonné·es