De nombreux jeunes manifestants anti-impérialistes et anti-colonialistes ont protestés contre la visite du président Macron. Le convoi de la délégation qui accompagne Emmanuel Macron au Burkina Faso a été la cible de jets de pierre. Devant l’université de Ouagadougou, où un discours présidentiel est prévu devant un public choisi, des étudiants ont érigé des barricades en scandant des slogans contre l’impérialisme et le néocolonialisme. Sur place, des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces l’ordre. Dans la nuit du 27 au 28 novembre, peu de temps après l’arrivée d’Emmanuel Macron à Ouagadougou, une grenade avait été lancée contre des militaires français. Le président a atterri deux heures après l’attaque qui a fait trois blessés dont un grave.

Barricade en feu sur un axe menant à l'université Ouaga1 où devait parler Macron

Barricade en feu sur un axe menant à l’université Ouaga1 où devait parler Macron

De chaude affrontements ont opposé hier matin les étudiants de la faculté de lettres de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) aux forces de l’ordre. Les étudiants l’en peuvent plus d’attendre l’aide financière devant leur permettre de préparer leur soutenance. Pour ce faire entendre, ils sont descendus sur la Corniche ou ils se sont heurtés à des éléments de la police.

Les étudiants de l'UCAD affrontant la police

Les étudiants de l’UCAD affrontant la police

Malgré les tentatives d’intimidation des autorités administratives et celles en charge de la sécurité, à l’appel de l’Union Syndicale des paysans de Côte d’Ivoire, les paysans producteurs de café cacao, se sont rassemblés ce vendredi 3 novembre à Issia pour une marche de protestation contre le nouveau prix bord champ du cacao. Pour cette marche qui devait se terminer par la remise d’une motion de protestation au Préfet, les organisateurs comme le prévoit la loi avaient pris le soin d’informé les autorités sur la tenue de cette marche et de son itinéraire. Contre toute attente, les autorités ont lâché contre eux la police. Celle-ci à coup de gaz lacrymogène et de matraques ont réprimé violemment la manifestation, faisant des blessés graves et procédant à des arrestations illégales.

Producteurs ivoiriens de cacao

Producteurs ivoiriens de cacao

Des centaines d’étudiants de l’Université de Cape Town (UCT) et de l’Université de Technologie de la Péninsule du Cap (CPUT) ont défilé devant le Parlement pour exiger la publication du rapport de la Commission d’enquête sur l’enseignement supérieur et la formation. Plusieurs étudiants ont été arrêtés lors de la dispersion de la manifestation par la police, alors que le ministre des Finances présentait sa politique budgétaire à moyen terme. Les étudiants ont été escortés par la police du Parlement vers le campus de Cape Town du CPUT. Ils ont exigé la dissolution de toute la sécurité paramilitaire, la publication du rapport de la commission sur la gratuité de l’éducation et l’arrêt des poursuites contre les étudiants.

Plus tôt dans la journée, un bureau de l’ancien bâtiment de l’éducation sur le campus de Bellville a également été incendié. Lundi, le bureau de la direction de la recherche de l’établissement à Bellville a été fermé à la suite d’un présumé incendie criminel. Cinq personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’incendie d’une navette d’étudiants et d’un autre véhicule le même jour. Des gardes de sécurité privés ont utilisé des grenades assourdissantes pour disperser un groupe d’étudiants protestataires qui tentaient de prendre d’assaut la bibliothèque de Bellville.

Arrestation d'un manifestant étudiant à Cape Town

Arrestation d’un manifestant étudiant à Cape Town

Une manifestation des étudiants de l’Université des sciences de santé (USS) a été réprimée par les forces de l’ordre, le 24 octobre à Owendo. Depuis le 23 octobre, en effet, les étudiants de l’USS protestent contre l’augmentation des frais d’inscription et d’écolage au sein des universités et grandes écoles. Les manifestants n’ont pas cédé aux sommations des éléments de la police, qui leur demandaient de cesser leur mouvement. Déterminés à aller jusqu’au bout, ils répondaient aux injonctions de la police par des injures et moqueries. Les policiers ont alors usé de bombes lacrymogènes et chargé. Si aucune interpellation n’a été signalée, les étudiants ont cependant enregistré quelques blessés.

Nuage de lacrymogènes sur l'Université des sciences de santé

Nuage de lacrymogènes sur l’Université des sciences de santé

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Le corps de Santiago Maldonado, le jeune militant qui avait disparu le 1er août dernier après une manifestation Mapuche violemment réprimée à Esquel, dans le sud du pays, (voir notre article) a été retrouvé dans une rivière cette semaine. Ce samedi 21 octobre, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de la capitale en scandant « Justice pour Santiago, le gouvernement est responsable ». Les organisations ayant appelé à la manifestation ont dénoncé la gendarmerie pour le crime et les autorités politiques et judiciaires pour avoir couvert les gendarmes, dissimulés les preuves et harcelé des témoins et la famille. Des affrontements ont eu lieu à la fin de la manifestation. Des manifestants masqués ont attaqué à coups de marteaux plusieurs immeubles avenue Rivadavia, notamment le siège du Gouvernement de Buenos Aires.

Les affrontements du Buenos Aires

Les affrontements du Buenos Aires

Ce lundi, une manifestation d’élèves et étudiants ivoiriens de la Fédération estudiantine et scolaire de côte d’Ivoire ( FESCI) était organisée à Abidjan pour protester contre la hausse des frais d’inscriptions dans les lycées et collèges. La police ivoirienne a chargé en tirant des gaz lacrymogènes et utilisé des canons à eau pour disperser les étudiants qui avaient mis en place des barrages et jeté des pierres sur les forces de l’ordre. Trois étudiants ont été blessés lors des affrontements et plusieurs ont été arrêtés. Les manifestants souhaitaient marcher vers les bureaux du ministère de l’Éducation pour dénoncer cette hausse des frais d’inscriptions. Un syndicaliste de la FESCI soulignait une hausse artificielle, chaque établissement faisant payer des frais supplémentaires, au-delà du coût d’inscription qui revient à l’État. Mercredi passé, des affrontements avec la police avaient déjà eu lieu pour les mêmes raisons.

Manifestation d'étudiants à Abidjan

Manifestation d’étudiants à Abidjan

Samedi 19 août, deux manifestants ont été tués par des tirs des forces de l’ordre et une soixantaine de personnes arrêtées lors des manifestations organisées par le Parti national panafricain (PNP). Le PNP avait appelé à manifester sous le mot d’ordre : « 50 ans, ça suffit » réclamant le retour à la Constitution de 1992, pour protester contre le système actuel qui permet au président Faure Gnassingbé de se présenter de façon illimitée à des élections présidentielles. D’autres manifestations avaient été réprimées dans le passé (voir notre article ici). Des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes togolaise (Lomé, Anié, Kara et Sokodé) qui ont toutes été violemment dispersées. La répression a été la plus brutale à Sokodé, ville située à plus de 300 km de la capitale, et bastion du PNP où les deux manifestants ont été tués. La police et la gendarmerie en charge de la sécurité lors des manifestations ont reçu du renfort de l’armée. Les forces de l’ordre ont utilisé des balles en caoutchouc et selon des témoins, il y aurait eu des tirs à balles réelles. Lors des affrontements, le commissariat de Sodoké a été incendié ainsi que deux véhicules de police et du matériel dont des munitions auraient été volées.
Au Gabon, un rassemblement de ressortissants togolais avait eu lieu le même jour devant l’ ambassade du Togo à Libreville. La manifestation a également été réprimé et le représentant du PNP au Gabon arrêté et relâché le soir même. CAP 2015 (rassemblement de partis de l’opposition) et le PNP ont appelé à une journée de recueillement le vendredi 25 août en hommage aux victimes et appellent à « cesser toute activité professionnelle et économique toute la journée du vendredi 25 août 2017 de 6 heures à 18 heures » pour exiger notamment la libération des personnes arrêtées lors des dernières manifestations.

Manifestation à Lomé le 19/08/2017

Manifestation à Lomé le 19/08/2017

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Tortures, détention au secret, manifestations interdites, des activistes de la société civile témoignent d’un durcissement ces derniers mois de la répression dans le Tchad du président Idriss Déby Itno. Le gouvernement du Tchad est appuyé par les pays occidentaux au nom de la lutte contre le terrorisme. Nadjo Kaina, du mouvement Iyina (“Nous sommes fatigués” en arabe dialectal), a été arrêté à plusieurs reprises. Détenu au secret pendant 21 jours, il était les pieds enchaînés, les mains menottées, et pendant l’interrogatoire, on l’étouffait avec un sac contenant des piments serré sur la tête. Beaucoup d’activistes des droits sociaux ou de bloggeurs critiques ont subi le même sort.

Répression au Tchad

Répression au Tchad

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Le journaliste Juldas Biviga et le syndicaliste Marcel Libama, arrêtés et poursuivis au Gabon pour diffamation envers un magistrat (voir notre article), ont été libérés mercredi à l’issue de leur procès en appel. Ils ont été condamnés à deux mois de prison dont un avec sursis. Comme ils sont en détention depuis le 20 juin, ils ont été libérés ce mercredi après la décision de la Cour d’appel de Mouila (sud-ouest). Fin mars, le gouvernement avait suspendu les activités de la Convention nationale des syndicats du secteur Education, à laquelle appartient M. Libama, pour « trouble à l’ordre public ». La Conasysed est à l’origine d’un vaste mouvement de grève dans l’enseignement depuis fin 2016 qui a fortement perturbé l’année scolaire au Gabon.

Marcel Libama

Marcel Libama